-- -- -- LENDEMAIN MATIN -- -- --

Huit heures, à l'agence
Point de vue Riku

J'ouvre les yeux en entendant un coup de tonnerre, et aussitôt je pense à Touya. Son état critique me hante...

- Touya...!

<< Hé... murmure la voix d'une ombre me submergeant. >>

Je reconnais sa chaleur... Son odeur... Ma vue est trop floue pour voir nettement son visage. Je cherche son contact à l'aveugle, trop fatiguée pour garder les yeux ouverts. Mon coeur se calme en sentant sa main prendre la mienne et ses lèvres l'embrasser tendrement.

<< Je suis là... >>

- Tu es en vie...

<< Oui... >>

Je souris faiblement en serrant sa main.

- Dieu merci...

Je sens Touya se glisser à côté de moi et m'envelopper dans ses bras. Le contact de sa chaleur me fait frissonner, je me sens glacée jusqu'aux os... Il augmente légèrement sa chaleur corporelle pour donner une sensation comme une bouillote. Le tonnerre me rappelle l'état dans lequel je l'ai retrouvé, par pitié je ne veux plus jamais revoir ces images... J'ai mal à la tête...

- Touya dis moi que tu vas mieux...

<< Je vais bien t'inquiètes... Tu devrais économiser tes forces et dormir un peu. >>

Je me blottis contre son coeur que j'écoute battre pour me rassurer. Plus jamais ça... Plus jamais...

-- -- -- UN PEU PLUS TARD -- -- --

Onze heures, à l'agence

Je me réveille en sursaut quand j'entends une dispute éclater hors de la chambre. C'est la voix de Touya que j'entends crier... Je rassemble toutes mes forces pour réussir à me lever et partir à sa rechercher. J'ai la tête qui tourne...

Je me fige à peine arrivée au pied des escaliers en voyant Touya plaquer Shigaraki contre un mur.

<< Ecoutes moi bien la face cachée... grogne-t-il en grinçant des dents. Touches à Riku et c'est moi qui m'occuperai de ton cas, c'est clair...?! Le Dabi que t'as toujours connu n'était qu'un personnage rien de plus, alors ne la rends pas responsable de tout ce qui arrive en ce moment t'as compris ?! >>

<< Je te trouve encore plus détestable comme ça... grogne Shigaraki à son tour. Moi qui avais tant confiance en toi tu as beaucoup trop changé. >>

<< Que veux tu, la vie est injuste pour toi. Pour moi au contraire, elle s'arrange. >>

<< Allons ça suffit vous deux, coupe Kurogiri en les séparant calmement. >>

Je ne comprends pas tout, mais c'est clair que je suis le sujet principal de cette conversation... Touya recule en soufflant avant de se stopper en remarquant ma présence. Je lui tends les bras que je passe autour de son cou alors qu'il me porte dans ses bras.

<< Qu'est-ce que tu fais debout ? >>

- J'ai entendu crier, alors je suis venue...

<< Dégoûtant... peste Shigaraki. À cause de cette femme tu es prêt à tout claquer, tu nous lâches comme ça. Tu es devenu pathétique Dabi... Qui plus est menteur pour m'avoir fais croire l'avoir tué celle là. Mais au final j'apprends que tu flirtais avec une civile dans mon dos. >>

Je dresse les oreilles avant de descendre des bras de Touya et m'approcher de Shigaraki que je gifle sous le choc de tout le monde ici présent. Shigaraki en est le premier interloqué. C'était la goutte de trop...

- Qui est "pathétique" ? Dabi n'est pas pathétique. Au contraire ça lui demande beaucoup de courage pour sacrifier ce qu'il a construit pendant des années. On ne reproche pas à quelqu'un de vouloir tourner la page. Tu devrais en prendre de la graine Shigaraki Tomura.

<< Toi... grogne-t-il. >>

Je le défie du regard en gardant la tête haute. Contre lui je ne fais pas le poids, mais je m'en fiche. Quiconque critique mon mari je ne réponds plus de rien. Touya a assez souffert durant de longues années, et je n'ai pas été là pour le soutenir, alors je le fais aujourd'hui.

- Aurais tu quelque chose à ajouter Shigaraki ? Laisses moi avant tout te poser une question. Dans un jeu vidéo, pourquoi une fin devrait se terminer d'une seule façon et pas une autre, une fin que le joueur pourrait créer à son image ?

Il relève la tête sans trop savoir quoi répondre. Ce qui a plus l'air de le surprendre, c'est qu'une femme telle que moi ait une certaine expérience en jeux vidéos. J'ai disons mes petits secrets... Je regarde Touya qui reste bouche bée en me voyant aussi remontée. Je lui souris fièrement, je le protège et lui montre que je suis loin d'être aussi fragile que je ne laisse penser. Shigaraki peste en tournant la tête.

