Chapitre 5

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Je soupire. Les vacances arrivent dans une éternité ! Le sommeil commence à m'étreindre, alors je me rends sur mon lit et plonge sans une sieste bien méritée.

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-Prends ça, Koweït !

Je me retourne vers lui et lui lance un sourire radieux en lui lançant la balle. Nous sommes en été, sur la plage. Je me rappelle de ce moment.

Il attrape la balle et la jette en l'air. Je la regarde retomber sur le sable en un geste sourd et rebondir plusieurs fois.

Je lui cours après et l'attrape d'un geste triomphant. Koweït me rejoint et tente de me l'arracher. Je secoue la tête plusieurs fois.

-Non Koweït, c'est à mon tour ! Donne la moi !

Il me lance un grand sourire et feins de tomber sur le sable. Comme une idiote, je me place à ses côtés pour savoir ce qu'il se passe, laissant tomber la balle qu'il rattrape vivement.

-Nananère ! Rit il en me plaquant un baiser sur le nez. Je t'ai eue, Nahéma !

Je me renfrogne et croise les bras en boudant. Assise sur le sable, j'ai tellement l'air débile…

Il se rapproche de moi, s'assied en face et me rend la balle.

-Tiens Nahéma !

J'attrape le ballon et le fais rouler sur le sable. Koweït remarque mon air triste et me demande :

-Qu'est ce qu'il y a, Nahéma ?

Je relève la tête et croise son regard.

-Il arrive quand ton frère ?

Il baisse la tête, déglutis et répond :

-Il est mort. Je suis mort. Tu es morte. On est tous mort, Nahéma. Et tu sais pourquoi…

Mon corps et violemment secoué, comme pris de spasmes. Je sais pourquoi… Je sais pourquoi… Oh… Koweït ! Sauve moi…

Je suis secouée encore plus violemment et je tombe dans la noirceur de l'évanouissement.

Je suis dans mon lit. Je suis dans mon lit, putain… C’était un rêve… Pourtant,  mon corps est de nouveau secoué. Je gémis doucement et une voix grave prend la parole :

«C'est l'heure, ma jumelle ! On part à la fête ! »

Je l'avais oublié… J'enfreins les règles, ce soir.
“Comme d'habitude… ” Me souffle ma conscience à mon oreille. Elle a toujours raison, c'est très énervant.

Encore chamboulée par mon rêve, je roule sur le côté en baillant et je croise le regard si semblable au mien de mon frère. Mon meilleur pote depuis toujours, mon complice de conneries… Il est tout pour moi, je serais pas capable de vivre sans lui. Et pourtant… Il vient de me sortir violemment de mon sommeil, ce qui me donne une forte envie de le frapper. Réprimant ma colère, j'adresse la parole à ma moitié :

«Nyal ? Comment on fait pour le dîner ? Ils vont forcément nous appeler ! » je viens de prendre conscience de ce détail important. Nyal éclate de rire et je fronce les sourcils.

«Bah quoi ? J'ai dit une connerie ? »

Contrôlant son fou rire, il m'explique :

«Il est 22h, Nahéma. On a déjà mangé. On ne t'a pas appelé parce qu'on a jugé que tu avais besoin de sommeil.»

Je comprend mieux. Cela explique ma virulente envie de me nourrir. Mon ventre gargouille comme pour confirmer mes dires et Nyal sourit.

«T'as faim ? »

Je soupire en secouant la tête de haut en bas. Mon jumeau quitte ma chambre et revient avec un plat de pâtes bolognaises. Je me jette dessus comme une vorace et dévore ce succulent repas sous l'œil amusé de ma moitié.

En quelques minutes à peine, je finis de manger et tend l'assiette vide à mon frère en me levant d'un bond.

«Bon, je m'habille et on se barre ! » je m'écrie en courant vers ma salle de bains.

Impatiente, j'enfile ma robe bleu nuit, assortie avec diverses perles que je pend à mon cou et à mes oreilles. Je laisse mes cheveux ondulés tomber en cascade sur mes épaules et me maquille très légèrement. J'ai du prendre seulement 5 minutes à me préparer, voilà qui rendrait jalouses des tas de filles !

