Chapitre 4 : Ordre de mission (1/2) - Nayle
Nayle se leva aux aurores. Avant de partir, il jeta un regard vers le visage à demi couvert de Silaria. Elle était là, roulée en boule, dormante d'un sommeil agité sous les rayons lunaires. Un peu plus loin, le serpent rodait, guettant ses gestes et ceux de la nuit.
D'aussi loin qu'il connaissait Aylin, elle l'avait toujours gardé auprès d'elle. Elle le laissait dormir à ses côtés, le cajolait et le laissait profiter de la chaleur de son cou ou bien elle s'amusait quand il se dressait sur son épaule comme sur un promontoire.
Mais lui ne s'était pas habitué à cette présence surnaturelle et bizarre.
Tous deux se toléraient puisqu'ils n'avaient pas d'autres choix.
Un autre regard vers la fille. Combien de temps allait-elle rester ? Serait-elle toujours là à son retour ? Cela ne lui déplaisait pas finalement, de l'aider le temps qu'il le pouvait. Son temps dans la cité était compté, et pour l'heure, sa mission importait plus que sa curiosité.
Nayle enfila ses bottes, descendit la colline le long des quelques arbres et des potagers en terrasse qui le ramenèrent aux habitations. Il franchit avec aisance le mur qui le séparait des artères pavées du centre de la cité. Avec quelques gestes rapides, il lissa sa tenue impeccable et se mêla à la foule éparse pour rejoindre son objectif du jour : le palais de Narranda.
La cité de quelques trente mille âmes s'éveillait. Certains, comme lui, suivaient déjà leurs objectifs : nettoyer la rue passante ou les façades des boutiques, préparer des pâtes pour les pains qui seraient vendus quelques heures plus tard, d'autres partaient, un sac au côté en direction du port. Les rues étaient dégagées pour l'instant, et Nayle longeait le canal vers le nord-est. Il dépassa les enseignes des guildes artisanales, les commerces divers, les tavernes et les associations mais ne s'arrêta pas. Tout montrait combien la ville était florissante malgré quelques individus errant ou dormant près des temples presque tous érigés en l'honneur d'Ostérion. Nayle fit un geste respectueux en passant devant les pierres roses. Bien qu'il n'était pas pour lui le dieu majeur, il respectait les trois Dieux.
Enfin, il arriva devant une porte de bois recouverte de fer ouvragé.
Il s'empressa de saluer les deux gardes postés devant. Leur visage ne lui étaient pas familier alors il se présenta.
— Bonjour à vous, je suis Nayle Zyandrel, enfant de la Terra Renai. Je suis venu ici m'entretenir avec Tally Anishar comme convenu dans la dépêche.
Il leur tendit une lettre que le plus zélé parcourut rapidement, le regard s'attardant sur la chouette noire des Anishar, dernier souvenir d'une période révolue où la famille comptait les plus grands érudits d'Ashirel.
Les deux gardes relevèrent leur hallebarde, l'autorisant à pénétrer dans la demeure.
Alors Nayle entra dans le corridor qui bordait un jardin intérieur entourant une impressionnante fontaine sculptée. Le garçon se sentait presque insignifiant devant la silhouette de l'homme de pierre à l'allure austère. Une arme au côté, il se tenait droit et fier. Une chouette au regard perçant siégeait sur son épaule. Autour, il y avait quantité de buissons épineux aux fleurs blanches, bordés de plusieurs colonnes de fer parcourues de plantes grimpantes aux couleurs chatoyantes, en haut desquelles trônaient des lampes à huile.
Nayle traversa la cour et grimpa les quelques marches qui menaient aux grands couloirs. Il salua les servantes et les conseillers qui commençaient déjà leur ronde, et rejoignit le grand hall. L'endroit immense l'intimidait à chacun de ses passages. Le bruit de ses pas qui se répercutait dans tous les coins le mettait mal à l'aise. Son éducation lui avait toujours appris à être discret mais les commanditaires s'étaient entendus avec les architectes afin que chacun se souvienne qu'aucune présence n'échappait à l'oreille du seigneur. Nayle continua sa route jusqu'à la porte du cabinet du chancelier de la cour contre laquelle il frappa.
Une servante qu'il n'avait pas aperçue l'invita à entrer. Derrière le bureau se trouvait Selmyr Sénécha, le bras droit de la souveraine, penché sur ses papiers. C'était un homme entre deux âges enveloppé d'une pelisse de fourrure.
— Ah, la mouche du Rénai ! C'est vrai que je n'ai pas encore l'habitude ! Eh bien, approche, mais ne reste pas dans mes pattes. Jette un coup d'œil à tout cela : on a ici tout un tas de rapports et de demandes de fonds. Ce matin, on va s'occuper de toutes ces requêtes et des audiences aussi. Certains préfèrent venir nous parler en face, souvent parce qu'ils ne sont pas capables de bien écrire.
Cela faisait quelques jours que Nayle était là à le suivre et il devait, pour son clan, apprendre de tout ça, apprendre les mœurs et la diplomatie, apprendre les codes de la cour.
— Est-ce quelque chose de fréquent ?
— Bien sûr chaque jour, de nombreuses personnes se massent aux portes mais les audiences ont lieu qu'une seule journée dans la semaine. Tu auras tout le loisir de te lasser des audiences, tu verras...
Nayle hocha la tête mais Selmyr enchaina.
— Mais d'abord nous devons nous rendre dans la grande salle. Les Grands seront tous réunis. Nous devons aborder une affaire importante.
« Quelle affaire ? » brûlait-il de demander mais la question ne franchit pas ses lèvres. Selmyr avait déjà quitté la salle et le jeune homme s'élança sur ses talons. Ils firent le chemin en sens inverse, jusqu'à la salle du Conseil.
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Coucou, bon, le chapitre est l'occasion de voir un peu les environs de la ville. Je n'ai qu'un gribouillis moche en guise de carte mais j'aimerai à l'avenir en poser un quelque part pour mieux si retrouver... Bon sinon, je vous poste les deux parties du chapitre ici. 2000 mots, ça me semblait à mettre sur la même page (enfin, je me rends pas trop compte, vous vous dites combien au maximum de votre côté?). Bonne soirée!
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