Chapitre 48
Dimitri:
- Côme! Reviens ici tout de suite! hurlai-je.
Ce petit gars a beau avoir 2 ans, c'est une vrai boule d'énergie. Et qui doit s'en occuper? Bibi. La famille Papopoulos a décrété que comme ils étaient très occupées avec les préparatifs du baptême et qu'en tant que squatteur qui allait beaucoup mieux, je pouvais m'occuper de Côme. Je m'étais dit que ça allait être facile vu que j'avais déjà fais ça avant. Après tout, quand ma mère était occupée ou qu'elle avait trop mal, c'était moi qui m'occupait de ma sœur. Mais est-ce que j'avais prévu que ce petit gars allait être une vraie boule d'énergie qui n'est jamais fatigué? Absolument pas. On ne m'a jamais dit que s'occuper de petit monstre comme lui était si crevant! Je suis sûre qu'Iris a fais exprès de me faire croire que c'était un petit ange. Mais en réalité, c'est un démon ce gamin!
- Côme! criai-je à nouveau. Tu m'attends sinon je ne t'offrirai pas de glace!
Ca l'a stoppé net. Le meilleur ami des démons? Le sucre. Il s'est retourné vers moi et il a penché la tête sur le coté. J'ai couru jusqu'à lui en boitant et je lui ai pris le bras. Si la mère de Dana m'avait vu courir, elle m'aurait carrément privé de dessert.
- T'es fous ou quoi! m'exclamai-je. Tu dois toujours m'attendre!
J'avais décidé de l'amener prés de la mer, histoire de sortir un peu de cette maison de fou. Comment vous dire que je supporte très mal le fait qu'il y ait autant de tissu, de plat et de femme dans cette maison. Je ne peux plus respirer avec tous ce monde. D'autant plus que la plupart des femmes me regardent comme si j'étais Big Foot. Oui, je suis grand. Oui, je suis parfois un monstre. Mais je ne mérite qu'on me regarde à chaque fois comme ça, surtout lorsque je suis des plus inoffensifs. J'ai également besoin de mon intimité et de me vider la tête de temps en temps. Comment je peux me vider la tête si une dizaine de femme me hurle dessus dans cette foutue baraque? Dimitri reste pas là, Dimitri sort les poubelles, Dimitri que penses-tu de ce tissu? Dimitri par si et par là... Je suis très reconnaissant envers eux, surtout envers la mère de Dana qui m'a beaucoup aidé, mais bordel, j'ai besoin de calme! Je comprends mieux pourquoi le père de Dana fuit. Enfin, je pense que c'est en partis à cause de toutes ses femmes excitées qui courent partout. L'autre parti, ça me concerne. Il me hait. Et il me hait encore plus depuis que sa femme a décidé de l'emmener de force chez moi pour sortir ma mère et ma sœur de cette merde. La mère de Dana a un sacré courage pour avoir osé y aller. Elle n'avait peut-être pas imaginer que ma mère voudrait rester avec mon père. Moi non plus d'ailleurs. D'après ce que m'a raconté Valéria, ma mère a refusé de quitter mon père mais elle a ordonné à sa fille d'aller chez eux. Elle voulait surement la mettre en sécurité. Il parait qu'Achille a parlé à mon père aussi. Enfin, au début il y a eu de la bagarre ( mon père n'a jamais su parler) mais ils ont fini par se calmer. Ils cherchaient des solutions. Les parents de Dana ont même été prés à mettre mon père dans un centre de désintoxication. Bien évidement, ma mère a refusé. Dans notre famille, on n'aime pas les dettes. Elle ne voulait pas que des étrangers payent pour lui. Ducoup, elle est restée avec lui pour le surveiller (soit disant mais je n'y crois pas vraiment). Je n'étais pas d'accord avec son choix. Nous protéger nous, c'est bien mais elle? Qui la protège elle?Elle aurait du venir avec nous. Elle a assez souffert comme ça.
J'ai traversé la rue en tenant la main de Côme et en portant ses jouets. De quoi j'ai l'air avec un saut, une pelle et des ballons gonflables mickeys? D'une mère poule. Jamais je ne m'imaginais un jour devoir porté ça à nouveau. J'ai aidé Côme à descendre les escaliers puis j'ai installé une serviette. J'avais prévu de m'allonger tout en gardant un œil sur Côme. Je me suis mis à l'aise en enlevant mon tee shirt et je regardais les environs. Il y avait beaucoup du monde ce matin. En même temps, nous sommes mercredi et il n'y a pas école. Côme m'a demandé de jouer avec lui et je n'ai pas pu lui dire non. J'ai fais un effort car, normalement, je l'aurai probablement envoyé bouler. Je ne suis pas très doué avec les enfants de 2 ans. Je manque de patience.
