Chapitre 3
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«Attends Nahéma ! C'est un p...»
Un petit bip retentit. Elle a raccroché. Tant pis, ce qui compte en ce moment, c'est ma famille.
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J'ai du mal à croire ce que j'ai entendu. Toute ma famille, emprisonnée ? Non, c'est impossible, il y a forcément une erreur. Je lève les yeux vers Jason et lui dit :
«Toi, tu viens avec moi ! »
Il me fixe, hébété.
«Pardon !? On va où ? »
«Ma famille est en danger, Gros ! Ils se sont fait capturer comme des merdes ! »
Jason, imperturbable, réplique :
«Ah, c'est triste ! J'en ai rien à foutre.»
Je me retiens de lui sauter dessus pour lui faire avaler son arrogance.
«Merde, Jason ! C'est de ma famille qu'on parle ! C'est du chef de la filiale française qu'on parle ! Nan mais tu t'entends des fois !? T'es vraiment un sans cœur !»
La grosse merde qui se trouve en face de moi sourit ironiquement.
« Dit celle qui a tué ma petite amie ! Crédibilité, zéro. De nous deux, c'est toi la sans cœur. »
Bordel de dieu, quand cessera t il de parler de ce jour ?
« Jason, je suis pas d'humeur à me disputer, là. Alors c'est soit tu viens, soit j'y vais seule et je crève. C'est comme tu veux mais je pense que tu préfèrerais ne pas avoir ma mort sur la conscience. »
Son sourire disparaît et il murmure :
«C'était il y a deux ans, mais je m'en rappelle comme si c'était hier. Crois moi Nahé, je ne laisserai plus personne crever, alors je viens avec toi.»
Victorieuse, je me dirige vers la voiture de mon frère et me glisse du côté conducteur. Jason quant à lui, se place à mes côtés. Je démarre en trombe et roule tout aussi vite. J'ai déjà perdu assez de temps. Je remarque que Jason me fixe toujours, l'air triste. Je sais à quoi il pense.
«Jason ?»
«Quoi ?»
Je prends une grande inspiration et lance :
«Moi aussi, je m'en rappelle comme si c'était hier. Et je regrette terriblement chacun de mes actes. Chaque geste que j'ai pu faire durant cette journée. Mais tu sais, Jason, j'ai tout perdu ce jour là. Je l'ai même perdu lui… Et si tu savais à… à quel point je regrette Jason… »
Je me stoppe. Il est hors de question que je me brise. Je ne pleure jamais. Mais quand je repense à ce que j'ai perdu il y a deux ans, la moutarde me pique le nez. Je refoule mes larmes. Jason pose sa main sur la mienne et murmure :
« Tu peux pleurer, tu sais ? »
Je me retourne et fixe son visage. Il est vrai que je suis toujours en traîn de conduire mais je n’en ai rien à faire.
«Merci, Jason. Mais tu me connais, je ne pleure pas. Pleurer c'est noyer les morts, et je n'ai aucune envie de noyer les miens comme tous ces corps que tu as fait disparaître. Moi, pour leur montrer que leur mort me touche, je les tatoue sur mon corps. Ainsi, ils restent pour toujours auprès de moi. C'est, selon moi, la meilleure façon de leur montrer que je les… aime.»
«Et, Nahé, si je venais à crever, tu te ferais un tatouage ?»
Le pire, c'est qu'il connaît la réponse…
«Tu sais que oui, Couillon. Même si on se hait on s'aime quand même dans le fond. Je me vois pas vivre sans toi, Gros ! Et c'est sincère.»
Il serre fort ma main et à cet instant on ressemble à un couple. C'est Koweït qui serait content si il nous voyait.
« Si tu crevais je chialerais comme une merde. Alors oui c'est con mais bat les couilles ! »
J’éclate de rire et reporte mon attention sur la route. Nous sommes presque arrivés et je crains ce que je vais découvrir à la maison. Lorsque j'aperçois mon jardin et ses beaux rosiers, je me gare et me dépêche de sortir de la voiture, Jason à ma suite. Je me précipite sur la porte et l'ouvre le plus vite possible. Ce que je vois alors me laisse bouche bée. Un Napoli tient ma grand mère et l’empêche de partir. Lorsque mon regard croise celui de Maria, elle me dit :
«C'était un piège, niña. Je suis désolée… J'ai essayé de te prévenir mais… »
Le Napoli plaque sa main sur sa bouche et l'empêche de parler.
«Ah, petite Nahéma… Il ne manquait plus que toi… »
Je pouffe.
« Vous faites quoi exactement ? Un rituel vaudou ?»
