Chapitre 10
Comme je m'y attendais, j'ai subis un interrogatoire digne d'une série policière de la part de ma mère sur mon aprés-midi "seul" et de mon père. Ils me soupçonnaient d'avoir retrouvé Dimitri. Ils avaient raison. Ils ne sont pas dupe et le plus difficile c'est de les convaincre du contraire. Mon métier me sert dans ces cas-là. En particulier le sourire spécial caméra. Mais j'ai été me coucher immédiatement aprés l'interogatoire par peur que la vérité sorte de ma bouche. Je sais mentir mais malheureusement, je ne tiens jamais très longtemps. Je me suis endormis sans manger ce qui a inquiété ma famille. Un rien les inquiète, ce n'est pas possible... Le lendemain, je me suis levée tôt avec une envie innatendue de revoir Dimitri. Oui, j'en suis la première étonnée. J'étais dans le salon quand le téléphone a sonné. Je me suis précipitée sur le combinet (étant la seule à proximité) et j'ai décroché.
- Dana! s'exclama Adrian. Bon écoute, je vais passer te prendre à 18h. J'ai tenue ma promesse et je veux que tu te mettes sur ton 31. Ca va être le meilleur rencard de ta vie!
- Tu vas quand meme pas me demander en mariage? plaisantai-je mal à l'aise.
- Non non... A tout à l'heure!
Et il a raccroché. Une boule dans mon ventre c'est formé. Je déteste les surprises et son "non non" ne me dit rien qui vaille. A ce moment précis, j'ai eu l'impression d'avoir un ange sur mon épaule droite qui me disait de lui laisser une chance et de ne pas etre négative mais de l'autre coté, j'ai un petit démon qui me dit de ne pas faire d'effort et de filer rejoindre Dimitri. Raisonnable, j'ai décidé d'écouter le petit ange. J'ai aidé ma mère à préparer l'enterrement tout l'après-midi ce qui m'a plombé le moral car je repense forcement à mon arrière grand-mère. Je ne l'ai pas beaucoup entendu car elle ne parlait plus depuis les années 90 mais je sais qu'elle aimait le rock n roll. A chaque fois que j'écoutais scorpion ou police, elle me rejoignait pour danser avec moi. Ca lui faisait du bien. Elle était un peu rebelle. Un peu comme moi.
En fin d'aprés midi, je suis partie me préparer. Si vous auriez vu le sourire ravi de mes parents à propos de mon rendez-vous avec Adrian. Il n'aurait pas pu trouver mieux comme gendre si je puis-je dire... ( La famille d'Adrian est la famille la plus riche du village et il possède une propriété tellement grande qu'on l'a voit à plusieurs kilomètres). J'ai opté pour une robe bleu moulante avec des talons. Je reste sobre tout en étant un peu sexy. Adrian est arrivé pile à l'heure et il a du m'attendre car je n'étais pas encore prête. Je me battais avec mes cheveux. Lorsque j'ai descendu les escaliers pour le rejoindre, il m'a regardé d'une façon si douce, si touchante et aimante que j'en ai eu le souffle coupé. C'est vrai quoi! Je m'habille un peu prés bien, je ne lui ai parlé que quatre fois dont deux au téléphone et il me regarde comme ça? La culpabilité me ronge. Je suis une horrible personne. Je ne mérite pas son regard car hier j'ai passé la fin de soirée avec un autre gars ( il ne c'est rien passé et il ne se passera rien mais quand même). Sur le principe, ça ne se fait pas de voir deux gars en même temps. Je lui prends la main et sous le regard ravi de mes parents ( même de mon père, qu'elle exploit!) je l'entraine à l'extérieur. Il m'invite à monter dans sa voiture et nous conduit au restaurant le plus réputé des environs ( rien que ça?) qui se trouve au village voisin. Aucun de nous deux ne parlent pendant le trajet et ça me gène. Je préfère quand il y a une discussion dés le début du rencard. A coté de Adrian, j'ai l'impression d'être une souillon. Il est beau, gentil, intelligent, riche, adorable, dévouer à sa famille et j'en passe! Il me parait même trop parfait. Je ne vais pas m'en plaindre. Le nombre de fois où je voulais un gars comme ça, qui rivaliserait avec les autres pourritures qui m'ont pris pour une imbécile! Je vais passer une soirée agréable en compagnie de quelqu'un de bien. Quelqu'un de bien qui pourtant ne me parle pas. Il se gara et comme un parfait gentleman, il m'ouvrit la portière et m'invita à descendre. J'ai pris l'initiative de lui prendre la main et je le tire dans ce restaurant vraiment très classe. On est accueillis par un homme en costard d'une soixantaine d'année qui nous conduit à notre table. Le restaurant est plein à craqué, tous des gens qui peuvent se permettre de se payer un resto aussi chic. On nous installe à une table et je vois Adrian qui donne un pourboire à cet homme en lui faisait une poignet de main. C'est une des choses les plus sexy que je n'ai jamais vu. On commande nos boissons et il me prend la main, sur la table, à la vue de tous.
