Chapitre 36 : La main de la mort
Le début du vrai drame.. (Ne me détestez pas, s'il vous plaît)
***
Les semaines s'étiraient comme une toile d'araignée, lente, implacable, et chaque fil semblait se tisser autour du cœur de Gwen. Les jours étaient ponctués par la routine, une routine nécessaire pour maintenir une apparence de normalité. Raphaël allait à l'école, Gwen au travail, et les soirées s'étiraient dans une solitude assourdissante.
Chaque nuit, lorsque la ville était plongée dans le silence, Gwen se retrouvait à contempler la lueur de la lune à travers la fenêtre. Une tristesse profonde l'envahissait, faisant ressortir le vide laissé par l'absence de Jean-Pierre. Elle se réfugiait dans la chambre de Raphaël, parfois, regardant son sommeil paisible et se demandant comment elle allait continuer à être forte pour lui, pour ce nouvel être qui grandissait en elle.
***
Padoue, Italie. 22 avril 1997.
Il regardait à travers la fenêtre, assis sur son lit, le dos douloureux et le coeur en lambeaux. Cela faisait deux semaines qu'il avait réussi à subtiliser l'unique flèche en possession de l'homme qui l'avait sauvagement attaqué.
Et quand il fermait les yeux, il sentait encore la terrible et désagréable sensation de douleur et de chute, quand il était tombé du haut de la falaise, pour s'effondrer sur le rocher, une vingtaine de mètres en contrebas.
C'était un chirurgien à la retraite qui l'avait trouvé. Lui et sa femme, ancienne neurochirurgienne, profitaient du temps doux pour se balader en bateau. Et ils avaient trouvé le français agonisant. Avec tous leurs soins et leur expérience, on pouvait dire que Jean-Pierre était drôlement bien tombé. Ils avaient récupéré son bras et avaient pu lui remettre, car la coupure était nette et les nerfs pas trop endommagés.
En revanche, et Jean-Pierre l'avait découvert à son réveil, ils n'avaient rien pu faire pour ses jambes. L'une d'entre elle devait avoir chuté dans la mer, perdue à jamais, probablement la proie des créatures marines et l'autre était en trop mauvais état pour qu'ils puissent la recoudre. Son œil droit aussi était fichu. Irrémédiablement perdu, pupille azure sans vie, au milieu d'une cicatrice nette qui courait sur la partie droite de son visage, comme une crevasse plus foncée sur sa peau devenue pâle.
Jean-Pierre leur était reconnaissants. Grâce à eux, il était encore en vie, avait presque totalement récupéré l'usage de son bras droit, qui n'avait pas nécrosé, et avait pu se remettre de ses émotions.
Sa main droite trembla quand il éleva devant ses yeux la flèche qui lui avait tant coûté.
Il se perdait dans ses pensées quand des coups se firent entendre à la porte.
— Entrez.
Le médecin entra et sourit légèrement, disant en italien :
— Vos prothèses sont arrivées.
Le français sourit, le remerciant.
— Je vais vous aider à les mettre.. Mon associé m'a juste dit de vous rappeler que vous ne pourrez pas marcher.. tout juste vous tenir debout.
Jean-Pierre soupira, répondant en un italien impeccable :
— Peu m'importe, tant que je peux subvenir seul à mes besoins.
Et par besoins, il entendait se laver, aller aux toilettes.. pouvoir s'habiller.. Tant de tâches simples pour lesquelles il avait eu terriblement besoin d'assistance ces derniers temps.
Son coeur se serra quand il enveloppa la flèche dans un tissu, la reposant sur le meuble, tandis que l'ex chirurgien l'aidait à installer sur ses cuisses, enfin, ce qu'il en restait, les prothèses.
La métamorphose fut lente et douloureuse. Chaque ajustement, chaque pression des prothèses contre ses membres absents était comme un rappel constant de la vie qu'il avait perdue. Le médecin le soutenait avec précaution, s'assurant que chaque mouvement était exécuté sans causer de douleur excessive.