Je quitte ma salle de bains et me rend dans la chambre de mon frère. Il me scrute de son regard vert perçant avant de dire :

«Putain, si je suis aussi sublime que ma sœur, je dois être une bombe ! »

Sa façon à lui de me dire que je suis magnifique… Je lui souris avant de réajuster le col de sa chemise qui n'était pas parfaitement placé.

Il attrape ma main et lance :

«On y va ? »

Je hoche la tête et nous nous faufilons dans les milliers de couloirs de notre immense maison.

En veillant à faire le moins de bruit possible, nous ouvrons la porte qui mène au garage. Je m'engouffre dedans à la suite de mon frère qui me murmure :

«Putain c'est trop drôle de se barrer comme ça ! »

Je lui souris en me retournant vers lui et nous allumons la lumière de notre gigantesque garage.

Un à un, chaque lampadaire s'allume, éclairant chacune de nos voitures comme pour les mettre en valeur. Nyal se tourne vers moi, une lueur malicieuse éclairant son visage mis en évidence par la lumière qui émane du lampadaire le plus proche, et me demande :

«On prend laquelle ? »

Wow… Depuis le temps que je rêve de venir me servir dans ce garage…

En même temps, il n'y séjourne que des voitures classes et luxueuses…

Entre les Maserati, les Ferrari, les Porsche, les Dodge et… Oh !

Les yeux brillants comme devant un cadeau de Noël, je m'avance vers la voiture qui m'a tapé dans l'œil.

C'est. Ma. Lamborghini.!!!

Je plaque mes deux mains sur ma bouche pour étouffer un hurlement de joie.

Alors… Je vous explique…

Vous savez, je vous ai dit plus tôt que j'avais fait un tonneau avec ma voiture ? Eh bien… Il se trouve que c'était pas une “simple” voiture mais bel et bien une somptueuse Lamborghini Aventador rouge mat. J'en ai limite chialé quand j'ai cartonné avec elle. Je pensais qu'elle était morte, mais…

Elle est en face de moi, toute réparée, dans toute sa splendeur, elle me fait de l'œil.

Je me retourne vers mon frère qui murmure :

«Non, pas elle. Elle n'est pas assez discrète… »

Bon, OK, il a raison, mais c'est mon bébé qui se trouve en face de moi…

Je soupire.

«OK, laquelle tu veux prendre ? » je demande à mon jumeau.

Il me sourit tel un enfant et s'approche d'une magnifique Aston Martin décapotable.

«Steupléée !! On peut prendre ellllleeee ???» m'implore t'il avec un immense sourire.

J'acquiesce et quitte avec regret ma voiture pour me placer dans celle qu'à choisi mon frère. Je suis à la place du mort, mais pourtant je me sens tellement vivante lorsque j'entends le doux ronron du moteur qui démarre sous la main agile de ma paire.

Nous quittons le garage en tentant de se faire le plus discrets possible, ce qui avec une voiture pareille ne me paraît pas spécialement possible…

J'allume la radio, qui joue un air de rap américain que je me met malgré moi à chantonner.

Mon frère, au bout de quelques minutes, me lance :

«Normalement, il y a des 9mm dans la boîte à gants. Sors en quatre. »

J'ouvre la boîte à gants et effectivement, les pistolets s'y trouvent. J'en sors quatre et m'amuse à les observer à l'aide de la lumière de la lune. Mon frère coule un regard furtif vers moi et se met à sourire.

«Je savais qu'ils allaient te plaire. »

Sans lui répondre, je reporte mon attention sur le paysage qui défile autour de moi. Je remarque que le vent me frappe violemment le visage, ce qui m'intrigue, alors je jette un regard au compteur de vitesse qui se trouve entre 150 et 160 km/h. Je comprends mieux…

Je profite de ce moment durant lequel seul le bruit de la ville et du moteur de la voiture viennent troubler mon calme et pose confortablement ma tête sur le siège.

Après quelques minutes, Nyal se met à ralentir et il peste :

«Elle est où cette putain de baraque à la con !? Oh bordel ça me saoule !»

