Chapitre 43 : Folie meurtrière [Golden Wind🐞]
— Diavolo.. souffla Jean-Pierre tandis que Gwen invoquait son stand, tout les muscles son corps à l'affut.
***
Le silence qui avait suivi le nom prononcé par le français était pesant, lourd et semblait couler sur eux comme du fer fondu, incandescent, métal en fusion qui leur brûlait la peau.
L'oxygène que respirait Gwen lui paraissait vicié et elle respirait avec difficulté tant la vague de haine qui surgissait en elle la submergeait. Il était là, à quelques mètres d'eux, cet homme qui l'avait privé de son fils, de son enfant à naître et de son époux.
Elle jeta un œil à Jean-Pierre qui venait, pour une raison qu'elle ignorait, de se pincer le doigt avec les dents, suffisamment sévèrement pour permettre à quelques gouttes de sang de perler, chutant sur sa cuisse droite. Sitôt qu'elle se posa la question, elle compris. Si Diavolo était capable de supprimer le temps avec King Crimson, ces quelques gouttes leur permettraient de savoir si le temps avait été effacé.
Mais elle avait une autre priorité. Jean-Pierre articula :
— Gwen. Prend la flèche, et va t'en, je m'en occupe.
Son regard émeraude dur, froid, empreint d'un désir de vengeance profond se posa sur le visage du manieur de Chariot qui ne reconnut pas son épouse si douce et gentille. Que lui était-il arrivé pour qu'il lise dans ses pupilles smaragdines tant de colère ?
— Hors de question, répliqua-t-elle.
En disant cela, elle posa sa main droite sur l'épaule de Jean-Pierre et les fit tous les deux disparaître à travers un portail dont la lumière transperça la nuit.
— Gwen ! Qu'est-ce que tu fais ?! s'exclama Jean-Pierre sitôt qu'il rouvrit les yeux, à un demi-kilomètre de l'endroit où il se trouvait précédemment, derrière une arche sombre.
Elle n'était pas à côté d'elle. Paniquant, il essaya de se lever, sans succès. Ces derniers temps, ses jambes le trahissaient souvent et il parvenait seulement avec grande difficulté à tenir debout plus de trois minutes.
Une ombre passa derrière son dos et il reconnut l'odeur de son épouse.
—Gwen.. appela-t-il.
Une voix froide lui répondit :
— Ne bouge pas d'ici. J'en fais mon affaire. On a besoin de renfort.
Et aussitôt, elle disparut discrètement, dans l'obscurité.
Il resta là, silencieux, la flèche dans les mains, angoissé à l'idée qu'elle soit partie si loin de lui, si exposée à la mort probable qui l'attendait si elle faisait face à Diavolo.
Il attendait, ne pouvant faire autre chose alors qu'elle quittait le Colisée en grand fracas, faisant le plus de bruit possible pour attirer l'attention de Diavolo.
Au deuxième étage du Colisée, l'ombre du Boss laissa tomber son regard sur la silhouette de la femme qui s'éloignait. De toute évidence, elle n'avait pas l'air d'avoir la flèche sur elle. Cela ne lui servait à rien de la poursuivre. Cependant, il sentit son orgueil propre reprendre ses droits. Elle s'était bien jouée de lui, trois ans durant, assassinant les membres de sa mafia, s'introduisant chez lui, lui volant un cliché.. Giustizia dell'Ombra. S'il fallait la tuer, il préférait que ce soit de ses propres mains.
Furieux, il se laissa tomber au sol et Gwen sentit l'aura meurtrière du mafieux se rapprocher d'elle.
Elle réfléchissait à toute allure. Elle devait absolument trouver un moyen de prévenir les autres de ce qu'il se passait, si possible, sans les mettre en danger et par-dessus tout, elle devait empêcher à tout prix que Diavolo ne mette la main sur la flèche. Il ne devait pas atteindre Jean-Pierre, d'une part parce qu'elle ne voulait pas mettre en danger son mari diminué par son handicap et de l'autre, parce qu'il aurait bien du mal à garder la flèche..
À l'instant où elle songeait à tout cela, la silhouette immense de Leone apparut devant ses yeux. Que faisait-il là ?!
— Gwen, qu'est-ce qui se.. commença t-il en la regardant se figer alors qu'elle écarquillait les yeux.
Le cri de la française se mourut dans sa gorge alors qu'elle criait :
— Leone, attention ! Il est ici ! Il me suit ! Va-t'en !