« Ah mais c'est qu'elle se croit drôle, la petiote…»
Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il est mort. Ça veut jouer au plus malin avec moi ? Et bien ça perd ! Sérieusement, on ne lui a jamais dit de ne pas se laisser divertir ? J'aurais vraiment du être son professeur… Maria s'approche de moi et me dit :
« Désolée, niña… J'aurais du te prévenir que c'était un piège. Ah et toute la famille est à l'étage avec des Napolis. On ferait mieux d'y aller… »
Pff… Ces Napolis… Ils sont aussi inutiles que les étiquettes sur les pommes… Ils sont très prévisibles et cons, je l'avoue.
Jason me tire par la main et m'emmène à l'étage. Arrivés en haut, il me murmure :
« Tu entres , tu fais diversion. Moi j'arrive après, fais en sorte que je ne me fasse pas cramer.»
Je hoche silencieusement la tête et pousse brusquement la porte du bureau de Zayn. J'aperçois ce dernier enchaîné par un Napoli.
« Heey les Napolitains ! Je hurle. Le petit beurre est dans la place !!! »
Sur ces mots, j'en assassine un. Puis celui qui a enchaîné mon père se précipite auprès de lui. Il semble très touché par la mort de son ami, et je repense soudain à… Quelque chose à laquelle je ne dois pas repenser. Prise de pitié pour les deux jeunes hommes, je les assassiné tous les deux. Bon séjour en enfer !
Je lance un regard autour de moi et aperçoit en premier mon jumeau.
« Nyal ! Ça va ? » je lui demande en tuant le Napoli qui le retenait.
«Ouais meuf. T'as pas une arme ? J'ai envie de tuer…»
Je lève les yeux au ciel et gromelle :
«Dans ta poche, Ducon… Et dire que tu aurais pu t'en servir plus tôt… »
Mon jumeau me fait un geste de doigt qui me prouve l'étendue de son amour puis réplique :
«Ouais bah ça va c'est pas ma faute si je suis aussi con que ma sœur ! »
Mon père s'énerve :
« C'est vraiment le moment de s'embrouiller, là !? »
«Naan, Zayn...» on gromelle d'une voix lasse.
Un à un, j'assassine chaque Napoli qui se trouve en face de moi et une fois le travail fait, je pousse un soupir de satisfaction. Finalement Jason n'aura servi à rien… Je me retourne ensuite vers Maria qui me lance un grand sourire.
«T'es bien la petite fille à ton grand père, Nahé !»
Je tourne la tête vers ce dernier qui me fait un pouce en l'air. C'est fou ce que j'aime mon grand père. Je baille, fatiguée. Jason s'approche près de moi et me tend son téléphone.
« Koweït m'appelle, je lui répond ou pas ? »
Je réfléchis quelques secondes avant de lui fournir ma réponse :
«Azy décroche ! »
Jason s'exécute et appuie sur le petit téléphone vert, signant par la même occasion son arrêt de mort mais je ne lui dis rien.
« Allô Koweït ? »
La voix de ce dernier me parvient comme un écho.
« JASON PUTAIN DE MERDE T'AS FAIT QUOI DE NAHÉMA ??? ELLE EST OÙ PUTAIN ? TU L'APPROCHE JE TE TUE ! MEC C'EST MA SŒUR DE CŒUR !!! »
Wouw il est en colère le petit Koweït ! Jason le semble tout autant car il hurle :
«ELLE EST AVEC MOI TA MEUF ET C'EST ELLE QUI M'A FORCÉ À LA SUIVRE ! ELLE A SAUVÉ SA FAMILLE ALORS ME REFOUS RIEN DANS LA GUEULE TU VEUX !!»
J'arrache d'un geste brusque le téléphone des mains du blondinet et écoute le monologue de mon meilleur pote.
« JASON SI TU LUI AS FAIT DU MAL JE TE BUTE ! ET PUIS C'EST PAS MA MEUF MAIS MA MEILLEURE AMIE ! ALORS FERME TA CHATTE ET DIS MOI OÙ VOUS ÊTES ! »
J'éclate de rire derrière le combiné.
«Tu lui as dit de fermer sa gueule et de parler ! Koweït mon chat t'es trop con ! » je rigole « Je suis la, et Jason a dit la vérité. Vous avez un nouveau carnage à effacer, je suis désolée ! D'ailleurs on est chez moi ! »
J'entends Koweït soupirer.
« Ouf, tu es là, Nahé. J'ai flippé ma race, ne me refais plus jamais ça !»
