Chapitre 33 : Lutte au cimetière
De l'action, promis !
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Bonne lecture ! ^^
Cimetière du Père-Lachaise, Paris. 22 septembre 1994.
Gwen regardait, les muscles tendus, la silhouette du vieil homme bouger avec bien plus d'agilité et d'adresse qu'elle ne l'aurait jamais cru.
Il s'élança vers elle, en premier et elle esquissa un sourire. Évidemment, il y avait des chances qu'il pense que l'attaquer elle soit plus facile.
Les pages de son stand s'élancèrent vers elle et elle les esquiva, sautant agilement sur la tranche froide des dalles qui bordaient le chemin de circulation du cimetière.
L'air résolu, il tendit à nouveau la main, avec vitesse et les pages entrèrent cette fois dans un portail qu'elle ouvrit sans mal.
Surpris par cette action, Damien se prit dans la nuque le coup sec des multiples bras de son stand.
Il grimaça.
— Bon, on dirait que je vous ai sous-estimé.
Effectuant sans le moindre mal un salto arrière, il évita le coup de rapière de Silver Chariot, se réceptionnant sur les mains avant d'y impulser une force qui lui permit de retomber sur ses pieds à trois mètres de distance du manieur.
Il ricana.
— Vous le savez, n'est-ce pas ?
Gwen haussa un sourcil, jetant un regard en coin à Jean-Pierre.
— Que le rayon d'action de mon stand est bien plus important que le votre.
La jeune femme releva le nez vers lui.
— Et alors ?! N'aie pas peur, ça ne nous empêchera pas de te mettre la pâtée du siècle.
Damien haussa un sourcil surpris et esquissa un rire qui ne la mit pas très à l'aise.
— Vous êtes surprenante Gwen. Vous permettez que je vous appelle comme ça ?
Elle serra les dents. Sa prétention était sans borne. C'est un regard furieux qu'elle lui lança et, en croisant l'éclat de rage dans les pupilles émeraudes, Damien sentit un bref mal de tête le traverser et s'imposa à son esprit une image claire.
Gwen se tenait dans une ruelle sombre, les cheveux coupés courts, le regard noir. Quelques gouttes de sang s'écoulaient de la lame du poignards qu'elle tenait.
Mais aussitôt qu'elle apparut, la vision disparut et il eut juste le temps d'esquiver l'attaque de Silver Chariot dans son dos, sautant prestement sur le sommet du caveau des Polnareff.
— Vous n'avez aucune espèce de respect, cracha-t-elle avec une colère difficilement contenue.
Il ricana, sautillant par provocation sur la pierre qui formait le toit du caveau.
— Ni respect, ni pitié, clama-t-il avec un regard de provocation.
Jean-Pierre ne supporta pas ce regard bien longtemps et sauta avec souplesse, atterrissant à côté de Damien qui eut un rictus de surprise au moment où Silver Chariot entailla son précieux manteau de laine brune.
Il sauta en arrière, sans peur, atterrissant sur une nouvelle tombe, cette fois beaucoup plus proche du sol.
Gwen se rua proche de lui pour lui lancer à la figure une attaque sonique qui l'étourdit un instant, comme il ne fut pas assez rapide pour l'éviter complètement.
Jean-Pierre regardait Damien de haut et il eut une autre vision. Le français, assis dans un fauteuil roulant, dans l'ombre, regardait vers le bas, un jeune homme à la chevelure rose ?
Mais encore une fois, il n'eut pas le temps de s'arrêter sur cette vision et s'empressa de profiter de l'air soulagé du français pour sauter à nouveau sur le caveau et envoyer son stand sur lui, le faisant tomber à la renverse.
Le pied de Jean-Pierre heurta la bordure du toit et il chuta. Au ralenti, Gwen vit la chute de son époux et Damien se figea à nouveau une micro seconde, voyant un Jean-Pierre à peine un peu plus âgé chuter d'une falaise.
— Jean-Pierre ! Ne put-elle pas s'empêcher d'appeler.
Damien rit en descendant souplement de son perchoir. Une question absurde passa dans l'esprit de la jeune femme. Est-ce que ce fou avait fait du cirque ?!
Secouant imperceptiblement la tête, elle se remit les idées en place au moment où Jean-Pierre se relevait en grognant. Plus de peur que de mal, assura-t-il Gwen d'un regard tranquille.
Sitôt qu'elle fût sûre de son état, elle se remit à chercher des yeux leur agresseur.