Jean-Pierre se concentrait, ne laissant aucune émotion trahir la tempête qui faisait rage à l'intérieur de lui. Il savait que ces prothèses ne remplaceraient jamais ce qu'il avait perdu. Il ne marcherait plus, ne sentirait plus le sol sous ses pieds. Mais, au moins, il pourrait tenir debout.
Lorsque tout fut en place, le médecin se retira pour lui laisser un moment de solitude. Jean-Pierre resta assis sur le bord du lit, regardant ces extensions de métal et de plastique qui, d'une manière étrange, semblaient représenter ses propres jambes perdues.
Il se redressa lentement, essayant de trouver son équilibre. C'était un acte symbolique, une tentative de défier le destin qui lui avait volé la possibilité de marcher. Ses premiers pas furent hésitants, un mélange de dandinement et de maladresse. Les prothèses émettaient un léger bruit métallique à chaque mouvement, comme un rappel incessant de sa nouvelle réalité.
Le médecin revint dans la pièce et le salua d'un léger signe de tête. Jean-Pierre lui sourit, reconnaissant, bien que la gratitude fût accompagnée d'une douleur sourde, constante.
— Est-ce que ça va ?
— Je crois que je ne pourrais pas marcher avec.. ça me demande trop d'efforts.
— C'est ce que je vous disais.
— Je.. je sais. C'est juste.. différent de l'entendre que de le réaliser.
Le vieil homme hocha la tête et sortit, l'air compatissant.
Sa vie avait changé de manière irréversible, et l'image dans le miroir était celle d'un homme transformé. Les prothèses étaient devenues une extension de lui-même, un rappel constant de sa vulnérabilité, de sa force perdue.
Mais sa douleur physique était bien moindre que sa douleur psychique. Coincé ici, obligé de se cacher, de ne contacter personne, de peur de mettre en danger Gwen et Raphaël.
Le coeur lourd, il avisa le fauteuil roulant dans le coin de la pièce.
— Gwen.. pardonne moi..
Il s'en voulait terriblement de la laisser seule, élever leur fils qui ne comprendrait jamais pourquoi son père avait disparu.
***
Padoue, Italie. 25 avril 1997.
Sur l'écran de télévision, la figure encapuchonnée et anonyme s'adressa au public avec une voix déformée électroniquement.
— Jean-Pierre Polnareff, nous connaissons votre cachette. Nous savons où vous vous cachez. Vous croyez que vous pouvez échapper à Passionne, mais vous vous trompez. Sortez de l'ombre, Polnareff. Rendez-vous, et vous pourrez retrouver votre famille intacte. Refusez, et vous perdrez tout. Vous avez vingt-quatre heures.
Le visage de Jean-Pierre, à des kilomètres de là, se crispa en entendant ces mots. La flèche, un mystérieux objet qui éveillait tant de convoitises, était le trophée que le mystérieux adversaire voulait.
Il se tendit et regarda Maria qui avait blêmi.
— Où est-ce que cette chaîne est diffusée ?
— C'est une chaîne nationale, pourquoi ?
— Quand.. quand est passé ce message ?
— Je l'ai vu en rediffusion, ce matin.. Mais il a sans doute été émis hier.. ou avant-hier.
L'homme se redressa d'un seul coup, jaillissant hors de son fauteuil, oubliant qu'il ne pouvait archer et résolut de ramper vers l'ordinateur.
— Enfin ! Qu'est-ce qu'il vous prend ? Vous connaissez ce Jean-Pierre ?
Il laissa échapper, entre ses lèvres tremblantes :
— Jean-Pierre Polnareff.. c'est mon nom.
La femme écarquilla les yeux, une main sur la bouche, l'air choquée.
Le français parvint à s'asseoir sur la chaise devant l'ordinateur et lança une recherche internet.
— Allez.. murmura-t-il à l'attention de la machine qui allait trop lentement à son goût.
Quand la page s'afficha, et que les yeux de Polnareff en parcoururent le contenu, il sentit son coeur dégringoler dans sa poitrine et les larmes inondèrent ses joues alors qu'il laissait échapper un cri poignant.
***
Poitiers, France. 24 avril 1997.