Me retenant d'exploser de rire à la vue de la tête énervée de mon frère, je sors mon téléphone et lui demande :

«C'est quoi l'adresse ? »

Il me la dicte d'un ton monotone et je l'entre sur Waze (base 😂😂😂). La voix féminine du GPS nous dit :

«Dans 500 mètres veuillez tourner à droite sur rue de la Liberté»

Nyal serre fort le volant.

«Je hais la voix des GPS… » Chuchote t il comme pour lui même.

Ça, j'étais déjà au courant. À chaque fois qu'il entend un GPS, il se crispe et semble sur le point de frapper quelqu'un. C'est une de ses étranges phobies.

Nous suivons donc les indications du GPS et atterrissons devant une somptueuse villa ultramoderne. Alors que nous cherchons assidûment un place, un homme vêtu d'un costume noir nous fait signe de ralentir et il s'approche de nous.

«Vous venez à la soirée de la villa Napoli ? » nous demande t il.

Mon frère hoche la tête et l'homme ouvre un énorme portail gris derrière lequel se trouve un parking. L'homme en costume noir nous accompagne jusqu'à une place libre et attend que nous nous garrions, ce que Nyal fait rapidement. Avant de sortir, je lui tend deux des quatre 9mm et il les range dans ses poches. Je dissimule les miens dans mes cachettes habituelles et descend de l'Aston Martin.

L'homme nous suit pour nous accompagner jusqu'à l'entrée de la maison et à partir de là, il nous laisse nous débrouiller seuls en nous souhaitant une bonne soirée.

Nyal inspire profondément, me fixe et ouvre la porte. Nous nous engageons dans un long hall d'entrée pour nous mener à ce qui semble être un immense séjour.

La musique bat à mes tempes et les tons rouges de la lumière de cette soirée apaisent mes yeux.

Autour de moi, les gens dansent, boivent, rigolent, parlent et… se pelotent… Je tire mon frère par la main et l'entraîne jusqu'au comptoir où j'ai repéré deux chaises libres. Je m'installe sur l'une d'elles et observe tout autour de moi.

Je ressens une profonde excitation dans le fait de me retrouver chez un Napoli, à une merveilleuse fête, sans contraintes et sans peur.

En face de moi, un couple s'embrasse à pleine bouche et je frémis. Beurk, dégoûtant ! C'est limite si ils vont pas faire des bébés en plein milieu de la foule !

Je détourne le regard et le pose sur le comptoir, ou je remarque que mon frère commande des boissons. Il se retourne vers moi en me demandant ce que je veux, et je réponds aussitôt :

«Un mojito»

Mon frère lève les yeux au ciel avant de soupirer.

«Tapette ! Grogne t il entre ses dents. C'est même pas de l'alcool !»

Mais je t'en foutrais des tapettes moi ! Nan mais d'où il juge !? Rien que pour l'emmerder, je rappelle le serveur et lui demande :

«En plus du mojito, je veux un mélange rhum vodka, si c'est possible...»

Mon frère me fait les yeux ronds et ses lèvres bougent pour me dire en silence : tu vas pas assumer ! Je lui fais un immense sourire, et appelle une nouvelle fois le serveur, qui semble très énervé.

«Quoi encore !? » lâche t il sèchement.

«Un mélange vodka rhum pour lui aussi, s'il vous plaît ! »

Je fais un magnifique et somptueux doigt d'honneur à mon frère qui me fusille du regard. Taquine, je lui murmure :

«On va voir qui va pas assumer, Tapette ! »

À peine quelques secondes plus tard, nos boissons arrivent et je sirote mon mojito, comme pour faire patienter Nyal. Je prends au moins une dizaine de minutes pour finir mon cocktail à la menthe…

Puis je lance à Nyal :

«Allez, on y va ! »

J'attrape le verre qui contient mon magnifique mélange et le porte à mes lèvres.

La première chose qui me vient à l'esprit, c'est :Oh putain, c'est fort !

Je fais la grimace et la chaleur de l'alcool se diffuse dans mon œsophage. Finalement, c'est plutôt bon !

Je prend une autre gorgée de mon mélange, et cette fois ci je la savoure. Le rhum mélangé à la vodka me monte à la tête, et mes pensées commencent déjà à s'engourdir.