<< Je l'aime pas cette fille... >>

Puis il s'assoit au bar sans plus rien rajouter, sous quelques rires discrets venant de Compress et Spinner.

<< Fort caractère ta petite femme Dabi, complimente Compress. >>

<< Féroce tu veux dire, corrige Spinner. >>

Mes jambes flanchent avant que Touya ne me récupère dans ses bras. J'ai puisé dans mes dernières forces pour me confronter à Shigaraki. Touya me remonte dans la chambre pour me recoucher, mais à peine il me dépose dans les draps il prends mon visage entre ses mains pour dévorer mes lèvres. Je réponds de la même intensité en caressant ses cheveux.

<< Tu m'as épaté... soupire-t-il en souriant. >>

- Je ne pouvais pas rester sans rien faire...

<< J'ai vu, faut pas te chercher toi. >>

- Mais c'est vrai ? Tu es prêt à tout sacrifier...?

<< À vrai dire j'ai encore un dernier truc à faire... Et promis après ça on oublie tout. Je t'emmène où tu veux. >>

- Ca tombe bien, on a besoin de vacances tous les deux...

<< Tu l'as dis... >>

-- -- -- UNE SEMAINE PLUS TARD -- -- --

Une fois guérie je suis rentrée à la maison avec Touya, et que Shigaraki le veuille ou non, j'ai insisté pour que Touya se repose quelques jours, le temps que sa blessure cicatrise complètement.

- Ca détend hein...?

<< C'est divin~ ronronne-t-il. >>

Je souris en continuant mes massages, à califourchon sur son dos. C'est fou comme il peut être aussi tendu... Je masse ses épaules puis descends lentement en suivant sa colonne vertébrale jusqu'à ses reins que je palpe comme un vrai chat, ce qui le fait gémir dans le coussin sur lequel il repose.

- Tu as mal ?

<< Pas du tout~ >>

Je commence à ronronner en contemplant sa carrure avant de m'allonger sans m'appuyer sur son dos et embrasser sa nuque. Touya ouvre un oeil vers moi en arquant un sourcil.

<< Là par contre c'est de la triche. >>

- Je n'ai pas résisté...

<< Mais tu ne peux pas me résister Princesse~ ronronne-t-il en se roulant pour se mettre sur le dos. >>

Je rougis devant son sourire charmeur et son regard qui en dit long sur la tournure de ce petit moment de massage. Il caresse mes cuisses en remontant jusqu'à mes hanches, avant de se redresser sur ses coudes pour m'embrasser. Je ronronne encore plus en répondant, l'obligeant à se rallonger. Je suis encore dans mes chaleurs, c'est un vrai supplice... Je soupire sentant ses lèvres parcourir mon gorge et ses mains remonter mon débardeur pour dégrafer mon soutien gorge.

- Touya tu es encore blessé...

<< Hmm, je crois que moi non plus je suis incapable de résister~... >>

- Ce n'est pas raisonnable...

<< Riku ?? s'offusque une voix que je reconnais entre mille. >>

On lève brusquement la tête en se tournant vers la porte.

- Papa ???

<< Génial... marmonne Touya, agacé. >>

Mon père voit rouge en se rendant compte qu'il venait de nous déranger en plein action. Je rabaisse mon débardeur et Touya se redresse une nouvelle fois sur ses coudes en me gardant sur lui.

<< C'est pour quoi ? demande-t-il l'air de rien. Ca se fait pas de rentrer chez les gens comme ça. >>

<< Ôtes tes mains de ma fille tout de suite !! crie mon père. Et toi Riku je pensais pas ça de toi, éloignes toi de ce Vilain ! >>

<< Heu... réfléchit Touya. Nan. >>

<< Pardon ?! >>

- Papa qu'est-ce que tu fous là ??

<< Je suis venu te cherche pour avoir une discussion en famille et comment je te retrouves, à te frotter comme une catin à ce type ! >>

<< Hé ho Papi fais gaffe à ce que tu dis, menace Touya enflammant son poing. >>

<< Je t'ai pas adressé la parole à toi ! >>

<< Ah ouais justement c'est moi qui te parle, et de là à traiter ta propre fille de catin ça me plait pas du tout. >>

- Touya...

Il se lève en défiant mon père qui blêmit en entendant son nom.