- Tu es en beauté ce soir, me complimenta-t-il en me dévorant des yeux.
- Seulement ce soir? plaisentai-je.
- Ce soir et tous les autres jours. Parle- moi de toi.
Décidement, c'est une manie des gars d'ici ou quoi!
- Je vis à Paris dans la banlieue, je suis journaliste et j'adore la France!
- La france est un pays magnifique, déclara-t-il sa coupe de vin en main. J'adore leurs pains.
- Et les musées?
- Les musées grecques sont plus intéressant. Mais je dois avouer que niveau peinture, il nous surpasse.
- Tu te trompes.
- Tu as raison! Je ne suis qu'un pauvre ignorant! plaisenta-t-il. Oh garçon! On voudrait commandé.
- Avez-vous choisis?
Je buvais une gorgée de vin en relevant la tête pour voir le serveur et je me suis étouffée. Non! Non! Et non! Pourquoi je suis à un rendez-vous et il est là? Je rêve. Je m'étouffe à m'en décoller les poumons à cause de ce fichue vin. Je sens une main sur mon dos, une main rugueuse et chaude, et j'entends qu'on me demande de me calmer et j'y arrive avec peine. Je dévisage la foule qui nous observe et je me sens rougir, les larmes aux yeux. Oh c'est pas vrai! Je suis journaliste et je rougis à cause d'une foule de gens friquée qui me regarde? Ridicule. Je me ressaisis et je regarde Adrian. Il nous dévisage tous les deux. Moi et Dimitri. La honte.
- Hum je voudrai un hamburger s'il vous plait, dis-je pour changer de sujet en lançant la carte.
- Il n'y a pas d'hamburger ici madame, déclara Dimitri, essayant de dissimuler son sourire amusé.
- C'est un restaurant chic, rappela séchement Adrian. Deux plats du jours.
Même pas un mot de politesse. Adrian était hautain et antipathique. Je n'aime pas ça du tout. J'ai eu terriblement honte. Non seulement de lui parce qu'il traite Dimitri mal mais de moi même aussi. Je me suis mise dans une situation digne d'une comédie. Mais attendez, pourquoi je m'inquiète pour Dimitri? Ce n'est pas mes oignons. Dimitri a récupéré le menu de Adrian avant de faire comme si de rien n'était et de rejoindre la cuisine.
- Tu as vu qui c'était? me demanda-t-il en jouant avec sa fourchette.
- Oui.
- C'est une pourriture, marmonna-t-il.
Je le regardai surprise. Le gentil Adrian dit que Dimitri est une pourriture? Je devrais peut-être l'écouter?
- Tu t'es étouffé à cause de lui?
- Non, mentis-je. J'ai avalé de travers. Le vin n'est pas passé. Et c'est quoi cet interrogatoire?
- Désolé, dit-il honteux. Je... je crois que je suis jaloux. Tu aurais vu comment il te regardait! On aurait dis qu'il voulait se jeter sur toi et il est venu à toi dés que tu as commencé à t'étouffer... Je me fais des idées c'est tout. Je me demande comment une fille comme toi peux sortir avec un gars comme moi.