« T'inquiètes Koweït, tu as cru que je ne savais pas me défendre ? »
«J'ai plus le droit d'avoir peur pour toi ? Sérieusement Nahéma, je veux pas te perdre et j'ai pas confiance en Jason à propos de toi.»
Il est mignon dîtes donc. Donc il est attaché à moi ? Je fonds littéralement.
« Moi aussi je t'aime Koweït ! Moi non plus je veux pas te perdre mais c'est pas pour autant que je flippe pour ta bouille d'ange à chaque seconde de ma vie. Détends toi un peu, Gros ! »
Mon meilleur ami souffle au bout du fil et je ressens son agacement.
« Bon, je viens te voir ou tu vas t'en sortir toute seule ? Ah d'ailleurs on a déjà fini de nettoyer la rue, c'était pas trop dur.»
Je tapote mon téléphone et lui fournis ma réponse.
« Ouais viens. Tu m'aideras à nettoyer la maison. »
Il éclate de rire.
«Ah ouais en gros je suis ta femme de ménage !? Comment tu me respectes pas ! »
« Mais non t'es ma femme tout court ! » je pouffe
« La nature ne m'a pas doté d'un vagin donc non. » réplique-t-il avec sérieux.
Soudain, quelqu'un tire le téléphone. Je me retourne brusquement : c'est Jason.
« Vous allez niquer mon forfait ! » se justifie-t-il.
« Tu fais chier, Jason »
«De toute façon il arrive, ça sert à rien de lui parler par téléphone alors que vous allez vous voir dans quelques minutes.» Soupire le caca de pigeon blond en levant ses yeux couleur océan vers le ciel.
Il m'énerve, lui. On peut même plus rire. C'est un casseur d'ambiance !
Genre lui il a jamais parlé à quelqu'un alors que cette personne allait se trouver devant lui quelques minutes plus tard. Mon cul ouais, il fait juste ça pour me faire bien chier.
Et ça marche, c'est ça le pire. Il me saoule terriblement et je ne manque pas de lui faire remarquer.
« Jason j'ai envie d'éclater ta tête de blond décoloré contre le mur et t'entendre gémir de douleur, à part ça je suis pas folle, pas du tout même ! »
Jason me sourit avec un sourire insupportable. Grr… Je me retiens de lui sauter à la gueule.
« Calme tes pulsions Nahé, t'as tes règles ou quoi ? »
Je me place devant lui d'un pas décidé et me justifie.
« Alors déjà je prend la pilule, alors non j'ai pas mes règles, couillon. Deuxièmement de quoi tu me parles, avec ta tête de con on pourrait effrayer tout une ville. Troisièmement ferme ta chatte ou je t'éclate ! C'est assez clair ou je te fais un dessin ? »
Il me lance un regard horrifié et murmure.
« Oh non non non, pas de dessin, tu dessines comme une grosse merde… Je vais faire des cauchemars après !»
Je me retiens de lui foutre un coup de poing dans la gueule. Au lieu de ça, j'avise ses lèvres et soudain, une idée de génie me traverse l'esprit : je vais le déstabiliser ! Je m'approche de son visage et pose mes lèvres contre les siennes. Elles sont étonnamment douces et j'en suis surprise.
Il se dégage de moi, les yeux écarquillés, regardant derrière moi. Je me retourne et aperçois Koweït, qui a des étoiles dans les yeux.
« J'étais sur qu'il y avait quelque chose entre vous ! Oh je suis trop heureux !!! »
« Oui, y'a quelque chose entre nous. Du vent, de l'air, du dioxygène accompagné de diazote ! Content ? » gromelle Jason.
Koweït soupire.
« Quand est ce que vous allez vous avouer votre amour, sérieux ! J'en ai marre d'attendre ! Bon déjà j'ai vu le baiser, je suis content !»
Wow, d'où il voit de l’amour ? Moi ce que je vois c'est une haine sans failles.
Rien que pour faire chier Jason, je m'approche de lui une nouvelle fois et plaque doucement mes lèvres contre les siennes.
Cette fois ci, j'y mets toute l'amitié que je peux y mettre. Car dans le fond, Jason est l'un de mes meilleurs potes. Et ça, je ne l'oublierai jamais.
Étonnamment, Jason se prend au jeu et me serre contre lui. Mon cœur s'apaise et je me rends compte que pendant que je tuais tout le monde, il battait à une vitesse anormale.
