Chapitre 49
J'ai réfléchis pendant tout le vol à la façon dont j'allais m'y prendre. Premièrement, personne ne doit me voir. Je sais, ça fait grave agent secret. Mais peut-être que je suis agent secrète? Ou alors, je suis la réincarnation de Mata Hari? Ouais, on peut toujours rêver. Si quelqu'un me voit, il va surement le répéter à ma famille. Il y a des risques pour que ça fasse le tour du village et que ça arrive aux oreilles de Dimitri. Si il ne m'a pas oublié, il y a des chances pour qu'il vienne me parler et ça changerait tous. . . Ma priorité est de retrouver ce Mérès et de découvrir enfin la vérité. L'amour, ça vient en dernier.
J'ai pris le bus et lorsque je suis sortie, j'ai pris une grande inspiration d'air frais. On étais sérés comme pas possible. Plusieurs personnes étaient assis sur les mêmes sièges et qui dit plusieurs personnes dit plus de transpirations. Il ne faut pas oublier que nous sommes en Grèce et que le déodorant, il ne connaisse pas vraiment. Du moins, les personnes installés dans le bus Athènes/Khalos. Et il fait tellement chaud! Pire qu'un mois de juillet. Et bien sur, comme une bonne parisienne, j'ai mis un jean et une chemise. Je dégouline de partout comme une glace laissé trop longtemps au soleil. Super charmant. Voilà pourquoi je profite pleinement de l'air propre et respirable de dehors. Plus jamais, je ne reprends le bus ici. Voilà pourquoi ma mère insiste toujours pour qu'ils viennent me chercher! Je me suis dirigée, à pied et avec une valise beaucoup moins lourde que la dernière fois, chez Pedro. Je me suis dis que c'étais la seule personne assez gentil, discrète et de confiance qui pourrait m'héberger. De toute façon, je n'ai pas d'autre option. Je ne vais quand même pas aller chez mon père! En dix minutes, j'arrivais chez lui. Je fus heureuse de le voir dehors, entrain de jardiner. Je me suis approchée de lui et j'ai posé ma main sur son épaule. Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il me prenne la main dans un geste vif et me l'a retourne comme si j'étais une vulgaire crêpe suzette. Non mais sérieux? Ou est-ce qu'il trouve l'agilité de faire un truc pareil?
- Hey! m'exclamai-je en lâchant ma valise qui vint dévaler l'allée de chez lui. Mais c'est moi! Dana!
- Oh!
Et il me lâcha la main. Génial. A peine arrivé qu'on m'attaque. Que demander de plus?
- C'est pas vrai! s'exclama-t-il en levant les mains vers le ciel. Je savais que tu reviendrais! Tous le monde disait le contraire mais moi, je n'en ai pas douté une seconde. Qu'est-ce tu fais ici? Mais quel question! Tu viens retrouver ce voyou!
Il avait parlé tellement fort que je lui avais plaqué ma main sur sa bouche.
- Pedro, parlons-en à l'intérieur, chuchotai-je.
Il a acquiescé avant de rentrer. J'étais partis chercher ma valise avant de le suivre. Sa maison n'avait pas changé, elle ressemblait toujours à un temple d'Elvis. En même temps, c'est normal que rien n'ai changé. Je ne suis parti qu' un mois! J'ai posé ma valise dans un coin puis je me suis assise à la table de la cuisine. J'étais fatiguée et j'avais terriblement soif. Comme Pedro est un être extraordinaire, il a lu dans mes pensées et il m'a servis un verre d'eau que j'ai bu d'une traite.
- Qu'est-ce qui t'amène donc ici? me demanda-t-il en s'asseyant en face de moi. Tu vas finalement assister au baptême? Ils ont tous envie que tu viennes et ça leurs ferait tellement plaisir!
- Je ne sais pas si j'y ai vraiment ma place, avouai-je mal à l'aise.
- Tu es la future marraine. Bien sur que tu y as ta place!
- Et je suis rejetée de ma famille Pedro!
Il me fixait en fronçant des sourcils. Il était très intimidant.
- Peut-être du fond de la salle, ajoutai-je. Mais je ne suis pas venu que pour ça...
