Chapitre 1 - Bienvenue à Paris

Comme un solo de batterie, mon cœur tambourine dans ma cage thoracique. À travers la vitre légèrement embuée du taxi, Paris s'offre à moi dans toute sa splendeur : ses avenues bordées d'arbres, ses façades haussmanniennes élégantes, ses passants pressés au style impeccable. Émerveillée, je bois ce spectacle pour la première fois, peinant encore à réalisée d'être enfin ici.

Tout semble pourtant si irréel. Je me pince discrètement le bras, et je ne me réveille pas. On dirait bien que tout ça est vrai : mes valises sont toujours là, écrasées contre mes jambes, mon téléphone clignote encore d'un texto de ma mère me demandant si je suis bien arrivée, et le chauffeur fredonne toujours sa chanson sans parole. C'est bien réel. J'y suis.

Paris.

Le rêve d'une vie.

Petite, je m'imaginais déjà parcourir ces rues, une pochette remplie de croquis sous le bras, prête à révolutionner le monde de la mode. Je passais des heures devant la télévision à regarder les défilés de haute couture, les yeux qui brillent et des idées plein la tête. J'enchainais les nuits blanche où j'esquintais les vieux ciseaux de couture de ma mère pour donner vie à des créations bancales mais pleines de promesses. Je chapardais chaque chute de tissu possible, ramassai les boutons que je trouvais par terre et transformais tout ce que je touchais en une pièce fantasque, avec la conviction naïve qu'un jour, ces bricoles deviendraient des trésors exposés sous les projecteurs.

Adolescente, j'ai sacrifié mes vacances scolaires à trimer dans les fast-food de Seattle pour pouvoir m'acheter quelques rouleaux de tissus. J'ai quasiment dit adieu à ma vie sociale, passant mes soirées à prendre des cours du soir pour apprendre le français...

Et aujourd'hui, je suis ici. Dans quelques heures, je pousserai les portes de l'Institut d'Excellence du Luxe et de la Création, l'IELC. Ce n'est pas une simple école, c'est une institution. C'est la Mecque des créateurs, l'antichambre de la gloire, le tremplin vers l'immortalité artistique. Ici, les rêves ne se contentent pas de naître ; ils prennent vie.

Et au sommet de cet univers étincelant trône Guenièvre de Beaumont. Rien que de penser à elle, un frisson me parcourt l'échine. Son nom, déjà, résonne comme une légende. Elle incarne tout ce que j'ai toujours aspiré à devenir : forte, intimidante, visionnaire. Guenièvre n'est pas seulement une créatrice, elle est un mythe vivant. Son regard peut percer à travers les âmes, ses mots peuvent élever ou détruire. Et son atelier à l'IELC ? Une consécration. Chaque année, seuls une poignée de privilégiés y sont admis, triés sur le volet parmi des milliers d'aspirants. Mais ce n'est pas tout. Parmi ces rares élus, un seul se voit décerner le Saint Graal : une place dans sa maison de couture, une chance unique de marcher dans les pas de cette déesse de la mode.

Aujourd'hui, j'ai l'audace de croire que je pourrais être cet élu. Contre toute attente, j'ai réussi la première étape : être acceptée dans son atelier. Rien que d'y penser, mon cœur s'emballe. Ce n'est pas encore la victoire, mais c'est le premier pas vers ce rêve que je poursuis depuis toujours. Un rêve tissé d'ambition, de sueur et de nuits blanches passées à coudre l'impossible. Et pourtant, maintenant que le moment approche, une petite voix en moi chuchote : serai-je à la hauteur ?

Mais aujourd'hui, je ne suis plus là pour rêver. Je suis là pour gagner.

Le taxi ralentit dans une ruelle pavée, bordée de platanes. 14, Rue de la Chaise. Mon nouveau chez-moi. Je paie le chauffeur, mes mains tremblant légèrement, puis me retrouve seule sur le trottoir, mes deux valises alignées comme des sentinelles à mes pieds. En levant les yeux, mon regard s'arrête sur la façade immaculée de l'immeuble : blanche, élégante, avec de hautes fenêtres ornées de garde-corps en fer forgé, dessinant des arabesques délicates. Et... Quatre étages sans ascenseur. Le charme parisien, paraît-il...