- Tu veux dire comment une fille qui a quitté le pays, qui est maladroite comme pas possible, pauvre et qui a un caractère de merde par dessus le marché pourrait sortir avec un gars beau, intelligent, gentil et riche comme toi? Vraiment, je me le demande.
Je réussis à lui faire essquisser un faible sourire. J'ai encore plus honte. Je lui ments et je le fais se sentir mal. Dimitri est revenu avec nos plats et je vois Adrian lui lancer un regard froid. Pour le calmer, j'ai posé ma main sur la sienne. Un geste innocent pour moi. Il déposa l'assiette d' Adrian et il manqua de la renverser sur lui.
- Fais attention! s'exclama-t-il.
Ils se sont affrontés du regard quelques instants. Je détestais ça. Je les haïssais tous les deux. Dimitri a posé mon plat et il en a profité pour caresser ma main du bout des doigts. Mon autre main qui était posé sur ma cuisse. Je l'ai immédiatement retiré, me cognant contre la table et essayant de contrôler mes hormones. Je rêve. On dirait qu'ils se combattent et que je suis le trophée. La plupart des filles trouveraient ça mignon et adoreraient ça. Moi, je trouve ça stupide. Je ne suis pas un vulgaire trophée. Pour personne.
- Bon appétit, déclara-t-il, un sourire amusé au lèvre et les yeux pétillants.
Je le foudroyais du regard. J'étais furieuse. Adrian a commencé à manger et je ne tenais plus.
- Je reviens, déclarai-je. Je vais me remettre du rouge à lèvre.
Complétement faux. Je voulais juste prendre l'air pour que ma colère retombe. Comment ose-t-il! Comment ose-t-il me draguer devant Adrian! Il sait qu'il ne pourra rien se passer entre nous. Que c'est juste... du bon temps qui ne durera qu'une petite semaine! Je sors dehors et l'air est frais. Ca me fait du bien. J'ai envie de fumer une cigarette mais je me retiens. J'ai arrêté depuis un moment et je ne tiens pas a replongé. Pourtant, c'est pas l'envie qui me manque. Je me suis assise sur le bord du trottoir et j'ai croisé les bras. J'ai même fermé les yeux. J'étais tranquille ici. Du moins, jusqu'à ce que quelqu'un m'appelle. J'ai rouvert les yeux et j'ai tourné la tête pour voir Dimitri marcher vers moi. Je me suis relevé précipitamment et je commençais à marcher dans le sens opposé.
- Dana! m'appela-t-il à nouveau.
- Fous-moi la paix! hurlai-je.
Il me rattrapa et il se positionna devant moi. Il me dominait. Il posa ses mains sur mes épaules pour me maintenir devant lui.
- Ne me fuis pas, souffla-t-il.
- Et toi, ne me touche pas! hurlai-je de colère.
Il m'a obéis mais il se tenait toujours aussi près de moi. Malgré ma colère, j'ai eu un pincement au cœur en voyant la tristesse dans son regard.
- Sache que je ne suis pas un trophée! m'exclamai-je en tapant sur son torse. Tu n'as pas à te battre contre Adrian! Je ne suis à aucun de vous deux, ok? Alors fais-moi plaisir et ne recommence plus jamais. Ne pourris plus jamais une de mes soirées. Sors de ma vie.
- Laisse-moi t'expliquer, dit-il.
- Retourne à ton service Dimitri, lui ordonnai-je mes mains posés sur mes tempes. Ne t'occupes plus de moi.
Il a froncé des sourcils. Il hésitait sans-doute.
- Dana, soupira-t-il en se passant la main dans les cheveux.
- Je t'ai dis de t'en aller.
Il l'a fait cette fois-ci. Il est partis.
- Et fais-moi le plaisir de me laisser passer une bonne soirée! hurlai-je dans son dos.
