Épilogue, la vie continue !
— Tu es certaine que tu ne veux pas lui dire ?
La blonde regarda, à travers le miroir devant ses yeux sa meilleure amie derrière elle et détourna le regard.
— Honnêtement, je ne suis sûre de presque rien, Gwen.. Mais.. cet enfant.. il a le droit de vivre sans sentir tout le poids de la famille Joestar peser sur lui.
— Il est le père, tout de même.
— Tu crois que je ne le sais pas ?! s'emporta Elisabeth, les larmes aux yeux.
Elle serra les poings et les dents avant de dire :
— Jotaro et moi, c'est fini, pour de bon. Je ne veux pas qu'il se sente coupable, ou obligé de revenir juste parce que je suis enceinte. J'élèverais cet enfant seule, il ne manquera de rien et tous les jours de ma vie je prierai pour qu'il ne veuille jamais rencontrer son père.
— Tu as si peur de ce qui pourrait se passer.. Peut-être que tu te tracasses pour rien ?
La blonde sembla furieuse et s'écria :
— Toi, particulièrement, tu devrais comprendre ! Tu as perdu Raphaël à cause de ces histoires de stand !
Puis, prenant une large respiration, elle se calma et poursuivit plus bas :
— Je veux les protéger.. tous les deux. Que le malheur ne s'abatte jamais sur eux. Tu ne me comprends pas ?
La française soupira et se rapprocha d'Elisabeth avant de lui serrer la main avec les siennes.
— Je ne comprends que trop bien, au contraire. Et je ne vais pas décider à ta place, tu sais mieux que personne ce que tu dois faire. Sois juste, enfin.. Fais le choix qui te rendra heureuse, Zab'.
L'ex-femme de Jotaro hocha de la tête avec les yeux embués et embrassa la joue de Gwen.
— Merci, Gwen, ça compte tellement que j'ai ton soutien.
La manieuse d'Armonia ricana doucement :
— Tu l'auras toujours, c'est pas un mec qui va changer ça.
Un fin sourire étira les lèvres de la blonde qui sembla tout à coup bien plus rassénérée que quelques instants plus tôt.
— Et toi alors ?
— Comment ça.. Tu es au courant ? On l'a dit à personne pourtant !
Elisabeth envoya une pichenette sur le nez de sa meilleure amie en riant :
— Ah Gwen.. tu es tellement prévisible ! Je l'ai deviné pardi !
La brune sourit en retour.
— Je ne pensais pas que c'était possible.. mais il faut croire que les miracles existent..
Avec un air plus distant, d'un seul coup, la mère de Jolyne répondit :
— Je viendrais vous rendre visite après la naissance, pour voir ce petit bout de chou.
Aussitôt, l'air réjoui s'effaça du visage de Gwen.
— Oh.. tu comptes repartir bientôt ?
— Oui, je dois reprendre le boulot à San Francisco et Jolyne doit retourner à l'école.
L'épouse de Jean-Pierre admit :
— C'est vrai.. Les vacances ne peuvent pas durer éternellement.
— J'ai déjà pris les billets d'avion en fait.. je pars après-demain.
— Si tôt ?!
Elisabeth posa une main apaisante sur l'avant bras de son amie pour le serrer avec douceur.
— Allons, ne fais pas cette tête, je te laisse entre de très bonnes mains. Jean-Pierre semble être tout disposé à prendre soin de toi ! Enfin.. peut-être qu'il va te tuer dans une partie de jambes en l'air trop intense.. ricana-t-elle tout bas.
— Zab' !
La blonde explosa de rire.
— J'te jure, tu devrais voir ta tête, c'est hilarant !
La brune, les joues rouges comme des pivoines, s'empressa de pousser gentiment son amie alors que cette dernière rigolait sans pouvoir s'arrêter.
***
Naples, Italie. 30 octobre 2001.
— Vous nous donnerez des nouvelles hein ?
Narancia venait d'embrasser les joues de Gwen, les yeux humides.
— Bien sûr, Nara, c'est promis. Et puis, la maison est grande, vous êtes tous les bienvenus si vous voulez vous reposer quelques jours.
— Yeah ! T'entends ça Gio ?!
Giorno hocha la tête, venant saluer le couple avec un sourire alors que Bruno disait :
— Revenez nous voir aussi, de temps en temps. Promis, on ne vous mêlera pas à nos affaires mais vous faîtes un peu partie de la famille.
