C'est fou tous ce qu'il y a à préparer pour un baptême! Tenue, église, pope, nourriture, endroit, invité et j'en passe! Pire qu'un mariage. Mais le pire, ce n'est pas l'organisation. Oh que non! Le pire pour moi, c'est d'entendre les petits cris stridents que font les femmes de la famille en choisissant la tenue du petit ange. C'est déjà un tombeur à son âge ce gamin. Lorsqu'il regarde quelqu'un avec ses petits yeux bleu craquant comme tout, on ne peut s'empêcher de laisser échapper un "mennnn qu'il est chou!". Même mon père et Kaid le chouchoute plus que n'importe qui de cette famille. Je l'adore Côme et lorsque ma sœur m'a demandé d'être sa marraine, j'ai évidemment dit oui! Je me vois déjà le porter jusqu'au pope, le tenir pendant qu'il se fait baptisé et après faire la fête toute la journée! Je dois avouer que j'ai même hâte d'y être. J'aurai seulement aimé être accompagné de quelqu'un pour éviter qu'on me fasse des remarques déplaisantes du style: Tu es encore célibataire Dana?, Avec qui es-tu venu? Personne? Oh quel dommage!, ou encore: J'ai appris que tu étais célibataire donc je vais te présenter quelqu'un! Regarde, il est là bas!

Bref, comme on peut facilement le comprendre, ma vie sentimentale est un puit sans fond. Cupidon, si tu m'entends, tu as mal fait ton travail! Pourquoi faut-il que je tombe amoureuse du seul gars qui m'est défendu sur terre? Oui, je me répète mais ça me tape sur le système. Le pire, c'est que Adrian sait maintenant alors non seulement je suis énervée mais je suis aussi stressée, angoissée, terrifiée! Il n'aurait pas du l'apprendre comme ça. Il n'aurait même pas du le savoir. Mais tout est de ma faute. Je me suis soulée, il a pris soin de moi et comme remerciement, je lui ai brisé le cœur! En prime, il était blessé parce que Dimitri l'avait bien amoché . La seule chose bien, c'est qu'il n'y a pas eu de commérage à ce propos. Imaginez si c'était retombés aux oreilles de ma famille? Un désastre. En tout cas, une chose est sure, je suis débarrassée de prétendant. Adrian ne me parle plus ( très compréhensible vu ce que je lui ai fait) et Dimitri ne répond plus à mes messages. Je l'harcèle tous les jours de sms sans obtenir aucune réponse. Je me suis excusée des dizaines de fois mais toujours rien et je dois avouer que ça me blesse énormément. J'essaie, la plus part du temps, de ne plus penser à lui mais c'est compliquée parce que je sais qu'il est pas loin de moi... Il faut que je me ressaisisse! Ce n'est pas la première fois qu'on se dispute, qu'on s'ignore ou je ne sais quoi! Je dois me changer les idées et je dois avouer que les préparations du baptêmes tombent à piques. Alors, jusqu'au soir, j'ai aidé ma sœur et ma mère. On n'était pas toujours d'accord au niveau des goûts notamment sur le fait que ma mère voulait mettre une nappe à froufrou violet sur chaque table. Pour moi et ma sœur, un baptême simple et efficace ferait l'affaire. Pas la peine de payer je ne sais combien d'argent pour la musique et la décoration! Lorsqu'on fut enfin d'accord sur un peu près tout, il était 21 heures passés. Ma mère décida d'aller préparer à manger lorsque mon téléphone vibra dans ma poche arrière. Personne ne m'appelle tard dans la nuit habituellement (surtout depuis que je suis en Grèce). C'est très étonnant. Puis, je vis, le nom qui c'était affiché et je répondis sans hésiter. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine.

- Allo?

- Dana! s'exclama la voix de Pandora au lieu de celle de Dimitri. Il faut que tu viennes! Je t'en supplies.

- Où-est-il? demandai-je en m'éloignant du regard inquiet de ma sœur. Pourquoi c'est toi qui répond?