- Dimitri?
J'ai relevé la tête pour voir trois motards venir vers moi. En première ligne, il y avait ce bon vieux Kenny. Toujours le même ce gars. Je le connais depuis 10 et il n'a toujours pas changé. Ils portaient tous les trois une veste en cuir malgré la chaleur de ce mois d'octobre avec un bandana noirs et verts: signe de leurs gangs.
- Nom de dieu! s'exclama Kenny hilare. J'hallucine! Toutes mes félicitations mon vieux!
Je l'ai regardé sans comprendre et il m'a fait un signe de tête en direction de Côme. Croit-il vraiment que c'est mon gosse?
- Alors, t'as réussi à mettre en cloque une de tes conquêtes? plaisanta un de ses potes.
- Quoi? Oh, non! m'exclamai-je en riant nerveusement. C'est... je fais du babysitting.
- Comment s'appelle ce petit gars? demanda Kenny.
Il se mit à genoux prés de Côme qui jouait tranquillement. Il porta sa main à sa tête et il lui ébouriffa les cheveux. Est-ce qu'il sait que c'est pas un animal? Côme le regarda en plissant des yeux puis il se leva pour aller se cacher derrière moi.
- Je crois que t'as fais peur au gosse Kenny, me moquai-je. T'as peut-être un peu trop forcé sur les piercings...
- Attention Ristos! dit-il en me foudroyant du regard. Tu sais que je t'apprécie petite tête mais n'oublie pas que ton chère petit papa a encore une dette envers nous.
Mon sourire a aussitôt disparu. Je hais mon père pour s'être foutu dans la merde avec les serpents noirs. Tous ça pour se payer sa foutue drogue! Je lui en aurais trouver pour pas chère et sans danger si il me l'avait demander. J'aurai fais n'importe quoi pour éviter à ma famille des emmerdes avec les gangs. Mon père a voulu se débrouiller seul pour et on a vu le résultat. Les serpents noirs sont dures en affaires. Chaque centimes doivent leurs être remboursé. Dans le gang d'Adrian, c'est moins risqué. Si tu oublies de payer Adrian, il te fera un rappel. Si tu oublies de payer les serpents, ils te coupent un doigt. Il s'attaque la plupart du temps à ceux que tu aimes et ils n'hésitent pas jusqu'à tuer des gens. Ils ont voulut à un moment que je travaille pour eux. J'ai bien évidement refuser. Je suis bien des choses mais surement pas un assassin.
- Je dois payer la dernière somme à la fin du mois, déclarai-je la mâchoire serrés. T'inquiète pas pour ça, Kenny.
Il a hoché la tête avant de siffler une fille qui passait en maillot de bain à coté de nous. Quatre mois plutôt, j'aurai peut-être voulut la mettre dans mon lit... Maintenant, ça ne me dit plus rien.
- On se reverra Ristos, me lança Kenny avant de suivre la fille.
Bien évidement, ses deux larbins l'ont suivis aussi. Pitoyable. Je les ai regardé s'éloigner et j'ai sentis un poids sur mes jambes. Côme venait de me sauter dessus. Est-ce que j'ai l'air d'être une peluche pour lui? Il m'a tiré la joue en rigolant avant de s'arrêter et de regarder mes tatouages.
- T'as vu, soupirai-je. C'est des dessins...
Il traçait de ses petits doigts potelés, les ombres sur ma peau. Ca m'a rappelé Dana. Elle faisait comme lui, il n'y a pas longtemps. Elle me manque...
Quand Côme en a eu marre de jouer, on est rentré. On est remonté jusqu'à chez sa grand-mère à pied. Je le tenais toujours par la main, comme Iris m'avait dit de le faire. Je m'occupais de lui du mieux que je pouvais. Je sautais avec lui comme si on voulait atteindre le ciel, je l'ai pris un moment sur mon dos et je me suis même mis à chanter pour lui. Bien évidement, il a commencé à hurler quand j'ai chanté. Je chante comme une casserole et il ne fait que de le confirmer. Je me demandai bien ce qu'aurait pensé Dana en me voyant comme ça. Ca lui aurait fais plaisir? Aurait-elle rit? On est arrivé à la maison avant l'heure maximal de Iris ( 13 heures) et il est immédiatement allé se réfugier dans les bras de sa mère. J'avais pris appuis sur le mur de la cuisine, regardant toutes ces femmes bosser. Puis j'ai vu le père de Dana rentré dans la maison. Il était couvert d'essence. Il ouvrit le frigo pour prendre une bière.
- Cette foutue voiture aura ma peau! hurla-t-il à sa femme avant de boire une gorgée.