En fait, Jason à l'effet inverse de l'amour sur moi. Il calme mon cœur, m’énerve et je lui voue une haine énorme. Et finalement, l'effet qu'il me fait n'est pas plus mal…
Sa langue vient rencontrer la mienne et l'entraîne dans une valse non pas torride mais douce et délicate. Je suis surprise. Je sens une goutte d'eau me tomber sur le visage puis une deuxième. Je les effleure de la main :Ce sont des larmes. Celles de Jason.
Mon cœur se brise, vole en éclats quand je le remarque. Voir Jason faible est une chose très rare. Je détache avec douceur nos lèvres et pose mon front contre le sien avant de plonger le regard dans l'étendue d'eau qu'est ses yeux.
Je remarque alors que mes yeux aussi se sont embués. Merde alors ! Je sais même pas la définition du mot pleurer et je veux le faire ?
Je tente un geste pour chasser la larme solitaire de mes yeux mais Jason est plus rapide. Il pose ses index sur mes paupières et les referme, laissant glisser la fine goutte d'eau sur mes joues. Il la chasse avec son pouce et murmure, effleurant par la même occasion plusieurs fois mes lèvres en me partageant son souffle :
«On est d'accord qu'on a des poussières dans l'œil, hein ? »
Je souris, posant par la même occasion une nouvelle fois mes lèvres contre les siennes.
« Et ça, c'était pour embrouiller Koweït et pas parce qu'on s'aime ou autre connerie.»
«L'autre connerie, c'est d'avoir repensé à celle qui est morte. Nahéma ? »
« Oui ?» je souffle
« Je ne t'aime pas, hein ? Faut pas croire qu'avec ce rapprochement… »
« Non. Ça change rien. Tu restes le gros chieur blond pour moi. »
Jason sourit et ce geste repose ses lèvres contre les miennes. Il décale légèrement son visage pour dire :
« Et tu restes la grosse chieuse châtain pour moi.»
Je hais Jason. Ce n'est pas une découverte. Ce baiser ne me fait rien. Mais pourtant, mon cœur est apaisé lorsqu'il est sympa avec moi. Dans le fond, je sais pourquoi, même si je ne me l'avouerai jamais.
«Jason ?»
«Nahéma ? »
Je prends une grande inspiration et murmure :
«Je te hais… »
«Moi aussi je te hais, ma petite Nahé. Je te hais pour toujours… »
Je soupire et me détache de lui. Koweït nous regarde, les yeux ronds.
«Et vous osez dire qu'il n'y a rien entre vous après ça ? Non mais j'hallucine ! Pourquoi vous me mentez ? »
Comment lui dire qu'on s'aime pas ? On s'est mis dans une impasse dans laquelle on ne peut pas faire demi tour. Merde…
«Koweït ? Écoute moi ! On ne s'aime pas. C'est clair. Je sais même pas pourquoi on s'est embrassés, ok ? C'était sûrement pour te faire chier et je constate que ça a marché.»
Wow, cette phrase est super bien tournée ! Je n'ai pas l'habitude de parler comme ça…
«Nahéma, sois honnête avec moi. Sois honnête avec lui, au moins…»
Je ne veux pas en entendre plus. J'ai la tête qui tourne et les mains tremblantes. Jason remarque mon malaise et prend les devants.
«Y'a rien entre nous, frère. Et s'il te plaît, n'utilise pas ce jour pour faire faiblir ton entourage…»
Koweït ne sourit plus. Ça me fait mal au cœur car j'ai l'impression qu'il est jaloux. Jaloux que je partage quelque chose avec Jason que je ne partage pas avec lui. Je lève les yeux vers lui et lui murmure, plongeant mon regard dans le sien.
«Koweït, tu sais que je t'aime, hein ? Est ce que tu m'as déjà vu mentir ? Jamais. Jamais je ne t'ai menti et je ne compte pas le faire. Si je te dis que Jason et moi, c'est du vent, c'est que c'est vrai…»
Il m'adresse un faible sourire triste avant de se pencher pour ramasser les corps, accompagné de Max qui suit son geste. Jason ne tarde pas à en faire de même et je remarque alors que Maria me fixe depuis tout à l'heure. Elle me prend à l'écart et demande :
« Nahé, est tu amoureuse de Jason ? »
J'écarquille les yeux, hébétée.
🔫🥀🔫🥀🔫🥀🔫🥀🔫
Le comportement de Nahéma vous surprend ?
Il me surprend aussi...
Mdrr je savais pas que j'avais mis au monde une folle...
On en apprend un peu plus sur le passé de nos protagonistes, n'est ce pas ? 😏🤨🤨
Si vous vous perdez un peu dans les personnages, je ferais un chapitre dans lequel je les présenterai tous !
Bisous ! ❤️
Ange XXX
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