Chapitre 8

J'étais tranquillement dans la cuisine, j'écoutais d'une oreille distraite ma mère me parler lorsque le téléphone sonna. Elle posa la carotte qu'elle était entrain d'éplucher et se précipita sur le combiné juste à temps. Je n'arrêtais pas de jouer avec la fourchette posé en face de moi. Suis-je folle? Pourquoi est-ce que j'ai accepté de sortir avec lui? Je n'en ai pas réellement envie en plus. Et c'est stupide de faire ça. Je suis sure qu'il m'a proposé ça uniquement pour m'ajouter à son tableau de chasse... Ma mère me tira de mes pensés et me mit le téléphone dans mes mains. Je la regardais sans comprendre. Jamais, je dis bien jamais, on ne m'appelle dans cette maison. J'ai d'ailleurs mon Iphone qui est destiné à ça. Elle me fit un signe de tête et j'approchai le combiné de mon oreille.

- Allo?

- Dana! Je suis tellement content d'entendre ta voix...

- Adrian! me réveillai-je en souriant. Que me vaux l'honneur de ton appel?

- Je me demandai si tu faisais quelque chose aujourd'hui.

- Et bien je suis désolée mais ça ne va pas être possible, bredouillai-je mal à l'aise. Demain je suis libre.

- Alors je passerai te prendre demain et je vais te concocter une surprise digne de toi!

- Elle ne va pas être très cool cette surprise alors, plaisantai-je nerveuse car je déteste les surprises.

Par politesse, il rigola à ma plaisanterie vraiment très nul. J'étais tellement gênée et le regard de ma mère n'arrangeai rien. Vous savez, le regard tueur que nos mère savent si bien vous lancer? Il m'a dit d'être prête à temps et j'ai fait de mon mieux pour paraitre contente. Puis je déposa le téléphone à sa place.

- Où vas-tu aujourd'hui? me demanda ma mère méfiante.

- Je pensais aller me promener.

- Seule? me questionna-t-elle.

- Oui, mentis à contre cœur. J'aimerai être un peu tranquille. Ce n'est pas contre vous seulement je vis seule depuis des années et la je vis en communauté alors ça me fait bizarre. Tu comprends?

- Bien sur ma chérie, à quelle heure comptes-tu partir?

- Je pense partir dans pas longtemps, bredouillai-je.

Je déteste mentir! Surtout à ma mère. J'ai l'impression de la trahir. Je me suis dépêchée de manger avant de partir le plus vite possible pour éviter un deuxième interrogatoire de la part de quelqu' un d autre. Au cas où il me pose un lapin ( on ne sait jamais), j'avais pris un livre ainsi que du papier et des crayons. J'ai toujours aimé dessiner, surtout les paysages. Seulement à cause de mon ancien travail qui me prenait tous mon temps, je n'ai pas pu énormément exploiter cette passion. Ce serait le moment idéal. J'ai garé le 4x4 puis je me suis dirigé sur la place où Dimitri m'avait demandé de l'attendre. J'ai patienté, ce qui est plutôt rare car ce n'est pas mon fort, en l'attendant de plus en plus impatiente. Puis j'ai commencé à dessiner pour m'occuper. J'y ai passé probablement des heures avant d'en avoir marre. J'ai rangé mes affaires et j'ai maudit intérieurement Dimitri. C'était son idée et il me pose un lapin! Il voulait me ridiculiser ou quoi? Prendre une revanche? Me narguer? Me blesser dans mon orgueil? En colère, je me dirigeai vers la voiture lorsqu'un bruit de moto me déchira les tympans. Je jurai. J'ouvris la portière en jetant mes affaires sur le siège passager lorsque je l'ai aperçu dans le rétro. Il courrait vers moi. Je grimpai sur le siège en l'ignorant et j'allai démarrer lorsqu'il a ouvert la portière à coté de moi pour s'installer. Je me détestais d'avoir oublié de verrouiller les portières.

- Dana, dit-il essoufflé. Je suis désolé je n'ai pas pu me libérer... Hey mais qu'est-ce que tu fais? Attends!

J'étais sortit de la voiture. Il voulait jouer à ça? Et bien tant pis, je rentrerai à pied! Sur les nerfs, je faisais des pas de géants mais il me rattrapa et me tint par le bras. La sensation de sa main posé sur mon bras me donnait des frissons.

- Ecoute-moi! grogna-t-il visiblement pas très patient.

- Tu me fais mal, dis-je en serrant les dents, détournant mon regard.

- Je suis désolé, dit-il plus calme en desserrant immédiatement sa prise. Je veux seulement que tu m'écoutes.

- Alors parle! hurlai-je de colère.

Des personnes assisent aux terrasses de la place se tournèrent vers nous. Il y a même quelqu'un qui me demanda si j'avais besoin d'aide mais Dimitri l'envoya bouler.