— Parole de mafieux ! promis Mista en effectuant une sorte de garde-à-vous sommaire.
Trish serra amicalement les mains de Gwen avec un air mi-attristé mi-réjoui.
— Prévenez-nous pour la naissance, murmura-t-elle.
Gwen entrouvrit les lèvres, s'empressant alors de dire :
— D'ailleurs, tu voudrais bien être sa marraine ?
La jeune femme se retint presque de sauter au cou de Gwen tant elle était ravie.
— Oui ! J'adorerais.
Jean-Pierre, avec un sourire, se tourna vers Bruno.
— Et on avait pensé à toi pour le parrain, si tu veux bien.
Le doux sourire qui avait illuminé les yeux et le visage de Bruno les avait rassuré quant à ce qu'il en pensait.
***
Sorrente, Italie. 12 septembre 2013.
— Élise, qu'est-ce que ta mère t'as répété cent fois ?
Avec un soupir ostensible, elle rajusta sa deuxième bretelle sur son épaule.
— Qu'il fallait porter son sac à deux épaules si on veut pas attraper la scoliose.
Il se retint de sourire. Il trouvait la formulation de sa fille amusante.
— Allez, viens là.
Il s'approcha d'elle pour la serrer dans ses bras avant de dire :
— Bonne journée ma princesse.
— Pff.. t'appelle tout le monde comme ça.
— Mais non, mon lapin en sucre.
— Papa, t'es gênant, lâche moi, Ines et Aurelio vont se foutre de ma gueule à cause de toi.
— Regardez-moi cette ado prépubère en force ! Quel vocabulaire, je suis outré.
La fillette ricana en coin, tirant la langue à son père avant d'ouvrir la porte de la voiture.
— À ce soir l'pot'de'colle.
Jean-Pierre resta là, immobile, à regarder sa fille entrer dans l'enceinte du collège. Ses cheveux argentés tressautaient au rythme de ses pas empressés et c'est à peine si elle lui adressa un regard de ses pupilles vertes tant elle était excitée à l'idée de retrouver ses amis de toujours pour leur rentrée en classe de sixième.
La gorge un peu serrée, il démarra le moteur et le vrombissement familier envahit l'habitacle. Il n'avait aucune raison de s'en faire, leur petite fille était une merveille de la nature, qui grandissait à une vitesse affolante.
Quand il se gara devant leur maison, il inspira à fond, comme il le faisait à chaque fois. La bâtisse, perchée sur la falaise de Sorrente, surplombait la baie de Naples. Le cri des mouettes et l'odeur des embruns de la Mer Tyrrhéniennes étaient devenus leur quotidien.
Entrant dans la demeure, il appela :
— Gwen ?
Aucune réponse ne lui parvint mais il ne s'en inquiéta pas. Cela faisait maintenant treize ans qu'ils vivaient paisiblement, loin des problèmes extraordinaires et bizarres liés au monde de la mafia et des stands.
Il traversa les grandes pièces lumineuses pour parvenir à la véranda qui donnait sur la mer.
Gwen avait replié le toit, et, appuyée à la rambarde, elle lui tournait le dos, absorbée par la contemplation du spectacle devant ses yeux. Ses longs cheveux bruns semblaient presque flotter dans le vent et elle sursauta à peine quand Jean-Pierre réitéra son appel.
— Alors ? demanda-t-elle.
— Elle m'a à peine dit au revoir cette terreur.
Gwen esquissa un sourire en coin.
— Ce matin, elle m'a chassé de sa chambre quand je venais l'embrasser pour la réveiller, ajouta-t-elle.
Le français passa un bras autour de la taille de son épouse et la ramena contre lui avec un air triste.
— Je pense qu'on est plus ses idoles, ça me fend le coeur.
Gwen eut un rire léger.
— C'est la vie, je pense. Un jour, elle partira d'ici sans un regard en arrière. Et toi et moi on sera tellement fiers d'elle.
— Tristes, aussi.
Un coup de vent fabuleux souleva les pages du livre ouvert sur la table derrière eux.
— Oui, sûrement, mais ce n'est pas pour autant qu'elle nous oubliera.
— T'imagines quand elle aura des enfants ?! s'exclama Jean-Pierre avec un air terrifié.
— Jean-Pierre ! Elle a onze ans ! On a encore un peu de temps avant d'y penser.
— Mouais.. t'as pas vu comment l'Aurelio il la colle quand il est là.
