Victor avait un peu bu, ce soir-là. Il traînait avec ses amis dans cette boîte de nuit étudiante.

Elle, elle lui avait parlé, au début. Quelques mots échangés, légers. Il la revoyait passer, elle virevoltait d'un pas léger tout autour d'eux.

Ses beaux cheveux blonds valsaient en même temps qu'elle dansait. De temps à autres, un regard vers lui, un sourire. Ou pas, il ne savait pas si ça lui était adressé. Peut-être dansait elle juste comme cela, souriante et heureuse.
Il s'approcha, comme attiré par un soleil au milieu de la nuit.

Elle répondit à son approche et lui fit signe de venir danser.

- Je m'appelle Ella, glissa-t-elle a son oreille, ou plutôt non, cria-t-elle a son oreille pour couvrir la musique de la boîte de nuit.

- Et moi Victor !

Elle l'hypnotisait, si belle et farouche en même temps. Son regard coquin s'attardait sur lui quelque secondes, le rendant brûlant de désir.

Des images d'elle le chevauchant traversèrent son esprit. Il s'en voulu immédiatement et tenta de chasser ces visions érotiques de son imagination.

- On va prendre un verre ? lui demanda-t-elle.

- Absolument.

Il ne put s'empêcher de le lui payer.

- Oh, il ne fallait pas ! remarqua-t-elle.

Il lui tendit son Mojito :

- A la tienne. Tu es en médecine ?

- Non, en fac de pharma, répondit-elle en prenant une gorgée. Et toi ?

- Médecine, 3e année. Je ne t'avais jamais vue à la fac !

- C'est bien dommage.

Il essaya de deviner si il lui plaisait. Elle le regardait intensément, c'était certain. Si envoûtante, si rayonnante parmi tous ces déchets environnants, ces étudiants déchaînés remplis d'alcool, à la danse grossière et à l'humour carabin.

Est-ce qu'il pouvait être assez attirant pour elle ? Il avait des cheveux châtains et des yeux marrons, rien de spécial, se trouvait-il. Grand, mais pas trop, une petite moustache comme ç'en était la mode, en bref, rien ne le démarquait beaucoup des autres étudiants de la fac.

Elle, en revanche, paraissait spéciale, énergique et envoûtante. Son haut blanc léger à bretelles laissait entrevoir un décolleté aux épaules nues, entraînant son regard vers la base de ses seins, ronds et petits.

Il remonta immédiatement son regard vers ses yeux, se rendant compte de son attitude grossière. L'alcool le rendait trop familier. Heureusement, elle ne semblait pas l'avoir remarqué, occupée à siroter son Mojito.

Elle ne cessait de lui sourire, mordant occasionnellement sa lèvre inférieure toute pulpeuse. C'en était trop, elle ferait ce qu'elle voulait de lui, se dit-il, il se laisserait faire, elle avait trop d'emprise sur lui.

- On retourne danser ? proposa-t-elle en se levant.

- Je te suis.

Ils passèrent les musiques suivantes à danser, et lui à demeurer sur un nuage de plaisir.

Leurs visages se rapprochaient de plus en plus, et le sourire d'Ella ne quittait toujours pas son joli visage tandis que son corps frôlait le sien. Et, alors que 3h du matin étaient passées, Victor sentit finalement les lèvres d'Ella sur les siennes, et y répondit immédiatement avec fougue.

La tenant par la taille, il laissa une de ses mains se perdre dans ses longs cheveux blonds. Ella l'attrapa par la nuque et le dirigea vers un recoin de la boîte de nuit.

Il la plaqua contre le mur et embrassa son cou, ses joues, sa bouche avec toute la passion possible. Et, pour son plus grand plaisir, il la sentait répondre à son désir, cambrant ses hanches et se collant à lui.

- Chez toi ou chez moi ? murmura-t-elle à son oreille.

Et là, Victor s'arrêta une seconde. Chez lui, c'était impossible. Car chez lui, il y avait sa copine.

- Chez toi, répondit-il donc.