Ce sont des aboiements réguliers, entrecoupés de grognements, qui réveillèrent Gwen en sursaut.
Les draps défaits, le dos en sueur, elle enfila un pull par dessus son t-shirt pour se précipiter au rez-de-chaussée. Falco était un chien calme, jamais il ne lui prenait l'envie d'aboyer comme ça, en pleine nuit.
Les marches défilaient sous ses pieds froids et elle arriva dans le couloir de leur maison, avant de se figer. Les aboiements avaient cessé, se muant en une longue plainte de souffrance. Et des pleurs enfantins avaient pris le relais.
Elle se tendit à l'extrême, se précipitant vers le salon. Son pied buta sur le corps chaud du chien étendu, alors qu'elle réalisait que sous ses pieds s'étendaient une flaque de sang chaude. Son coeur s'accéléra, sa vision se troubla à l'instant où elle réalisait la sensation poisseuse sous ses orteils nus.
Elle faillit hurler mais son instinct de mère repris le dessus. Gwen faillit se prendre les pieds dans le tapis en voyant un inconnu, armé d'un long poignard légèrement courbe, penché au dessus de la table basse. Il leva son regard vers elle et esquissa un sourire digne d'un psychopathe sanguinaire.
Ce fut à ce moment qu'elle aperçut son fils caché sous la table, tremblant de tous ses membres, le regard écarquillé de terreur.
La tension électrique dans la pièce était palpable. Gwen sentit son cœur marteler sa poitrine, chaque battement résonnant dans l'écho de la terreur. Elle jeta un regard furtif autour d'elle, cherchant quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait lui servir de défense. Son esprit se débattait entre la peur et la nécessité d'agir pour protéger son fils. Finalement, elle fit apparaître son stand et l'inconnu ne réagit pas. Est-ce qu'il n'en avait pas ?
L'intrus, l'arme à la main, savourait visiblement l'effet de terreur qu'il infligeait à la mère et à l'enfant. La lame du poignard était maculée du sang du chien, et son sourire dévoilait une folie malsaine.
— Bienvenue, Gwen Polnareff. Tu ne t'attendais pas à une telle visite, n'est-ce pas ? Il ne manquait plus que toi pour que la fête soit complète.
Gwen serra les dents, essayant de cacher la peur qui coulait dans ses veines. Sa voix trembla légèrement, mais elle parvint à articuler :
— Qui es-tu ? Que veux-tu ?
L'homme éclata de rire, un rire qui résonna dans la pièce comme une cacophonie démente.
— Oh, je ne m'attendais pas à une invitation chaleureuse, Gwen. Mais puisque tu demandes, appelle-moi Gelato.
Gelato ? Le nom résonna dans l'esprit de Gwen comme un écho sinistre. Elle ne savait pas qui il était, mais elle sentait que sa présence n'annonçait rien de bon. Même avec un nom de glace..
— Ce que je veux ? Ah, c'est simple. J'attends la réapparition de ton cher époux, Jean-Pierre. On m'a donné une mission, et il semble qu'il traîne quelque part avec une flèche que beaucoup de monde recherche.
Il tourna le poignard entre ses doigts, le regard fixé sur Gwen.
— Alors, où est-il, Gwen ? Où est ton mari ?
Gwen serrait les poings, essayant de gagner du temps. Elle savait qu'elle devait rester calme, calculatrice. Son fils tremblait sous la table, mais elle ne pouvait pas se permettre de céder à la panique.
— Je ne sais pas où il est. Il est parti depuis un moment, je n'ai aucune nouvelle de lui.
Gelato inclina la tête, feignant la déception.
— Dommage. Vraiment dommage. J'aurais préféré qu'il soit là pour voir ça.
D'un geste vif, il se dirigea vers la table. Gwen, dans un élan de courage maternel, s'interposa entre lui et le meuble.
— Tu ne toucheras pas à mon fils.
Il ricana.
— Je suis un assassin professionnel, Gwen.
Et, sans un mot supplémentaire, il balaya violemment l'air de son poignard et la douleur envahit le corps de la femme qui s'effondra sur le sol.