- Tu veux que quelqu'un vienne t'aider? proposa-t-elle. Dimitri, tu es doué en mécanique?
Le père de Dana posé le verre avec force sur la table avant que je réponde.
- Je peux me débrouiller seul. J'y arriverai très bien, merci.
Et il est repartit aussi vite qu'il était venu. Il me hait, c'est normal qu'il ne veuille pas de mon aide.
- Ne lui en veux pas trop, soupira Valéria en me lançant un regard rempli de compassion. Il est dure de la feuille.
- Il me hait.
- Non! s'exclama la voisine qui était venu aider Valéria. Il hait ton père...
- Il finira bien par t'apprécier, dit Valéria avant de foudroyer la voisine du regard. Tu es un garçon très bien. Ne t'inquiète pas.
- Viens nous aider Dimi! s'exclama ma sœur qui entrait dans la pièce avec une pile de feuille. Il faut qu'on s'occupe des plans de tables.
- Des plans de tables? dis-je étonné.
- Et où crois-tu que les invités vont manger? demanda ma sœur. Par terre? Aller, viens!
J'ai levé les yeux aux ciels avant de m'asseoir à coté d'elle et de l'aider. D'après ce que je savais, tous les invités avaient répondus présent. Tous, hormis Dana. Pendant une minute, j'ai regardé le papier avec son nom dans ma main. Allait-elle venir? Ma sœur a saisis le papier de mes mains avant de le montrer à Valéria.
- Qu'est-ce qu'on en fait? demanda ma sœur avec autant de délicatesse qu'un éléphant.
- Mettez là quand même à la table d'honneur, soupira madame Papopoulos en faisant un signe de la main. On peut toujours espéré qu'elle puisse se libérer.
Zara a acquiescé avant de le positionner à la table principale, juste à coté de Iris. Si Dana vient, je promets devant dieu de ne pas la laisser partir. Cette fois, je me battrais comme il faut. J'ai l'intuition qu'il n'est pas trop tard. C'est alors que j'ai remarqué mon nom.
- Euh madame, appelais-je la mère de Dana en me passant la main dans les cheveux. Je ne veux pas venir.
- Comment ça? dit-elle en fronçant des sourcils.
- Je sais pas si c'est vraiment une bonne idée que l'ex de votre fille assiste à ça, expliquai-je mal à l'aise. Si elle vient et qu'elle me voit là et en plus à la table principale, ce ne serait pas normal...
- Je veux que tu sois la Dimitri, déclara Iris en me regardant droit dans les yeux. Je veux que tu sois présent.
- Pourquoi? m'exclamai-je sans comprendre. Vous êtes censés me haïr! J'ai brisé le cœur de votre fille, je vous ai foutu dans la merde avec mon père, il y a encore cette histoire de meurtre à la con...
- Y a des enfants ici! me coupa la voisine.
- Ouais désolé, marmonnai-je en levant les yeux au ciel. Pourquoi vous tenez tant à ce que je vienne? Y a aucune raison valable.
- Premièrement, commença Iris, je suis la mère du nouveau née et je décide qui j'invite au baptême de mon enfant.
- Deuxièmement, continua sa mère, on veut que tu sois présent Dimitri car tu fais partit de la famille maintenant. Peu importe ce qui se passera avec Dana. Peu importe cette histoire de meurtre.
- Troisièmement, dit Iris, ma sœur a décidé de partir Dimitri. Quand Dana a une idée dans la tête, elle n'écoute plus personne. Alors tu vas arrêter de rejeter la faute sur toi! Elle est aussi coupable dans cette histoire!
- Elle me manque, avouai-je. Vraiment.
Iris et sa mère se sont regardées en même temps puis elles se sont levées pour venir me prendre dans leurs bras. J'ai été touché par ce geste si simple et pourtant si bizarre pour moi. La dernière fois que quelqu'un m'a pris dans ses bras ( hormis Dana) c'était il y a plus de dix ans. J'ai 25 ans et à 25 ans, on ne fait plus de câlin. En plus, je suis allé à l'armée. Est-ce que à l'armée on s'amusait à faire des câlins à ceux qui en avait cruellement besoin? Non. On les laissait se débrouiller.
- Je n'ai rien à me mettre, déclarai-je nerveusement. Comment on s'habille pour un baptême?
La mère et la fille se sont à nouveau regardés avec un air complice.
- On s'en occupera, déclara Iris en me faisant un grand sourire qui me fit étrangement peur.
Et elles sont retournés à leurs préparatifs. Comment veut-elle m'habiller? Par pitié, pas de rose ou de jaune. Par pitié, que Dana vienne et que je puisse résoudre cette histoire.
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