Un bref sentiment de panique l'envahit. Où était-il passé ? Elle ne le voyait nulle part !
Pas un son, pas un bruit n'était autour d'elle et, par instinct, elle ferma les yeux.
Une drôle de sensation l'envahit alors. Ce n'était pas un bruit, ce n'était pas audible et pourtant, elle entendait la présence de Damien.
Faisant volte face, contrairement à toute attente, elle lança une de ses attaques vers le haut, surprenant l'homme qui se réfugia à moitié dans les pages déroulées de son stand.
— Comment tu as su ? gronda-t-il.
Elle ne prit même pas la peine de répondre à sa question qu'elle lui envoya une autre attaque qui fut parfaitement inutile.
Damien se cachant un moment, Gwen se précipita vers son époux.
— Mes attaques sont inutiles quand il est dans son stand.
Le jeune homme soupira.
— Il est coriace.
— Je crois qu'il a en quelques sortes absorbé Oracle's Vision.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Au moment où elle allait répondre, six rouleaux de pages écrites les attaquèrent violemment, les séparant.
Le dos de Gwen heurta la pierre rude d'une tombe et elle chuta sur les pots de fleurs qu'elle brisa dans sa chute alors que Jean-Pierre se réfugiait derrière une stèle dont une partie vola en éclats, plusieurs morceaux venant s'échouer sur ses bras.
— Gwen !
La jeune femme laissa un gémissement de douleur lui échapper, alors qu'elle se relevait, les bras en sang.
Quelques tessons de céramiques tranchants s'étaient enfouis dans sa peau délicate et elle les arracha rageusement.
— En plus de nous attaquer dans un cimetière, il détruit les tombes, il commence à sérieusement me casser les couilles, c't'enfoiré.
Jean-Pierre écarquilla les yeux, ouvrant la bouche sous le choc.
Jamais, durant les quatre années qui marquaient le temps depuis lequel il la connaissait, il ne l'avait entendu être aussi vulgaire.
Cela lui donna un bon aperçu d'à quel point elle était en colère.
Elle tourna son visage vers Jean-Pierre pour s'assurer que tout allait bien pour lui.
Il la regardait toujours avec un air interdit et elle se sentit rougir et elle balbutia plus calmement :
— On va lui faire sa fête.. Je voulais dire..
Jean-Pierre, bien que ce ne soit absolument pas le moment ou l'endroit esquissa un sourire amusé. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas une aussi jolie teinte écarlate sur ses belles joues.
Se tirant de sa contemplation à regret, il acquiesça et se tendit, regardant en devant d'eux, son stand prêt à agir.
Lefebvre se jetait sur Gwen et Jean-Pierre avec une férocité inhumaine.
Avec un air plus que décidé, la silhouette mince de Damien se jeta sur eux.
Le combat faisait rage. Les attaques fusaient dans tous les sens, et le cimetière était devenu un champ de bataille chaotique. Damien semblait presque possédé par sa soif de vengeance, cherchant à tout prix à détruire le couple.
Pourtant, à certains moments, Gwen remarqua que quelque chose n'allait pas. Damien semblait troublé, perdu. Son visage reflétait la terreur et la confusion. Par moments, il murmurait des mots incohérents.
Curieuse, elle adopta une attitude plus défensive, fuyant dans ses portails, laissant Jean-Pierre contrer les attaques furieuses de Damien.
Leur agresseur sembla se retirer un bref instant, se planquant dans ses pages que Silver essaya de perforer, sans succès.
— Jean-Pierre, j'ai remarqué un truc.
Il eut un signe de tête pour elle qui pointa du menton le livre qui flottait à une dizaine de mètres d'eux.
— Il a des moments.. d'inattention. Je crois qu'on peut en tirer parti.
Le français rejeta derrière une de ses oreilles une de ses mèches, lui demandant :
— Comment ?
Elle serra les lèvres, répondant d'une voix basse.
— Je vais le distraire. Guette le moment opportun.
Il hocha la tête même si ce plan ne lui plaisait pas le moins du monde.
Elle s'élança, se propulsant fortement au dessus du livre duquel jaillit la silhouette de Damien qui la regarda avec un sourire en coin.
Les pages se déroulèrent pour attaquer son bras. En un sursaut de lucidité, elle décala son avant-bras au moment où le papier fin lui tranchait sa peau découverte, sur deux centimètres de profondeur.