— Maman ! cria une voix désespérée et sanglotante.
Le regard flou, Gwen vit disparaître son stand alors qu'elle sentait que son sang s'échappait de son corps. La blessure devait être importante, elle sentait son coeur qui faiblissait.
Elle luttait contre l'inconscience. Elle voyait, incapable de bouger, son fils balancer contre leur agresseur des meubles, des cadres, des objets, en les faisant léviter.
Gwen n'avait pas vu Gelato bouger. Elle n'avait pas pu prévoir l'attaque soudaine de l'intrus.
Dans un râle de souffrance silencieux, elle sombra dans le néant, ses oreilles percevant un gémissement de douleur qui n'était pas le sien.
Pardonne moi.. mon ange.. Maman ne peut plus bouger.
Reste en vie.. Je t'en supplie.. reste en vie.
***
Poitiers, France. 24 avril 1997.
Au petit jour, Jotaro descendit de l'appareil qui venait de le déposer en urgence derrière le domicile des Polnareff. La porte arrière était verrouillée et, étouffant un juron, il fit le tour pour arriver à la porte d'entrée.
Son palpitant d'arrêta de battre dans sa poitrine quand il arriva sur le perron. Le soleil brillait, fort, sur la poignée, montrant la serrure détruite et la porte éventrée par quelque chose, ou quelqu'un.
Il cessa de respirer, en poussant le battant de la porte et en sentant l'odeur putride du sang parvenir à ses narines.
Il se précipita sans attendre dans le salon pour découvrir sur le pas de la porte le cadavre du chien, égorgé, au milieu d'une mare de sang coagulé. Il l'enjamba, mais ce qu'il vit ensuite le fit s'effondrer à genoux sur le sol.
La pièce était sans dessus dessous. Tout était brisé, renversé, cassé. Au milieu du chaos, gisait un petit corps, pâle et froid. Il tendit les mains, tremblant, espérant sentir de la chaleur, un pouls, une réaction, n'importe quoi qui aurait convaincu Jotaro de la survie de son filleul.
— Jo'to ? appela la petite voix.
Son coeur se remit à battre plus fort, alors qu'il tournait vers lui le visage enfantin.
— Ce n'est rien Raph, ça va aller, les secours vont arriver.
Le garçon, les larmes au yeux, articula difficilement :
— Maman.. où est.. Ma.. man ?
Le Joestar tourna la tête vers le coin de la pièce, pour voir la silhouette effondrée de Gwen, gisant dans un bain de sang. Son cou, sa poitrine et son ventre étaient fendus en une blessure impressionnante et elle paraissait dormir, le visage grisâtre.
Elle ne dormait pas. Elle était morte.
Sa poitrine lui sembla lourde, si lourde mais alors, il baissa les yeux sur le garçon qui s'était mis à cracher du sang.
— Maman.. est très blessée.., dit-il tout bas avant de fermer les yeux.
Jotaro paniqua :
— Raph ! réponds-moi, ouvre les yeux !
Mais l'enfant convulsa, ses yeux révulsés, avant qu'il ne s'apaise, soudainement, s'effondrant comme un tas de chiffons dans les bras de son parrain.
Il restait inerte dans les bras immenses du petit fils de Joseph. Jotaro essaya, encore et encore, de le réveiller, de le ramener.
— Bordel !
La lumière dans les yeux bleus de Raphaël avait disparu.
Rien. Raphaël était mort et le brun s'effondra davantage, cachant ses yeux derrière sa main alors qu'il se mettait à pleurer en sanglots incontrôlables.
Il ne sut combien de temps il resta là, prostré, pleurant à chaudes larmes, lui qui avait toujours paru si froid.
Les membres de la fondation arrivèrent dans la maison, et demandèrent à Jotaro de quitter la scène de crime.
Il se leva, au ralenti, avec l'impression que sa vie venait de s'arrêter, qu'il était sorti de son propre corps.
Les pas de Jotaro résonnèrent dans le couloir dévasté. Les meubles renversés, des éclats de verre jonchant le sol, tout témoignait de la violence de l'affrontement.