Le Boss de Passionne se trouvait déjà derrière le mélomane qui se tendit et tourna lentement la tête, ses yeux mordorés s'ouvrant de surprise à la découverte du sort prochain qui l'attendait. Il tenta de se décaler, de s'éloigner mais il était déjà trop tard. D'un geste fluide, Diavolo envoya avec force le bras de King Crimson à travers le torse de l'italien, le soulevant du sol.
— Leone !!
Le choc la figea toute entière quand Diavolo laissa tomber le cadavre de Leone à ses pieds, le sang écarlate éclaboussant les pavés usés par le temps. La main sur les lèvres, les larmes au bord des yeux, elle contempla avec effroi la lueur disparaître dans les yeux de l'italien gisant au sol.
— À nous deux, Gwen Polnareff.
Le boss de Passionne s'approchait d'elle et elle restait résolument immobile, interdite. Que faire ? Merde.. Leone ! Comment faire face au autre après ça ?! Elle était responsable de sa mort. Le coeur noué, elle recula finalement lentement, dardant ses pupilles vertes sur Diavolo.
— Gwen ! appela la voix de Narancia derrière elle.
En un mouvement qui lui parut durer une éternité, elle se tourna vers l'adolescent à l'instant même où King Crimson se déplaçait. Elle se tendit, une fois de plus, se doutant de ce qu'il risquait de se produire.
— Non, Narancia, Va t'en !
Elle hurla et le jeune homme fut projeté vers elle avec une violence inouïe qui l'envoya valser trois mètres plus loin. En se relevant, les larmes ruisselant sur ses joues, elle savait ce qu'elle allait voir. Sous ses yeux larmoyants, Narancia eut un soubresaut avant de la regarder, en essayant en vain de dire quelque chose qui ne fut pas compréhensible au milieu d'un râle de douleur.
Gwen s'agenouilla pour soutenir la tête du jeune garçon qui la regardait avec regret. Il était trop jeune pour mourir.. Quand la lumière disparut dans ses yeux noirs devenus ternes, elle se retint d'hurler.
L'instant d'après, elle rouvrit les yeux pour voir qu'elle était seule, ensanglantée, au milieu d'une scène d'une rare horreur. Le sang côtoyait sur la pierre taillée du sol les viscères et l'odeur de fer s'imprégnait sur ses habits, ses cheveux, alors qu'elle retenait difficilement un sanglot, sa respiration rendue difficile par sa gorge serrée à l'extrême. Dans ses bras, Narancia était mort.
Où était Diavolo ? Est-ce qu'il était déjà trop tard ? Est-ce qu'elle avait échoué ? Il avait disparu. Pourquoi ?! Il semblait pourtant la suivre ! Elle se leva, tanguant dangereusement sur ses jambes tremblantes avant de se diriger vers le Colisée. Il devait y être.
— Giorno ! Bruno ! Mista ! elle appelait, courant vers le Colisée, persuadée que Diavolo poursuivait la flèche.
Elle tendit l'oreille, et finit par entendre un hurlement. Parvenant à proximité, elle aperçut, empalé sur une grille de fer forgé le corps de Giorno, à plusieurs mètres au dessus du sol.
Le coeur battant de plus en plus fort, elle se tourna vers Mista qui semblait au bord de la crise de nerf.
— Mista ! Où est Bruno ?! lui demanda-t-elle, en dépit du désespoir qui grandissait en elle.
Le jeune homme, hagard, regardait d'un œil horrifié le corps sans vie du blond.
— Je ne sais pas.. On s'était séparés.. articula-t-il trop lentement pour qu'elle puisse penser qu'il n'était pas choqué par la situation. T'as vu.. Leone et Narancia ? poursuivit-il.
La française mordit sa lèvre inférieure jusqu'au sang et alors, le mafieux au bonnet en tira une conclusion quant à la présence de sang sur elle. Il serra les lèvres et les dents et soudain, son regard se fit plus résolu.
— On doit absolument protéger Jean-Pierre et la flèche. On ne peut déjà plus rien pour les autres, assura avec résignation Gwen.
— Où est-il ? Interrogea le brun.
Elle pointa d'un geste du menton la galerie en face d'eux, à trois cent mètres de là.
— Par là bas.
Le son sourd d'un effondrement résonna dans le Colisée et ils se tendirent tous deux à l'instant où elle s'affolait.
— Vite ! Il doit déjà y être !