<< Touya ?? >>

<< Eh ouais le vieux ça t'en bouche un coin pas vrai ? se moque-t-il en souriant. Alors déjà y'a plusieurs points non acceptables. Déjà ici c'est chez nous, on rentre pas comme dans un moulin parce que comme tu peux le voir j'étais en train de chauffer ma gonzesse. Deuxio, c'est quoi votre problème au juste à être tous aussi coincés ? Ouais Riku a une vie sexuelle et c'est pas pour autant que c'est une P-U-T-E, t'es son père mais tu la respectes tu seras bien sympa. Tercio, ouais je suis vivant et je vous emmerde tous. Et enfin dernier point, Riku m'appartient on est ensemble vous avez pas votre mot à dire, tu piges ? >>

Suis je normale pour avoir envie de lui là tout de suite, après ce qu'il a énuméré ? Mon père s'apprête à avancer pour me récupérer mais Touya fait barrage en montrant ses flammes, une main dans la poche.

<< Je parle chinois on dirait, se moque Touya. Casses toi avant que je m'énerve. >>

<< Todoroki Touya tu es-- >>

<< Correction c'est "Hineko Touya". >>

- S'il vous plait arrêtez tous les deux !

Je m'interpose entre eux dans l'espoir d'apaiser un peu la tension. Mon sang se glace en sentant le regard de mon père, lourd de jugement. Touya me tire en arrière pour me cacher dans son dos au moment où mon père m'attrapait par le bras.

<< Riku tu me déçois beaucoup... Tu as déshonoré la famille à cause de tes caprices ! Ta mère a raison, il va te falloir un médecin... >>

- Et pour quelle maladie ?!

<< Tu as contracté le Syndrome de Stockholm, réveilles toi bon sang ! >>

- Je suis bien réveillée Papa, c'est si compliqué d'être heureux pour moi tout simplement ?! Pourquoi vouloir nous séparer Touya et moi, quel est le problème ?!

<< Tout simplement parce que le Touya que tu as connu autrefois n'existe plus, aujourd'hui tu te rends pas compte de qui il est ! C'est Crématorium ! >>

- Touya est resté le même qu'autrefois, je t'interdis de dire ça !! C'est l'homme que j'ai choisi !

Je me blottis à l'épaule de Touya qui me serre d'un bras autour de ma taille.

- Et aussi longtemps qu'il faudra, on continuera de se battre pour rester ensemble, et ce jusqu'à vous faire entendre raison ! Touya et moi on s'aime, acceptez le une bonne fois pour toute...

<< Non. C'est un déshonneur que je ne peux cautionner... grogne mon père, tremblant de rage. >>

<< Ah parce qu'offrir ta fille à un inconnu est une méthode plus propre ? clash Touya, visiblement énervé. En fait des deux côtés vous supportez pas qu'on soit liés l'un à l'autre, c'est ça ? >>

<< Tu es devenu fou Touya il y a des années. >>

<< Oh l'excuse à deux balles... rit-il nerveusement. Nan mais dis moi, vous en avez pas marre de nous faire chier avec cette histoire ? >>

Il s'avance vers mon père en m'échappant des mains.

<< Les temps ont changé Papi, on est pas dans Roméo et Juliette que je sache, je suis pas sûr dis moi si je me trompe hein. Qu'on soit bien clairs maintenant. Que ce soit votre famille ou la mienne, foutez nous la paix. On n'existe plus compris ? Car si vous voulez la guerre vous l'aurez. Ne vous approchez plus de ce domaine, ni de Riku, autrement je saurai où vous trouver. Fais passer le mot en rentrant le vieux. >>

Mon coeur s'emballe et un frisson me parcourt le dos. Mon père tourne les talons en marmonnant des mots inaudibles, mais j'ai cru comprendre un "ce n'est pas fini"... Je m'en doutais que cet enfer ne s'arrêterait pas là. Touya se retourne vers moi en soupirant.

<< Désolé j'ai pas-- >>

Je le tire par les cheveux et l'embrasse ardemment en le plaquant sur le lit, remuant la queue vivement.

- Tu as été magnifique~!

<< O-Oye j'ai rien dis de plus ! >>

- Ca me suffit pour avoir envie de toi~!

<< Toi je te jures pourquoi tu te sens toujours obligée de me chauffer... soupire-t-il en arrachant sa ceinture. >>

- Viens là~

Je l'embrasse jusqu'à plus soif avant qu'il ne me roule sur le côté pour prendre le dessus, puis emprisonner mes mains dans les siennes au dessus de ma tête.

Je l'aime cet homme !

À suivre...

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Je pense que les prochains épisodes seront un peu cool détente, histoire de souffler un peu. Il en ont vécu des choses, ils méritent bien ça les amoureux, hein ?

Parce que pour les deux, le ras le bol commence à se faire sentir...