Elle eut une moue de douleur, se laissant retomber sur le sol un peu de travers, et grinça des dents en entendant un craquement sinistre dans sa cheville.
Ignorant la douleur qui remontait immédiatement dans sa jambe, elle s'accroupit, regardant d'en bas le visage ridé de Damien.
Il esquissa un sourire qu'il perdit en deux secondes.
Une autre vision l'assaillait.
La jeune femme, enveloppée d'ombres, une capuche noire sur la tête, dardait sur lui un regard froid que celui d'une lionne en pleine chasse.
Se laissant distraire, il ne vit pas la jeune femme tourner la tête sur le côté pour crier :
— JP ! Maintenant !
Damien, avec une lenteur excessive, tourna la tête pour voir l'épée de Silver Chariot courir droit vers son coeur.
Il leva le bras et un de ses longs parchemins heurta son torse musclé.
Le regard de Gwen se figea, alors que son époux tournait sa silhouette et que le papier coupait, en une ligne nette et profonde, la peau sous son pectoral gauche.
Si Damien crut pouvoir éviter cette attaque, il s'était leurré et l'épée de Silver Chariot, simplement déviée, se planta dans son épaule gauche, le faisant heurter un arbre sur lequel il se retrouva épinglé.
Il releva les yeux, croisant le regard fou de douleur de Jean-Pierre qui se tenait juste derrière son stand.
Muette, regardant avec terreur le sang commencer à pulser et sortir de la blessure de Jean-Pierre, Gwen déglutit.
Mais un rire les interrompit. Passant de la peur à l'amusement, Damien fixa un regard pénétrant sur le français.
Il riait. À gorge déployée.
Au lieu de résister contre l'épée qui le retenait coincé, Damien ricanait, et sa voix emplie d'une arrogance déconcertante prononça :
— Tu veux vraiment me tuer maintenant ? Ou préférerais-tu voir ce qui t'attend dans quelques années, Jean-Pierre ?
Un instant d'hésitation saisit le Français. Un cruel et injuste moment d'hésitation. Il jeta un regard furtif à son stand. Si Gwen avait raison et que Codex Obscura avait pris quelques caractéristiques de Oracle's Vision, cela voulait dire que Damien avait eu quelques visions de leur avenir à tous les deux ?
C'était tentant. Que pouvait-il y avoir de mal à savoir ce qui l'attendait ?
Mais Gwen sentait le piège se refermer. Elle cria, essayant de ramener Jean-Pierre à la réalité.
— Jean-Pierre, ne tombe pas dans son jeu ! Trop de connaissances entre les mauvaises mains sont dangereuses !
Trop tard. Le français hésita, l'espace d'une terrible seconde, alors que Damien en profita pour disparaître dans une des pages de Codex Obscura qui traînaient à terre. Il se fondit dans la feuille qui s'envola subitement, hors de leur portée.
Gwen et Jean-Pierre se retrouvèrent seuls, le souffle court, réalisant qu'ils venaient de laisser échapper leur adversaire. Le combat n'était pas fini, et Damien était encore là, dans l'ombre, attendant sa prochaine occasion de frapper.
Du sang avait coulé le long du tronc de l'arbre et Gwen se mordit les lèvres jusqu'au sang.
— Merde ! Merde ! Où est-ce qu'il est ?! cria-t-elle.
Elle regardait autour d'elle, tendue, les sens en alerte alors que son époux baissait la tête sur ses pieds, se laissant tomber sur ses genoux.
Jean-Pierre se sentait soudain traversé par une vive douleur. Baissant la tête, ses cheveux à la lueur de l'argent suivirent son mouvement.
Sa plaie au côté saignait abondamment et il y porta une main, sentant contre ses doigts poisseux pulser les battements de son coeur.
Quand Gwen le regarda, il vit dans ses iris vertes un torrent de larmes qui n'attendait qu'à franchir la barrière de ces cils.
Silver Chariot ne pouvait plus être maintenu et commençait à disparaître quand, prise d'une impulsion, elle attrapa l'épée du stand qui, miraculeusement, resta palpable entre ses doigts.
— Qu'est-ce que.. ? Interrogea Jean-Pierre avant de s'effondrer, face contre terre.
Elle sentit son coeur se serrer et encore une fois, se fia à cette nouvelle capacité de son stand. Elle ferma les yeux. Depuis quand l'avait-elle ? Depuis la première attaque de Damien ?! Non, avant. À Naples.