Je regarde Nyal, qui après avoir bu une seule gorgée de la boisson, l'a boycottée. Je finis mon verre cul sec et demande à mon jumeau si je peux lui prendre le sien. Il acquiesce en faisant la grimace, et j'explose de rire.

«C'est qui qui assume pas, Nyal ?? Un indice, il a des couilles et il me ressemble ! »

Mon frère soupire, lassé d’avoir perdu si facilement, je suppose. J'attrape alors son verre et le bois lui aussi cul sec. Puis, ma conscience murmure : “c'est le dernier verre, Nahéma. T'en reprend un autre, t'es cuite. Alors va t'amuser et éloigne toi de ce comptoir avant de dévaliser tout le stock d'alcool. ”

J'obéis aveuglément à la partie saine de mon esprit et me faufile dans la foule pour danser. Après m'être cognée à de nombreuses personnes, j'arrive enfin à un endroit un peu moins fréquenté. Puis, comme guidée par un instinct, je retourne sur mes pas. Un petite voix dans ma tête ne cesse de me répéter que mon frère a besoin de moi. Alors, sans doute abrutie par l'alcool, j'écoute cette voix qui me guide. J'ignore les regards étranges des personnes alentours pour me focaliser sur mon objectif. Mon frère…

J'avance à travers la foule, j'ai l'impression de tourner en rond. Encore pire : j'ai l'impression d'être dans une cage. Et je sais pertinemment ce que cela présage… Je vais faire une crise d'agoraphobie mêlée à de la claustrophobie.

L'alcool a engourdi mes sens et je le sens. J'ai l'impression de tournoyer comme une toupie, que le sol va brutalement me rencontrer, comme si la gravité changeait et que je devenais tellement lourde que la Terre se sentait attirée par moi.

Et je sens les regards sur moi, qui semblent me percer à jour. Je prends peur, j'ai l'impression qu'ils déshabillent mon âme. Qu'ils vont me laisser face à ce que je suis réellement.

Faible…

Soudain, tout s'arrête. Ma vision se trouble et je prends conscience que je me suis écroulée comme une loque contre le sol. Mon dieu, rappelez moi que je ne dois plus jamais boire…

Je me sens brisée, tellement brisée. Je suis là, genoux à terre, entourée d'inconnus qui me fixent quelques secondes avant de détourner le regard. Je me sens si…

Faible…

Je fixe le sol d'un air hagard, perdue au milieu de moi même. L'alcool me renferme, m'emprisonne dans cette cage qu'est mon corps. Sauvez moi…

Faible…

Je le sens, je le sens… Ce soir tout va changer. Ce soir tout change, ce soir je bascule. Je bascule, je bascule, je bascule, au plus profond de moi même. Je suis renversée en arrière dans le puits de mon âme, et rien ne semble pouvoir arrêter ma chute.

Faible…

Une goutte de pluie tout droit sortie de mon âme roule sur ma joue rosie par l'alcoolisme. Je sens que je me perds.

Puis soudain, je me raisonne. Je ne vais pas lâcher prise ici, tout de même ?

Je secoue la tête, tellement de fois que cela m'étourdit encore plus. La tempête fictive de mon âme me ballote dans la réalité, me faisant tanguer de gauche à droite, puis d'avant en arrière dans une valse qui n'a pas de sens.

Faible…

Tu es au sol, Nahéma. Tu ne tombera pas plus bas…

Je suis au sol… Au milieu de la foule. Au milieu de la foule qui me voit à cet instant telle que je suis.

Faible…

Nyal. Nyal. Il faut que je sauve Nyal. C'est pour ça que je dois rester. Pour sauver Nyal. Par un élan de courage obtenu par l'amour que je porte à mon frère, je relève les yeux.

… Et j'aperçois la plus belle chose qu'il m'ait été donné de voir depuis mon houleux départ dans la vie.

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Waw... Joli chapitre, hein ?
Qu'en pensez vous ? Nahéma qui perd les pédales ?

Mais OMG, qu'est donc cette magnifique chose que Nahéma aperçoit ?

Je sais paaaaas... 😝😝😝😏😏

Suspense...

Tous mes bisous enchantés sur vos jolies têtes de feuille de chanvre 😘😘😘

Ange XXX

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