Chapitre 41
Dana
Je suis arrivée vraiment de justesse au bureau de Suzanne en poussant, au passage, quelques personnes. Quand on est pressé, on fait pas vraiment gaffe. J'aurai quand même aimé ne pas pousser ces pauvres gens mais on est à Paris! A moins qu'il n'y ait personne sur les trottoirs, on ne peut pas se faufiler sans faire de dégâts. En plus, je n'ai pas eu le temps de passer à mon appart car ils y avaient beaucoup de monde à l'aéroport. Je me suis donc trimballée mes deux valises et un sac qui pèsent une tonne. J'ai eu tellement peur d'avoir fait tous ça pour rien. J'ai prévenu son assistant que j'étais arrivée et il m'a dévisagé de la tête au pied.
- Qu'est-ce que tu mates comme ça? demandai-je en fronçant les sourcils.
Oula. La Dana de Grèce doit faire place à la Dana de Paris. Celle de Paris est plus diplomate et plus douce. Celle de Grèce n'a aucune pitié et est prête à défoncer tous ceux qui la cherche. Je dois, c'est une obligation, retrouver la Dana de Paris sinon je vais me faire renvoyer direct. Ici, les gens aiment qu'on soit gentil, inoffensif et on doit toujours faire attention. La plupart du temps, les gens ne supportent pas qu'on fasse ou dise des choses qu'ils ne veulent pas entendre. Ca m'est arrivée quelques fois que l'on me fasse la gueule pour une histoire vraiment stupide. Jamais en Grèce on me ferait la tête pour une chose vraiment bête comme par exemple, avoir dis quelques choses qui ne plait pas ou tout simplement, la vérité. Là-bas, le plus haut degrés de disputes est le meurtre. Ma famille est le parfait exemple.
- T'as du ketchup dans les cheveux, déclara-t-il en me regardant de travers.
J'ai grogné avant de me passer la main dans les cheveux et de constater que oui, j'avais bien du ketchup dans les cheveux. Je me suis endormie quelques minutes à peine sur le banc de contrôle parce qu'il y avait un problème avec mon passeport,qui au final c'est avéré être une simple erreur de leurs parts. Quelques petites minutes de rien du tout pour me retrouver avec du ketchup sur la tête? Mais où va le monde!
- Oh! Euh... merci de me l'avoir signalée.
Et il m'a fait attendre pendant 1 heure car Suzanne était en rendez-vous. A quoi bon se presser pour éviter de perdre mon job si elle n'est même pas disponible! J'ai donc commencé à lire un magazine qui était posé en haut de la pile pour passer le temps. J'ai ouvert le magazine pour y lire le premier article et en lisant le titre, j'ai aussitôt tourné la page. Il était marqué: Comment savoir si votre homme vous aime vraiment? J'ai donc lu le deuxième article qui parlait des voyages tendances pour partir en vacances. Devinez la première destination? Mykonos. J'ai levé les yeux aux ciels et j'ai changé de magazine pour en prendre un. Par précaution, j'ai lu le sommaire avant et, sans danger, je suis allée à la page des horoscopes. Ca m'a toujours intrigué. Comment un si petit texte qu'un inconnu a écrit pour représenter notre vie? Pffff.
Lion:
Amour: Tu ne cherches pas l'amour car tu l'as déjà trouvé. Si tu le tiens, c'est l'homme de ta vie. Cependant, il y aura quelques atomes crochus entre vous et il se peut que tu es besoin de lui ou inversement d'ici quelques temps. Taches de ne pas être trop têtue et de ne pas laisser ta fierté te faire défaut.
Corps et esprit: Tu te sens très bien. Tu es au top de ta forme. Tu es déterminée à gagner et à réussir. Pourtant, tu ressens un manque. Une nouvelle activité? Besoin de prendre l'air? Besoin de changement? De faire de nouvelle connaissance? Quelqu'un de ton passé reviendra-t-il? A toi de te poser des questions.
Boulot: On va beaucoup t'en demander et tu vas y arriver, ne t'inquiète pas. Tu veux réussir et tu es prête à ne plus dormir pour ça! Déterminée jusqu'au bout, attention à celui qui se met sur ton chemin. A ses risques et périls, tu vas tous défoncer.
- Merde! jurai-je en jetant violement le magazine sur la pile.
Pourquoi faut-il que se soit si réaliste? Je hais les horoscopes. Je saisis un mouchoir dans mon sac et j'enlève le ketchup de mes cheveux. Ca me donne envie de vomir rien que de penser que j'avais ça sur la tête depuis des heures. Puis, Will Blunt est sortis de son bureau en faisant un sourire ravageur à Suzanne et son assistant.
- Je l'attends dans mon bureau, dit-il d'une voix grave tellement viril.
