Chapitre 21 - Rendez-vous


Mes doigts tremblent, hésitant à appuyer sur le bouton « envoyer » depuis plusieurs minutes maintenant. Mon téléphone pèse lourd dans ma main, chaque seconde qui passe renforce l'impression que je m'apprête à franchir une limite. Mes yeux glissent sur le nom de mon nouveau contact, Gabriel Luccini, sans parvenir à y croire.

J'ai son numéro.

Comment en suis-je arrivée là ? Il y a encore quelques jours, je le considérais comme l'être le plus détestable de l'IELC. Peut-être même du monde de la mode... si j'étais certaine qu'il en faisait vraiment partie.

Hier soir, j'ai pourtant passé des heures à décortiquer le net à la recherche d'informations sur lui. C'était plus fort que moi. Il fallait que je comprenne qui il était vraiment, au-delà de son masque impénétrable. Il fallait que je comprenne pourquoi il avait refusé de répondre à mes questions. Mais je n'ai rien trouvé. Rien qui puisse m'éclairer sur sa position au sein de l'industrie. Le dernier article de presse qui mentionne son nom date d'il y a trois ans, parlant de son arrivée dans la maison De Beaumont. Depuis, plus rien. Pas de profil sur les réseaux sociaux, pas d'interviews, pas de photos. Juste un vide troublant. Comme si Luccini n'existait pas vraiment en dehors des murs de l'IELC.

Ces éléments, associés à son comportement étrange lors de notre cours particulier, ne laissent plus l'ombre d'un doute : il cache quelque chose. Je ne sais pas encore quoi, mais il y a définitivement un mystère autour de lui. Et je dois découvrir ce qu'il en est.

Un instant, je repense au regard intense et insaisissable qu'il m'a lancé lorsqu'il m'a glissé ce petit bout de papier dans la main, tout en me murmurant de le contacter plus tard. Un frisson me parcourt. Pourquoi m'a-t-il donné son numéro ? Qu'attend-il de moi ? Ne pouvait-il pas simplement me dire immédiatement s'il était disponible ou non ?

Les questions se bousculent dans ma tête, créant un tourbillon que je n'arrive pas à calmer. Son comportement est si déroutant, imprévisible. J'ai besoin de réponses. Et même si je suis tentée d'effacer le message, ma curiosité l'emporte sur le reste.

Alors, je prends une grande inspiration et, dans un élan de courage désespéré, je finis par appuyer sur la petite flèche pour libérer mon message :

Gemma : Bonsoir. C'est Gemma.

Oui, je sais, c'est ridicule. Mais je n'ai rien trouvé de mieux à envoyer. Après tout, il ne m'a pas aidée à comprendre ce qu'il attendait de moi, je...

Mes réflexions sont coupées car, déjà, le téléphone vibre au creux de ma paume.

Gabriel Luccini : Bonsoir, Gemma.

Oh. Il n'est pas très loquace non plus. Au fond, cela me rassure un peu. Je m'empresse de lui envoyer une réponse :

Gemma : Tu voulais que je t'envoie un message alors... voilà.

Gabriel Luccini : Oui, merci de l'avoir fait.

Gabriel Luccini : Ce sera plus simple pour convenir des moments des cours particuliers à l'avenir.

Ah bon ? C'est plus simple de passer par messages ? Je suis le genre de personne un peu bizarre qui n'est pas à l'aise avec les interactions par téléphone. Les SMS à répétition, les appels à rallonge... très peu pour moi. Je préfère l'immédiateté et la sincérité des échanges en face à face. Pourtant, voilà ce que je réponds :

Gemma : Comme tu veux.

J'ai le cœur qui bat la chamade, alors que notre conversation est d'une banalité déconcertante. Je relis mon message, « Comme tu veux », et un goût amer me monte à la bouche. Pourquoi ai-je dit ça ? Cette réponse est si fade, si désespérément neutre. Comme si j'essayais de maintenir une distance, de ne pas trop m'impliquer. Mais la vérité, c'est que je suis déjà bien trop impliquée.

Le silence s'étire, lourd et oppressant, tandis que je fixe l'écran de mon téléphone. Je m'attends à une réponse rapide, mais les secondes se transforment en minutes d'attente. Devrais-je le relancer ? Lui proposer un nouveau créneau pour le cours ? Mon pouls bat dans mes tempes. Pourquoi suis-je si nerveuse ? Ce n'est qu'un simple échange de messages, après tout. Rien de plus. Avec Gabriel Luccini, mon professeur certes, mais ce ne sont que quelques textos. 

