Chapitre 24 : Home Sweet Home

Dédié à Weedlysmax, parce que tu m'as dit que c'était ta préférée ! ;)

Chapitre tranquille

***

Poitiers, France. 20 juillet 1994.

Jean-Pierre Polnareff, de retour de sa longue mission en Afrique, se tenait devant sa maison à Poitiers. Le taxi qui l'avait ramené venait de s'éloigner, laissant l'homme face à la porte d'entrée, observant le jardin paisible. Il poussait délicatement le portillon et ce fut un éclair beige qui lui fonça dessus à vive allure.

Falco, leur fidèle chien, l'attendait dehors, agitant frénétiquement sa queue. En le voyant, Polnareff ne put retenir un sourire. Il se baissa pour caresser l'animal, qui sautait de joie autour de lui, geignant de bonheur.

Puis, avec un sentiment de chaleur au cœur, il gravit les quelques marches menant à la porte d'entrée. Il prit une profonde inspiration avant d'entrer silencieusement dans la maison, espérant surprendre sa famille. Il posa les affaires dans l'entrée et trouva Gwen dans la cuisine, occupée à faire préparer le dîner de Raphaël. 

Il toussota discrètement, et vit la jeune femme sursauter. 

Elle se retourna et le flot de ses cheveux châtains en cascade sembla voler dans son mouvement. Son visage se décomposa, pâlit avant qu'elle ne réagisse, se précipitant vers lui. 

Il sentit alors les bras de Gwen l'entourer et s'empressa de resserrer son étreinte sur elle. Elle ne dit rien, se contentant de se coller à lui alors que leurs lèvres se rencontraient, furieuses et empressées. 

Il était aux anges, sentir contre lui le contact du corps de Gwen le grisait et son odeur délicate volait jusqu'à ses narines lui donnant l'impression de respirer l'air le plus pur qu'il soit.

Les larmes aux yeux, Gwen sentait le contact familier de son mari, sa chaleur et sa fragrance unique. Elle se sentait complète, comme si une partie d'elle-même qui avait été absente pendant son absence venait de revenir.

Quand ils reprirent leur souffle, elle releva les yeux vers lui et posa sa tête sur le haut de son torse.

— Tu es enfin de retour ! s'exclama-t-elle, des larmes de joie dans les yeux.

Le français la serra fort dans ses bras, sentant son cœur battre la chamade, si vite, si fort qu'il crut qu'il allait se déloger de sa poitrine.

— Gwen, tu m'as tellement manqué.

Leur étreinte se prolongea, le temps semblant s'être figé. Finalement, Jean-Pierre se recula légèrement pour regarder sa femme, ses yeux bleus emplis d'amour et de soulagement. Elle avait l'air d'aller bien mais n'était-elle pas un peu pâle ? Est-ce qu'elle était fatiguée ?

— Tu vas bien ? interrogea-t-il tout bas, mettant derrière l'oreille de la jeune femme une de ses mèches qui camouflait son visage. 

Elle le regarda avec un sourire, glissant ses bras autour de son cou avant de venir encore embrasser doucement ses lèvres. 

— Oui. Tout va bien. 

Il resta encore un moment comme cela, la serrant contre lui alors que son coeur se tranquillisait, s'apaisait et qu'il lui semblait se sentir mieux que ces derniers jours.

— Et Raphaël, où est-il ? demanda-t-il doucement.

Gwen sourit, un sourire radieux qui rappelait à Jean-Pierre pourquoi il s'était battu si durement pour rentrer à la maison.

— Il est avec ses jouets, en train de dessiner dans le salon. Attends, je vais lui dire que tu es de retour.

Jean-Pierre hocha la tête et regarda sa femme s'éloigner, son cœur débordant de bonheur. Il était enfin de retour chez lui, avec sa famille.

— Mon ange, Papa est là. 

— C'est vrai ?! s'exclama la voix enfantine de Raphaël. 

Il lâcha dans la seconde ses jouets et se précipita vers la cuisine où il trouva les bras tendu de son père. 

— Papaa !  

Le père s'empressa de poser un genou à terre pour accueillir son fils.

Le garçon s'effondra plus dans les bras de son père qu'il n'y sauta. 

