D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime

Chapitre 2

D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime

Il était là encore plus beau chaque nuit et je brûlais d'envie de pouvoir m'en approcher, de pouvoir lui parler. Il était tout ce que je cherchais sans l'être à la fois, il me donnait envie de décrocher la lune pour ses yeux alors que je n'arrivais pas même à faire un pas pour l'approcher.

Ses sourires devenaient constants, parfois j'osais soutenir son regard qui me faisait fondre et les dernières nuits je réussis à lui rendre la faveur, timidement pour commencer et puis plus franchement. Je ne savais pas ce qu'il pensait de moi, je ne comprenais pas toujours les sentiments qui défilaient dans ses yeux mais jamais il ne me regardait avec autre chose que de la tendresse. Très vite, je me surpris à attendre la nuit plus qu'à ne profiter du jour, je n'accordais plus d'importance aux soucis extérieurs, j'en oubliais presque les péripéties par lesquelles j'étais passé, il me les avait toutes fait oublier et je ne vivais bientôt que pour lui.

C'est dans cet état d'esprit qu'après un mois de pur bonheur, alors que je me retrouvais en face de lui pour une énième fois, que j'eus la force de faire les quelques pas nous séparant.

Il y avait sur son visage une telle surprise que je crains un moment d'avoir fait le mauvais choix. Puis quand il vit que j'avais stoppé mes mouvements, il tendit le bras et je terminai les derniers pas.

Il était fidèle à lui-même et tout ce que j'avais cru apercevoir de loin se précisait avec cette nouvelle proximité. Nous nous fixions toujours mais je décidai de ne pas pousser l'audace jusqu'à un rapprochement physique. J'avais tellement peur. A mon réveil, je tremblais et me sentais fiévreux, on me diagnostiqua plus tard une grippe sans importance mais peu importait mon état, je savais que j'avais passé avec mon inconnu une étape non-négligeable.

La fièvre avait eu raison de ma lucidité, il m'arrivait de me mettre à marmonner des choses sans queue ni tête d'après mes proches inquiet.e.s, aussi on m'amena à l'hôpital où je dus dormir presque en continu. J'étais là depuis longtemps quand mon inconnu arriva, il avait l'air plus fatigué que la veille et semblait inquiet en me dévisageant. Je n'avais pas plus de force dans la réalité que dans mon rêve alors je m'assis et fermais les yeux un moment, tout tournait autour de moi. Quand je les rouvris, il était devant moi et avant que je ne puisse faire ne serait-ce qu'un moment il s'assit à mes côtés. Plus tard, si on me le demandait, j'aurais mis mon geste sur le compte de la maladie, mais véritablement j'en brûlais d'envie depuis notre rencontre alors ma tête vint naturellement trouver sa place sur son épaule. Et jamais je ne me sentis plus à ma place qu'en cet instant.

Il avait tout de la carrure solide mais une certaine douceur qui me berçait dans mes rêves sans paroles. Sa peau n'était pas vraiment chaude, mais pas glaciale non plus, juste assez fraîche pour me faire soupirer de contentement quand mon corps brûlait et irradiait une chaleur constante. J'aurais pu mettre mon incandescence sur ma maladie mais la proximité rassurante de mon bel inconnu me faisait flamber tout entier. Mon état ne me permit même pas de me demander pourquoi j'arrivais à ressentir tant de choses dans ce qui n'était qu'un rêve mais pour moi tout cela n'était que détails, j'étais avec lui et il était avec moi, pouvait-on seulement transmettre une grippe par contact onirique ? J'aurais pu pouffer de rire à ma seule réflexion mais la proximité avec mon blond m'en empêcha puisque chaque étape n'était, à mes yeux, jamais totalement acquise.

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