UNE SEMAINE PLUS TARD
Onze heures, chez Riku

Point de vue Riku

- Par ici non plus, aucune trace...

Je raye sur ma carte toute une zone que je viens d'inspecter sous tous ses recoins, et aucun signe de Touya... Je sens qu'il est tout près. Après des années de recherches désespérées, je n'ai jamais cru une seule seconde à sa mort. Je sais au fond de moi qu'il est vivant, alors je ne ménagerai pas mes efforts. Ca peut paraître stupide, mais c'est devenu ma raison de vivre. Retrouver Touya est mon voeu le plus cher à mes yeux.

Mais je repense à cet homme au garage... Dabi, c'est ça ? J'ai entendu Kukkaku l'appeler ainsi. Il est... Enfin j'ai l'impression de l'avoir déjà vu. Ses yeux ne me sont pas inconnus... J'ai du mal à m'en souvenir. N'empêche, je n'ai jamais connu quelqu'un avec autant de brûlures sur le corps. Il a dû souffrir...

Je revois encore son regard posé sur moi, comme s'il me toisait. J'en ai encore des frissons...

Je secoue la tête en me tapotant les joues avant de prendre mon sac. 

- Ce n'est pas le moment d'y penser...

Je sors en fermant à clé et me dirige vers la prochaine zone à explorer. Enfin... C'est à la sortie de la ville, et un agriculteur m'a gentiment déposé à l'endroit précis, comme c'était sur son chemin. J'ai eu de la chance d'y être tombée dessus en marchant.

<< Faites attention petite dame ! prévient le vieillard en partant. >>

- Merci encore !

Je sors mon appareil photo et inspecte les alentours complètement dépourvus de toute civilisation, seulement des champs à perte de vue. C'est une ancienne usine, abandonnée depuis des années. La nature a repris ses droits, ça donne un charme à cet endroit.

Je prends quelques clichés en avançant à pas de loup pour éviter que le moindre bruit ne résonne dans le hangar. Je ne tiens pas à tomber sur des personnes malveillantes squattant ce lieu magnifique... J'ai la possibilité de me défendre, mais je préfère recourir à la violence le moins possible. 

Pas de Touya en vue, logique. Mais je m'attends à tout, le connaissant il aime bien se cacher dans ce genre d'endroit. S'il a gardé cette habitude ça m'arrangerait... Je me rappelle qu'au collège, il séchait souvent les cours pour s'isoler dans l'ancien garage près de l'école, soit disant pour réfléchir. Je n'ai jamais su ce qu'il y faisait là bas, il se barricadait tout le temps.

Il a toujours été si mystérieux...

Je dresse une oreille en entendant un bruit métallique. J'ai déjà des sueurs froides dans le dos... Je me retourne vers l'origine du bruit avant de soupirer de soulagement en voyant que ce n'est qu'une petite souris qui gambade dans le fer rouillé.

Mais une main forte m'agrippe par les cheveux et un bras s'enroule autour de mon cou. Par réflexe je donne un violent coup de coude dans les côtes de mon agresseur et un coup de talon dans son genou pour le forcer à me lâcher, avant de m'éloigner au plus vite.

<< Putain la garce !! jure-t-il un genou au sol. >>

Je remarque à l'instant être encerclée de tout un groupe de Vilains. Ils doivent être une vingtaine ! Qu'est-ce qu'ils veulent ?!

<< Hey tout doux ma jolie, laisses toi faire et t'auras pas de problème, sourit malicieusement l'un d'eux en jouant avec une chaine. >>

Je bondit sur l'épaule d'un autre se jetant sur moi par derrière et me dépêche de trouver la sortie, la horde à ma poursuite. Quelle idiote, ma curiosité m'a porté préjudice ! Il en arrive de tous les côtés et ils ont bloqué la seule sortie... Et par réflexe je me suis retournée en sentant quelque chose m'agripper, et je...

Je reste figée devant cet homme dont les yeux se voilent, puis descends mon regard vers ma main où mes griffes sont sorties d'elles mêmes. Le corps sans vie tombe à mes pieds, je reste tétanisée devant tout ce sang tâchant mes mains et mes griffes. Je viens vraiment... de tuer quelqu'un...?! Je ne voulais pas... Chaque partie de mon corps tremble et refuse de bouger. 