Elle les téléporta tous les deux. Gwen et Mista apparurent soudainement devant Jean-Pierre, le fauteuil roulant de ce dernier grinçant légèrement sous l'impact. Diavolo, son sourire carnassier fixé sur eux, se tenait à quelques mètres, ses yeux brillants de malveillance.
— Ah, les retrouvailles... murmura Diavolo, presque amusé. Très émouvant. Mais cela ne changera rien. Vous allez tous périr.
Gwen sentit son cœur se serrer. La vision de ses compagnons morts la hantait. Elle ne pouvait laisser Diavolo les détruire complètement. Elle devait les protéger, protéger Jean-Pierre et surtout, la flèche.
— Jean-Pierre, garde la flèche en sécurité. Nous allons le retenir, ordonna-t-elle, sa voix tremblante de détermination.
Jean-Pierre hocha la tête, serrant la flèche contre lui, conscient de son importance cruciale. Mista, à ses côtés, sortit son arme, prêt à tirer à la moindre opportunité. Ses Pistols Sortirent également, l'air à la fois excessivement sérieux et déterminés à faire les choses bien.
— Gwen, on va y arriver, assura Mista, son regard fixé sur Diavolo.
Diavolo fit un pas en avant, son stand King Crimson apparaissant derrière lui, prêt à frapper.
— Vous êtes pitoyables. Rien ne peut m'arrêter, rien ne peut changer votre destin, déclara-t-il, sa voix résonnant dans les arches du Colisée.
Gwen serra les poings, invoquant son stand. Le combat qui s'ensuivit fut féroce. Diavolo, avec King Crimson, effaçait des fragments de temps, rendant chaque attaque de Gwen et Mista inutile. Pourtant, ils continuaient à se battre, déterminés à protéger ce qui restait de leur équipe.
Chaque coup porté par Diavolo semblait les rapprocher de la défaite. Le désespoir grandissait en Gwen, mais elle ne pouvait se permettre de faiblir. Pas maintenant. Pas tant qu'elle avait encore la force de se battre. À peine trois minutes devaient s'être écoulées depuis le début de l'affrontement, et elle considérait comme un miracle le fait d'être encore en vie.
Soudain, alors que King Crimson effaçait encore un instant de temps, Gwen remarqua quelque chose d'étrange. Mista semblait ne plus bouger comme avant et elle en compris vite la raison. Elle ignorait comment mais Diavolo venait de parvenir à retourner les Pistols contre Mista. À pleine vitesse, les balles du tireur percutèrent son crâne et Mista s'effondra sur le sol alors qu'elle restait figée, interloquée. Encore une fois, elle vit ce liquide vital se répandre sur le sol, comme un fleuve écarlate aux reflets de pourpre et à l'aspect de velours.
King Crimson avança vers elle et Diavolo ricana.
— Tu mourras la dernière, après avoir contemplé mon triomphe Gwen. c'est tout ce que tu mérites.
Elle bouillait. De colère, et de rage, et de tristesse. Mais jamais, jamais elle n'arrêterait de sa battre pour épargner son mari.
Elle s'interposa entre lui et Diavolo, déclarant :
— Tu ne passeras pas.
Le rictus amusé de son ennemi lui donna envie de vomir alors qu'il se précipitait vers elle, son stand passant au travers d'elle pour atteindre le torse de Jean-Pierre.
Le cri qui s'échappa de la gorge de la française fut déchirant, vibrant de désespoir et l'espace d'une microseconde, le stand meurtrier s'arrêta.
La flèche dans les mains de Jean-Pierre commençait à briller d'une lueur intense, presque aveuglante. L'aura de lumière les enveloppait tous les deux et elle fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'il se passait encore ?
— Jean-Pierre, la flèche ! cria-t-elle, sentant une nouvelle vague d'espoir la traverser.
Jean-Pierre, réalisant ce qui se passait, leva la flèche vers le ciel. La lumière s'intensifia, enveloppant tout le Colisée dans une aura mystique. Diavolo, distrait par cette lueur, se tourna vers Jean-Pierre, les yeux écarquillés de surprise.
— Qu'est-ce que tu fais ?! hurla Diavolo, réalisant que quelque chose d'inhabituel était en train de se produire.
Se reprenant, il précipita son bras vengeur en travers de Jean-Pierre, le transperçant de part en part alors que la flèche, toujours plus brillante, s'échappait des doigts du Boss pour venir heurter avec une violence inouïe le cou de Gwen.
Elle s'effondra sur le sol froid et le néant se matérialisa autour d'elle. Elle était saisie par un froid intense, sombre et pesant. Son sang tiède s'écoulait en dehors de son corps, elle le sentait.
