17 - Je t'aime

Avec la musique vous allez pleurer...

Minuit, à la maison
Point de vue Riku

Je me tourne et retourne dans le lit en espérant trouver le sommeil, mais rien à faire. Je ne suis pas rassurée en sachant Touya encore dehors à minuit, et s'il lui était arrivé quelque chose de grave ? Je prends mon portable et l'appelle pour la quatrième fois, mais je tombe encore sur sa messagerie. J'en ai assez je veux entendre sa voix...

- Touya je t'en prie réponds moi...

Je soupire en gardant un oeil sur mon portable. Je m'en veux un peu de notre dispute, mais en même temps je sens qu'il regrettera de se venger de son père. Je veux seulement lui éviter de faire une énorme erreur... Il a si longtemps souffert, je ne vois pas ce que je peux faire de plus pour l'aider à part lui montrer que je suis là pour lui et l'empêcher de ressasser le passé.

Il me manque, j'ai envie de lui, le prendre dans mes bras et l'embrasser jusqu'à plus soif... Touya reviens à la maison tout de suite ! Je sursaute en entendant l'orage éclater non loin d'ici. Ca suffit je craque ! J'enfile un manteau par dessus ma nuisette et fonce à l'entrée pour mettre des bottes, pas le temps de se changer je vais le chercher !

- Par pitié qu'il ne t'arrive rien Bébé...

Je sors de la maison avant de me figer en voyant une ombre s'approcher, loin devant moi. Je ferme mon manteau pour cacher mon corps et prépare mes griffes au cas où. Je grogne légèrement, méfiante.

- Qui est là ?

Mon coeur a manqué d'exploser quand je vois enfin le visage de Touya entrer dans la lumière sous un lampadaire, les cheveux aplatis par la pluie et trempé jusqu'aux os. Il lève les yeux où je retrouve son éclat lunaire que j'aime tant, et reste immobile face à moi, les mains dans les poches. Son tee-shirt étant blanc est devenu transparent et colle à sa peau, où par dessous on peut voir le reste de ses sutures. Il n'est pas blessé dieu merci...

Je porte ma main à mon coeur qui semble se déchirer en voyant une larme perler au coin de son oeil, malgré son regard naturellement neutre. Je ne l'ai jamais vu ainsi... Je n'ai pas rêvé, Touya pleure devant moi... Il me sourit... tristement ? Mes larmes remontent en ressentant sa souffrance qui me tiraille la poitrine. Cette même souffrance qui m'a pris l'homme que j'aimais il y a dix ans...

<< Je savais que j'allais me faire tuer si je rentrais tard, plaisante-t-il faiblement. >>

Je secoue la tête et saute sous la pluie en me précipitant sur lui pour enfin le prendre dans mes bras. Une étreinte qu'il me rend sans hésiter en fourrant son visage dans mon cou. On ne peut rester fâchés bien longtemps tous les deux... Je sens ses bras trembler en me serrant toujours plus contre son coeur, il souffre encore... Je caresse ses cheveux tendrement en embrassant sa tempe pour le calmer.

- Je suis là Bébé... Ne gardes pas tout ça en toi... Je suis désolée, je--

Mais il plaque sa main sur ma bouche en relevant la tête et plante son regard dans le mien. Puis sa main glisse sur ma joue en essuyant mes larmes.

<< Je t'aime... murmure-t-il. >>

Je décale ses cheveux collés à son visage et l'embrasse avec tout l'amour que je peux lui offrir en passant mes bras autour de son cou. Il me rend la même intensité en me serrant fort d'un bras, glissant son autre main dans ma nuque. Je le tire vers la maison en fermant la porte et retire sa veste que je balance dans un coin de l'entrée. Touya emprisonne mon visage entre ses mains pour m'embrasser plus ardemment en faisant de même avec mon manteau. Je m'accroche à ses épaules alors qu'il me plaque contre le mur en intensifiant plus fougueusement notre échange qui m'arrache un soupir de désir.

- Touya...

<< Ne dis plus rien... >>

Il me submerge de toute sa carrure en enlevant son tee-shirt qu'il jette à côté de nous avant de plaquer sa main contre le mur à côté de ma tête et ne plus se lasser de m'embrasser encore et encore. Je le colle un peu plus à moi en lui prêtant de ma chaleur, il est frigorifié...

Je crois que les mots ne servent plus à rien ce soir...

