17


Les détails de cette fin n'ont que peu d'importance. La seule chose qui comptera sera ce moment ultime, celui du concerto. Nous avons passé deux mois à découvrir les vérités éternelles du destin, de l'amour, de l'amitié et de l'art si bien que plus rien ne peut être dit ou découvert. Il y a une finalité à toute chose, même les plus belles.

Jungkook avançait présentement jusqu'à la salle de concert, son smoking dans un sac suspendu à l'épaule. La soirée était tiède, les rues animées, mais il y prêtait peu attention. Il avançait seul, parce que Taehyung était déjà là-bas et qu'il avait eu le besoin de se retrouver avec lui-même. Peut-être le temps nécessaire pour qu'il réalise ce qu'il s'apprêtait à faire ce soir. À tourner un chapitre définitif de sa vie.

Lorsqu'il pénétra dans la salle, l'étui du Stradivarius à la main, il se fit aborder par un Jimin bienheureux qui lui sauta dans les bras, cet éternel sourire goguenard sur les lèvres. Jungkook prit le temps de l'admirer tandis qu'il déblatérait à propos de tout et n'importe quoi. Son état d'esprit était si léger et à la fois si flou qu'il trouvait tout ce qu'il voyait merveilleux. Jimin était merveilleux et plus il l'observait, plus il remerciait cette force extérieure de l'avoir mis sur son chemin. Ce sentiment se décupla d'ailleurs lorsque le reste de ses amis les rejoignirent.

Rigoler, aimer et être passionné, ils avaient fini par tous atteindre ce but ultime qui faisait de leur vie un rêve bien palpable. Il n'y a plus de diable. Ils avaient finalement réussi à lui fermer la porte. Ils ressentaient tous l'ivresse de la métamorphose. Cette  force mystérieuse qui agit dans une vie, avant que l'on ait conscience de sa puissance magique il se développe en nous, sous notre peau, et s'unit au sceau du destin, à l'existence spirituelle d'un être.

Yoongi avait l'œil fin. Extrêmement fin. Il remarqua avant tout le reste que l'étui de l'instrument que possédait Jungkook n'était pas celui de Miyu. Et inconsciemment, il sut de quel instrument il s'agissait. Il le perçut de façon si claire qu'il lui semblait que, peut-être, il avait toujours connu cette finalité au fond de lui-même.

Lorsqu'il le fit remarquer à Jungkook, le petit violoniste sourit doucement avant de s'agenouiller et de découvrir aux yeux de ses amis le sublime instrument.

-J'y crois pas..., murmura Seokjin, ahuri.

Jimin se baissa à hauteur du plus jeune et toucha précautionneusement l'instrument de son index, longeant ses courbes merveilleuses, comme s'il était sous l'emprise d'une créature enchanteresse.

-Et Miyu ?

L'harpiste planta son regard dans celui de son ami et n'y vu aucune trace de tristesse ou de colère. Juste une grand calme, comme l'eau trouble et lisse de l'océan et une résignation sage. Une métamorphose, en somme. C'était bien la finalité de cette histoire.

-Miyu ne reviendra pas.

Pour une raison inconnue, le cœur des trois hommes se serrèrent à ces paroles. Peut-être parce que, inconsciemment, ils rattachaient Miyu à ce garçon qu'ils avaient connu deux mois plus tôt et qui n'était plus, lui aussi. Ce garçon timide, renfermé qui ne souriait jamais et ce violon beaucoup trop petit auquel il accordait une importance aussi touchante que déchirante avaient tous deux disparus. Les moindres détails passés de ces dernières semaines avaient illuminé peu à peu son âme comme une bougie dont la lueur gagne doucement en intensité. Il était plus rayonnant et désormais, c'était le Stradivarius de Kim Mee-yon qui l'accompagnerait.

