Chapitre 18
Je suis sortis aussi discrètement qu'une petite souris de chez moi. Je m'étais fais belle rien que pour lui et ça ne m'étais pas arrivé depuis longtemps. Je portais une jupe en jean avec une chemise à carreau et j'avais lâchés mes cheveux parce que Dimitri m'avait confié qu'il me préférait comme ça. J'avais l'air moins coincé et plus sexy d'après lui. Dimitri me manquait terriblement. Il me manquait même plus que ce que je ne pensais... Bien sur, on a communiqué par textos tous les jours! Mais c'est différent. Je préfère le voir en vrai et le sentir près de moi que de communiquer par textos. Et c'est pour ça que j'ai pris l'initiative d'aller le voir. Je voulais lui faire une surprise! Cependant je ne savais pas où il était précisément donc, comme une idiote, j'ai parcouru tout le village en passant par la boulangerie, la boutique d'Ida et l'épicerie en évitant de passer devant les boutiques de nos parents respectifs. Ne le trouvant pas, j'ai pris un risque et je me suis dirigée vers le port, là où il travaille surement ce matin. J'ai descendu la côte et j'ai commencé à regarder dans chaques allés si je pouvais apercevoir sa chevelure noir en bataille ( je crois que je la reconnaitrais entre mille maintenant). Sur mon passage, tout les gars se retournait et quelques fois, il sifflait ce qui me mettait mal à l'aise. Ce sont des porcs parce que la plupart de ces gars sont mariés à des filles qui étaient à l'école avec moi. Pourtant, je les plaignais. Travailler dans le port est très difficile. Les conditions y sont extrêmement compliqués. Vu qu'il fait toujours très chaud dans la région, les travailleurs sont obligés de travailler sous le soleil, de l'aurore à la tombée de la nuit. Il faut avoir une bonne condition physique également vu qu'ils portent toute la journée de nombreuses cages remplis de poisson. Depuis que j'ai 10 ans, je rêve de dénoncer leurs conditions de travail difficiles pour faire comprendre au directeur que ce n'est pas humain de faire travailler des centaines hommes de cette manière.
Je me suis dirigée vers l'usine. Le port est constitué de deux partis principalement. Le première partie se situe à l'extérieur. C'est ici que les marins prennent les bateaux pour aller pécher et qu'ils trient le poisson. La deuxième partie se situe à l'intérieur de l'usine. C'est là qu'ils fabriquent le poisson en conserve et qu'ils trient les commandes. On reconnait ceux qui travaillent ici assez facilement. Ils sont d'ordinaire très bronzé ( presque brun cramé) et les mains extrêmement abimés par le travail. Je me suis frayée un passage pour pénétrer dans l'usine. A une époque, j'ai travaillé dans l'usine pendant deux mois, le temps des vacances pour me faire de l'argent. Je connais ducoup tout les coins secrets pour y pénétrer en douce sans que les vigils me voient. Les propriétaires du port sont les parents d'Adrian. C'est pour ça que ces parents sont les plus riches du village, parce que c'est l'entreprise qui vend le mieux ces produits partout au alentour du village jusqu'en Turquie! Je suis passée par la porte de derrière et j'ai récupéré une blouse appartenant à une certaine Martha avant de m'enfoncer dans l'entrepôt.
- Dimitri, chuchotai-je.
Pas de réponse. Evidement. Alors je me suis engouffrée entre les piles de boite de conserve de plus de deux mètres de haut jusqu'à ce que j'entende des cris. J'ai pris peur. C'étais des cris de femmes. Après avoir vu toutes les saisons de desperate housewife, à chaque fois que j'entends un cri bizarre maintenant , je me demande si c'est quelqu'un qui se fait étrangler, agresser voir pire (c'est stupide quand on y pense). Alors j'ai commencé à avancer sur la pointe des pieds et au bout de l'allée, j'ai vu la fameuse femme qui poussait des cris retentissants mais pas le genre que j'imaginais... Elle était dos aux piles de conserves et elle se cramponnait au dos d'un homme. Sous le choque, j'ai plaqué ma main sur ma bouche un peu trop fort, ce qui a produit un son qui a fait écho dans tous l'entrepôt. L'homme et la femme ont arrêté de se bécoter.