Je passe ma main dans ses cheveux en le tirant vers notre chambre avant de buter sur le rebord du lit et trébucher sur les draps fraîchement défaits. Touya me suit de ma chute en embrassant avidement mon cou avant d'emprisonner ses hanches entre mes cuisses, une main dans mon dos pour me cambrer. Son autre main vient relever lentement ma nuisette en caressant ma cuisse, puis ma hanche, avant de laisser ses doigts s'enrouler dans ma lingerie pour la faire glisser le long de mes cuisses. Je balance la tête en arrière en cherchant sa ceinture à tâtons avant de la lui déboucler et ouvrir son jean dans la foulée. J'ai un hoquet de surprise en sentant ses lèvres s'aventurer sur ma poitrine et sa main griffer légèrement ma fesse. Je palpe ses reins en remontant vers ses cheveux que j'empoigne presque en hurlant en sentant son excitation frotter contre la mienne.

Chacun de ses gestes est doux et léger, il n'est pas d'humeur à jouer au sauvage, juste... se laisser aller... Un moment... Une nuit...

- Je t'aime Touya...

Il rabat mes cheveux en arrière en dévorant mes lèvres avant d'intensifier ses mouvements de bassin sur le mien. Je gémis contre ses lèvres avant de faire glisser mes mains dans les poches arrières de son jean pour empoigner ses fesses. Il redresse la tête en gémissant, calant sa joue contre la mienne, et je ronronne contre son oreille en frottant ma jambe contre la sienne.

J'en profite pour le débarrasser entièrement de ses vêtements et nous couvrir sous le drap blanc, avant de le rouler sur le côté et me poser à califourchon sur lui. Il a la tête en arrière en caressant mes hanches, les cheveux encore trempés cachant en partie ses yeux à demi clos, où leur éclat en ressort beaucoup plus vif dans l'ombre. Je caresse délicatement son buste en retraçant chaque sillon de ses muscles en le contemplant malgré la faible lumière le dévoilant, puis caresse sa gorge tendrement avant de la lui embrasser sur toute sa longueur. Je frissonne en sentant ses mains passer sous ma nuisette qu'il a décidé de garder pour la fin, et lentement la remonter jusqu'à complètement me l'enlever avant de faire glisser le bout de ses doigts de ma clavicule jusqu'à mon nombril. Je frémis en lui tenant la main qui frôle ma poitrine, puis la serre contre mon coeur.

Touya se redresse en passant sa main dans ma nuque pour me pencher sur lui, puis m'embrasse une énième fois tendrement, puis plus intensément. Il n'y a pas besoin de se parler... Seule la chaleur de l'autre suffit à nous apaiser. Le tonnerre gronde dehors, coupant mon soupir en sentant Touya fondre en moi avant de me tirer sur le côté en me submergeant de sa carrure naturellement imposante, son pendentif en argent orné du fameux rubis dansant dans le vide autour de son cou. On a tous les deux le souffle court et chaud. Je n'ai jamais connu pareille douceur chez lui, qui dit avoir une âme noire et corrompue par la haine... Je pose ma main sur son coeur en plantant mes yeux dans les siens.

Touya est resté le même qu'il était autrefois... Il pourra dire ce qu'il voudra, je le vois dans ses yeux...

Il blottit son visage dans mon cou avant de prendre ma main en entrelaçant nos doigts ensemble et commencer lentement, doucement, sans se presser. Il a seulement besoin de réconfort, pas de déverser sa rage... Je soupire en sentant ses lèvres embrasser ma chair, et plante légèrement mes griffes dans ses omoplates en sentant le rythme s'accélérer, mais Touya s'attarde longuement sur chaque mouvement, histoire de bien faire durer l'envie. Il sait comment faire pour me rendre ivre de lui... J'échappe un hoquet de surprise dû à un spasme alors que le tonnerre gronde encore. J'entends le souffle de Touya siffler entre ses dents alors qu'il continue au même rythme, mais il semble se contenir. Puis il serre ma main en donnant un coup sec entre deux mouvement légers, ce qui me fait cambrer le dos. J'étouffe mon cri en dévorant ses lèvres et lui tire les cheveux. Il gémit à l'unisson avec moi contre mes lèvres alors que ses coups se font plus secs par moments, avant de reprendre un rythme plus doux.

Il joue le sucre et le bâton...

Touya cale son front contre le mien en serrant les dents. Je ramène sa tête au creux de mon cou et soupire contre son oreille en jetant ma tête en arrière. J'échappe un cri en sentant ses mains empoigner mes hanches avant qu'il ne donne un violent coup de rein en grognant. Je m'agrippe aux draps déjà froissés en ne contrôlant plus le volume de mes cris, je sens que je vais perdre la raison... Touya plaque son front sur ma poitrine en étouffant un cri d'extase, les bras crispés. Il passe ensuite ses mains sous mes omoplates pour me serrer dans ses bras avant de ralentir la cadence et de nouveau s'attarder sur de longs mouvements. Mes cris s'atténuent en fur et à mesure et Touya redresse la tête pour me regarder succomber. Nos regard sont embués et nos souffles toujours plus chauds se mélangent. Puis il embrasse le coin de mes lèvres qui viennent chercher les siennes, avant qu'il ne s'arrête calmement en s'appuyant un peu plus sur mon bassin et soupire longuement.