Ses petites mains frêles et pas très assurées, essayèrent de s'enrouler autour du cou de Jean-Pierre qui sourit en se redressant, Raphaël dans les bras. 

— Je veux te montrer, j'ai fait plein de dessins pour toi !

 — Ah oui ? Où sont-ils ? 

— Dans le salon !

Le père, portant son fils, se dirigea vers le salon où l'enfant s'empressa de tendre le bras vers une pile de feuilles gribouillées. 

— Là !

Jean-Pierre posa Raphaël sur le sol et s'assit sur le canapé pour feuilleter le tas de dessins.

— C'est joli ! dit-il en regardant son fils. Qu'est-ce que c'est ?

— Euh, ça c'est Maman, là c'est Falco, là il y a Zab' et Jo'to et toi et Maman. Là, c'est une maison et là le soleil. Et ça, c'est une étoile. 

L'homme regardait attentivement, incapable de reconnaître sur les dessins les personnes ou les choses qu'il décrivait. 

— C'est très chouette, conclut-il en souriant, entraînant un sourire large chez son fils. On va les afficher sur le frigo. 

Il se redressa, Raphaël lui agrippant la main et se dirigea vers lui cuisine où Gwen les regarda. Jean-Pierre, incrédule, fixa le frigo. Ah. Cela allait être compliqué. 

Le réfrigérateur était recouvert entièrement de dessins de toutes sortes, de toutes tailles. Gwen eut un rire. 

— Il va falloir trouver une autre place, mon amour.

Il sourit, alors que son ventre se mettait à gargouiller. 

— Le repas est bientôt prêt. Ce n'est pas de la grande cuisine mais ça devrait être bon quand même. 

— Je vais mettre le couvert, murmura son époux. 

— Tu dois être fatigué, tu veux peut-être aller prendre une douche ?

L'homme insista. 

— Je me doucherais plus tard. Raphaël mon grand tu m'aides à mettre le couvert ? Tu attrapes ton assiette, ton verre et tes couverts. 

 L'enfant, joyeusement ouvrit le seul tiroir à sa portée et en tira son couvert tandis que Jean-Pierre mettait sur la table deux assiette de céramique blanche, des couverts et des verres. Après avoir déposé un dessous de plat, et une carafe d'eau remplie sur la table, il aida Raphaël qui essayait de mettre seul sa serviette autour de son cou. 

Gwen déposa sur la table le plat et ils s'installèrent. 

— Qu'est-ce que c'est ? 

— De la moussaka. 

Jean-Pierre entreprit de servir l'assiette de Raphaël, celle de son épouse et enfin la sienne. 

Il prit une bouchée de la moussaka préparée par Gwen. Le goût lui rappela soudainement la cuisine exotique qu'il avait découverte en Afrique, et il sourit.

— Mmm, c'est délicieux, Gwen. Tu as vraiment un don pour la cuisine.

Gwen rougit légèrement, touchée par le compliment.

— Merci, mais tu as dû goûter à tellement de plats exotiques pendant ton voyage... je suis désolée que ce soit si simple comme repas. 

Jean-Pierre sembla la regarder avec sérieux avant de poser sa main sur la sienne. 

— C'est vraiment bon, tu n'as pas à t'en faire pour si peu. Je suis ravi de manger quelque chose de délicieux et peu épicé, ça fait du bien.  

Raphaël mangeait silencieusement, observant son père avec des yeux curieux. Il semblait impressionné par ce héros qui revenait de l'autre bout du monde. Le repas se passa dans une atmosphère chaleureuse, chacun partageant les moments forts de sa journée.

Une fois le dîner terminé, Gwen se leva pour débarrasser la table, mais Jean-Pierre l'arrêta.

— Non, mon amour, tu as préparé ce délicieux repas, laisse-moi m'occuper de la vaisselle. Raphaël et toi, allez profiter du salon un moment. Je vous rejoindrai.

Gwen hocha la tête et prit la main de Raphaël pour se rendre dans le salon, laissant Jean-Pierre s'occuper de la vaisselle. Il appréciait ces petits moments domestiques, qui lui rappelaient combien il avait manqué d'être près de sa famille.