- Qu'as-tu fais? me coupa-t-il en plissant les yeux.
- Absolument rien! A part découvrir des secrets à propos de Agnès...
Je me levais sous le regard surpris de Pedro pour aller chercher le journal. Je l'avais pris au cas où. Pour avoir une preuve de ce que je disais. J'ai ouvert ma valise, saisit le cahier pour le donner à Pedro. Il avait mis ses lunettes entre temps. Il parcourra des yeux les pages du journal et quand il eut fini, il se massa la tête.
- Elle était enceinte, dit-il en fronçant des sourcils. Elle avait trompé son mari...
- Vous connaissez ce Méres? lui demandai-je.
- Bien sur. Tu dois le connaitre aussi...
- Il est de la famille de Théo, n'est-ce pas?
Son silence en disait long.
- Est-il vivant? continuai-je. Si oui, où habite-t-il? Il faut que je lui pose certaines questions...
- Dana! me coupa-t-il. Cette homme, c'est le diable incarné. Il n'est en aucun cas, bon. Agnès a été stupide de se laisser tenter par lui. Même si à l'époque, il devait être innocent.
Il a mimé des guillemets lorsqu'il a dit le mot: "innocent".
- Où habite-t-il? demandai-je à nouveau.
- Pas très loin d'ici. Même pas à deux pâtés de maison, dit-il en me montrant d'un geste de la main. Ecoute, je sais que tu veux savoir ce qu'il s'est passé autant que moi mais il ne te dira rien! Je le connais et jamais il n'avouera quelques choses. En particulier à toi. Et en même temps, pourquoi il avouerait son crime à quelqu'un qu'il ne connait pas?
- Je vais quand même essayer.
- Et s'il te reconnait? me demanda-t-il. Si il te revoit et qu'il se souvient de toi, tu es fichu.
- Il ne va pas me tuer! ricanai-je. On est pas dans un film où celle qui veut savoir la vérité va se faire découper en petit morceau.
Il me donna une claque sur la tête.
- Tu es stupide de penser ça, dit-il en serrant sa mâchoire. Tu voles trop près du soleil ma fille et tu vas y laisser des plumes! Ecoute-moi bien car je ne répèterai pas. Ici, c'est paisible. Oui. Mais il y des choses qui se trament dans l'ombre. On a déjà du te parler des gangs non? Si tu n'es pas mêlée à eux, tout ira bien dans ta vie. Mais en parlant à ce Mérès, tu risques de les offenser.
- Qui?
- Les gangs de la région voyons!
- Pourquoi?
- C'est un vétéran. Il a été chef de gang dans l'ombre pendant des années. S'ils apprennent que tu t'es approchée de lui pour découvrir quelques choses, ils risquent de te rechercher.
- Je n'ai pas peur Pedro, soupirai-je. Je suis journaliste et ce n'est pas un petit gang de pacotille qui vient de Khalos qui va me faire peur! Et de toutes façons, j'ai tout prévu.
Je me suis levée et j'ai sortis de ma valise, une perruque blonde.
- Croyiez-vous vraiment qu'il me reconnaitra? demandai-je à Pedro en enfilant ma perruque.
- Oui, sans hésitation. Il reconnaitra ta voix.
- Et pas mon visage?
- Il ne voit plus rien.
- Pedro, ne me dit pas que vous vous t'inquiétez alors qu'il est aveugle! Jamais il ne pourra me reconnaitre. Et je n'ai qu'à prendre une voix grave quand je parle. Il ne me reconnaitra pas.
Je lui ai fait une petite démonstration de mon fabuleux accent et il n'avait pas l'air très convaincu.
- Pedro, je ne vous demande pas votre avis. Je vais essayer de lui parler, un point c'est tout.
Et Pedro se leva en jurant en grec. Même si mon grec est un peu rouillé, j'ai bien compris qu'il me traitait de tête de mule.