Il sortit le violon de son étui et le prit entre ses mains pour que ses camarades puissent l'observer un peu mieux. De loin, de l'autre côté de la salle, il aperçut Taehyung qui lui souriait tendrement, Hoseok et Namjoon à ses côtés. Son amant lui avait expliqué la présence de Namjoon lors de cette soirée et il lui fit alors un signe de tête en gage de gratitude. Le célèbre violoniste était sans aucun doute l'homme le plus sage et humble qu'il connaisse. Quant à Hoseok, il était là parce qu'il ne ratait jamais une représentation de Yoongi mais aussi parce que la curiosité qu'il avait à l'encontre de Jungkook était trop dévorante pour qu'il ne cède pas à la tentation de vouloir le voir à l'oeuvre.

Cette soirée n'avait, en perspective, rien de plus extraordinaire que ce qu'elle était déjà. Du moins, c'est ce qu'il croyait naïvement. Son regard embrassant encore celui de Taehyung, le petit violoniste ne remarqua pas l'homme à la démarche hésitante qui s'avançait vers lui. Il aura fallu que les prunelles de Taehyung viennent dévier doucement par-dessus son épaule pour que Jungkook suivent leur cible. Lorsqu'il se retourna et que ses yeux accrochèrent cette silhouette si familière, Jungkook se sentit comme engloutis par un gouffre.

Il connaissait cette barbe mal rasée, ce regard, et ce sourire. Son cœur se serra dans sa poitrine tandis qu'il observait son père à quelques mètres de lui. Instinctivement, les trois garçons qui se trouvaient à ses côtés, s'éclipsent, sentant qu'ils ne pouvaient pas faire partie de ce moment. Ce tumulte de sentiment qui l'empoignait lui comprimait si impérieusement l'organe vital que dès les premiers pas qu'il amorça dans sa direction, il fut essoufflé.

Mais il voyait un halo de lumière autour de son père. Rien de ce qu'il avait vu après la mort d'Ha-neul n'avait eu cette splendeur. Seulement l'obscurité l'entourait. Cette lumière aveuglante, c'était sans aucun doute l'espoir. Il n'hésita plus et trottina avant de sauter dans les bras de son père. Il le serra aussi fort que possible, comme s'il craignait qu'il ne soit un mirage créé par son esprit avant de respirer son odeur masculine. Cette odeur si différente de celle qu'avait eu sa mère mais qui l'avait pourtant bercé toute son enfance.

Jae-sun emprisonna son garçon dans ses bras, sa voix ne pouvant s'empêcher d'exprimer autre chose que des soubresauts douloureux. Très vite, il en vint à mouiller la chemise de son fils de ses larmes, bouleversé de l'avoir, là, contre lui. Il se souvenait encore très nettement de ce tout petit bambin têtu, adorable et fougueux qui courait à ses pieds, le regard brillant, voyageant entre l'imaginaire et le réel. Sa crevette avait suffisamment grandi pour qu'il ne l'affuble plus de ce surnom douteux et pourtant, il n'en ressentit aucune joie.

Non, aucune. Jae-sun ne pouvait qu'imaginer inlassablement et tortueusement tous ces moments si importants dans la vie son fils qu'il avait cruellement manqué. Il pleura plus fort.

Jungkook se détacha doucement, le regard brillant. Il avait acquis assez de force pour savoir que toutes les larmes de ce monde ne sont pas un mal. Alors il posa son front contre celui de son père et joignit ses larmes aux siennes. Il souffrait encore un peu, mais c'était une souffrance heureuse et pleine de promesses, semblable à ces blessures qui vous brûlent si fort avant de se cicatriser définitivement.

-J'ai passé tant d'années à ne plus te voir grandir, maintenant je veux te voir vieillir, juste ça. Tu penses que j'en suis digne ?

Pour Jungkook, la réponse était évidente. Il pouffa à travers ses larmes avant de taper gentiment l'épaule de son père.

-Bien sûr.