- Il faut que tu viennes à tout prix, dit-elle une voix stridente. Viens chez lui. Il parait que tu sais où il habite.

- Rien de grave?

- Dépêche!

Elle raccrocha. C'est officiel, je déteste cette fille. Je prévins ma sœur que je devais m'absenter avant de saisir l'anorak car étonnement, il pleuvait ce soir là.

- Merde! jurai-je.

Aucune chaussure à moi dans les parages hormis mes pauvres tongs bleu. Je poussai un grognement avant de sortir dehors affronter la tempête. Heureusement que j'avais pris les clés de la voiture! Sinon, j'aurai été obligée d'y aller à pied. Je coure jusqu'à la voiture et appuis sur l'accélérateur dés que j'en ai l'occasion pour me retrouver devant chez lui en moins de 5 minutes. Je claque violement la portière avant de voir venir à moi Pandora, paniquée. Sans une explication, elle me tire par le bras et me fait entrer dans la maison. Je suis trempée de la tête au pied.

- Bon sang! Tu vas m'expliquée ce qu'il se passe! hurlai-je.

Elle ouvrit à peine la bouche qu'un bruit de casse se fit entendre. Ca provenait du salon.

- Il... il ne va pas très bien, bégaya-t-elle comme une pauvre idiote. Il a beaucoup bu ses derniers jours et il nous fait peur... On ne l'a jamais vu aussi mal en point!

J'entends à présent la voix de Louka qui lui demande de se calmer sans grand succès car il y a un autre bruit de casse.

- Je crois que ça lui ferai du bien de te voir, déclara-t-elle mal à l'aise.

- Ah oui? Moi, je ne crois pas. Il ne me réponds pas depuis des jours! Je ne suis pas certaine qu'il ai envie de me voir là.

- Il est soule et blessé alors mais ton égos de coté et va le voir!

- Mais je lui ai brisé le cœur! m'exclamai-je.

Elle a soupiré et elle m'a poussé dans le salon qui est dans un état catastrophique. Des vaisselles cassés accompagnés de bouteille et de mégots de cigarettes à moitiés éteintes gisent sur le sol. Louka est dans un coin, comme si il avait peur, et Dimitri casse tout ce qu'il trouve. Jamais je ne l'avais vu comme ça. En entrant, je posais le pied sur une assiette et tout deux tournèrent leurs regards vers moi à cause du bruit strident que j'ai provoqué. J'ai un don pour les entrées fracassantes. Je jetais un regard à Louka qui s'éclipsa aussitôt, comprenant que je venais prendre la relève. Quant à Dimitri, il avait le regard d'un fou. Les yeux rouges, des cernes sous ses jolies yeux, des bleus sur son visages accompagner de sang...

- Mon dieu...

Je fis un pas, il recula de deux. On aurait dit un animal blessé qui a peur de tout le monde. En un sens, j'ai peur aussi. On dirait qu'il n'est pas lui même et j'ai peur de ses réactions. Mais j'ai tellement envie de l'aider que je mets ma peur de coté.

- Sort d'ici, m'ordonna d'une voix grave.

Il fit quelques pas d'une démarche mal assuré avant de porter la bouteille qu'il avait dans sa main à sa bouche pour boire une gorgée.

- Je t'ai dis de dégager! hurla-t-il voyant que je ne bougeais toujours pas.

- Non.

Le calme de ma voix me surprenait parce qu'en réalité j'étais mortifié. Je sais que lorsqu'on contrarie quelqu'un qui est soul, ça ne lui plait absolument pas. Mais je sais qu'il ne me fera jamais de mal. Il me l'a promit.

- Tu es conne si tu penses m'aider.

Je sais qu'il n'est pas lui même alors je ne prête pas attention à ses paroles.

- Je peux le faire Dimitri, dis-je calmement.

- Je ne suis pas malade! explosa-t-il. Retourne voir ton milliardaire avant qu'un pauvre type comme moi ne te fasse du mal!

