Chapitre 2

Ce même jour, Samuel Watson prenait le même train, dans un wagon différent.

Jeune garçon de 18 ans en première année de médecine à Paris, il était accompagné de sa petite amie.

- Marion, viens par-là, je te prends ta valise.

- J'espère que tes parents vont m'apprécier !

- Écoute, je sais que notre relation est très récente, seulement 1 mois, mais je leur ai déjà dit tout le bien de toi. Tu verras, les vacances vont bien se passer.

Samuel déposa les valises sur l'étagère prévue à cet effet, et guida Marion, jeune fille brune aux cheveux courts, vers leurs places réservées.

- Ils seront heureux de me voir heureux, assura-t-il.

- Bon, tu me rassures Samuel.

- Si ça te dérange pas, je vais réviser mes cours pendant le trajet.

- Non, pas du tout ! Je vais m'occuper ne t'en fait pas. J'ai Harry Potter 5 à lire, en attendant que le 4 sorte au cinéma.

*

- Et du coup, qu'est-ce qui t'amènes à Brest ? demanda Raphaël à Stéphanie.

- Je vais chez mes grands-parents pour les vacances. Et toi ?

- Je vais chez mon père.

- Tu es dans quel lycée maintenant ? demanda-t-elle.

- J'ai quitté Paris, je suis en banlieue parisienne maintenant. Et toi ?

- Un lycée dans le Xe.

Le garçon acquiesça, sans répondre. La conversation de politesse semblait close.

Gênée, elle décida de penser à autre chose. Elle sortit son livre. Les Chevaliers d'Emeraude, tome 5.

- Oh je rêve, lança son voisin.

- Quoi ?

- Toi aussi tu lis ça ?

- C'est un problème ?

- Oh, mais tout le monde lit ça en ce moment !

- Et alors ?

- T'es pas une fille très originale dis-moi.

- C'est totalement ridicule ton raisonnement.

- Prouve le moi, la défie Raphaël.

- Regarde un exemple : Oh tu prends le train ? Tellement pas original, tout le monde prend le train !

- Pas mal comme défense. Mais peut mieux faire.

- Tu les as lus les livres, avant de critiquer ? s'offusqua Stéphanie.

- Je suis pas très « livre ».

- Tu préfères quoi ?

- Les films.

- Par exemple ?

- Les Star Wars, cita Raphaël. Je suis un fan. J'attends le III qui va sortir cette année, j'ai trop hâte.

- Ah, pas mon truc.

- T'as pas de goût !

- Bon, si c'est pour me déranger comme ça, retourne regarder les paysages et laisse-moi lire.

- Ca va, c'est de l'humour.

- On n'a pas la même définition de l'humour !

- Tu pourrais être gentille, non ? suggéra Raphaël.

- En même temps, vu comment tu m'as parlé au début...

- Oh, ça va, n'exagère pas.

- C'est moi qui exagère ? s'indigna la jeune fille.

- Oui, on t'a pas appris la politesse ?

- Je te retourne la question.

- Bon, je m'excuse pour tout à l'heure.

- Excuses acceptées.

- Très bien. Je me tais maintenant.

Il réussit à se taire approximativement 1 minute et 38 secondes avant de reprendre :

- C'est la première fois que je passe la saint Valentin avec une fille.

- Pardon ?

- T'as très bien entendu.

- On fait un trajet en train ! Pas un resto en tête à tête !

- Oui, mais on est le 14 février et on est assis en tête à tête pendant 3h.

La jeune fille leva la tête de son livre, sidérée.

- Tu réponds rien ? continua-t-il.

- Heu...

- Pardon, se reprit-il. J'aurai pas du dire ça, c'était déplacé de ma part.

- Non, t'en fais pas, tout va bien.

- C'est juste que mon ex m'a largué il y a quelques jours, et je suis encore dans les souvenirs.

- Tu veux en parler ? demanda-t-elle pour être polie.

- Non, je ne veux pas t'embêter...

Ouf. Elle n'avait en réalité pas envie d'entendre ses histoires de cœur.

- Mais comme tu proposes, reprit-il, oui, je veux bien te raconter.

Raté.

- Et bien allons-y. C'est pas comme si j'avais autre chose à faire...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top