Chapitre 53





J'avais fuis comme une petite fille alors que je suis une adulte. J'aurai du affronter tous ça. Je voulais aller prés de la mer. J'aurai voulu écouter le bruit des vagues m'apaiser. Ce qu'il y a de bien quand on habite sur les cotes de la Méditerranée, c'est qu'on peut justement, voir la mer. La mer est une chose crée par mère nature. Une chose fantastique. Ca nous permet de nous relaxer et de penser à autre chose pendant quelques heures rien quand la regardant. Avant d'arriver près de la mer, j'avais pris le temps de marcher. Je prenais mon temps pour ne pas revenir trop tôt à table avec les autres. Il ne faut pas se voiler la face. J'allais forcement devoir les rejoindre au bout d'un moment. Je ne pourrai pas les éviter. Je me suis arrêtée quelques instants devant la vitrine de chez Ida. Mon reflet m'avait interpellé. J'étais affreuse. Mon chignon commençait à se défaire et mon maquillage avait tellement coulé que j'avais des poches noirs énormes sous les yeux. On aurait dit un vampire. Je me suis approchée un peu plus de la vitrine et je frottais avec mes doigts la trace de maquillage tenaces. Plus je frottais, plus ma peau devenait rouge. Super. En me concentrant un peu plus sur mon reflet, je vis un homme derrière moi qui me fixait en fronçant des sourcils. Ce n'était pas n'importe quelle homme. C'était mon père. Je me suis alors retournée brusquement. Nos regards se sont croisés un petit instant avant qu'il crache par terre et recommence à marcher. Ca c'est mon père. Il ne sait que cracher sur les gens.

- Papa! hurlai-je.

Je m'étais lancée à sa poursuite et j'ai faillis tomber plusieurs fois en dévalant la côte. Je ne conseille pas aux jeunes demoiselles qui se trouvent dans une situation délicate et qui doivent courir, de courir avec des talons de 10 centimètres. C'est une trèèèèèèèèèèès mauvaise idée. J'ai fini par atteindre mon père. J'ai planté mes ongles dans son épaule en me retenant à lui pour ne pas tomber. Il s'est retourné et m'a fusillé du regard.

- Papa. Il faut qu'on parle, déclarai-je très sérieuse.

- Je n'ai rien à te dire.

- Tu te fiches de moi! explosai-je.

Il me fusilla à nouveau du regard. Si je veux me réconcilier avec mon père, il faut que je me calme. Crier sur lui ne fera que le braquer d'avantage.

- Papa, tu ne crois pas qu'il y a quelques choses qui clochent? lui demandai-je en baissant d'un ton. Tu m'as renié parce que tu m'as vu avec Dimitri et tu m'as chassé de chez nous. Je rentre à Paris pour mon travail et lorsque je reviens, je le trouve avec vous tous. Vous lui pardonnez à lui mais pas à moi!

C'est égoïste ce que je dis mais je suis leur fille! Merde!

- Je ne lui pardonne rien. Je ne l'aime pas.

- Pourquoi est-il avec vous alors?

- Une idée de ta mère.

Je le regarde en fronçant des sourcils. Toujours le même.

- Pourquoi es-tu venu? me demanda-t-il soudain en plissant ses yeux. Tu n'es pas revenu depuis des années. Tu es partie il y a cinq ans sans nous laisser la moindre des nouvelles. Tu as fuis loin d'ici. Loin de ta famille, de ce qui t'aimais le plus! Pendant cinq ans, tu es à peine revenu. Tu nous as à peine appeler. Tu nous as même pas dis que tu avais trouvé quelqu'un...

- Comment tu...

- Ta mère me l'a dit, me coupa-t-il. Tu rencontres quelqu'un et tu nous le dis même pas? Ca fait deux fois que tu me fais le coup.

Il prends une grosse inspiration avant de commencer.

- La première fois, tu es revenue pour l'enterrement et j'en étais heureux. Je me suis dit: "enfin! Elle n'a peut-être pas finalement oublié qu'elle avait une famille!". Et là, je te vois ce matin. Une part de moi en était heureux. Mais qu'elles étaient tes attention? Tu es revenu pour quoi? Tu es revenue seulement pour lui? Ou seulement pour ta famille et pour le petit Côme?

- Tu es injuste, déclarai-je en secouant la tête.

- Moi? injuste?

- Parfaitement, approuvai-je. Tu me forces à choisir entre les deux. Tu me forces à choisir entre Dimitri et ma famille. Mais je ne peux pas! Je vous aimes tous! Je vous aimais tous tellement qu'au final, je suis partie sans rien. C'était fini avec Dimitri et avec toi. Tu m'as renié.