Malgré le fait qu'il ne soit pas d'accord, Pedro m'a donné un bout de papier avec l'adresse marquée en rouge. J'ai emprunté son vieux vélo qui menace à tout moment de s'écrouler avant de me diriger vers cette maison. J'étais déjà venue dans cette maison une fois et la première impression que j'ai eu était qu'elle était bien triste et froide. C'était il y a 6 ans, la première fois que notre famille était invitée à manger chez les Santos. C'était pour que notre famille rencontre la famille de Théo et l'"évalue". La première impression compte toujours ici. Pourtant, quelques fois, on peut se tromper. J'avais enfilé la perruque avant de partir. Peu importe qu'il soit aveugle, je ne veux prendre aucun risque. Si jamais il y a quelqu'un d'autre dans cette maison, je préfère qu'on me voit en blonde avec une frange qui me cache à moitié la tête que la vrai Dana. Si Pedro a raison, je ne préfère pas être en "danger" à cause d'un vieux papi décrépi qui ne voit plus rien. J'avais laissé la vélo au bout de la rue. J'ai ouvert la mini-portail blanc avant de m'avancer et d'appuyer sur la sonnette. Au bout d'une minute à peine, un homme grand habillé tout en noir m'a ouvert.
- C'est pour quoi? dit-il d'une voix grave en me toisant.
- Je voudrai parler à Méres Santos s'il-vous plait, dis-je en prenant mon accent anglais miteux.
Il a levé un sourcil comme si il m'évaluait avant d'hurler quelques choses. Il demandait à son chef si il pouvait m'autoriser à entrer. Mon stress est monté d'un cran. Après une minute interminable, j'ai été autorisé à pénétrer dans la maison et, honnêtement, on ressentait qu'il y avait eu des morts ici. J'en avais la chair de poule. Le garde m'a fait signe de me diriger vers le salon. J'ai obéis, bien évidement, pour voir un homme qui était le sosie de Vito Corleone en personne mais en plus rabougrit. Il portait des lunettes de soleils même si on était à l'intérieur (surement pour cacher ses yeux) et il était tourné fasse à la télé. Il faisait sombre ici. Les volets étaient fermés et il y avait juste une pauvre petite lampe à coté de lui qui éclairait un morceau de la pièce. Ca sentait le fromage. Le gars me prit par les épaules ( je me retins de lui en mettre une. On ne me touche pas si facilement!) pour me forcer à m'asseoir sur une chaise à coté de Méres.
- Patron, une fille voulait vous parler, déclara le géant noir.
Cette perruque doit vachement me rajeunir pour qu'on me traite de fille. On me décrit en tant que femme maintenant. Méres tourna sa tête lentement vers lui avant de lui faire signe de nous laisser. Je ne sais pas si j'aurai préféré que le géant noir reste ou parte. Rester avec ce Méres à quelques choses d'intimidant et de très flippant.
- Je vous écoute, dit-il d'une voix calme.
- Bien, dis-je en essayant de contrôler ma voix . J'écris un article sur les "héros de l'ombre". J'ai entendu parler de vous et j'aurai aimé vous interviewer.
Il ne semblait pas m'écouter. Il a tendu son bras pour saisir un cigare qu'il porta à sa bouche. Il marmonna un mot en grec et j'ai compris qu'il voulait que j'allume son cigare. Pour qui il se prend le papi? Il veut m'intimider avec sa pale imitation d'un gangster? Quand même, j'ai saisis le briquet posé à coté de lui et j'ai allumé son cigare. Evitons de le vexer dés le début. Il faut qu'il met à la bonne pour que j'obtienne des réponses. Je veux savoir. Je veux en avoir fini avec cette histoire.
- Monsieur, avez-vous entendu?
- D'où venez-vous? me demanda-t-il en m'envoyer de la fumée dans le visage.
- Je viens d'Athènes, monsieur. Je suis envoyée spécial.
Note à moi même: je suis très mauvaise actrice et j'ai bien peur que je ne pourrai jamais jouer dans un film avec mon chouchou Léonardo Dicaprio. Titanic 2 ne sera pas pour moi. LOL.
- C'est étrange qu'une fille qui travaille dans la capitale vienne ici interviewer un homme comme moi, kali mou (ma chère).
- Justement! Les hommes qui habitent dans les campagnes ont vécu plus de chose, déclarai-je rapidement. Ils sont plus intéressant et c'est ça qui nous passionne. On veut des informations croustillantes. Alors, êtes-vous d'accord pour que je vous interroge?