Gwen sourit doucement, passant une main apaisante sur le bras de son époux.
— Je le trouve adorable moi ce garçon. Et à onze ans, ils sont encore très innocents.
Jean-Pierre leva les yeux au ciel.
— Pourvu que ça dure.
— Quel papa-poule tu es ! rit-elle en taquinant son mari.
Le manieur de Chariot se pencha vers elle et s'empara avec tendresse de ses lèvres en souriant.
— Faut quand même dire qu'elle est notre petit trésor.
Gwen ne répondit rien cette fois, se contentant de se hisser sur la pointe des pieds pour embrasser à son tour son homme.
Ils vivaient heureux ici, à Sorrente. Le Vésuve non loin leur renvoyait, à la nuit tombée, les échos du chant des sirènes qu'avait entendu Ulysse lors de sa formidable Odyssée pour retourner sur Ithaque.
— Des nouvelles de la maison d'édition ? interrogea finalement Jean-Pierre alors qu'elle rouvrait les yeux, la joue appuyée sur le torse de son amant.
— Oui. Les ventes explosent, c'est un vrai succès.
Il sourit, cherchant du regard les pupilles de son épouse.
— Je te l'avais bien dit que tu avais un talent fou pour l'écriture !
Gwen, après une dizaine d'années en temps que professeur d'archéologie à l'école française de Rome, venait de profiter de ses vacances d'été pour envoyer son premier livre à une maison d'édition, sans trop y croire. Contre toute attente, le manuscrit avait été immédiatement accepté, relu, corrigé et publié. Jean-Pierre, lui, avait repris sa carrière de traducteur et travaillait à mi temps à l'office de tourisme de Naples en tant que guide touristique.
— Tu avais raison, en effet.
Les deux époux, avec les années, avaient pris la teinte mate, presque olive, typique des habitants de la baie. Élise, elle, avait la peau étonnamment pâle, malgré les longues heures qu'elle passait sur la falaise, sur la plage ou encore à bord d'un bateau pour accoster sur l'île de Capri avec son père.
La française glissa sa main dans la chevelure longue de son époux en souriant. Il y avait des années maintenant qu'il ne dressait plus ses cheveux sur sa tête. Et si cela lui avait parut étrange au début, maintenant, elle ne se lassait plus de trouver mille façons de coiffer avec extravagance son mari pour l'entendre se plaindre faussement de ses mauvais traitements.
— Oui mon amour ?
— Et bien.. la maison est presque prête, les invités n'arrivent que ce soir. Tu es en congé, je suis encore en vacances..
— Et Élise est en cours.
— Hm.
L'homme esquissa un sourire franc qui se refléta dans l'azur de ses pupilles.
— Oserais-je demander ce qui te passe actuellement dans l'esprit ?
— Fais-le et je me fâche.
Il rit, glissant ses mains sous les cuisses de son aimée pour la hisser sur sa taille.
— Loin de moi cette idée.
Riant, elle enroula ses jambes autour de lui alors qu'il la portait vers leur chambre, murmurant tout bas quelque chose qui la fit rire de plus belle.
Et, perdus dans leur plaisir partagés, ils célébrèrent encore une fois la chance qu'ils avaient d'être en vie et heureux.
Les longues années de souffrance et de peine étaient derrière eux et il riaient, et cueillaient ce que la vie avaient à leur offrir.
Quand, quelques heures plus tard, la sonnette de l'entrée retentit, riant, ils ouvrirent la porte pour accueillir les membres de l'ancien Bucci-gang, augmenté de Trish et d'Anastasia qui venait d'épouser Leone l'année passée.
— Bonjour tout le monde ! Entrez, l'apéro est prêt, servez-vous, on attend plus que notre terreur.
— Elle n'est pas encore rentrée du collège ? Je pensais qu'ils n'avait pas cours l'après-midi..
— C'est le cas, justifia Gwen en souriant, elle est partie au cinéma avec ses amis.
— J'arrive pas à croire qu'elle vient d'entrer au collège.. murmura Bruno.
— Et nous donc ! C'est un choc, ça va bientôt être une ado.. soupira Jean-Pierre.
— Bon courage ! ricana Trish.
— Pourquoi ça ? interrogea Narancia.
— Quand j'étais ado, j'étais insupportable avec ma mère.. elle a dû avoir envie de m'abandonner une fois ou deux je pense..
Le joyeux groupe explosa de rire et Jean-Pierre se lança dans le service de verres d'alcool plus ou moins concentrés.