Il sortit, et jamais la vision d'un ciel sans nuage ne lui parut si laide. Comment ? Comment le monde pouvait-il continuer à tourner ?!
Le coeur en lambeaux, l'esprit en miettes, il s'assit sur la marche du perron.
— On vous a appelé un taxi, Monsieur Kujo. Il vous conduira à l'aéroport. Vous ne devez pas rester ici, c'est dangereux.
Il acquiesça à peine et quand il entra dans la voiture, il s'effondra contre le fauteuil. Jean-Pierre, et maintenant Gwen et Raphaël ? Comment allait-il pouvoir continuer à vivre après tout ça ?
***
Assis devant l'écran de l'ordinateur, Jean-Pierre, les traits tordus en une expression de douleur intense, ne pleurait pas, ne disait rien, restait immobile.
Hier matin, à Poitiers, sinistre découverte du corps d'une femme et de son fils, ainsi que de leur chien. Un massacre effroyable qui heurte les consciences et affole le voisinage.
...
La police est encore à la recherche du corps de la femme, qui a mystérieusement disparu dans le trajet vers la morgue.
...
L'enfant quant à lui, âgé de trois ans et demi, serait mort aux premières lueurs du jour, des suites de ses blessures.
...
La police continue son enquête pour découvrir l'auteur de ces meurtres.
Effondré. C'était ce qu'il était. Si seulement il avait su plus tôt, s'il n'avait pas caché à ses hôtes son nom ! Tout cela ne serait jamais arrivé et Gwen et Raphaël seraient encore en vie..
La femme, derrière lui, avait toujours l'air interdite mais le guida vers sa chambre où il s'effondra sur le lit. Aujourd'hui, 25 avril 1997. Le coeur de Jean-Pierre Polnareff avait cessé de battre.
Jean-Pierre restait là, sur le lit, le regard vide fixé sur un point invisible. Le poids de la culpabilité et de la douleur était insupportable. Chaque battement de son cœur semblait résonner comme un rappel cruel de ce qu'il avait perdu. Le souvenir de Gwen, de Raphaël, et même de Falco, était une plaie béante dans son âme.
Maria, la femme qui l'avait accueilli et qui avait vu le chagrin s'abattre sur lui, entra doucement dans la chambre. Elle posa une main réconfortante sur son épaule.
— Jean-Pierre, je suis tellement désolée pour ce qui est arrivé. Si vous avez besoin de parler...
Il ne réagit pas. Les mots semblaient inutiles, impuissants face à l'ampleur de sa perte. Comment pouvait-il expliquer qu'il se sentait responsable, qu'il se blâmait pour ne pas avoir agi plus tôt ?
Maria, comprenant la douleur dans le silence, le laissa seul avec ses pensées. La journée avançait sans que Jean-Pierre n'en ait conscience. Le soleil continuait de briller à l'extérieur, indifférent à la tragédie qui venait de frapper. Il était là, immobile, respirant à peine.
À la tombée de la nuit, il se leva mécaniquement. Ses yeux rougis fixaient la flèche posée sur le meuble. Il la prit dans sa main, ses doigts parcourant la surface lisse.
— Tout ça... à cause de toi, murmura-t-il.
Il se dirigea vers la fenêtre, laissant échapper un soupir profond. La nuit était tombée, et avec elle, une obscurité qui semblait refléter l'abîme de son chagrin.
Il leva le bras gauche pour jeter loin de lui cette flèche qui avait causé tant de malheur. Mais au moment de la lâcher, il se remit à pleurer, la serrant contre lui.
— Je maudis cette flèche.. cette vie.. les stands.. Vous m'avez.. tout pris.
Dans l'immensité de son chagrin, la froide raison vint lui susurrer qu'il pouvait faire quelque chose. Se venger.
Les dents serrées, le coeur compressé, Jean-Pierre, penché sur la flèche se jura qu'il causerait la perte de ce monstre. Il découvrirait son identité, son pouvoir et il le tuerait. Il le tuerait pour venger la mort de Gwen et Raphaël, pour espérer venger la mort de ceux qu'il avait aimé plus que sa propre vie.
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