- Jamais tu ne me feras le moindre mal...

- On parie?

Il leva la bouteille pour me la jeter à la figure mais au dernier moment il se ravisa.

- J'étais prêts à abimer ton beau visage, ricana-t-il.

- Tu n'es pas comme ça, c'est l'alcool qui te monte à la tête...

- Je suis quelqu'un d'horrible! Regarde mon visage! s'exclama-t-il en le triturant. Je suis dégeulasse. Et j'en ai marre. La vie est trop dure...

- Qu'est-ce que tu racontes? demandai-je d'une petite voix.

- Je me fais maltraiter par mon père, j'aime une fille qui ne m'aime pas mais qui aime un autre plus riche, je suis fauché, j'habite toujours chez mes parents, je vais passer ma vie ici... Rien de réjouissant tu vois? 

- Tu as tord.

- Ah ouais? Alors en quoi j'ai tord? Regarde ces marques.

Il enleva son tee short blanc sale. Il montra du doigt ses cicatrices, ses hématomes et ses coupures encore fraiches. Pas une place vide sur sa peau. Je retenais mes larmes car il est hors de question de je lui montre le moindre signe de peine. Il interprèterait ça comme de la pitié et il a horreur de la pitié. Je tendis timidement ma main vers lui mais encore une fois il recula. 

- Alors j'ai pas raison? Tu crois que c'est pour mon plaisir que j'ai ça? J'ai mal. Je souffre et j'en ai marre de cette souffrance. Je ne la supporte plus. Est-ce que tu comprends?

- Oui et tu as toujours tord, dis-je la voix tremblante.

Il poussa un rugissement avant de jeter la bouteille de whisky par terre. J'ai sursauté et je m'appuyai au mur pour avoir quelque chose à quoi m'accrocher. J'ai peur du Dimitri soul. J'ai peur de ce qu'il peut faire. Malgré la promesse qu'il m'a faite. Il se baissa, une grimace de douleur sur la visage et il saisit un morceau de verre. Il joua avec en le faisant passer entre ses doigts. Je le regardais horrifiée.

- Je t'aime, dit-il. Je t'aime comme jamais je n'ai aimé personne. Je ne sais pas pourquoi mais avec toi, c'est différent. Tu ne me tombes pas systématiquement dans les bras, tu m'engueules, me consoles et tu t'inquiètes pour moi... Mais jamais je ne t'ai entendu me dire un " je t'aime". Je suis triste, Dana. Triste et fatigué d'espérer une solution miracle à notre problème. Je te veux. Je te veux pour moi jusqu'à la fin de ma vie. Je veux t'avoir à mes cotés, pouvoir me balader partout à ton bras, me réveiller à tes cotés, dans notre maison et pourvoir peut-être me marier avec toi qui sait? Je rêve de te faire l'amour toutes les nuits, te faire oublier tes problèmes et surtout que l'on ait des enfants ensemble. Mais jamais ça n'arrivera. Tu irais mieux avec l'autre con. Il te donnerait ce que tu mérites.  Alors ne m'en veux pas...

- Dimitri...

Il se releva brusquement et posa le morceau sur son cou.

- Je t'aime.

J'étais horrifié. Comment peut-il faire ça? Mes larmes coulaient et brouillaient ma vision mais j'ai eu un reflexe incroyable. Je lui ai sauté dessus en poussant un cri avant qu'il n'aille plus loin. On tomba par terre dans un grand bruit. Je saisis le morceau de verre qui lui était tombé des mains pour le jeter loin de nous avant d'essuyer mes larmes. A mon grand soulagement et étonnement, Dimitri pleurait aussi. Hormis le petit point de sang au niveau de son cou, il n'y avait pas d'autre dégâts. Il se mit assis et pris sa tête entre ses mains. Il sanglotait.

- Qu'est-ce que j'ai faillis faire, dit-il la voix secouée de sanglot.

