Chapitre 27
On était dans la voiture de Dimitri et je pleurai comme une madeleine. Je ne devrais pas pleurer mais c'était plus fort que moi. En une nuit, j'ai perdu ma famille. J'ai déjà vécu sans eux, pratiquement deux ans lorsque je travaillais à Paris mais je les ai retrouvé et je sais qu'ils vont me manquer encore plus maintenant. Iris avec le petit Côme, mon frère, ma mère et même mon père. Il ne faut pas oublier qu'il voulait me faire sortir de prison mais que s'est partit en n'importe quoi à cause de nous. Dimitri me tient sur ses genoux, sur le siège conducteur, comme une petite fille. Je suis recroquevillée comme un poussin dans une coquille mais je m'en fous. Je pleure sur son épaule pendant qu'il essaye de me calmer. J'aime Dimitri, j'aime le fait qu'il est voulu m'aider et qu'il soit là pour moi. Mais je suis en colère. Si il n'était pas venu, mes parents ne l'auraient pas vu et tout serait encore comme avant. Cependant, je sais que ça n'aurait pas tenu très longtemps. Peut-être seulement quelques jours qui sait? Je n'ai jamais su tenir mes secrets très longtemps.
- Tu peux me changer les... les idées? demandai-je entre deux sanglots à Dimitri.
- Comment?
- Raconte-moi ton plus beau souvenir.
- Mon plus beau souvenir? ricana-t-il. Je ne sais pas...
- Dis toujours.
- Bien. Je crois que c'était lorsque tu m'as engueulé devant le lycée, dit-il les yeux pétillants.
- Ah bon? dis-je étonné.
- Oui. C'est là que j'ai compris que tu étais la fille qui pourrait peut-être me faire changer... Tu as un sale caractère comme moi.
- Mais tu ne m'avais jamais parlé avant la danse! m'exclamai-je.
- Je sais mais... j'étais encore pire à l'époque. J'utilisais les filles, je me battais sans penser aux conséquences... Enfin, j'étais pas un exemple quoi. Mais quand je t'ai vu, entre nous deux, j'ai su que tu étais différente. Personne ne m'avait jamais hurlé dessus sans recevoir de coup, même pas Louka. Et pourtant, tu es sortie indemne. Je me suis contrôlé pour une des rares fois dans ma vie. Après ça, je venais tous les soirs à la sortie des cours, espérant te voir ou même pourquoi pas te draguer? Je m'imaginais que tu me fondrais dans la main comme les autres. Plus je te voyais, plus j'avais envie de te parler. Pourtant quelques choses m'en empêchais. Tu étais si belle, si sauvage, si pure que j'avais peur de te changer en mal. J'ai voulu te sortir de mes pensées mais je n'y arrivais pas. Un jour, je suis venue pour te voir et tu étais pendue au bras d'Adrian. J'étais tellement en colère! Je voulais lui casser la gueule mais je me suis retenu et je suis parti. Le même jour, des militaires défilaient dans la rue. Je me suis donc dit que pour t'oublier, car de toutes évidences tu ne t'intéresserais jamais à moi, je pourrai aller à l'armée? Alors je me suis engagé pendant 4 ans. Lorsque je suis revenu, j'ai appris que tu étais partis.
- Oh Dimitri, me lamentai-je en l'embrassant dans le cou. Je suis tellement désolée.
- Tu n'as pas à l'être! dit-il en me serrant plus fort. J'étais le meilleur à l'armé et je m'y plaisais. Je suis devenu plus fort, plus sage...
- Pas trop sage, me moquai-je en lui mordant l'oreille.
- Tu as raison, dit-il en rigolant. Mais j'avais appris plus de choses là-bas que dans ma putain de vie. Ca m'a permit aussi de t'oublier jusqu'à ce que je te revois dans cette putain de boutique! T'étais toujours aussi belle.
- Il y a une chose que je ne comprends pas, dis-je en cachant mon visage dans son cou pour ne pas montrer que je rougissais face à son compliment. Si tu te plaisais tellement pourquoi tu es revenu?