- Je... Je voulais pas faire ça... Je voulais pas...

Sans que je ne puisse réagir je ressens un coup heurter mes côtes et me propulser plus loin. J'ai le souffle coupé en revenant peu à peu à moi... Avant que quelqu'un d'autre ne m'attrape je recule en tentant désespérément de me relever, mais la douleur est insoutenable. Puis le plancher cède sous mes pieds en me faisant perdre l'équilibre avant que ma tête ne percute violemment une machine métallique dont le bruit résonne dans le hangar. Je serre le dents en me tenant les côtes, et j'ai maintenant mal à la tête... À un centimètre de plus à gauche et c'était le coup du lapin contre la barre en fer... Je regarde le groupe s'avancer vers moi, victorieux d'enfin arriver à me coincer. Alors c'est comme ça que je vais fi--

Je sursaute en entendant la fenêtre juste au dessus de ma tête éclater comme un miroir, avant de voir une ombre me passer au dessus et atterrir juste devant moi. Les Vilains reculent, surpris, et l'ombre se redresse.

<< C-Crématorium ?! bégaye un des vilains visiblement sous le choc comme ses collègues. >>

Ce manteau... J'écarquille les yeux en reconnaissant ce manteau.

<< Yo les gars, salut-il, dos à moi, les mains dans les poches. Je sens que la récolte va être bonne, Qu'est-ce que t'en dis Toga ? >>

Un rire glaçant de Yandere résonne dans l'ombre, juste derrière le groupe, avant qu'une fille en uniforme d'écolière n'apparaisse en jouant avec un couteau.

<< Ca tu l'as dis, rit-elle. Shigaraki va être content. >>

Les Vilains s'apprêtaient à fuir mais des flammes bleues les encerclent. Je protège ma tête avec mes bras de la forte chaleur émanant de celles-ci, puis une sorte de magicien se pointe en chantonnant.

<< Bon boulot, félicite-t-il en tendant la main. >>

<< C'est presque trop facile, soupir l'écolière en tirant un gros tas de Vilains ligotés par des chaines. >>

Sans que je ne comprenne tout de suite, les Vilains se sont changés en... billes ? J'entends encore leurs supplices et leurs cris d'effroi... Malgré ce qu'il ont essayé de me faire, je n'arrive pas à me réjouir de leur sort. Je lève la tête vers l'homme posé juste devant moi, toujours de dos. Il n'a pas encore remarqué ma présence. Je ne comprends plus rien... Qu'est-ce qu'il fiche ici ?? C'est quoi cette histoire ?!

<< C'est rare les belles prises de ce genre, dit-il en se frottant l'arrière de la tête. >>

<< Et elle, on la plante ? demande l'écolière en me désignant avec sa lame. >>

Dabi se retourne vers moi, visiblement surpris de me voir. Je peux enfin croiser son regard qui me trouble de plus en plus. Je connais ces yeux... Mais pourquoi j'ai l'impression d'avoir un trou de mémoire tout à coup...? Il penche la tête en arquant un sourcil.

<< Cutie cat ? s'étonne-t-il. >>

Je reviens à la réalité et mes oreilles s'agitent. Il vient de me donner un surnom ou je rêve ? L'écolière s'agite comme une enfant.

- Cutie... cat...?

<< Ohh, tu la connais ?? nargue-t-elle. Je savais pas que tu fréquentais les filles pures ! Coquin le Dabi... >>

<< La ferme on se connait pas, reprend-t-il d'un air blasé. >>

<< Tu viens pourtant de l'appeler par un surnom mignon, non ? contredit la lycéenne. >>

Je les regarde en train de se "chamailler" sans savoir quoi faire. Pourquoi ils sont là ? Ils ont capturé les Vilains, mais pour en faire quoi ? Ils travaillent avec la police ? Ce sont des héros camouflés en Vilains ?

<< Bref, sérieusement, coupe le magicien en se raclant la gorge. Que fait-on de cette charmante demoiselle ? >>

Dabi tourne les yeux vers moi en élargissant un sourire qui ne m'inspire pas confiance... Je n'aime pas ça du tout...

À suivre...