Mais je ne vais pas m'en plaindre. Ce petit refuse, je l'ai dégoté en à peine deux semaine grâce au réseau de l'école. Un miracle, selon les standards de la capitale. Je n'ai pas pu visiter l'appartement avant de signer, mais tout semblait cocher les cases essentielles : une proximité idéale avec l'IELC, un loyer (relativement) raisonnable, et surtout — luxe suprême pour une Parisienne novice — une douche et des toilettes privées. J'ai vite compris que c'était un détail à ne pas sous-estimer ici.

Ce qui m'a définitivement convaincue, cependant, c'est le nom inscrit à côté du mien sur le contrat de location : Lily Bennett. Elle aussi est en première année de master à l'IELC. Savoir que je partagerais cet appartement avec quelqu'un qui comprendrait exactement ce que je m'apprête à vivre m'a apporté un soulagement immense. Cette pensée a chassé mes doutes, et j'ai signé le bail sans hésiter.

Je m'émerveille encore quelques instants avant de me décider à gravir les quatre longs étages qui me séparent de mon appartement. Après une lutte acharnée contre mes bagages dans l'escalier étroit, je m'arrête enfin devant la porte 47. Mon souffle est court, mes bras brûlent, mais mon excitation écrase tout. Je frappe deux fois, espérant que la fameuse Lily n'a pas choisi cette heure avancée de l'après-midi pour sortir faire une course ou assister à un cours de puppy yoga.

Une seconde. Puis deux.

La porte s'ouvre à la volée, et je suis aussitôt accueillie par un tourbillon de mousseline orange fluo, trente-deux dents blanches éclatantes et une énergie palpable.

Wow, elle a vraiment un sourire immense.

- Gemma Hayes ? s'écrit celle qui doit être ma coloc', sur un ton qui me met tout de suite à l'aise.

Je hoche la tête, un peu prise de court.

- Et toi, tu dois être Lily Bennett.

- Elle-même, en chair et en strass ! dit-elle avec un clin d'œil et un geste théâtral. Entre, allez, ne reste pas plantée là comme une touriste !

Elle attrape mes valises avec une facilité déconcertante et disparaît dans l'appartement. Sa voix, douce et chantante, résonne dans l'air.

- Tu vas adorer cet appart', je le sens. On a des affiches de mode, un balcon adorable, et un mannequin de couture ! L'ancienne locataire était aussi à l'IELC, comme tu t'en doutes.

Je la suis, les jambes encore un peu flageolantes de ma montée. L'appartement est minuscule, mais il a un charme fou. Le parquet grince sous mes pieds, des moulures ornent les murs blancs, et une lumière dorée filtre à travers des rideaux en lin. C'est parfait.

Je fais un tour sur moi-même, passant la pièce une nouvelle fois en revue, comme pour m'assurer que je ne rêve pas. C'est trop beau pour être vrai. Le soulagement monte en moi, chassant en un instant toutes les appréhensions qui m'avaient tenaillée jusque-là.

Je m'arrête face à Lily, et le sourire qui étire mes lèvres lui confirme ma réponse avant même que je ne parle.

- C'est absolument parfait. Je ne pouvais pas rêver mieux.

- Et encore, tu n'as rien vu !

Avec l'enthousiasme débordant qui semble être sa marque de fabrique, Lily file vers la fenêtre du salon et tire les rideaux d'un geste théâtral. Derrière, un balcon lilliputien mais charmant se dévoile, équipé d'une table et deux chaises en fer forgé. Les coussins rose pétant qui les habillent, la guirlande lumineuse accrochée au garde-corps, et le palmier fièrement installé dans un coin ajoutent une touche de magie.

— Tada ! Voilà ma petite création, s'exclame-t-elle, rayonnante. J'ai tout monté moi-même hier, et crois-moi, tu me dois une fière chandelle. Ces fichus meubles m'ont presque tuée dans les escaliers. Quatrième étage sans ascenseur, je te laisse imaginer.

L'idée de Lily luttant avec ces meubles tout aussi impeccablement apprêtée qu'elle l'est aujourd'hui m'arrache un rire incontrôlé.

— Alors, tu caches des muscles en acier sous tout cet organza orange, plaisanté-je en m'approchant du balcon. Sérieusement, c'est impressionnant.

La vue qui s'offre à moi n'est peut-être pas celle de la Tour Eiffel ou de Montmartre, mais cette mer de toits parisiens, baignée de lumière, me charme aussitôt. Tellement différent de celle qu'offrait l'appartement familial de Seattle.