Lorsqu'il les rejoignit dans le salon, Raphaël était en train de montrer à sa mère ses jouets et dessins, expliquant en détail chaque histoire qu'il avait créée pendant l'absence de Jean-Pierre. Elle écoutait attentivement, posant des questions et éclatant de rire à certains moments.

Ému, Jean-Pierre resta un moment sur le pas de la porte, assez pour voir Raphaël bailler et réclamer de grimper sur les genoux de sa mère. 

Elle sourit, le prenant contre lui en murmurant :

— On va bientôt aller se coucher mon ange. 

— Je voudrais que Papa me lise une histoire.. 

Jean-Pierre se rapprocha d'eux et s'assit à côté de son épouse, alors que leur fils, ravi, lui tendait le livre des fables de la Fontaine. 

— S'il te plaît Papa, tu veux bien m'en lire une ?

Avec joie, Polnareff s'empara du livre et l'ouvrit avant de demander : 

— Alors, laquelle veux tu que je te lise ? 

Le petit garçon sourit, assit sur les genoux de sa mère et dit : 

— Celle du loup et du chien !

L'homme amusé, tourna les pages jusqu'à trouver la fable demandée. Il s'éclaircit la gorge et commença sa lecture : 

Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
À se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
« Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, hères, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée ;
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. »
Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?
– Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. »
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
« Qu'est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.
– Mais encore ? – Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu'importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
 

— Papa, qu'est-ce que ça veut dire "point de franche lippée" ?

— Une franche lippée, c'est un bon repas qu'on obtient gratuitement. Comme le chien qui mange les restes de ses maîtres. 

— Mais le chien alors, il est malheureux d'être attaché ?

— Non mon ange. Il est heureux de vivre avec ses maîtres. 

— Et le loup alors ? 

— Lui ? Il a toujours vécu sans contraintes, il ne veut pas abandonner sa liberté pour quelque chose qu'il n'a jamais connu. 

— C'est pour ça qu'il court toujours ?

— Oui. 

— Et Falco, il aime bien courir lui aussi !

— Tu vois, Falco, il n'est jamais attaché, parce qu'il ne l'a jamais été. 

— Et il est heureux ?

— Tu lui as demandé ?

Le garçon se laissa glisser sur le sol, venant entourer de ses bras le cou du chien. 

— Falco, tu es heureux ?

Le chien jappa et lécha allègrement le visage de l'enfant qui sourit en regardant ses parents. 

— Je crois qu'il est heureux moi ! clama-t-il. 

Gwen intervint au bout d'un moment. 

— Mon ange, il va falloir aller dormir. 

Si Raphaël esquissa une moue désolée, il tendit les bras vers Jean-Pierre qui sourit, le prenant contre lui. 

— Il faut dormir beaucoup pour grandir.

— D'accord.. Papa, tu seras là quand je me lèverais ?

Jean-Pierre ébouriffa les cheveux propres de son fils. 

— Oui mon grand, je serais là. 

 Gwen resta dans le salon, silencieuse, alors que Jean-Pierre montait à l'étage, avec Raphaël, pour le coucher. 

Quand il redescendit, une dizaine de minutes plus tard, il trouva Gwen au même endroit. S'asseyant à côté d'elle, il lui demanda : 

— Est-ce que ça va ? Tu as l'air fatiguée..

Elle sourit et murmura : 

— J'étais inquiète. Je suis vraiment soulagée que tu sois rentré. 

Il glissa sa main sur la sienne et elle releva les yeux vers lui, venant l'embrasser. Il la laissa l'allonger sur le canapé, alors qu'elle grimpait sur lui, l'embrassant de plus belle. Il cala ses mains sur sa taille et le baiser s'intensifia au rythme de ses caresses qui effleuraient la peau de son torse sous son polo blanc.

Il soupira contre ses lèvres, murmurant, alors qu'en lui le désir augmentait : 

— Mon amour.. Je..

Gwen se redressa légèrement pour regarder les yeux de Polnareff. Ses pupilles vertes étaient assombries par une lueur intense et elle se baissa à nouveau, chuchotant dans le creux de son cou. 

— J'ai tellement envie de toi.. 

