Chapitre 18 : Fièvre Sexuelle
Les jours suivants se passèrent dans une fièvre sexuelle délicieuse. Le retour en train sur Toulon leur permit de recharger leurs batteries, avant de repartir à l'assaut de l'autre chez Louis.
N'ayant jamais connu cette frénésie, Emma profita de chaque seconde, de chaque découverte chez Louis, de chacune des siennes chez elle. Ils discutèrent aussi, beaucoup. De leur relation à leurs parents. De la belle-mère qui lui faisait des avances, ce qu'il n'avait pas supporté, car en plus il croyait dur comme fer qu'elle trompait son père.
Ils parlèrent du sien. De la mort de sa mère, de la chute dans l'alcool et la dépression de sa dernière famille. Certaines personnes devenaient violentes, et malheureusement il en faisait partie. Dès qu'elle l'avait pu, elle avait quitté le domicile familial. Bonne élève, elle avait obtenu une bourse pour ses études, mais cela ne rendait pas moins le travail obligatoire. Ces dernières années n'avaient pas été simples.
Quant à ses relations passées... Au plus elle y pensait, au plus elle avait l'impression qu'elle avait accepté de sortir avec ces hommes uniquement pour avoir l'impression d'« exister ». Elle se sentait pathétique en songeant à cela, pourtant Louis lui prouva que c'était normal et humain. C'était comme si elle avait attendu de réellement vivre, pendant toutes ces années. Sa coque protectrice s'était fissurée, avant d'imploser au contact de son sensuel colocataire.
Louis, pour sa part, ne s'était jamais senti aussi heureux que cette dernière semaine. Ils n'avaient pas quitté la maison depuis leur retour, se faisant tout livrer, mais il s'en foutait royalement. Il n'avait jamais pensé que son domicile possédait autant de coins et recoins pour s'envoyer en l'air. Et il était à peu près sûr qu'ils pouvaient encore en trouver certains. Ne serait-ce que le jardin, il offrait une multitude de possibilités !
Toutefois, le retour à la normale revint beaucoup trop vite. Bientôt, il fut question de reprendre le travail, pour tous les deux. Il avait pris sa semaine en même temps qu'Emma, si ce n'était cette histoire de convention au début. De fait, en consultant son emploi du temps, il s'aperçut qu'il avait un tournage de prévu pour le mardi.
Merde.
Devait-il lui en parler ?
-Louis, tu avais donné d'autres jouets sexuels aux filles quand elles sont venues ? demanda-t-elle en regardant son portable.
-Mmh, oui. C'est un prototype de stimulateur clitoridien. Pourquoi ?
-A priori, elles sont prêtes pour le compte rendu. Je cite, « usage seul ou à deux ». Hum. Tu sais qu'elles vont finir par venir toutes les semaines pour tester de nouveaux modèles ?
Louis sourit derrière son ordinateur.
-Ce n'est pas plus mal, je préfère avoir des testeuses motivées. Tu pourrais en faire partie, d'ailleurs...
Elle haussa un sourcil.
-J'apprécie déjà ce que j'ai. Pourquoi me compliquer la vie avec encore autre chose ?
-Rien n'oblige un couple à en faire usage, en vérité. On peut très bien s'en passer. Mais il y a des personnes qui affectionnent particulièrement les jouets sexuels, ou alors qui permettent de compenser des manques physiques... Comme un couple lesbien qui aime la pénétration ou un homme avec des problèmes d'érection ou un micropénis, par exemple.
-Tu n'es concerné ni par l'un ni par l'autre de ces points
-On verra quand je serai vieux, ricana-t-il.
Finalement, il n'eut pas le courage de lui parler de son tournage. Il n'avait aucune envie de faire éclater la bulle de bonheur dans laquelle ils se trouvaient.
*
Emma fut prise d'assaut par ses amies le lendemain midi. Venues au Starbique, elles poussèrent des cris pendant tout le repas tandis qu'elle leur expliquait les péripéties du week-end dernier, avant de résumer sa semaine par un « ça s'est bien passé », tout en rougissant comme une pivoine.
-Je suis sûr que vous avez baisé comme des bêtes toute la semaine, ricana Clarisse.
C'était tout à fait vrai.
-Ce n'était pas trop bizarre pour toi de le voir entouré de toutes ces femmes et de tous ces admirateurs à la convention ? s'inquiéta Virginie.
-Si... Non... Enfin je... Ma discussion avec Charlotte m'a fait réfléchir. Après tout, tout ça est professionnel... Je suis la seule à le voir dans la vraie vie.
Ses amies se regardèrent, songeuses.
-Effectivement, j'imagine qu'entre les vidéos pornos et le réel, il y a une sacrée différence. Je pense aussi qu'il ne te pilonne pas pendant des heures sans jamais fatiguer.
-Clarisse !
-Quoi, c'est vrai ! On t'en a déjà montré, non ? Ce n'est pas la vraie vie. C'est un vecteur de plaisir ou d'excitation pour ceux qui regardent, tout simplement.
-Ce n'est pas faux, approuva Virginie. D'ailleurs, en parlant de ça, tu vas supporter la jalousie ? Celle de savoir que... Ben... S'il a un tournage, et qu'il rentre le soir...
Elle y avait pensé. Mais que pouvait-elle y faire, franchement ? Devait-elle abandonner une romance qui pouvait se montrer belle, pour ce genre de choses ? Ou se cantonner à une jalousie qui pouvait la faire passer à côté de la plus belle histoire d'amour de sa vie ?
La veille au soir, elle avait perçu l'hésitation de Louis. Elle se doutait qu'il avait un tournage dans la semaine. Mais, pour autant, pouvait-elle considérer que c'était la tromper ? Après tout, c'était fait sans sentiment d'amour, uniquement dans le cadre professionnel. Certaines personnes cocufiaient leur conjoint en utilisant l'argument de l'absence de sentiment pour faire croire que ce n'était pas grave. Mais le contexte était fortement différent. Ici, c'était le métier de Louis qui impliquait les rapports. Alors... La jalousie avait-elle réellement sa place ici ?
Au plus elle y réfléchissait, au moins elle trouvait cela normal de lui en vouloir. Même si elle avait des images de lui avec d'autres femmes défilant dans son esprit, aucune ne connaissait son expression quand il la serrait dans ses bras. Aucune ne savait quels actes pouvaient les faire jouir tout deux à toute vitesse, étant donné que les vidéos tenaient plus du marathon que de l'assouvissement pour les acteurs. Ils jouissaient rarement pour de vrai, bien que le plaisir soit souvent sincère.
Bon, après, il fallait voir si en situation réelle elle supportait la chose.
Décidée, elle confronta Louis le soir même.
-Ah, fit-il en devenant livide. Parce que justement j'en ai un demain.
Comme quoi, ça tombait bien.
Mais cela ne l'empêcha pas de lui sauter dessus, comme si elle voulait marquer son territoire.
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