Mon téléphone vibre enfin. Je sursaute, à moitié soulagée, à moitié anxieuse.

Gabriel Luccini : Pas dispo ce soir, désolé. Mais je le suis demain à 18h. Cela te convient-il ?

Je relis le message plusieurs fois, comme pour déceler un sous-texte caché, quelque chose de plus que cette simple proposition. Mais non. Rien d'étrange, rien de déroutant.

Je secoue la tête, essayant de chasser ces pensées intrusives qui s'infiltrent à chaque interaction avec lui, et tape rapidement une réponse, ne voulant pas sembler hésitante :

Gemma : Oui, c'est parfait.

J'appuie sur « envoyer » et relâche un souffle que je n'avais même pas remarqué retenir. Ça y est, le rendez-vous est convenu. Ce n'était pas si difficile que ça finalement.

Je m'apprête à poser mon téléphone, pensant que la conversation est terminée, mais une nouvelle vibration me surprend, m'arrêtant net dans mon mouvement :

Gabriel Luccini : Seulement, cela ne pourra pas avoir lieu en 424.

Je fronce les sourcils, une vague de confusion me traversant. Pourquoi ? La salle 424 est parfaite pour avoir ce genre de cours. Tous les matériaux et outils nécessaires s'y trouvent. Alors pourquoi en changer ?

Mes doigts hésitent au-dessus du clavier, mourant d'envie de lui demander une explication. Mais je me retiens. J'ai compris hier que mes questions pouvaient le braquer. Et ce n'est pas en le poussant au mutisme que je parviendrais à comprendre ce qu'il cache... Et puis, ce n'est sûrement rien d'autre qu'une simple question de logistique.

Gemma : D'accord. Où veux-tu que cela se déroule ?

J'ai à peine le temps de réfléchir à ma réponse que sa réponse arrive.

Gabriel Luccini : Dans mon atelier.

Ma mâchoire se décroche. Son atelier ? Son espace à lui ? Mes doigts tremblent d'excitation. L'occasion est trop belle. Luccini m'invite dans son sanctuaire créatif. Un endroit que, sans doute, très peu de gens ont eu le privilège de voir. S'il y a bien un lieu où je pourrais en apprendre plus sur lui, c'est là-bas. L'atelier, c'est là que l'on peut véritablement découvrir un artiste, ses secrets, ses obsessions. C'est une porte vers son monde.

Mais d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de trouver cette proposition décalée, presque étrange. Hier, il refusait presque de répondre à mes questions sur son travail et maintenant il veut me faire entrer dans son atelier ?

Et pourtant, quelque chose me dérange. Cette proposition, aussi excitante soit-elle, me semble décalée, presque... étrange. Hier encore, il se montrait distant, répondant à peine à mes questions sur son travail, sur ses méthodes, comme s'il voulait à tout prix préserver cette barrière entre nous. Et maintenant, il m'offre une entrée directe dans son atelier, dans ce lieu de création où chaque artiste se met à nu.

Cela n'a pas de sens.

Malgré tout, je jubile et frémis d'impatience. Je m'imagine déjà franchir la porte de cet atelier. Son espace. Il y a tant de mystère qui l'entoure, tant de questions non résolues.

Gabriel Luccini : L'atelier se situe aussi 23 Rue des Trois-Frères. Apporte les croquis dont tu m'as parlé. À demain.

Je relis le message, le cœur battant la chamade. Demain j'aurais enfin l'occasion d'en apprendre plus sur Luccini. Je ressens une excitation dévorante, presque incontrôlable face à cette perspective.

Gemma : C'est noté. À demain.

J'éteins mon téléphone et me laisse tomber sur mon lit, les yeux rivés au plafond. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Une part de moi est terrifiée à l'idée de ce que je vais peut-être découvrir, mais une autre, plus sombre, plus aventureuse, brûle de voir ce qui m'attend.

Je ferme les yeux, le téléphone serré contre mon cœur, tentant de calmer l'agitation en moi. Mais mon esprit est déjà dans cet atelier, en train de dévorer chaque détail de ce qu'il pourrait contenir...

Aloooors que pensez-vous de cette petit conversation par SMS entre nos deux loulous ??Je veux vos retours !!! 👀

La suite sera postée quand le chapitre aura atteint les 120 likes et 50 commentaires ! Alors, à vos votes les Roomers 🙈💕

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Si tu as lu cette note jusqu'au bout, tu serais vraiment un petit coquillage argenté ! Commente 🐚 pour que je sache que tu as tout lu 👀

Love,

Morgane 💖

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