Et comme je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié, j'ai aussi prévu de quoi fêter ton arrivée ! annonce Lily en s'éclipsant dans une pièce adjacente.

Je devine qu'il s'agit de la cuisine et la rejoins, intriguée. À peine un pied à l'intérieur, je suis saisie par le chaos qui règne sur les plans de travail. Bols, ustensiles, ingrédients en tout genre : tout est pêle-mêle. Pourtant, Lily, dans son ensemble immaculé, semble émerger de ce désordre sans la moindre éclaboussure.

- Lily, tu n'aurais pas dû. Ça a dû te prendre un temps fou ! Et moi, je n'ai rien préparé...
Elle me jette un regard espiègle avant de s'appliquer à garnir un plateau de petites verrines.
- Tu plaisantes ? Tu crois vraiment que j'aurais mangé quelque chose qui a traîné dans un avion pendant dix heures ? La chaîne du froid, ma chère. Ultra important.

- Touché, admis-je, amusée. Mais je me rattraperai, promis. Même si je doute d'être aussi douée que toi.
- Vous, les Américains, la cuisine, ce n'est pas trop votre truc, mais ne t'inquiète pas. Je m'en charge, annonce-t-elle fièrement.

Avec une agilité déconcertante, elle attrape son plateau et me devance jusqu'au balcon.

Apéro tiiiime ! chante-t-elle en brandissant deux coupes de champagne sorties de nulle part.

Je la suis, fascinée par son énergie. Alors qu'elle remplit les verres avec un champagne conservé dans un seau à glace caché sous la table, je me surprends à sourire.
- Du champagne ? dis-je en attrapant la coupe qu'elle me tend.

- Absolument ! Pourquoi ? Tu n'en n'as jamais bu ? s'étonne-t-elle, un de ses sourcils finement épilés haussé.

Je secoue la tête.

- Non, à Seattle, j'avais l'habitude de boire des Margarita.

Son regard s'illumine, et un sourire espiègle se dessine sur ses lèvres.

- Des Margarita ? répète-t-elle. Ça explique ton petit côté piquant.

Je ris doucement, surprise par sa remarque, ne comprenant pas vraiment à quoi elle fait allusion.

- Et toi, tu as grandi au champagne ?

Elle lève sa coupe avec un air faussement solennel.

- Pas du tout ! Mais je sais que c'est presque une religion, ici. Tu ne peux pas vivre en France sans apprendre à apprécier les bulles.

Je fais tournoyer le liquide doré dans mon verre avant de porter la coupe à mes lèvres. Une explosion de fraîcheur et de légères notes fruitées chatouillent mon palais.

- Pas mal, concédé-je.

- Pas mal ? Juste pas mal ? s'indigne-t-elle en plaquant une main dramatique sur son cœur.

Je ris à nouveau, un peu plus franchement cette fois.

- OK, c'est bon, tu as gagné. C'est délicieux.

Elle me fait un clin d'œil triomphant.

- Bienvenue dans le monde des vraies festivités, ma chère. Maintenant, il ne reste plus qu'à trinquer.

Elle tend son verre vers moi, et le clink cristallin des coupes résonne dans l'air.

- À notre nouvelle vie à Paris et à notre master qui commence demain !

- À notre nouvelle vie, répétai-je en tentant de masquer mon accent américain.

Elle s'installe en tailleur sur la chaise en fer forgé, toujours aussi pétillante d'énergie, et attrape une poignée d'amandes.

- Alors, dis-moi tout : qu'est-ce qui t'a poussé à traverser l'Atlantique pour étudier ici ?

- Toi, commence ! protesté-je en piquant une verrine sur la table.

- D'accord, mais prépare-toi, mon plan est digne d'un film hollywoodien. J'aimerais bosser pour une grande maison de couture quelque temps, ici en Europe, pour apprendre toutes les techniques et perfectionner mon art avant de retourner à Tokyo pour lancer ma propre maison de couture. Mais pour ça, il me faut une formation solide, internationale et... un tas de bonnes relations. Autant te dire que L'IELC, c'est le passeport pour ma carrière.

Elle marque une légère pause avant d'ajouter, un petit sourire énigmatique aux lèvres :

- Et franchement, qui pourrait dire non à Paris ?