Je caresse son visage et pose sa tête sur ma poitrine en le gardant sur moi, au creux de mes bras. Touya se blottit un peu plus en caressant à bout de doigts mon avant bras pour nous détendre, alors que je caresse tendrement ses cheveux encore humides.

-- -- -- LENDEMAIN -- -- --

L'orage n'est pas prêt de s'arrêter, et Touya est parti tôt ce matin après un coup de fil urgent visiblement. Il m'a promis de vite revenir, mais j'ai attendu toute la journée... Je m'inquiète encore. Je regarde la pluie à travers la fenêtre en espérant le voir rentrer avant la tombée de la nuit. On a longuement discuté avant de s'endormir cette nuit, et j'ai bien compris qu'il n'était pas contre sa paternité. Comme il me l'a dit, la vraie question est si moi je veux de cet enfant... Un enfant de Touya, la question ne se pose même pas, bien sûr que je le veux !

<< Riku il faut se réveiller à un moment donné. Touya est mort il y a des années. >>

- C'est vous qui devriez vous réveiller Mère.

<< Pardon ? >>

Je me tourne vers ma mère, neutre. J'en ai assez de son air bourgeois. La dernière fois qu'elle est venue, heureusement Touya n'était pas là comme aujourd'hui, c'était pour m'annoncer qu'elle a pris la décision avec mon père de me fiancer, sans mon accord, à un homme que je ne connais pas MAIS de même statut que nous. Pour elle ça suffit à me caser.

- Touya est vivant, je l'ai vu de mes yeux.

<< Ah oui ? Et quelle preuve tu as pour justifier tes dires ? >>

Je me lève et me dirige sans un mot vers la penderie que j'ouvre en plein avant d'étaler toutes les affaires de Touya sur le lit.

- Vous voulez une preuve supplémentaire ?

Je lui montre mon tatouage à mon annulaire puis l'acte de mariage signé de notre main à tous les deux. Ma mère se décompose en fixant le document.

- Nous sommes mariés Mère, alors je vous le dis de suite. Ce mariage arrangé, je ne vous l'offrirai jamais. Depuis l'enfance je me suis promise à Touya, c'est chose faite.

<< Mais tu es mariée à un fantôme ma pauvre fille ! crie-t-elle. Je vais devoir faire venir un médecin... >>

Je tape le poing sur la commode pour la faire taire.

- J'ai toute ma tête Mère ! Touya et moi on s'aime vous ne pouvez plus vous imposer entre nous, c'est terminé !

<< Riku je te suggères de baisser d'un ton avec-- ! >>

- Vous croyez qu'on a pas assez souffert autrefois ?! L'amour ne se commande pas avec un titre de noblesse, vous l'auriez oublié ?! J'en ai plus qu'assez de vous écouter critiquer Touya en le traitant de fou complètement déconnecté de notre réalité ! Je corrige... "VOTRE" réalité ! 

<< Cesses donc de parler comme s'il était toujours en-- ! >>

- PARCE QU'IL L'EST !!! 

Je la pousse vers la porte d'entrée, hors de moi. J'en ai assez entendu de ses plaintes...

- On a grandi ensemble, on s'est aimé pendant des années, on fait l'amour presque tous les soirs, on n'a pas hésité à se marier même si pour cela il fallait le faire en cachette, et aujourd'hui on essaye d'avoir un enfant mais je vous préviens Mère ! Ne vous approchez plus de moi, ni de Touya et encore moins de mon enfant le jour où il naitra. Suis je claire ?! Aujourd'hui je ne suis plus Nekomura, je m'appelle Hineko !

<< Riku qu'est-ce que tu-- ?! >>

- Sortez de chez moi maintenant, je dois sortir !

<< Riku ! crie-t-elle en me retenant par le poignet. Nous trouverons une solution je te le promets, mais je ne comprends plus vraiment ce qui te prends ma fille... >>

J'échappe un rire forcé avant de la fusiller du regard.

- Vous auriez dû penser aux conséquences avant de nous séparer... Tentez quoi que ce soit contre Touya, et c'est moi que vous trouverez sur votre chemin. C'est notre avenir, pas le vôtre. Je ne vous laisserai pas tout gâcher.

Elle se décompose devant mon regard menaçant, elle ne m'a jamais connu aussi remontée. Je me libère de son emprise avant de partir à la recherche de Touya en essayant de l'appeler sur son portable. Mais encore une fois je tombe sur sa messagerie, bon sang où es tu Touya ?!

Il y a dix ans il est parti pour me protéger, aujourd'hui c'est à mon tour de le protéger. J'ai peut être perdu la raison, mais je suis prête à m'opposer à ma propre famille par amour... Un mariage arrangé, et puis quoi encore ? Je ne suis pas un trophée qu'on donne l'air de rien ! Et puis dans tous les cas, les Todoroki et les Nekomura sont du même titre, je ne vois pas en quoi Touya et moi ne rentrons pas dans le moule.