Je me rapprochais de lui et je posais ma tête sur ses genoux. Mes larmes coulaient librement. Je le sentis me caresser les cheveux. Doucement j'ai relevé la tête et j'étais choquée de voir les mêmes larmes que les miennes inondés son visage. J'étais déchirée de le voir si triste et perdue. J'ai posé ma main sur sa joue et j'ai commencé à essuyer ses larmes du bout des doigts. Je voulais le réconforter, le protéger. Je voulais qu'il se sente aimer. Il fermait les yeux. Il était épuisé. Mais il m'a surpris en m'attirant à lui. Il s'est assis en tailleur et moi j'étais en équilibre sur sa cuisse gauche. J'ai passé mes bras autour de sa nuque tandis qu'il s'accrochait à ma taille. Il a fini par posé sa tête au creux de mon cou. Pour l'apaisé, je lui caressais les cheveux en chantonnant des rythmes doux que j'inventais. Ma mère faisait ça avec nous quand on était petit. Ca semblait fonctionner. Il était calmé. De loin, j'ai vu les têtes de Louka et de Pandora nous observer. J'ai levé le pouce en l'air pour leur dire que je gérais la situation. Louka m'a souris avant de s'éclipser en tirant Pandora.

- Je t'aime, lui murmurai-je à l'oreille une fois qu'il était vraiment partis.

Il releva la tête avant de me regarder, perdu.

- Quoi?

- Je t'aime gros nigaud! hurlai-je plein poumon. Je t'aime! Je t'aime et je t'aime!

- Tu ne dis pas ça par pitié?

- Bien sur que non! déclarai-je en lui mettant une petite tape sur la tête. Tu es important pour moi. Tu le seras toujours.

Il m'embrassa mais je n'ai pas aimé notre baiser. Il avait le gout de désespoir et de l'alcool. Pourtant, je lui ai redonné. Je l'ai serré contre moi et j'ai couvert son visage de baiser pendant qu'il fermait les yeux. Ses bras puissants m'enlaçaient avec force.

- Reste avec moi pour la nuit. S'il-te plait, me supplia-t-il en me caressant les cheveux.

- Mais tes parents? Oh mon dieu, quand ils vont voir ce bazar...

- Ne t'inquiète pas, ils ne rentrent pas avant demain soir, dit-il calmement. Je rangerai tout demain.

- Je t'aiderais, lui promis-je. Viens, allons nous coucher.

Il se détacha de moi et la chaleur de son corps laissa place à la fraicheur. J'avais oublié que j'étais complétement trempée. Je lui tendis ma main qu'il saisit immédiatement avant de me conduire jusqu'à sa chambre. Il s'installa sur le lit et je lui caressai la tête en lui promettant de bien m'occuper de lui. J'ai commencé par nettoyer ses blessures au visage en enlevant le sang séché et je soignais son corps sous son regard doux qui ne me quittait jamais. J'ai rangé la boite dans la salle de bain et quand je suis revenue, je lui ai demandé un tee-shirt. Il était hors de question que je dorme avec des vêtements trempés. Il m'a montré sa penderie et j'ai pris un tee-shirt au pire qui m'arrivait au mollet. Puis je m'allongea à coté de lui, ma jambe enroulés autour de lui.

- Tu es tellement belle, me dit-il en caressant mes hanches.

- Tu n' es pas mal non plus, plaisantai-je pour lui redonner le sourire.

- Est-ce que tu me permets de te toucher? dit-il timidement.

- Fais ce que tu veux de moi.

Il m'attira au dessus de lui avec force, me caressant délicatement. Son corps était bouillant. Il remonta un peu son tee-shirt et il laissa ses mains s'aventurer le long de mon dos. Puis il m'agrippa mes fesses avec un instinct d'animal avant de m'embrasser avec fougue. Il m'embrassa ensuite dans le cou ce qui me fit gémir. Je suis à lui. Qu'importe ce qui se passera à l'avenir, je suis entièrement à lui.