- Tu marques un point, admis-je en avalant la dernière bouchée de ma verrine.

- Et toi, l'Américaine ? demande-t-elle, en attrapant une mini brochette de légumes.

- Eh bien, je ne vais pas être très originale, car je suis à peu près venue pour les mêmes raisons que toi, souris-je. Je rêve de devenir créatrice de mode, et comme toute personne qui aspire à ça, j'ai vite compris que Paris était l'endroit incontournable pour le devenir. Chanel, Dior, Yves Saint Laurent... ils ont tous prouvé que cette ville a une atmosphère unique et inspirante. Je suis venue m'en imprégner.

Lily m'écoute avec un petit sourire en coin, qui semble signifier « Je vois exactement de quoi tu parles. »

- Et quand j'ai appris l'existence de l'IELC, j'ai tout de suite su que c'était là que je devais étudier, poursuivis-je. Ça a été comme une évidence. Suivre le cours de Guenièvre de Beaumont, ça vaut le coup de s'expatrier, de renier sa famille et de manger des pâtes pour les dix prochaines années !

Je m'apprête à continuer, mais l'expression de Lily, bouche grande ouverte, me coupe net.

- Tu veux dire que toi, tu as été acceptée à l'atelier de Guenièvre de Beaumont ?

- Euh... oui ? Et honnêtement, j'ai encore un peu de mal à y croire moi-même.

Lily pousse un cri strident avant de s'éventer frénétiquement avec sa main, comme si elle allait s'évanouir.

- Mais c'est dingue, Gemma ! Tu es mon modèle, darling.

Je rougis, mal à l'aise sous tant d'enthousiasme.

- J'espère juste être à la hauteur. La pression est énorme... et il faut bien avouer qu'avec une telle compétition, ça ne va pas être simple.

- Arrête tout de suite ! m'interrompt-elle avec un ton ferme, presque autoritaire. Tu as été choisie parmi des centaines de candidats. Tu entends ? Ça prouve que tu as quelque chose de spécial. Tu n'as rien à prouver à qui que ce soit, tu as déjà gagné ta place. Maintenant, il ne te reste qu'à en profiter et apprendre. Le reste, ce n'est que du bonus.

Elle marque une pause, le regard pétillant, avant de se pencher légèrement vers moi, pour ajouter, plus bas, comme pour me confier un secret :

- Et puis... tu sais ce qu'on raconte sur la salle 424 ?

Son sourire malicieux pique instantanément ma curiosité, mais je plisse les yeux, perplexe. Qu'est-ce qu'on dit sur la salle 424 ? Tout ce que je sais, c'est que c'est là que Guenièvre de Beaumont enseigne depuis des années.

Face à mon silence, Lily laisse éclater sa surprise.

— Attends, quoi ? Tu n'es pas au courant ?

— Heu... Non ? Oui ? Peut-être ? Je ne sais pas, de quoi tu parles ?

— De la salle 424 !

— Oui, j'avais compris, mais qu'est-ce qu'il y a de spécial avec cette salle ?

Lily s'appuie contre le dossier de sa chaise, un sourire satisfait aux lèvres.

— Tu ne sais vraiment pas pourquoi De Beaumont insiste pour donner son cours là-bas depuis des années ?

— Eh bien... j'imagine que c'est parce qu'elle l'aime bien ? Parce qu'elle y a ses habitudes ? Ou alors parce que c'est une salle magnifique, avec un plafond en verre et des murs recouverts de paillettes d'or ? Tout est possible à Paris, après tout !

Lily éclate de rire.

— Ah, très drôle, l'Américaine. Mais sérieux, t'es vraiment pas au courant ?

Au ton de sa voix, je comprends que je suis loin du compte. Je secoue la tête pour qu'elle éclaire enfin ma lanterne.

— Il y a trente-cinq ans, commence-t-elle d'un ton conspirateur, Guenièvre était à notre place. Elle était étudiante dans cette école, et devine quoi ? Elle suivait un cours dans la salle 424. D'après la rumeur, elle y aurait vécu une histoire d'amour... très intense avec son professeur de l'époque.

Je sens mes joues s'échauffer.

— Intense, genre ?

— Genre très très torride, précise Lily avec un clin d'œil. On les retrouvait à toute heure dans la salle 424, parfois pour travailler sur des créations... et parfois pour, euh, disons... explorer d'autres formes d'art.