Il se sentit frémir et sourit la soulevant soudain pour se redresser et la hisser dans ses bras. 

— Bien. 

En marchant vers la chambre, il soufflait malicieusement dans son cou, lui provoquant des chatouilles qui la faisait rire et qui l'amusait. Il sentait néanmoins dans ses bras qu'elle avait dû perdre du poids. C'était-elle à ce point inquiété ? Où est-ce qu'elle en avait perdu l'appétit ? 

Il était vrai que pendant le repas, elle avait mangé peu. Il se promit d'évoquer avec elle le sujet, mais plus tard, parce que pour l'heure, il avait autre chose en tête. 

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Âmes sensibles s'abstenir, scène à caractère sexuel, pour les non-intéressés, RDV au prochain chapitre !

Jean-Pierre déposa Gwen sur le lit et profita du fait d'être encore debout pour enlever son haut, avant de s'installer au dessus de son épouse. 

La jeune femme se figea soudain, ses doigts froid venant caresser doucement la cicatrice très fraîche de sa blessure. Il frissonna en la sentant venir embrasser son cou et son torse et sourit en la regardant avant d'ouvrir doucement son chemisier, plongea sur sa poitrine pour en embrasser chaque centimètre carré.  

Elle frémit quand, une fois qu'ils furent déshabillés, il migra plus au sud, venant embrasser, caresser et cajoler ses cuisses, y déposant de nombreuses marques révélatrices d'un amour ardent. 

Quand il remonta lentement, se remettant en face de son visage, et au moment où il s'insérait en elle, il la sentit se blottir contre lui, l'entourant de ses bras, penchant la tête en arrière alors qu'il dévorait son cou, lui murmurant tout bas à quel point il l'aimait, et à quel point elle lui avait manqué.

Les doux gémissements qu'elle faisait semblaient être une ode mélodieuse à ses oreilles, au rythme de ses mouvements lents et profonds. 

Quand, après quelques minutes d'un bien-être lancinant, il se mut plus rapidement, elle laissa un léger cri lui échapper. L'ardeur de leurs retrouvailles reprit le dessus et quand il l'enfila plus fort, grognant son plaisir, elle ferma les yeux, conquise. 

— Je t'aime Gwen.. susurra t-il dans son cou avant d'y déposer de chauds baiser qui la firent ahaner. 

— Je.. je t'aime aussi.. balbutia-t-elle, à la fois désorientée et perdue par toutes les sensations exquises qui la submergeaient. 

Lorsqu'ensemble, ils atteignirent leur paroxysme, elle manqua de se mettre à pleurer sous l'émotion. 

— Tout va bien ?

Elle sourit, hochant la tête. 

— Oui, mon amour, ça ne peut pas mieux aller que maintenant.

Il se rallongea sur le côté, se tournant vers elle pour la regarder. Le souffle court, sa peau sur laquelle perlaient quelques gouttes de sueur, son regard un peu flous, la masse folle de sa chevelure.. 

Il ne la voyait jamais aussi belle que dans ces moments-là. 

Jean-Pierre caressa avec une douceur infinie ses cheveux rendus ébouriffés par leurs ébats. Il sourit, embrassant à plusieurs reprises la peau de son visage alors qu'elle se blottissait contre lui, la main sur son torse. 

— Tu m'as manqué, murmura-t-il en la sentant peu à peu se détendre contre lui. 

Elle releva légèrement son visage, souriant en coin avant de répondre : 

— À moi aussi, Jean-Pierre.

Il se sentait tellement heureux. Une fois n'était pas coutume, il confessa : 

— C'est bon d'être de retour. Je crois que rien ne peut remplacer le bonheur que j'éprouve quand je te vois, et quand je peux tenir notre fils dans mes bras.

Elle cala sa tête dans le creux de son cou et s'enivra de son odeur masculine, murmurant :

— Je suis heureuse que nous soyons réunis.. 

Et alors que leurs cœurs s'apaisaient, battant à l'unisson, ils ne tardèrent pas à sombrer dans les bras de Morphée qui, dans sa grande mansuétude leur accorda un sommeil long et réparateur, loin des tourments qu'ils avaient éprouvés ces derniers jours.

 




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