Il s'est arrêté un instant et à tourner la tête d'un quart. Il avait beau faire sombre, je voyais très bien qu'il était énervé. Il avait les points serrés et il était tendu. Je l'ai entendu pousser un hurlement avant de continuer à avancer. Je suis rester une dizaine de minutes avant de revenir. Adrian était scotché à son téléphone quand je suis arrivé. Mon plat était aussi froid que mon humeur. Je me suis forcée à manger un peu de ses pates aux poissons. Adrian m'a dit qu'il devait répondre à un coup de fil. Il s'est absenté quelques instants et j'en ai profité pour regarder autour de moi. J'ai vu Dimitri qui se faufilait parmi les tables, une expression neutre au visage. J'ai eu mal. Je suis en colère. Adrian est revenu deux minutes plus tard, me caressant le dos au passage.
- Ca ne te plait pas? me demanda-t-il inquiet.
- Je n'ai plus très faim, déclarai-je en lui faisant un petit sourire. Mais c'était très bon.
- Ce restaurant est le meilleur de la côte, m'apprit-il en me caressant la main. Une vraie pépite. J'ai une petite question... Connais-tu le serveur?
- Non, mentis-je. Et toi?
- Tu as dansé avec lui Dana, dit-il en plissant les yeux.
- Ah bon?
- Il t'a volé à moi. Il me vole toujours tous.
- Que veux-tu dire?
- On c'est toujours haïs. Ca a commencé à la maternelle, il m'avait poussé et il a pris ma glace. Il m'a piqué ma chérie au collège et il m'a tous les jours dit que j'étais une merde jusqu'à ce qu'on se batte et qu'il me respecte un peu plus qu'avant. Selon ses mots " je lui avais prouvé que j'étais peut-être pas une tapette finalement". Il a beau ne plus m'avoir cherché d'ennuie depuis, je le haie. Il m'a pourri l'existence. Mais tu vois comment la vie me récompense? C'est lui qui me sert maintenant. Je vaux mieux que lui.
- Tu parles comme un dictateur, déclarai-je en le regardant. Tu parles avec l'argent. T'es corrompus.
- Peut-être, dit-il indifférent. Mais j'ai le droit de le critiquer, ne m'en veux pas. Tu ne te souviens peut-être plus mais il était terrible ce gars. Il me cherchait toujours des emmerdes. Si tu veux mon avis, il n'est pas fréquentable. Même maintenant. C'est encore un fumier.
J'ai bu une gorgée de mon verre de vin. J'aurai aimé être ailleurs. Loin de ses deux garçons qui s'affrontent stupidement.
- Il parait que ta famille et la sienne se déteste? me demanda-t-il en jouant avec son verre.
- C'est une histoire vraiment stupide, soupirai-je.
- Raconte.
- C'était pendant les années 50 et quelqu'un de ma famille était marié à quelqu'un de la famille de Dimitri, expliquai-je. Elle s'appelait Agnès et elle est morte assassinée soit disant par son mari.
- Soit disant?
- On a retrouvé Dacha, le parent de Dimitri, sur le corps de Agnés. Il parait qu'il pleurait à chaud de larme et il disait qu'il était innocent mais personne ne le croyait hormis sa famille. Il a finis par se suscider en prison parce qu'on le croyait coupable et ça n'a rien arrangé. Il parait qu'il était un peu dérangé à cause de la guerre... Il n'avait pas d'enfant donc on a aucun lien de parenté.
- C'est sur qu'il est coupable.
- Ils n'ont pas cherché plus loin que ce qu'il avait devant eux. Aucun interrogatoire ni de recherche . Il parait claire également qu'ils étaient amoureux l'un de l'autre! Et je sais qu'ils avaient pas les mêmes technologies à l'époque mais...
- Mais ils auraient du creuser un peu plus, termina-t-il à ma place.
- Exactement. Depuis tu vois bien qu'on se déteste. Mon frère et moi on appelle ça "la querelle des amants maudits". Même d'en haut, ils font toujours chier.
- Ne parle pas comme ça des morts! s'affola-t-il.
- Ils sont morts, ils ne viendront pas me hanter, le rassurai-je en rigolant car il avait peur de deux personnes mortes. Au pire des cas, ils sortiront de leurs tombes pour venir me manger la cervelle?
- Tu es hilarante, dit-il maussade.
- Je sais.
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