Était-elle en train de mourir ? Le fer incandescent de la flèche s'enfonçait davantage dans sa chair, s'enfonçant le long de sa trachée, perforant au passage tous ses organes alors qu'elle gémissait sa douleur intense en un long pleur de désespoir. Ainsi, toute sa vie depuis la mort de Raphaël avait été un échec. Elle n'avait pas pu protéger l'équipe de Bucciarati. Elle n'avait même pas pu sauver son mari immobilisé. La tristesse et les regrets lui enserrèrent le coeur et elle battit des paupières, ses oreilles rendues sourde au chaos autour d'elle. Le temps s'étirait et son regard dénué d'expression se fixa sur le ciel d'encre au-dessus d'elle.
Un voile de ténèbres tomba devant ses yeux, elle sentit son coeur ralentir. L'instant d'après, elle n'existait plus.
***
Gwen rouvrit les yeux dans un sursaut, son cœur battant à tout rompre. Elle se trouvait au même endroit, face à Diavolo, mais quelque chose avait changé. Jean-Pierre était là, à l'endroit où elle l'avait téléporté plus tôt dans la soirée. Comme si le temps avait été remonté d'une heure.
Mais elle était gravement blessée. La flèche, en transperçant son cou, avait laissé une plaie béante d'où le sang s'écoulait abondamment. Gwen sentit la douleur irradier à travers son corps, mais ce n'était rien comparé à la vague de désespoir et de folie qui la submergeait.
— Jean-Pierre... murmura-t-elle, sa voix faible et tremblante.
Jean-Pierre se tourna vers elle, horrifié.
— Gwen ! Non, tu es blessée... Où est la flèche ?! demanda-t-il, paniqué, regardant tout autour de lui.
Gwen tomba à genoux, le sang ruisselant sur sa poitrine. Elle sentait une étrange énergie en elle, une force qu'elle ne comprenait pas encore. Ses larmes se mêlaient au sang qui coulait de son cou, mais un rire étrange, presque hystérique, s'échappa de ses lèvres. Ses yeux luisaient d'une lueur étrange, éthérée et franchement pas humaine.
— C'est comme si..., dit-elle entre deux sanglots, son rire teinté de folie.
— Quoi ?! Comme si quoi ?! Gwen ! Qu'est-ce qu'il se passe ?! Dis-moi que c'est toi qui a la flèche !
Son stand apparut, mais ce n'était plus Armonia. Une silhouette d'or surgit, plus lumineuse que le soleil, ornée de trois paires d'ailes étincelantes. La lumière émanant de ce nouveau stand était si intense qu'elle aveugla momentanément Diavolo. Le corps de Gwen disparut dans cette lumière, se fondant dans ce stand.
— Gwen !! Gween ! Jean-Pierre hurla, désespéré à l'instant où une onde de lumière les irradia. Il rouvrit les yeux pour se retrouver dans une immensité blanche, sans relief. Ceux du Bucci-Gang étaient là. L'étrange stand aussi, mais aucune trace du corps de Gwen ou de sa présence. Il semblait qu'ils étaient hors du temps.
— C'est toi Bucciarati ? demanda le français. C'est quoi ce délire ? Où est Gwen ?! Et où est la flèche ?
Une voix gronda soudain, en provenance du stand radieux qui apparut soudain devant eux.
— Ici.
Le silence s'étira alors que les membres du Bucci-gang s'interrogeaient.
— Qu'est-ce que c'est que ce bordel.. gronda Abbacchio avec un soupir.
— Je suis la flèche, répondit l'apparition.
Ils froncèrent tous les sourcils au moment ou Jean-Pierre interrogeait :
— Gwen ?
— Je ne suis pas Gwen. Je suis ici pour lui.
Le bras délicat de l'apparition pointa la direction de Giorno qui parut confus.
Il dardait sur le stand mystérieux un regard un peu étonné mais plutôt calme.
— Vous n'avez aucune chance contre le stand King Crimson. Un seul Requiem ici peut faire le poids contre lui.
— Un requiem ?! demanda Mista. Qu'est-ce que c'est ?
À l'instant où le blond se demanda ce que pouvait bien lui vouloir la flèche, ou qui que ce fut, de l'apparition surgit ladite flèche, qui s'enfonça dans le torse de Giorno, en plein coeur. Ce dernier suffoqua, retirant le métal, et crachant des flots de sang, alors que le monde blanc disparaissait autour d'eux et que Giorno se redressait, un stand qui n'était pas exactement le sien derrière lui.