- Je recevais des lettres de ma mère et mon père n'allait pas très bien. Il avait un problème avec l'alcool. Je suis rentré, malgré le fait que ma mère m'ai ordonné le contraire. Il buvait tout le temps parce qu'il avait des dettes énormes qu'il ne pouvait rendre. Il était malheureux. Je me suis réinstallé chez eux et j'ai découvert qu'il frappait ma mère, qu'il sortait le soir et dormait le jour. Il n'allait plus travaillé. J'ai décidé de prendre les choses en mains. J'ai trouvé du travail, caché les bouteilles et pour qu'il ne frappe pas ma mère, je faisais en sorte qu'il me frappe. Ce que tu as vu le jour où tu étais chez moi, c'était le gentil Denis.
- Si j'avais su! m'exclamai-je. Je t'aurai caché chez moi...
- Arrête Dana, dit-il en secouant la tête. Je ne te raconte pas ça pour que tu es pitié de moi, ok? J'ai choisi de rentrer et d'aider ma famille. C'est mon choix et je le vis bien. Grâce à toi, notamment.
Je l'embrassais. Comment puis-je être aussi égoïste? Je pleure pour un truc qui pourra peut-être s'arranger. Dimitri lui est pratiquement entrain de lutter en permanence. C'est l'homme le plus courageux que j'ai jamais rencontré. Je l'embrassais dans le cou, sur ses paupières, me positionnant à cheval sur lui. Il passait ses mains sous mon tee-shirt, me caressant avec douceur. J'aime ses caresses mais je veux plus. Je veux qu'il me fasse l'amour dans sa voiture. Je commençai à déboutonner son pantalon lorsqu'il m'arrêta.
- Dana, murmura-t-il.
- Tu ne veux pas?
- Ecoute, ce que je t'ai dis, je ne l'ai jamais dis à personne. Même Louka ne sait pas tous. Et crois-moi, je n'ai pas l'habitude de raconter ma vie. Je veux de toi plus que tout au monde mais pas maintenant. S'il-te-plait.
- D'accord...
Je passai sur le siège passager.
- Ne soit pas vexée, soupira-t-il en posant sa main sur ma cuisse. Je te ferai l'amour autant que tu voudras plus tard... Dans un endroit digne de toi. Ne prends pas mal ce que je vais te dire... Dana, tu sens le bouc.
- Ouais mais j'ai passé un jour dans une cellule je te signale! explosai-je.
- Je sais! Je sais. Ce n'est pas ta faute. J'ai une proposition pour toi.
- Quelle est cette proposition?
- Je prendrai ma douche avec toi.
Il avait un regard taquin alors que moi, j'étais surprise. Jamais je n'ai pris ma douche avec un homme. Mais je n'ai rien dit. J'aimerai essayer avec lui.
- Maintenant, allons chercher tes affaires, dit-il tournant les clés pour allumer la voiture. Il va falloir que l'on te trouve un endroit où dormir.
Est-ce que mes affaires allaient être déposé sur le coté comme des choses néfastes pour eux? Est-ce que mon père va changer d'avis? Est- ce que quelqu'un va m'attendre? Plus on avançait sur le chemin, plus mon angoisse montait. Pour essayer de penser à autre chose, je me concentrai sur les mains de Dimitri. Elles sont tellement grandes et puissantes! Elles serrent tellement le volant avec forces que les jointures deviennent blanches. De fines cicatrices apparaissent, des petites cicatrices de combats?
- Dana...
- Hein quoi? lui demandai-je en déviant mon regard de ses mains.
- On est arrivé mon amour, dit-il avec un sourire pincé.
- Oh. Hum, je vais y aller seul si ça te gène pas, déclarai-je. Si jamais il y a quelqu'un...
- J'ai compris, ne t'inquiète pas.
Je me penchais pour l'embrasser avant d'ouvrir la portière.
- Ne tarde pas trop, s'il te plait.
J'acquiesçai avant de claquer la porte. Moi non, je ne voulais pas trop trainer ici. J'ai descendu la rue et lorsque je suis arrivée devant ma maison, j'ai aperçu mes deux valises. J'ai soupiré avant les soulever.
- Purée! jurai-je. Elles sont lourdes!
Ma main a glissé de la poignée et la valise a écrasé mon pied. Bien évidement, j'ai juré comme un charretier! Question discrétion, on a connu mieux (quoi que?). J'ai donné un coup de pied dans ma valise et elle est tombée du trottoir dans un grand "boum". J'ai regretté que Dimitri ne soit pas venu avec moi finalement. Il n'y a pas un membre de ma famille et les valises sont extrêmement lourdes. De toute façon, il est cinq heures du matin donc c'est normal qu'il y est personne! Tous le monde dort encore.