- Il y a quelqu'un? hurla l'homme furieux.
J'ai eu la surprise de ma vie en découvrant que cet homme était en faite mon beau-frère, accompagné d'une autre femme qui n'étais absolument pas ma sœur! Elle m'a vu. Je sais que la fille ma vue. Mais est-ce qu'elle m'a reconnu? J'ai reculé doucement avant de détaler comme un lapin. Je suis sortis de l'entrepôt en jetant, sur le chemin, la blouse de la certaine Martha par terre. J'ai couru le long des bateaux avant de rentrer dans quelqu'un.
- Dana! s'exclama cette personne.
- Oh! Louka! Il faut que je file avant de...
- Qu'est-ce que tu as fais? me demanda-t-il suspicieux.
- Rien! m'exclamai-je un peu trop vite. Je suis juste... J'ai vu... Ou est Dimitri? demandai-je. J'ai besoin de le voir...
- Tu veux peut-être que je te conduise jusqu'à chez lui? me demanda-t-il. Il a travaillé toute la nuit alors je l'ai dépanné en prenant son service ce matin...
- Chez lui? T'es sur? lui demandai-je hésitante.
- Je croyais que tu voulais le voir...
- D'accord.
Et on est partit juste au moment où Théo, mon connard de beau-frère, est sortis de l'entrepôt en regardant partout autour de lui. J'ai suivis Louka sans me retourner une seule fois en marchant à son pas (Il a beau avoir des petites jambes, il marche très vite). On a monté la colline et on a fini par s'arrêter devant une maison blanche et simple. La rue était paisible et silencieuse. Je suis passée devant des dizaines de maisons de ce village et il y avait, à chaque fois, du bruit. Mais dans celle-là, rien. Louka ouvrit la porte du portail. Je l'ai suivis jusqu'à l'arrière de la maison et il a poussé la porte qui était protégée par une épaisse moustiquaire.
- Voilà. Sa chambre est au fond, déclara-t-il. Ces parents travaillent normalement mais y a peut-être sa petite sœur. Sois discrète.
- Merci Louka. Je sais que tu m'apprécies pas mais...
- Non, non, non. Je n'apprécie pas ce que vous faites mais toi, ça va.
- Merci pour ce beau compliment, déclarai-je en levant les yeux au ciel.
Il m'a sourit timidement avant d'avancer. J'ai commencé à pousser la porte quand il m'a appelé. Il est revenu sur ces pas.
- Encore une chose, Dimitri est très grognon lorsqu'on le réveille, me prévient-il.
- Je pense pourvoir gérer, déclarai-je.
Je poussa la porte et, immédiatement, une forte odeur de lessive et de griller me submergèrent. Je m'avançais en essayant de ne pas me prendre les pieds dans les jouets ou linges trainant par terre. C'est mal de juger mais c'était le bordel dans sa maison. Je poussais la porte du fond pour le découvrir torse nu, allongé sur son lit. Il était installé en position de l'étoile de mer, les coussins et sa couverture en vracs. Sa chambre paraissait bien trop petite pour un homme de vingt-cinq ans qui mesurait deux mètres. Il y a, comme dans la mienne, des choses qui doivent être là depuis bien longtemps comme des posters de jeux vidéos datant des années 2000, des Bd ou des mangas japonais ainsi qu'une part de pizza. Je rentrai sur la pointe des pieds pour ne pas le réveiller. Il parait si fatigué. Mais mon pied toucha quelques choses de bizarre et j'ai perdu l'équilibre. Je me suis étalée à coté de Dimitri dans un grand bruit et, par je ne sais quelle miracle, il ne sait pas réveillé. Une vrai marmotte. Je me suis relevée et j'ai posé mes coudes sur le bord de son lit. Je l'ai observé quelques instants avant de replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Puis je lui ai déposé un baiser sur le bout de son nez, dans le creux de son cou...