Cette rédemption n'avait pas lieu d'être. Son père avait été son héros et il avait continué d'être son héros bien longtemps après, peu importe ce qu'il pouvait croire. Après avoir longuement pleuré ces années séparés et cette joie d'être enfin réunis, ils se reculèrent. Jae-sun observa plus longuement son fils, un grand sourire sur le visage, avant de s'arrêter sur l'instrument qu'il tenait toujours dans sa main.

-Ce n'est pas Miyu, remarqua-t-il.

Jungkook secoua la tête, mais se refusa à dire à son père la vérité sur ce qu'elle était devenue. Il savait que son père aimait lui aussi ce violon, parce qu'il s'agissait d'un présent de l'amour de sa vie et qu'il avait été infiniment précieux pour leur famille.

-Elle était devenue trop petite.

Jae-sun fit une moue, ne comprenant pas grand-chose à tout ça. Son fils lui expliqua alors qu'il s'agissait d'un Stradivarius, que c'était un cadeau de Taehyung, qu'il avait été l'instrument de Mee-yon. Il lui parla du son prodigieux qu'il faisait et tandis qu'il écoutait son fils faire des éloges sur son violon, il ne put s'empêcher de penser que la vie était pleine de surprise, parsemée ainsi, seulement pour quelques âmes chanceuses, d'une destinée aussi merveilleuse et poignante que celle qui avait touché ces deux garçons.

-Il s'appelle comment ?

Jungkook cligna des paupières, ne s'attendant pas à être interrompu de la sorte. Il fronça les sourcils avant de ricaner, amusé.

-On ne donne pas de nom à un Stradivarius.

Jae-sun secoua la tête, comme s'il était affligé.

-Que dirait ta mère ?

Depuis qu'elle était morte, c'était la première fois que Jungkook entendait son père la mentionner. Il l'avait dit d'une façon mélancolique, certes, mais aussi teintée de légèreté. Parce qu'il ne pensait plus à son trépas, mais à son vivant. Tout à coup, le regard de Jungkook capta celui de Taehyung. Ce regard qui à la fois l'enveloppe et le déshabille. Le chef d'orchestre, là où il était, semblait suivre l'échange entre le père et le fils, l'air ravi. Le violoniste comprit que la présence de son père ce soir-là n'était pas un hasard, mais que c'était grâce à Taehyung. Lui, toujours lui. Cet homme qui l'avait relevé et qui arrivait encore à le surprendre de la plus agréable des façons.

Une larme solitaire coula sur sa joue lorsque Taehyung lui fit un clin d'œil et il réalisa alors tout ce qu'il aurait manqué s'il avait refusé de l'accompagner ce soir-là, dans cette bouche de métro. Son regard divague encore pour tomber sur toutes ces personnes qui avait contribué à reconstruire son monde. Que ce soit Jimin, Yoongi ou Seokjin et ce que serait peut-être à l'avenir Hoseok et Namjoon, Jungkook sentit qu'il leur devait bien plus qu'un simple merci.

Il dévisagea alors son violon et ce fut comme une évidence. Cet instrument célébrerait la vie, non la mort. Il prônerait l'amitié, l'amour, la musique et surtout, le destin. C'était pour ses amis, pour Taehyung, pour son père mais aussi pour Mee-yon et Ha-neul. Pour que ce qu'elles avaient été, pour ce qu'elles auraient dû être et pour qu'elles puissent continuer à vivre ensemble en lui, avec lui et ce, pour toujours.

Jungkook releva la tête et sourit à son père, ses joues inondées de larmes. Chacune des gouttes qu'il avait laissées tomber de ses yeux correspondait à une émotion ou à une personne. C'est pour cette raison que c'est avec une voix forte et inébranlable qu'il répondit à Jae-sun.

-Romance.

L'homme écarquilla légèrement les yeux avant d'observer l'air apaisé de son fils. Lorsqu'il tomba sur la silhouette de Taehyung et que celui-ci hocha légèrement la tête dans sa direction, il sut. Il ne le connaissait pas vraiment, il savait seulement qu'il lui devait le monde.