Il a soutenu mon regard. Rien de se que je lui dis ne le blesse?

- Tu m'en veux? continuai-je. Et bien, moi aussi je m'en veux. J'aurai du faire les choses différemment. Je n'aurai pas du avoir peur. Je t'en veux aussi. J'ai mes tords, je le reconnais. J'aurai du revenir plus souvent, j'aurai du être plus présente et j'aurai du prendre des nouvelles. J'aurai même du te dire que j'allais partir. Mais est-ce que tu t'es déjà demandé une seule pourquoi j'étais parti?

- Ca ne m'intéresse pas! dit-il en faisant balayant l'air de sa main. Tu es parti et c'est tous ce que j'ai besoin de savoir.

Et il m'a tourné le dos.

- Je suis partie parce que j'étouffais! hurlai-je. Je n'en pouvais plus de vivre ici! Je ne pouvais plus t'entendre me critiquer. Je ne pouvais plus t'entendre me crier dessus en permanence. J'avais besoin de respirer.

- Tu as assez respirer là? me demanda-t-il en fronçant des sourcils.

Il ne comprends pas. Il ne comprendra donc jamais?

- Tu ne peux pas continuer à m'en vouloir. Pas après l'avoir invité.

- Je ne l'ai pas invité! s'exclama-t-il c'était l'idée de ta mère et de ta sœur. Je n'ai pas choisi! Comme toi, ils l'adorent tous. Je le hais.

- A cause de ce meurtre stupide? A cause de son père?

- Y a de ça.

- Alors c'est vraiment stupide parce que Dimitri est quelqu'un de bien, le défendis-je. Tu lui en veux parce que c'est le fils de quelqu'un? Ce n'est absolument pas sa faute si Dimitri a un père alcoolique et violant. Tu le hais parce qu'il est de la même famille que Dasha? Ca non plus, ce n'est pas sa faute. D'autant plus que Dasha est innocent.

- QUOI! Arrêtes de raconter des conneries pour le défendre! hurla-t-il.

- C'est vrai papa, dis-je en soutenant son regard. Je te monterai la preuve dans pas longtemps.

Il grogna avant de faire demi-tour. Encore une fois, je n'avais pas fini de vider mon sac. Je le suivais, prête à tous lui avouer. Tous ce que je meure d'envie de lui dire. Tous ce qui me dérange.

- Tu veux que je te dise papa, continuai-je en me concentrant sur mon équilibre pour ne pas tomber. Même si tu hais Dimitri, tu dois bien te rendre compte que tu es le seul. Maman l'apprécie comme presque toute la famille. Alors rends-toi à l'évidence. Tu le m'éprises pour des raisons vraiment stupide. Et tu veux que je te dise? Je trouve ça vraiment bête de vouloir continuer à m'ignorer et à me renier alors que, même si tu le hais, tu as accueillis Dimitri chez toi. Moi, tu m'as défendu d'y retourner. Tu m'as bannis. Tu m'as limite renié. Alors j'en conclus que tu a été plus juste avec lui qu'avec ta propre fille.

Je l'entendis grogner à nouveau et j'ai flippé un peu. Rien qu'un peu.

- Ca me tue qu'on soit en colère l'un contre l'autre, continuai-je. Juste pour une histoire aussi stupide.

Il s'est arrêté brusquement et j'ai faillis lui foncer dedans.

- Je ne suis pas le seul à le détester, dit-il en me regardant droit dans les yeux. Tout le village pratiquement le hait parce qu'il a été dans un gang, parce qu'il boit comme son père et se fourre toujours dans des situations incontrôlables. Quant à toi, je t'en veux de nous l'avoir mis dans nos pattes. Si tu n'étais pas sortis avec lui pendant tous le temps que tu étais ici... Enfin bref, on ne lui adresserai toujours pas la parole. Tu sais qui d'autre ne l'aime pas? Théo. Il le trouve bizarre et dangereux...

- Tu plaisantes? ricanai-je. C'est Théo qui t'as dis ça? Il est pire que lui, papa.

- N'importe quoi! s'exclama-t-il en levant les yeux au ciel. Il vient d'une bonne famille. Il est poli, intelligent et beau garçon...

- Tu sais quoi papa? le coupai-je. Ce n'est pas Iris qui aurait du se marier avec lui mais plutôt toi.

Et je me suis retournée pour remonter la côte et retourner à la fête. Mon père est et sera toujours une tête de mule. Parce qu'il croit que Théo est quelqu'un de bien ça devrait être le cas? La blague du siècle. Je préfère en rester là. J'en ai marre de parler dans le vent. J'ai besoin d'un gros câlin de ma maman. Je veux rester loin de mon père. Il ne changera jamais.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top