Peu importe... Plutôt mourir que de céder à des caprices familiaux.

Je cours sous l'orage en me protégeant du mieux que je peux sous ma capuche malgré le vent fort, tout en cherchant dans chaque coin de rue, même dans les chemins les plus douteux. Je descends en trombe dans les escaliers d'une ruelle étroite en appelant Touya encore et encore. La panique me gagne, j'ai vraiment peur...

- Touya ?! Si tu m'entends réponds moi ! Tou-- !

Une odeur de sang chatouille mes narines malgré l'humidité. C'est tout près... Je sors de la ruelle étroite en regardant autour de moi, ce chemin est plus large que--

- Touya...

Je me décompose en voyant Touya tituber au loin, s'appuyant contre un mur, la tête en avant. Je regarde son sang se mélanger à l'eau se déversant à travers les grilles des bouches d'égout. Mon corps se remet enfin à bouger en sa direction alors qu'il lève la tête en entendant mes pas.

<< Riku qu'est-ce qu--?? >>

- Touya !

Je le retiens de justesse avant qu'il ne touche le sol. Mes nerfs me lâchent en voyant un trou ensanglanté au niveau de son côtés droit qu'il essaye de comprimer pour arrêter l'hémorragie. Je l'aide du mieux que je peux.

- Restes avec moi Touya, ça va aller ! tremblai-je.

<< Riku... souffle-t-il entre deux respirations difficiles. >>

Il serre les dents à cause d'un spasme avant de m'attraper par le bras.

- Ne bouge pas...!

<< Rentres à la maison... J'ai appelé Toga... Elle va venir me chercher... >>

- Et te laisser seul ici ?? Jamais !

Il tousse du sang en essayant de trouver son air. Mes larmes remontent et brouillent ma vue, en plus de la forte pluie. Je serre Touya contre mon coeur en regardant vivement autour de nous dans l'espoir de trouver de l'aide.

- J'AI BESOIN D'AIDE JE VOUS EN PRIE !!!

<< Riku... >>

- Ne parles pas Bébé...! Restes avec moi...

Je lui prends la main en le berçant, suppliant qu'on vienne m'aider... Touya laisse tomber sa tête en arrière, le regard très fatigué, avant de porter sa main tremblante à ma joue. Je me blottis à sa main en espérant... priant... pour que quelqu'un m'entende...

<< Ca va aller Bébé... >>

- Ne t'endors pas je t'en prie...

Je m'empresse de retirer ma veste et de l'enrouler autour de sa taille pour stopper l'hémorragie, puis serre Touya contre mon coeur pour le protéger de la pluie.

- Touya regardes moi...

Je caresse sa joue en plantant mon regard dans le sien. Il me sourit faiblement, les paupières de plus en plus lourdes. Son corps se refroidit, par pitié... Tout mais pas ça...!

<< Je t'aime... >>

- Moi aussi je t'aime... Accroches toi, restes avec moi... Ne me laisses pas toute seule...!

Il prend une grande inspiration pour arriver à respirer et je le sens qu'il lutte pour rester éveillé, mais ses yeux commencent à se fermer. Je serre sa main contre mon coeur en paniquant de plus belle. Pitié Toga, fais vite !

- Non Touya regardes moi... Regardes moi !

J'écarquille les yeux en voyant sa tête partir en arrière. Je secoue la tête, non je veux pas !

- AIDEZ MOI !!! S'IL VOUS PLAIT !!! Aidez moi...! Touya !

Je serre Touya en éclatant en larmes, avant de faire tout mon possible pour stopper l'hémorragie. Je lève la tête en regardant la pluie s'intensifier, en transe.

- Kamisama... Sauvez Touya... Sauvez le...

Puis l'instant d'après mon corps s'écroule lourdement en gardant Touya dans mes bras. Prenez ma vie pour sauver la sienne...

-- -- -- PLUS TARD -- -- --

<< --Bi !! crie une voix lointaine. Dabi !! >>

J'ouvre les yeux, mais ma vue est trouble... Je ne ressens même plus le froid... Je reconnais Toga qui se précipite sur nous en secouant Touya, visiblement paniquée. Twice et l'homme lézard du nom de Spinner viennent soulever le corps de Touya et l'emmènent dans leur fourgon que je ne distingue presque plus. Toga reste avec moi en essayant de me parler, mais je ne l'entends plus très bien... Mr Compress me porte dans ses bras en m'enveloppant dans une couverture et Toga soutient ma tête.

<< Riri ! appelle Toga. Accroches toi ! >>

Je ne vois plus rien... Le blanc total...

À suivre...

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