Jungkook le savait, il commençait à peine à vivre cette deuxième Romance. Ces deux derniers mois n'avaient été que la finalité du premier. Maintenant qu'il était terminé à jamais, le second allait enfin pouvoir s'épanouir pleinement. Il en était sûr, ce Romance-là ne serait pas aussi tragique que le précédent. Et c'est peut-être parce que la suite serait aussi légère, stable et magnifique qu'elle ne pourrait pas être contée, parce qu'elle n'appartient qu'à eux et que nous ne pouvons que l'imaginer.

Des chuchotements, des toussotements et le rideau se lève. Jungkook, dans les coulisses, essaye d'observer du mieux qu'il peut où se trouve son père. Il sait que ce sera bientôt à lui d'entrer en scène. Il stresse. Son violon à la main et son smoking sur le dos, il ne peut s'empêcher de maltraiter sa lèvre inférieure de ses dents. Tout à coup, un main glisse sur sa taille et Taehyung se colle à lui avant d'embrasser son front.

-Tu es stressé.

Le violoniste plongea ses grands yeux brillants dans celui de son amour et hocha la tête. Taehyung lui caressa affectueusement les cheveux, tentant de faire disparaître cette tension qui persistait dans son corps. Doucement il se pencha vers son oreille pour lui chuchoter ces quelques mots d'encouragements.

-Va, montre-moi ce que tu as appris depuis ce temps,  va, projette devant moi ton incomparable amour de la musique : cette justice que tu rendras à Korngold, à Romance, mais aussi à ton ancien toi. Fais retentir à mon oreille l'inimitable musique que tu possèdes, vibrante, prodigieuse. N'épargne rien, vas-y de tout coeur, montre ce que tu peux, montre qui tu es, fais jouer ton violon et impressionne-les tous. Parce que tu peux le faire, Jungkook. Je suis disposé, mieux que jamais, désœuvré, avide de te regarder, de t'écouter jusqu'à ce que ma vue se trouble et que mon cœur défaille.

Jungkook leva la tête vers Taehyung, ému. Il l'embrasse furtivement. La flamme de ce baiser demeura en lui et autour de lui, comme une chatoyante auréole colorée. Ils regardent l'orchestre et, après un moment, entrent ensemble dans la lumière d'un pas vif.

Des applaudissements allant decrescendo lorsque les deux hommes pénètrent sur la scène puis, Jungkook se met en position, Taehyung se munit de sa baguette et ils se regardent quelques instants. Lorsque le chef d'orchestre sens que son violoniste est prêt, il amorce le premier geste qui ouvre Moderato Nobile, le premier mouvement du concerto de Korngold.

Produire, pour l'artiste, signifie toujours réaliser, faire passer de l'intérieur à l'extérieur une vision intérieure, une image onirique que son esprit a vue dans une forme parfaite, la porter dans ce monde en recourant à ce matériau rétif qu'est la langue, la couleur ou le son. L'artiste commence par rêver sa vision.

Jungkook entre alors dans une sorte de transe de concentration, il imagine à quoi le son va ressembler, il le sens dans sa tête, et inexplicablement, c'est exactement ce qui arrive. La musique ne connaît pas de plus beau moment que celui où il peut montrer l'excès de son eurythmie même, en cette minute d'unisson universel où la dissonance se fond en une divine harmonie ; où les contrastes les plus violents comblent la distance formidable qui les sépare pour échanger un rapide baiser d'amour.

La scène était pleine à craquer de spectateurs venus voir le maestro à l'œuvre mais, très vite, leur attention se tourne sur le prodige de ce violoniste inconnu. Il avait une telle relation avec la musique et l'instrument que ça les laissait bouche-bées. Tout était d'une justesse et d'un bouleversement si palpable qu'ils n'auraient jamais les mots adéquats pour décrire le sentiment qui s'était emparé d'eux ce soir-là.