Ce gars, c'est la bombe atomique du service de BFM. Il a un sourire, une voix, un caractère et une allure qui font fondre toutes les filles. En passant devant moi, il me regarde et me transperce de son regard brun accompagner de ses longs cils qu'il fait exprès de papillonner car il sait que ça fait craquer les filles. Je le hais. Il a beau être canon ( dire le contraire serait mentir), le fait qu'il joue de sa beauté et de son charme avec toutes les filles me tapent sur le système. Ici, il est mon ennemi. Il a toujours eu ce que je voulais ici. Will est donc passé devant moi, laissant sur son passage son parfum fort. J'ai aussitôt toussé comme une dingue. Si je le revois un jour, peut-être que la Dana de Grèce lui dirait de moins forcer sur la dose. Qu'il aille au diable!
- Elle est prête à te recevoir, déclara son assistant sans lever les yeux de son ordinateur.
J'ai acquiescé et je lui ai demandé si je pouvais laisser mes affaires ici. Il a dit oui et je suis rentrée dans le bureau. Suzanne n'a pas changé. Mais est-elle toujours aussi froide?
- Assieds-toi, m'ordonna-t-elle.
J'ai obéis et j'ai attendu. Elle a saisis son paquet de clope avant de s'en griller une. Il est interdit de fumer dans les locaux mais elle est la big boss. Elle fait ce qu'elle veut.
- Dana, dit-elle en soufflant de la fumée. Je vois que tu es là comme convenu et j'en suis heureuse. Ne perdons pas de temps! Il faut que tu comprennes que étant donné les débordements de la dernière fois, je ne peux pas te laisser travailler toutes seules pour le moment. Tu imagines ce que dirait les autres?
J'avais envie de lui dire que je m'en foutais de ce que pensaient les autres mais je me suis abstenue.
- Il dirait que je fais du favoritisme, continua-t-elle. Je ne peux pas me permettre de faire du favoritisme. Alors j'aimerai que tu travailles avec quelqu'un. Ne t'inquiète pas, ça ne durera que quelques mois seulement. Si tu fais du bon boulot, il n'y a aucune raison pour que je ne te fasse pas confiance. Mais rappelle-toi d'une chose: c'est ta dernière chance.
- Avec qui vais-je travailler? demandai-je en me retenant de faire un scandale.
- Avec Will, déclara-t-elle. Il a accepté de te prendre sous sa surveillance.
- Vraiment? dis-je les dents serrés.
- Oui. Il t'attends dans son bureau, maintenant.
Je suis restée la bouche entre ouverte. Will m'a pris sous son aile? Oh mon dieu. Je ne veux pas travailler avec monsieur je sais tout et je suis le plus beau. Il est dur au niveau du travail et je suis sure qu'il n'aura aucune pitié envers moi. Tous ceux qui ont travaillé avec lui on tous dit la même chose: "plus jamais". Non seulement il est exigeant mais il a l'habitude de faire travailler comme un dingue ces assistants. Non mais je rêve... après toutes ses années à travailler d'arrache pied je suis rétrogradé au rang d'assistante! Je vais le tuer. Ca doit être son idée!
- Dana! Il t'attends! me rappela-t-elle en faisant un geste de la main et en levant les yeux au ciel.
Je n'avais pas remarqué que j'étais encore assise. Alors j'ai marmonné un merci et je suis sortie. J'ai récupéré mes valises avant de monter dans l'ascenseur pour aller voir M.Blunt. Il a un poste qui est presque au même niveau que Suzanne. Je me suis dirigée vers son bureau avant de frapper et de pouvoir entrer parce qu'il m'y a autorisé. Il était assis sur son bureau, un journal dans les mains. Il m'a détaillé des pieds à la tête. Il m'a dévisagé de la même manière que Dimitri dans la boutique d'Ida. Rien que de penser à lui, mon cœur se serre.
- Bonjour, me salua-t-il indifférent.
- Bonjour.
Et je chassa Dimitri de ma tête pour me concentrer sur mon travail. C'est ma dernière chance. Je suis prête à tout. Je vais commencer par lui lécher les pompes. Je vais le vouvoyer. Je vais faire comme si de rien n'était.
- Ca vous dérange si je pose mes affaires dans un coin? lui demandai-je en lui faisant un sourire mal à l'aise. Je n'ai pas eu le temps de passer chez moi et...
- Pas de soucis, me coupa-t-il. Ecoute, on a beaucoup de boulot. Je compte sur toi pour donner le meilleur de toi même.
- Comme toujours.
Il m'a demandé de m'asseoir en face de lui et il a commencé à m'expliquer tous ce que j'allais devoir faire. Une chose est sure, je ne suis pas prête de rentrer.
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