- C'est agréable ça, murmura-t-il en ouvrant doucement les paupières.
Alors j'ai continué en descendant le long de son dos. Puis j'ai remarqué des marques. J'ai relevé la tête brusquement en passant mes doigts sur son dos. Des hématomes. Il y avait des hématomes partout.
- Qu'est-ce que...
Il s'est relevé brusquement. Il a saisit au passage sa chemise qui était par terre pour l'enfiler sans la boutonner. Il grimaçait de douleur.
- Pourquoi es-tu rentrée? s'exclama-t-il. Et comment... tu n'aurais pas du...
- Tu as fais pareil je te signale!
- Mais ce n'est pas la même chose! Si mon père te voyait là, avec moi...
- Pourquoi? lui demandai-je en m'approchant. Je sais me défendre!
- Tu es tellement incroyable, dit-il en levant les yeux aux ciels. Tu crois que tu peux gagner contre tout le monde? Tu ne connais pas mon père...
- J'essaie, en tout cas.
- Et bien ce n'est pas possible, chérie. Mon père est quelqu'un avec qui tu ne peux pas te battre. Personne ne le peux. Il est pire que le tiens.
- C'est lui qui t'as fait ça? lui demandai-je en lui prenant les mains. C'est lui qui t'as battu?
- Arrêtes avec ça, dit-il en serrant les dents. Je t'ai dis que ce n'était rien.
Il a lâché mes mains brusquement pour se poster devant sa fenêtre. Il passa sa main dans ses cheveux en batailles et il soupira bruyamment. Il avait l'air tourmenté et je n'aimais pas le voir comme ça. Je me suis approchée de lui et j'ai posé mon front contre son dos.
- Si tu ne veux pas en parler, laisse-moi au moins prendre soin de toi, d'accord? lui proposai-je.
Il se retourna et il me regarda à la fois avec douceur et tristesse. Il me caressa la joue du bout des doigts et je fus parcouru d'un frisson. Puis il m'attira à lui et il déposa un baiser sur mon front.
- Tu ne le fais pas par pitié? me demanda-t-il.
- Bien sur que non! Maintenant ôte ta chemise cow boy!
Il a pouffé de rire en m'obéissant. Il avait mal, je le voyais bien. Naturellement, je me suis dépêchée de l'aider malgré le fait qu'il ne voulait pas. Je suppose que c'était par fierté... Au moment où j'allais lui demander d'aller me chercher de quoi lui faire du bien, il me porta jusqu'à son lit.
- Tu fais quoi là!
Il m'allongea sur le lit et il se posta au dessus de moi. Il me regarda droit dans les yeux avant de se pencher pour m'embrasser fougueusement. J'adorai ça... Il me souleva ensuite pour me mettre au dessus de lu et me permettre de poser ma tête sur son torse. Je dessinais du bout des doigts,chacun de ses tatouages pendant qu'il m'observait et qu'il caressait mon dos sous mon tee-shirt. Je l'ai vu fermé les yeux et s'endormir. Je n'ai pas eu le courage de le réveiller tout de suite. Il avait l'air si fatigué... Je crois que moi aussi je me suis endormis un peu. Ou du moins j'ai fermé les yeux. Il s'est réveillé tout seul et moi aussi par la même occasion. Il me caressa les cheveux.
- Tu peux t'occuper de moi? me chuchota-t-il.
- Bien évidement.
Je suis sortis du lit et je l'ai tiré par le bras pour qu'il fasse de même. Il me tenait par la main. J'étais pratiquement collée à son dos. Il me tira jusqu'à la salle de bain. Il sortit une crème de l'armoire, me la donna et il se mit à genoux devant moi. Il posa son front sur mon ventre.