Très vite, le deuxième mouvement prit place. Ce fameux mouvement qui avait tant de signification pour Taehyung et Jungkook et qu'aucune des personnes présentes ne pourrait jamais imaginer.

Ils jouaient Romance...Au début, Jungkook fut trop ému pour penser. Le son était là, vivant dans l'air, il sentit tous les poils de son corps se hérisser. Il l'avait entendu et joué un bon nombre de fois. Mais cette fois-ci était différente. Il aimait l'aspérité, les textures. Cordes sinueuses, sonorités larges, tendues des cuivres, profondeur somptueuse, légèrement râpeuse des bois...L'orchestre dominait, un son puissant, organique, presque charnel. Jungkook s'y baignait, l'absorbait par tous les pores de sa peau, un énorme sourire inconscient sur le visage. L'effet produit sur lui était celui d'une drogue euphorisante.

Il l'aimait. Il l'aimait tellement ce mouvement que c'en était divin. Il s'était réconcilié avec et il était devenu une part de lui, vivant dans son âme à jamais.

Lorsque le final arriva, ce fut comme une explosion de joie qui se ressentit parmi tout l'orchestre. Ils étaient simplement heureux de finir ce concerto, résultat de leur dur labeur durant ces quelques mois. La représentation entière était un de ces moments de grâce. Ceux qui surgissent quand le chef d'orchestre est bon, quand l'œuvre est belle et nous transporte, et que tous les musiciens de l'orchestre ont envie de se surpasser et donnent tout ce qu'ils peuvent.

Dernier geste, dernières notes. Entre l'orchestre et le violon, entre le violon, les musiciens et le public, un éblouissement. Jungkook est aveuglé par les feux des projecteurs dirigés sur lui. Il a des papillons dans l'estomac. L'adrénaline qui monte et descend finit par s'installer là où elle se doit pour provoquer ce mélange d'émotion et de peur. Cette peur qui après est remplacée par la satisfaction et qui doit être ce que nous cherchons tous quand nous faisons des choses qui sortent de l'ordinaire, qui nous rendent nerveux, qui nous changent, et que malgré tout nous faisons.

-Bravo !

La voix de son père sonne quelque part dans la salle. Elle lui parvient là où elle doit lui parvenir, au plus profond de lui, dans un endroit sensible, qui ne résiste pas à cette invitation qui tremble et se réduit en morceau sans qu'il ne puisse l'éviter. De son côté, Jae-sun a les larmes aux yeux. Il lève la tête, chuchote quelque mots à sa défunte femme, la remerciant du cadeau qu'elle lui a fait et espérant de tout coeur que, là où elle se trouve, elle a entendu le prodige de leur garçon. Très vite, tout le monde se lève et l'orchestre se voit féliciter par une salve d'applaudissements. Jungkook regarde ses amis qui sont eux aussi émus, voit Namjoon qui lui sourit, heureux, et accroche le regard emplis d'amour et de fierté de Taehyung.

Ils se fixent et très vite, le bruit assourdissant s'éclipse pour ne laisser qu'eux.

Parce que Jungkook était l'étoile de Taehyung.

Parce que Taehyung était le monde de Jungkook.

Et parce qu'à deux, ils étaient un univers.

Tout simplement.

Finalement, ce papillotement de regrets, de tristesse, de colère, de rêves déteints avait disparu alors que le printemps commençait tout juste.

-Merci.

Sa voix avait eu la douceur d'une chaude pluie d'été tandis qu'il pleurait et riait en même temps de ce moment. Les étoiles n'ont leur vrai reflet qu'à travers les larmes et si Taehyung s'approchait, il verrait l'ombre de leurs mères substituer dans ses grands yeux. Brusquement Jungkook mesurait l'immense richesse de la vie et il sut que plus une seule heure de son existence ne pourrait être pauvre; et maintenant que tout allait vers sa fin, il pressentait un fabuleux commencement.

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