Romance Chapitre 1
Athos raccompagne la comtesse à son domicile après l'avoir conduite à la morgue. Ninon explique les raisons pour lesquelles elle refuse de se marier, qui sont tout à fait justifiées aux yeux d'Athos en effet Lui s'apprête à avouer qu'il a renoncé à l'amour, mais il n'ose pas car ce n'est pas totalement vrai. Son cœur penche pour un certain gascon fougueux en réalité. Mais comment le dire. Finalement, il décide d'être honnête avec Ninon pour étouffer toute illusion qu'elle pourrait encore rêver.
« Ninon, je n l'ai pas été complètement honnête avec vous » commence Athos, mais voyant que la comtesse l'écoute. II ose s'aventurer plus loin « mon cœur n'est pas libre, II est déjà pris ailleurs »
La comtesse comprend qu'elle n'est pas celle qu'Il aime. ElIe se sent blessée mais accepte cette éventualité car elle commence à l'apprécier ; notamment en raison de sa franchise.
« Est-ce une autre que vous aimez ? demande-t-elle, Intriguée
« La personne que j'aime l'ignore. Je ne peux le lui avouer ni même l'afficher, cela ne se peut, II reste ... » répond Athos, les yeux tristes. Mais ses mots ne parviennent pas à franchir ses lèvres.
ElIe comprend alors qu'iI aime un homme. Et malgré les difficultés que cela représente, l'Invite à aller le lui dire parce que selon elle aucun amour ne devrait se voir réduit au silence, et qui, sait, peut-être éprouve-t-il les mêmes sentiments à son égard.
Après avoir achevé d'accompagner la comtesse. Athos ne parvient pas à se décider. La discussion qu'ils ont eu ensemble l'a profondément troublé. Il ne s'imagine pas rentrer ainsi à la garnison. Il décide donc d'aller finir la soirée dans cette auberge où il a, trop souvent sans doute, pris ses habitudes. Seul.
Athos, quittant la taverne, passe devant chez les Bonacieux, sur la place, et trouve d'Artagnan qui sort tout juste du logis alors qu'il arrive, II s'étonne de ne pas le voir demeurer auprès de Constance, surtout en sachant que Jacques-Michel n'est pas chez lui. II imaginait le jeune homme profitant de ces soirées en tête à tête.
Le voyant, d'Artagnan le rejoint rapidement, heureux de le voir, si l'on en croit le sourire qu'il affiche.
« Comment vas-tu ? » demande tout de go d'Artagnan qui s'inquiète pour son ami et a été quelque peu jaloux de Ninon.
« Tu n'as encore rien dit à Constance ? Pourquoi ne lui parles-tu pas ? » s'étonne Athos.
« Lui dire quoi ? » s'interroge d'Artagnan
« Ce que tu ressens pour elle. » soupire Athos
« Mais je n'éprouve rien pour elle » répond d'Artagnan, choqué, « elle est comme une sœur pour moi, c'est tout. »
Puis baissant les yeux, presque timide et comme s'il se parlait à lui-même, il ajoute : « j'en aime un autre. »
« Sois honnête avec elle, alors. Elle le mérite. » gronde Athos.
« Tu veux de l'honnêteté ? » s'agace d'Artagnan dont les yeux s'assombrissent de colère qui, comme toujours avec lui, s'exprime avec Vivacité. « Alors je vais être honnête. C'est toi que j'aime » finit-il par jeter avant de réaliser qu'il vient de le dire à voix haute et d'en rougir.
« Mais tu as raison. Je dois el lui dire » reconnaît-il enfin. Car il a bien remarqué les regards de Constance, ses yeux brillants d'espoir et il la sait peu heureuse avec Jacques-Michel qui est certes un époux fidèle et aimable, mais peu attentif à sa femme. L'enthousiasme de la jeune femme se trouve comprimé dans cette vie de commerçant, d'Artagnan l'a bien compris, mais il ne peut rien pour elle. Rien de plus, du moins le pense-t-il.
Après cela, il s'apprête à partir mais Athos le retient d'un geste, ses yeux plongés vers lui. Agitant son bras, d'Artagnan échappe à son emprise et revient chez Constance, les joues en feu. Oui, il va tout lui dire parce qu'elle ne doit pas se bercer d'illusion, ce n'est pas une attitude juste envers elle que de la faire espérer ce qui ne sera jamais.
« Oh vous êtes revenu ? Un souci ? » s'écrit Constance, un grand sourire illumine son visage, surprise cependant du retour si rapide de d'Artagnan. Puis elle remarque ses joues empourprées : « vous avez de la fièvre, vos joues sont rouges ? »
« Non, je vais bien. Je suis revenu pour vous parler franchement. Je vous d'être honnête concernant mes sentiments, Constance » dit d'Artagnan le visage soudain bien grave.
Constance l'observe, ne sachant trop ce qui lui arrive et se montre attentive. Une lueur d'espoir dans ses yeux et elle se demande si d'Artagnan lui dira enfin les sentiments qu'il éprouve pour elle.
« Je sais que vous espériez que je vous dise que je suis amoureux de vous. Mais ce n'est pas le cas. Voilà, vous êtes comme une sœur pour voire ma meilleure amie. J'en aime un autre. Je suis désolé car je sais que ce n'est pas ce que vous espériez m'entendre dire. » répond d'Artagnan, honnête, mais aussi légèrement triste de briser le cœur de Constance
Constance retient ses larmes mais se montre compréhensive surtout parce que d'Artagnan a osé dire être amoureux d'un homme et non une femme. Elle comprend combien ce secret doit être douloureux pour lui et qu'il se soit senti suffisamment confiant pour le lui avouer, la touche. Mais bien vite viennent les questions : qui peut être cette personne ? Le sait-il ? Elle prend son courage à deux mains et l'encourage à aller le retrouver pour le lui dire.
D'Artagnan, effondré, s'assied à la table de la salle, regardant ses mains, comme embarrassé. Il raconte à Constance qu'il l'a dit, mais qu'il n'a pas su comment réagir après cela et s'est montré lâche en fuyant. Alors Constance, prenant ses mains dans les siennes et le forçant à lever les yeux pour la regarder, lui demande :
« Vous a-t-il rejeté ? »
« Pas véritablement. Mais vous comprenez que c'est impossible. » se désole le jeune homme. Il secoue la tête en même temps qu'il répond, mal à l'aise de s'entretenir de la sorte avec celle dont il vient de briser les rêves.
« Vous devez retourner auprès de lui et tout lui avouer. S'il ne vous a pas déjà semblé hostile, peut-être n'est-il pas totalement opposé. Il se peut même qu'il éprouve les mêmes sentiments à votre égard » s'enthousiasme-t-elle.
Elle ne lui en veut pas. Elle regrette certes que ces sentiments ne soient pas dirigés vers elle, mais elle porte une grande affection au garçon et se trouve navrée pour lui de son état. Se levant, elle tourne le dos pour se diriger vers la porte, comme pour lui indiquer qu'il est temps pour lui.
Il se lève, tout d'abord hésitant, ne sachant trop que faire de son grand corps. Puis, il relève la tête, écarte cette mèche rebelle qui tombe sans cesse sur ses yeux et regarde Constance, avec une assurance nouvelle.
« Vous êtes une amie fidèle » déclare-t-il en l'embrassant sur la joue, vivement.
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