Quand ils avaient été abordés par ces jeunes drogués qui réclamaient de l'argent. Elle avait su, sans les voir, sans les entendre qu'ils avaient de mauvaises intentions. Et elle avait poussé Jean-Pierre sur le côté.
Les paupières closes, se sentant envahir par la peur que Jean-Pierre ne meure, elle se concentra comme elle put.
Derrière elle.
Elle fit un bond qui la fit grimacer à cause de sa cheville blessée. L'épée d'argent s'enfonça dans quelque chose et elle rouvrit les yeux, pleins de larmes qui coulaient à présent sur ses joues alors qu'elle hurlait sa rage, enfonçant plus avant la lame.
Damien, le regard interloqué, baissa les yeux sur la rapière enfoncée dans son torse. En plein coeur. La douleur le traversa, en même temps que l'incrédulité. Il avait perdu ? Battu par une femme ? Un presque ricanement lui échappa. Peut-être que c'était ce qu'il méritait pour avoir été aussi misogyne sa vie durant.
Il eut un gémissement et elle retira la lame ensanglantée. Il s'effondra sur le sol, le regard se vidant de toute vie, alors que son sang se répandait sur le sol.
Percluse de douleur, les larmes ruisselant sur ses joues, elle se dirigea en boitant vers Jean-Pierre toujours allongé là. Posant la rapière sur le sol à côté d'eux, elle ne vit pas la lame d'argent se faire transparente avant de disparaître.
— Allez ! se força-t-elle en essayant de le tourner sur le dos.
Elle y parvint, au prix d'un effort incommensurable, et pâlit.
— Jean-Pierre ?
Il ne répondait pas. Et ses bras en sang, sa blessure profonde saignait abondement, et sa cheville tordue dans un angle étrange. Elle avait mal, mais c'était la douleur provoquée par la peur qui compressait son coeur qui était la pire.
Ses mains ensanglantées parcoururent le torse de son époux, réalisant avec effroi la gravité de sa plaie au flanc.
Elle ramena ses mains salie par le liquide vital vers le visage de Jean-Pierre, tremblant en essayant de balayer de devant ses yeux ses mèches argentées.
En quelques secondes, elle se sentit chuter et s'effondra tout à fait, la tête à moitié sur le cou de son mari, alors qu'une voix épouvantée résonnait à ses oreilles qui bourdonnaient.
— Oh mon Dieu ! Ne.. ne bougez pas, j'appelle les secours !
Des pas empressés s'éloignèrent et elle sentit ses paupières s'alourdir et se fermer, alors que dans son inconscience, un léger son parvenait à ses tympans. Un battement. Sourd, lent, mais régulier.
***
Hôpital Saint-Antoine, Paris. 24 septembre 1994.
C'est une impression très désagréable que de se réveiller au son lancinant et régulier d'une machine, songeait Gwen au moment où elle ouvrit difficilement les yeux, les refermant aussitôt.
Il y avait trop de lumière. Trop de blanc aussi. Ses pupilles fatiguées s'étrécissait alors qu'elle gémissait, la douleur se rappelant à son corps.
Mais où était-elle ? Et Jean-Pierre ? Où était-il ?
Finalement, au prix d'un effort incommensurable, elle rouvrit les paupières.
Ah. Très bien. Un hôpital.
Les yeux fermés, elle se concentra, avec l'horrible sensation que son cerveau était envasé.
— Tu t'es enfin réveillée, murmura une voix à côté d'elle qu'elle reconnut après deux secondes de réflexions.
Rouvrant les yeux, elle tenta de se redresser brusquement. Une main ferme et solide l'en empêcha, la rallongeant alors qu'elle rongeait sa frustration.
— Jotaro ?
Il soupira.
— Ouais.
Soudain, le visage du brun apparut devant ses yeux et elle esquissa un sourire.
— Qu'est-ce qui te faire rire ? T'as vu ton état ?!
Mais alors, son sourire s'agrandit de plus belle.
— Rien.. Elisabeth t'a dit que quand tu t'inquiétais tu avais une ride au milieu du front ?