- Tu es tellement incroyable, déclara-t-il. Jamais je n'ai rencontré quelqu'un comme toi.
- Quelqu'un d'aussi casse-pied?
- Quelqu'un qui veut rendre les gens heureux, dit-il.
- Il faut que je te dise quelques choses...
- Rien de grave? Tu n'es pas malade?
- Mais qu'est-ce que vous avez tous avec la maladie! m'exclamai-je. Je vais très bien.
- Comment ça? Qui d'autre s'inquiète comme ça pour toi? Oh...
Il se releva d'un bond et je laissai le tube tomber par terre.
- Ne me dis pas que cette ordure...Tu continues à lui parler? s'énerva-t-il.
- On se parlait quand je t'avais exclu de ma vie! m'exclamai-je. Il m'avait réconforté quand j'en avais besoin. Et je l'ai repoussé! C'est fini alors arrête ton cinéma de macho.
- Quand est-ce que tu vas comprendre que je me fous des autres et qu'il n'y a que toi qui compte et qui me fasse du bien. Donc continues je t'en pris et excuse-moi. Si tu dis que c'est fini, c'est fini.
- Bien alors je t'ai cherché partout ce matin...
- Comme c'est mignon...
Je lui donnai un coup de pied pour qu'il me laisse parler. Je commençais à lui masser le dos.
- Je suis allée te voir à ton boulot, je me suis faufilée dans l'entrepôt et j'ai vu...
- Quelqu'un qui le faisait?
- Comment tu sais? m'exclamai-je.
- C'est habituel là-bas. Il ne faut pas t'étonner.
- C'est dégoutant... Attends tu ne l'as pas déjà fais quand même?
- Non, pas là-bas. Il y a des rats.
- Beurk... Non mais Dimitri! J'ai vu quelques choses d'affreux. Je ne sais pas quoi faire. J'ai vu Théo, mon beau-frère, le faire avec une femme qui n'était absolument pas ma sœur.
- Aie. Tu ne dois rien dire pour l'instant.
- Pourquoi? Ce type est une pourriture. Il trompe ma sœur!
- Justement! Je le connais et tu ne dois pas le contrarier. Ce type, comme tu dis, est une pourriture. Une dangereuse pourriture. Je ne supporterai pas qu'il te fasse du mal. De plus tu ne peux pas briser leur famille.
- Leur famille est déjà brisé par sa faute! Et je ne sais pas si je serai capable de mentir à ma sœur.
- Ecoute moi pour une fois et ne lui dis rien. Pour l'instant du moins.
- D'accord.
Et oui! Quelques fois j'arrive à écouter. Il en fut surpris lui aussi. J'avais fini de recouvrir son dos de crème quand j'ai poussé un long et profond soupir. J'étais tellement triste pour ma sœur qu'il m'a emmené dans sa chambre. Il m'a prise sur ses genoux et il me caressait le dos avec douceur. Cet homme est vrai ange. Quelques minutes après, je l'ai pris dans mes bras.
- Merci, lui murmurai-je.
- Merci à toi, dit-il en m'embrassant dans le cou.
Je l'ai regardé quelques instants dans les yeux avant de presser mes lèvres contre les siennes. J'ai passé mes mains derrière sa nuque pendant qu'il nous allongea sur le lit. Je passais mes mains sous la ceinture de son boxer quand il recula.
- Tu veux le faire? me demanda-t-il gentiment.
- Oui.
- Tu es sure? insista-t-il.
- OUI!
Et je l'attira à moi pendant qu'il m'ôta mon tee-shirt. Du moins il essaya. Je me suis agitée pour l'aider et il admira quelques instants ma poitrine avant de m'embrasser dans le cou. Tout allait pour le mieux. J'étais heureuse malgré cette situation. Tout était parfait et le serait plus dans quelques instants. Il commença à faire glisser ma jupe le long de mes jambes lorsque la porte s'ouvrit et qu'une petite fille entra dans la chambre en vitesse et qu'elle nous fasse sursautée tout les deux.
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