- Dana?
Je me suis retournée et j'ai faillis pleurer. Mon frère venait d'ouvrir le portail. Il a immédiatement couru vers moi pour me prendre dans ses bras.
- Mon dieu! Tu vas bien? me demanda-t-il.
- Je croyais que tu ne me parlais plus? dis-je froidement.
C'est tout moi ça! Un membre de ma famille s'inquiète pour moi et au lieu de répondre, je le repousse.
- Ecoute, Elena m'a expliqué hier. Votre petit Week-end avec lui, le fait tu l'avais repoussé, que tu as essayé de l'oublier mais qu'il est revenu à la charge le jour de l'enterrement... Bref, je tenais à m'excuser. Je ne voulais pas que tu sois avec lui pour ton bien. Il va t'attirer des problèmes...
- Tu te trompes, soupirai-je, lasse de me justifier à propos de Dimitri.
- Laisse-moi finir! me coupa-t-il. Il t'a déjà attiré des problèmes. Cependant, je vois bien qu'il te plait et que tu es attachée à lui. Et c'est la première fois que je te vois aussi heureuse avec un homme. Jamais tu n'aurais fait tous ça pour je ne sais pas qui.
- Tu ne m'en veux pas?
- Bien sur que non! Je ne suis pas comme papa. Il exagère la chose, ce n'est pas une honte d'être tombé amoureuse de lui...
- Dimitri.
- Oui, de Dimitri. Dans le fond, il n'a pas l'air si mauvais. C'est ce que Elena pense en tout cas. Bref, je ne suis pas comme papa. Je ne vais pas t'en vouloir pour ça. Tu te rappelles ce qu'on disait? Que les "amants maudits" nous font toujours chier d'en haut? Et bien, je le maintiens. Ca c'est passé il y a des années et...
- Le carnet! me rappelai-je. Niko, j'ai besoin que tu ailles sous mon lit et que tu me ramènes un carnet vichy. Il est très important et je...
- C'est bon, j'ai tous mis dans tes valises, me rassura-t-il. C'est pour ça qu'elles sont si lourdes. T'as vraiment trop de truc dans ta chambre.
- Je sais, confirmai-je en rigolant. Niko, je dois y aller. Dimitri m'attends et je ne voudrais pas abuser...
- Tu sais où tu vas aller? s'inquiéta-t-il.
- A vrai dire... pas vraiment.
- Très bien. Je vais t'emmener chez un ami le temps que tu trouves une autre solution.
- Autrement dit que je dégage du pays? demandai-je en fronçant des sourcils
- Mais non! s'exclama-t-il en levant les yeux aux ciels. Je vais t'aider, attends.
Il a pris une de mes valises ( la plus lourdes. Qu'est-ce qu'il est sympa!) et on a remonté la rue jusqu'à la voiture de Dimitri. Celui-ci est immédiatement sorti pour nous aider et il a fait des yeux ronds en voyant mon frère. Il a même reculé d'un pas.
- Salut, dit Niko en lui tendant la main.
Dimitri hésita avant de la serrer en lui lançant un sourire gêné. J'en avais les larmes aux yeux de les voir comme ça. Je sais que Niko a fait un effort et jamais je ne lui serrais assez reconnaissante.
- Bien, dit Niko mal à l'aise. Tu pourrais la déposer chez un ami? demanda Niko à Dimitri. Je l'ai prévenu et il est ravi de l'accueillir.
- A vrai dire, je pensais qu'elle allait rester avec moi, déclara-t-il rapidement.
- Tu es jaloux ma parole! s'exclama mon frère hilare. Ne t'inquiète pas, tu n'auras pas de concurrence venant de sa part!
Il alla s'installer sur le siège passager et lorsqu'il passa devant moi, je lui tapai sur la tête. Une fois qu'il fut installé, je pris la main de Dimitri pour l'embrasser.
- Ne t'inquiète pas, murmurai-je. Tout ira bien. Tu es le seul.
Il soupira avant de monter devant. Jamais je n'aurai pensé voir mon frère et Dimitri assis l'un à coté de l'autre dans une voiture. Mon dieu! Faites que ça se passe bien!
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