Il acquiesça.
- Parlez-moi un peu de vous? proposai-je.
- Je suis revenue vivre ici il y a plus de soixante ans avec rien dans la poche hormis un diplôme. J'ai battis ma maison de mes propres mains, travaillé dure pour avoir de quoi nourrir ma famille et pour qu'ils aient ce qu'on n'avait pas à l'époque: une chance d'avoir de bonne étude.
Je ne vais pas passer par quatre chemin. Je me fiche de sa vie.
- Je voulais vous poser une question à propos d'un sujet dont plusieurs personnes m'ont parlé... Une histoire de meurtre. Ca c'est passé il y a des années. Une certaine Agnès est morte assassinée par son mari. En regardant de plus près, j'ai l'impression qu'il était innocent.
- Qu'est-ce que ça a avoir avec moi? demanda-t-il en fronçant des sourcils.
- Il a y certaine personnes qui disent que vous êtes une des dernières personnes vivantes ayant été présent au moment du crime...
- Je n'ai jamais été en lien avec aucune affaire, ricana-t-il.
- Vous les connaissiez peut-être? Vous saviez peut-être qui était Agnès?
- Comment osez-vous prononcé ce nom devant moi...
Il bouillonnait de rage. Bon signe.
- Excusez-moi! m'exclamai-je un peu trop fort. Mais vous n'avez pas répondu à ma question.
- Je n'en sais pas plus que les autres. Quel est votre nom? J'ai la sensation de vous avoir déjà entendu...
- Je m'appelle Regina Phalange ( oui, je suis fan de friends).
S'l avait l'air gêné, il le cachait bien. On aurait dit plutôt que je lui tapais sur les nerfs.
- J'ai seulement vu une ou deux fois Agnès. On se connait tous dans ce village...
Il pinçait ses lèvres et grattait le cuir de son vieux fauteuil. Est-ce un signe de nervosité? Je voulais lui poser encore quelques questions. Même si il n'était vraiment pas décidé à me répondre, je voulais creuser encore un peu. Et j'allais le faire! Je n'avais pas peur de ce vieux papi gangster! Je ne voulais surement pas être venu pour rien! Mais, un imprévu changea mon plan. Le géant noir était revenu accompagné d'un homme jeune qui portait des sachets de courses qui venaient de l'épicerie du coin. Avais-je prévu que Théo débarque? Absolument pas. En le voyant, j'ai immédiatement baissé la tête pour essayer de cacher mon visage avec ma perruque. Il me reconnait, je suis foutue.
- Pappous, appela Théo. Je t'ai ramené de quoi manger. Qui êtes-vous?
Je me suis levée et j'ai tendu la main vers lui pour le saluer en gardant les yeux fermés. Théo a toujours dit que ma sœur et moi avions les mêmes yeux.
- Enchantée! m'exclamai-je un peu trop fort.
Il me regardait comme si j'étais folle. En même temps, il pense qu'une journaliste avec une voix beaucoup trop grave est dans la maison de son grand-père. Une journaliste à Khalos! La meilleure de l'année.
- Monsieur Mérès, dis-je en me tournant vers le fauteuil. J'ai été heureuse de vous parler mais je dois y aller!
Et j'ai regardé le géant noir qui a décidé de me raccompagné parce que son patron l'avait décidé.
Mères trouvait cette femme extrêmement louche. Une journaliste dans sa maison? Une inconnue qui s'incruste comme ça? Une insulte à ses aïeux. Il la trouvait trop curieuse. Elle était étrange. Elle lui rappelait quelqu'un. Et pourquoi s'intéresse-t-elle à ce crime qui date de si longtemps? C'est Dasha qui est coupable et il ne faut pas en douter. Mères fit signe à son petit-fils d'approcher. Quand il sentit qu'il était à coté de lui, il le prit par le col pour approcher son oreille de sa bouche pour qu'il entende bien ses ordres.
- Retrouve là, chuchota-t-il. Et occupe-toi d'elle.
Théo était comme son grand-père. Il avait très bien compris ce qu'il devait faire.
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