— Félicitations pour ton livre, au fait, Gwen, lança Giorno.
— Ah.. vous êtes au courant..
— Bien sûr ! clama Anastasia avec un sourire.
— Et si on portait un toast ? Proposa Jean-Pierre en entourant la taille de son épouse d'un bras.
— À Gwen ! clama Mista.
— À notre précieuse alliée dans les moments critiques, ajouta Leone avec un air amusé.
— À Gaelle Portais ! rit tout bas Bruno.
— Merci pour tout, Gwen, ajouta Trish avec un air réjoui.
Alors, Jean-Pierre conclut :
— À ma forte et merveilleuse épouse.
Ils levèrent leurs verres et burent quelques gorgées en plaisantant quand la porte d'entrée s'ouvrit sur la silhouette d'Élise qui était occupée à saluer Aurelio et sa mère qui s'en allaient en voiture, après l'avoir déposée chez elle.
— SURPRISE !
Elle sursauta, fronçant les sourcils en posant son sac à dos sur le sol.
— Wow.. Je m'y attendais pas.
La fillette passa le reste de la soirée à rire et plaisanter avec les mafieux qui s'approchaient d'oncles et de tantes pour elle. Quand Bruno lui offrit un paquet, elle l'ouvrit avec précaution, y découvrant deux barrettes ciselées avec finesse, qui ressemblaient un peu à des cocons de soie.
— Elles sont superbes, merci Bruno.
Ce dernier sourit et posa une main sur son épaule.
— C'est mon père qui me les avait offertes, il y a longtemps. Maintenant, elle sont à toi. Prends-en soin.
Le rire de la pré-adolescente avait ensuite envahi la maison alors que les adultes se mettaient à danser, certains particulièrement doués d'autres complètement loufoques. Elle virevoltait dans le salon au milieu des convives joyeux, tel un papillon qui chercherait un lieu où reposer, après une longue journée sous le soleil de Rome, au crépuscule.
***
Oh là là.. c'est déjà la fin.. T-T
J'arrive pas à y croire. Je suis un peu triste que ce soit fini. En revanche, ça me fait toujours rire de savoir comment j'en suis arriver jusque là. À la base, c'était censé être une histoire de 4-5 chapitres...
Bon.. si, vous êtes arrivés ici, c'est que ça vous a plu, alors, tant mieux !
(Laissez moi un commentaire, c'est constructif, je vais en avoir besoin pour la réécriture !)
Avant de vous laisser, un petit point sur 2-3 trucs.
Élise Gabrielle Polnareff est bilingue, parlant autant français qu'italien. En grandissant, elle éveillera un stand Noctua, (référence à Athena Noctua, au nom latin de la chouette chevêche, chouette associée à Athéna dans la Mythologie grecque). Elle aurait comme capacité de déceler la vérité. Plus tard, étant mordue de sport en tous genre, elle intégrera les forces spéciales italiennes et sera rapidement promue capitaine. Elle se mariera finalement avec Aurelio Silvano, discret bibliothécaire et aura trois enfants : Perseo, Sofia et Agnès.
Elisabeth donnera naissance à un garçon, qu'elle appellera Johann. Ce dernier ignorera tout de son père et du monde des stands jusqu'au moment fatidique où sa soeur sera condamnée et jugée coupable d'un crime qu'elle n'a pas commis. À la suite de cela, il fera des recherche, apprendra la vérité et se disputera avec sa mère. Finalement, il prendra le nom de son arrière grand-père, pour devenir Johann Joestar et rejoindra la Floride pour essayer de sauver sa soeur à l'aide du stand qu'il a éveillé quelques mois plus tôt.
Jean-Pierre et Gwen vécurent heureux à Sorrente et vieillirent ensemble, souvent visités par leur fille unique puis, plus tard, par leurs petits enfants. Lorsqu'ils moururent, à un âge avancé, ils partirent à moins de deux jours d'intervalle, réalisant ainsi leur souhait de rester le plus longtemps possible ensemble.
Je ne pensais pas finir cette histoire en happy end mais finalement, c'est le tour que ça a pris, et je ne regrette pas d'avoir apporté un peu de bonheur à ce pauvre français malheureux.
Merci d'avoir lu/commenté/voté !
Je vous embrasse <3
PS : Si vous aimez Jojo, allez faire un tour sur mon profil (et aussi sur celui de PralinaCommedia, elle écrit comme une déesse)
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