- Très bien, répondit-il. J'étais censé partir plus tôt. J'avais demandé mon après-midi exprès pour l'occasion. Mais Théo, un gars qui travaille avec moi au port, était absent et j'ai du le remplacer. Je me suis dépêcher, je te le jure, parce que je savais que si je loupais l'heure, plus jamais tu me donnerais une autre chance et...

- Attends, le coupai-je. Tu as dis Théo? Théo Santos?

- Oui, confirma-t-il. Pourquoi?

- C'est mon beau frère, lui expliquai-je. Et tu travailles aux ports?

- J'ai deux boulots, dit-il honteux.

- Tu n'as pas à avoir honte, lui fis-je remarquer. Moi aussi j'ai déjà eu deux métiers pour financer le premier. Pourquoi as-tu honte?

- Je t'expliquerai si tu me laisses une deuxième chance, négocia-t-il en m'adressant un sourire confiant.

- Attends. Qui dit que je vais te laisser une deuxième chance?

- Tu n'aurai jamais attendu si longtemps si tu n'espérais pas que j'arrive, remarqua-t-il tout content.

- Je ne t'attendais pas, le contredis-je. Je dessinais.

- Alors montre!

- Non c'est personnel, le prévins-je en protégeant mon sac.

- Alors on cache des choses? blagua-t-il hilare. On a peur que je découvre des portraits de garçons à poils?

- Pas du tout! rigolai-je malgré moi. Je ne montre à personne mes dessins.

- Très bien, soupira-t-il. Peut-être que tu ne me les montreras pas aujourd'hui mais un autre jour, qui sait?

- Ou pas.

- Je suis assez têtue tu sais, me prévint il. Et je n'oublierai pas de si tôt!

- Dans tes rêves!  

- Bon tu viens? On va pas rester la toute la journée quand même et il faut que je te montre la plage.

- Pour le peu qui reste de cette journée, marmonnai-je.

Il ne me reprit pas et je le suivis.

- On prends ma voiture, décidai-je pour nous d'eux.

- La poubelle là? se moqua-t-il en l'indiquant du doigt. Hors de question.

- Et moi, hors de question que je monte sur ta moto, décidai-je. Et ce n'est pas une poubelle!

Il me dévisagea pendant quelques instants avant de soupirer et se mettre à genoux devant moi. Il a saisit ma main pour l'envelopper des siennes, si rugueuses.

- Qu'est-ce que tu fais? paniquai-je. Relèves-toi!

- Dana, je te promets de ne pas rouler trop vite, de veiller à ta sécurité et de te conduire saine et sauve jusqu'à la plage, promit-il. Maintenant acceptes-tu de me suivre et de monter sur mon incroyable moto?

C'était tellement anodin et adorable que je n'ai eu d'autre choix que de lui dire oui. Il s'est relevé et les personnes autour de nous ont applaudis, croyant que je lui avais dis oui à une pseudo demande en mariage. Il cria que ce n'était pas ce qu'il croyait et me passa ensuite un casque . Il m'aida à m'installer, posant ses mains sur mes hanches un peu trop longtemps à mon goût, avant de se mettre devant moi. Tellement il était grand ( même assis) je ne voyais pas la route ce qui m'angoissait encore plus. Alors je me suis raidis et il a du le sentir car il c'est retourné et m'a intimé de lui faire confiance, plongeant ses beaux yeux verts profonds dans les miens. Puis il a pris mes mains et les as posé sur son torse. Je les ai immédiatement retiré.

- Si tu as peur, tiens moi, me dit-il calmement.

- On a dit pas de drague! le prévins-je.

- Ce n'est pas de la drague! se défendit-il. C'est mieux que tu te tiennes à moi, c'est tout. Surtout si c'est la première fois que tu...

- Je suis déjà monté en moto, mentis-je.

Il me regarda un sourcil haussé. Ok, j'ai peut-être dis ça pour faire mon intéressante...

- C'est ta première fois, avoue-le, dit-il un sourire malicieux.

Et je n'étais plus tout à fait sur que l'on parlait de la même chose à cette instant. Mais je décidai de jouer un peu avec lui car après tout, il l'avait pas mal cherché. Alors je me rapprochai de lui encore plus, mon bassin collé à son dos.

- Tu as gagné, murmurai-je à son oreille. Je suis vierge.

Il me sourit, dévoilant une mignonne petite fossette, avant d'allumer le moteur.

- Très bien! Je tacherai de ne pas mettre toute la puissance pour ta première fois, me prévint-il hilare.

Je me suis donc accroché à lui, sentant la chaleur de son corps se diffuser sur le miens. Il a enfin démarré et je n'ai pas osé protester. C'était la première fois que je montai sur une moto et j'ai détesté. J'avais tellement peur que j'ai non seulement du couper la respiration de Dimitri mais que j'ai appuyé ma tète sur son dos, fermant les yeux si fort que je me fis mal, en priant que le trajet ne dure pas trop longtemps.

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