Jotaro resta un instant abasourdi et fâché de cette remarque. Il ne semblait pas savoir quoi répondre à cette attaque. Elle était trop à l'aise avec lui, trouvait-il. Pas qu'il la trouve pénible, loin de là. Elisabeth, Holly et elle étaient bien les seules femmes dont il ne rejetait pas la compagnie. Mais Gwen avait cette force intérieure qui forçait son respect, quand bien même il ne lui avouerait jamais. Heureusement qu'Elisabeth n'était pas comme elle, il ne supporterait pas d'avoir son épouse à ses côtés quand il combattrait. Enfin, la voir sourire si légèrement le rassura. Elle allait bien, et Jean-Pierre et elle pourraient bientôt venir chercher Raphaël chez eux. Indécis quand à la réaction à avoir, il opta finalement pour une attitude nonchalante et éluda la question d'un haussement d'épaules.
— C'est bien que vous en soyez sorti tous les deux, mais franchement, vous avez failli nous foutre dans la merde.
Gwen respira en entendant la réponse à la question qu'elle n'avait pas osé poser. Jean-Pierre était sain et sauf. Elle refoula la vague de soulagement qui faillit bien provoquer quelques larmes. Serrant ses doigts tremblants sur les draps qui sentaient l'antiseptique.
— Hmm, se contenta-t-elle de répondre alors que le brun reprenait la parole.
— Sérieux.. Vous avez une idée d'à quel point il a été difficile de camoufler les dégâts que vous avez fait ? Vous battre dans un cimetière, sérieusement ?! Je parle même pas du corps de l'autre là. Trouve une solution pour déguiser ça en un accident ? Et la vieille qui vous a vu ? T'as une idée de ce que ça a dû être de lui effacer la mémoire ?! Tss.. Franchement..
Gwen se pinça les lèvres, ne parvenant finalement pas à retenir un rire qui secoua son torse en des mouvements incontrôlables.
C'était du Jotaro tout craché ça. Quel râleur ! Pire que Jean-Pierre.
Il la regardait avec suspicion, et elle crut lire dans son regard bleu qu'il s'interrogeait sur sa santé psychique.
Finalement, sous son regard désapprobateur, elle se redressa sur le lit, appuyant son dos sur les coussins. Ses yeux verts ne tardèrent pas à tomber sur la silhouette familière de Jean-Pierre, dans l'autre lit de la pièce.
— Comment va-t-il ? demanda-t-elle en retrouvant son sérieux.
Jotaro suivit son regard, s'asseyant lourdement, avec un soupir sur la chaise à côté de son lit.
— Bien. Il s'est réveillé hier déjà. Sa blessure a été soignée, il est hors de danger.
— Quel jour sommes-nous ?
Le brun soupira.
— Le 24 septembre. Et il est 17h39.
Elle hocha la tête.
— Comment vont Raph, Jolyne et Elisabeth ?
— Bien. Quand la fondation m'a appelé et que j'ai su qu'il n'y avait plus de danger, je suis venu aider ici.
— Merci.
Il vit son regard inquiet se fixer sur Jean-Pierre et esquissa un sourire discret.
— Qui a tué Damien ? demanda-t-il finalement.
Elle baissa les yeux sur ses mains.
— Moi. Avec l'épée de Silver Chariot.
Jotaro haussa un sourcil, comment cela était-il possible ?
— Je ne sais pas comment.. murmura-t-elle, mais elle est restée tangible dans ma main. Jusqu'à ce que je la lâche, j'imagine.
Le brun avait sa théorie. Si Jean-Pierre avait perdu connaissance, son subconscient avait voulu soutenir la jeune femme et l'épée de son stand était restée.
— Et toi, tu veux pas savoir ce que tu as eu ?
La jeune femme avisa ses bras.
— Et bien, je suppose qu'on a refermé ma plaie sur le bras, qu'on a soigné mes égratignures et qu'on a immobilisé ma cheville ?
Le brun leva les yeux au ciel.
— Oui, c'est ça.
— Dans combien de temps je pourrais marcher ? Tu sais ?
— En théorie dès que vous pourrez vous lever, avec des béquilles.
Son visage s'illumina et Jotaro soupira de plus belle, croisant ses bras sur sa poitrine.
— Repose toi en attendant, toi et Jean-Pierre vous en avez assez fait, vous pensez pas ?
Les phrases du brun étaient toujours emplies d'une sorte de reproche mais elle n'en avait cure. Elle était en vie, Jean-Pierre allait bien, Raphaël, Elisabeth et sa petite famille étaient en sécurité. Tout allait bien.
Un sourire bienheureux aux lèvres, elle ne tarda plus à s'endormir, réalisant à cet instant que la fatigue était tapie non loin dans son esprit.
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