— Attends... quoi ?!

— Oui, tu as bien entendu ! Apparemment, c'est dans cette salle qu'elle a conçu sa toute première collection, Plume de soie, avec l'aide de son amant. Une collection qui a été un énorme succès et a propulsé sa carrière. Depuis, Guenièvre a refusé de changer de salle. Certains disent que la 424 porte chance, qu'elle voit naître les plus grands talents... ou les plus belles histoires d'amour.

J'ai le cœur qui cogne dans ma poitrine, face à l'intensité du récit que vient de me livrer ma coloc'. Je me sens frémir en imaginant mon idole créer ses pièces avec son amant, dans une atmosphère torride et décomplexée.

— Comment est-ce possible que je n'aie jamais entendu parler de cette histoire ?

Lily hausse les épaules.

— Oh, ce n'est qu'une rumeur. Les anciens adorent raconter ça en soirée pour rire. Il y a peu de chances que ce soit vrai, mais avoue que c'est une belle légende. Qui n'a jamais rêvé de vivre une histoire interdite dans la ville de l'amour ?

Je reste silencieuse, repensant aux mots de Lily. "Cette salle voit naître les plus grands talents... ou les plus belles histoires d'amour." Une chair de poule inexplicable me parcourt les bras.

— D'ailleurs, tu as intérêt à me raconter toutes tes histoires avec les mecs. J'adore ça et je suis une spécialiste pour analyser leur comportement, assure Lily avec un clin d'œil.

Quelque chose me dit que j'aurais pu le deviner sans qu'elle me le précise... Mais je l'arrête en levant une main.

— Je t'aurais partagé mes aventures avec plaisir, mais je ne prévois pas d'accorder de temps à quelque relation que ce soit. Je vais devoir me concentrer entièrement sur...

— Oh, ça va, m'interrompt-elle en levant les yeux au ciel. Les parties de jambes en l'air, c'est thérapeutique ! Et en plus, ça stimule la créativité ! Crois-moi, je sais de quoi je parle.

Je la regarde, amusée par l'air sérieux qu'elle arbore, comme si elle venait de me révéler un fait scientifique.

— Tu ne peux pas vivre à Paris sans goûter à ses hommes, assure-t-elle. Et puis, les Français sont vraiment très sexy, tu sais ?

Je lève les yeux au ciel à mon tour, mais son enthousiasme est contagieux.

— Je suis ici pour étudier, pas pour flirter, insisté-je en croisant les bras.

Lily me dévisage un instant avant d'esquisser un sourire en coin.

- Tu dis ça maintenant, mais crois-moi, Paris a ses propres plans pour toi.

Je hausse un sourcil, dubitative.

- Paris a des plans pour moi ?

- Absolument. Cette ville a une manière bien à elle de faire fondre les cœurs les plus coriaces. Tu verras, Gemma, tôt ou tard, un Français canon avec une chemise un peu froissée et des yeux de braise te fera complètement craquer.

Je ris, mais son assurance me laisse perplexe. Peut-être parce qu'une partie de moi, aussi infime soit-elle, espère qu'elle a raison.

- Tu rêves un peu trop, Lily.

- Peut-être, mais tu me remercieras quand ça arrivera, répond-elle avec un clin d'œil.

Elle se lève ensuite et s'éclipse à l'intérieur, comme si la discussion était close, mais je sens encore les vibrations de ses mots flotter dans l'air.

Je ne peux m'empêcher de songer à la salle 424, à Guenièvre de Beaumont, et à cette étrange histoire. Un drôle de frisson me parcourt de la tête aux pieds.

Ce que j'ignorais à ce moment-là, c'est que Lily avait raison : on ne peut pas tout contrôler à Paris... 


Tadaaa ! Voilà le premier chapitre de Room 424.

Qu'avez-vous pensé de la rencontre entre Gemma et Lily ? Vous avez hâte de découvrir ce fameux Inconnu aussi charismatique qu'irritant ?

Pour me soutenir, n'hésitez pas à me laisser un vote, un commentaire et à partager Room 424 à vos amis ! Ça me ferait suuuuper plaisir ! 💕

Si tu as lu la note de fin de chapitre jusqu'ici t'es un petit gateau en sucre. Pour me le montrer, commente "🎂".

On se retrouve très vite pour la suite. Love,

Morgane 🩷







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