— Voilà ce qu'est un Requiem, souffla une voix qui s'estompait.
Nulle trace de l'apparition et les membres du gang regardèrent alors Giorno avancer vers le boss de Passionne.
La suite parut floue pour les membres du Bucci Gang et même pour Giorno. Gold Experience Requiem était invincible, semblait-il, et capable de renverser le flot de la causalité au fur et à mesure que Diavolo les attaquait.
Diavolo était terrifié. Chaque blessure qu'il infligeait se retournait contre lui et il commençait à avoir peur.
Gold Experience Requiem déclara, d'un ton grave :
— Tu ne peux rien, Diavolo, contre la réalité.
Commença alors pour le Parrain une lutte désespérée pour sa vie. Lui qui n'avait jamais craint de tuer, tremblait de terreur face à ce stand surpuissant.
Gold Experience Requiem enferma alors l'esprit du Boss de Passionne dans une boucle vicieuse de mort à l'infini tandis qu'il se chargeait de détruire son corps en poussière dans la réalité visibles aux humains présents.
Le temps sembla reprendre son cours normal et Giorno secoua la tête, confus.
— Tout le monde va bien ?! demanda Bruno, soucieux.
— Je.. je crois. murmura Narancia.
Trish sortit de la tortue et regarda ses compagnons de fortune.
— Il est.. mort ?!
Mista fixa le visage de la jeune femme aux cheveux roses et hocha la tête.
Trish eut un fin rictus, mi-amusé, mi-attristé.
— Je suis libre, grâce à vous. Merci.
— Je n'ai pas compris la moindre des choses qui s'est passée ce soir. Je vous ai vu mourir.. tous. Et pourtant.. vous êtes tous là. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?!
— Comment ça ? interrogea Mista.
Trish haussa les épaules.
— C'est toi Mista, qui portait la tortue. J'ai vu Abbacchio, Narancia et Giorno mourir. Et toi ensuite. Mais après.. il y a eu un décalage et c'est comme si on était revenus en arrière. Vous ne savez pas ce qu'il s'est passé ?
Les paroles de la jeune avaient jeté un froid sur eux.
Bruno serra les lèvres.
— Je ne sais pas non plus.
Une série d'inspirations paniquées parvinrent à leurs oreilles et ils se tournèrent vers Jean-Pierre.
— Où est Gwen ? Pitié.. Dites-moi que vous la voyez quelque part !
Sa voix se brisa et une larme passa la barrière de ses cils au moment où il finissait par articuler :
— Oh, dites-moi qu'elle est en vie.. Je vous en supplie.
Il s'effondra, le torse sur ses genoux, pleurant chaudement. Il ne comprenait rien non plus, si ce n'était que Gwen avait disparu. Ses pleurs déchirant heurtèrent les membres du Bucci-gang qui regardèrent autour d'eux.
Gwen. Il était vrai qu'elle n'était pas avec eux. Mais où était-elle ?! Morte ?
Les membres du Bucci Gang se mirent aussitôt à la recherche de la française, ou, à défaut de l'esprit de la flèche. Mais rien à l'horizon.
Soudain, Leone cria :
— Par ici ! Elle est là !
Giorno se précipita vers la silhouette de la femme, allongée au sol, baignant dans son propre sang, la gorge presque déchirée, les cheveux épars et les yeux clos.
— Elle est.. morte ? interrogea avec crainte Trish.
Giorno s'agenouilla près d'elle et passa sa main sur sa gorge, guérissant immédiatement ses plaies.
— Non.
Un concert de soupir soulagés parcoururent le cercle de personnes présentes.
Ils se pressèrent autour d'elle, souriant, et Trish lança un regard heureux à Bruno qui lui rendit. Ils étaient tous en vie, après tout cela.
Gwen cligna des paupières et ouvrit des yeux inexpressifs avant de sourire, son expression retrouvant une sérénité qu'aucun d'entre eux ne lui avait jamais vu :
— J'ai fait le pire des cauchemars.. Ne vous avisez plus de mourir, murmura-t-elle avant de fermer les yeux, vaincue par la fatigue.
Ils explosèrent de rire. L'incongruité de la situation leur revenant brusquement. Ils étaient libres !
Et Jean-Pierre pleura doublement, de joie cette fois quand Leone s'approcha de lui, la silhouette inconsciente de Gwen dans les bras. Vivante. Elle vivait.
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