Chapitre 8: La guerre
"À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire." - Pierre corneille
Le jour fatidique était enfin arrivé. Loin de la ville et de sa civilisation, dans la sombre forêt qui l'entourait, des individus se préparaient. Il faisait nuit, l'ombre régnait, l'obscurité faisait taire les gazouillis des oiseaux. La lune était cachée. Les deux clans s'étaient préparés à cet évènement qu'ils attendaient depuis longtemps. Ils allaient enfin pouvoir prendre leur revanche l'un l'autre. Tous ce qu'ils pensaient était obscure, sombre, calculé, haineux. Les vampires qui avaient leurs yeux rouges étaient prêt à tuer tout ce qui bougerait et à faire couler le sang à flot. Aucune pitié n'était permise au sein de leur groupe. Et il en allait de mêmes pour l'adversaire. Les loups-garous aux crocs affutés comme des lames de rasoirs et aux griffes tranchantes, grognaient comme des bêtes sauvages à la recherche de proie pour assouvir ses besoins naturels. Les auras de ces deux créatures était obscure, sombre, haineuse. Leurs yeux brillants avaient besoin d'être assouvis, et leur vengeance d'être apaisée. En rien ils respiraient la gentillesse et la pureté de Julie qui était contrainte de rester dans le clan des vampires à attendre avec se sœur le retour des hommes et des femmes prêtes partis à la guerre. Les loups grognaient, les vampires ricanaient. Ils faisaient peur à voir. Si un humain passait par là par pur hasard, il prendrait dans les secondes qui viennent ses jambes à son coup. Personne ne voudrait rester entre ces deux clans. Romain était obligé à participer à cette guerre aux côtés de l'Alpha. Chez les vampires autant que chez les loups-garous, l'excitation montait tellement qu'elle était sur le point d'atteindre son apogée. Lorsque la pleine lune apparu enfin, les deux clans de la nuit se remplirent d'une force lunaire des plus fortifiante pour eux. L'Alpha hurle, Capire s'exclame et dans la forêt la plus sombre et éloignée des humains, la guerre entre les vampires et loups-garous éclata.
Julie priait à la fenêtre de sa chambre, elle priait pour que Romain survive à cette guerre qui sera sans doute ensanglantée, Caroline faisait de même pour son fiancé qu'elle avait finalement aimé. La lycéenne enfermée dans sa chambre regardait inlassablement cette lune de mauvais présage. Elle priait du mieux qu'elle pouvait pour protéger son bien aimé. Chaque femme, chaque enfant souhaitait que leur père ou mère revienne de cette bataille sains et saufs. Mais ce vœu ne sera exaucé que pour une poignée de personne, que ce soit chez les loups-garous ou les vampires.
Sur le champ de bataille, Romain se battait à contre cœur contre des vampires qui réclamaient vengeance. La mort planait au-dessus de tous ces combats sanglants. Il décapitait, transperçait, griffait, mordait. Il voyait tant de sang couler qu'il avait envie de fermer les yeux et oublier ce cauchemar meurtrier. Il ne voulait pas ôter la vie, cependant, il ne voulait pas perdre la sienne non plus. Il ne voulait pas mourir plus que tout. Revoir son amour était sa priorité, et pour cela, survivre était l'unique option. Un vampire au visage ensanglanté se précipite vers lui pour attenter à sa vie. Il ne l'avait vu qu'au dernier moment. Et quand il pense que tout est fini, Baptiste vint à son secours pour mettre à terre cet ennemi avant de lui déchiqueter sa vie. Son meilleur ami combattait à ses côté, surveillant ses arrières. Il connaissait l'objectif de son ami et ne pouvait fermer les yeux là-dessus. Pour cela, il s'était promis de le protéger jusqu'à en perdre la vie. Plusieurs fois ils se faisaient attaqués par surprise du à leur manque d'expérience au combat. Néanmoins, les adultes environnant n'hésitaient pas à les protéger. Ils se devaient de conserver la nouvelle génération.
Esteban aussi fougueux et assassin qu'à accoutumé se déchaînait amusé sur ces bêtes sauvages qui tentaient de lui barrer la route. Ses mains aussi robustes que de l'acier transperçait tout ce qui bougeait. Membres antérieurs, postérieurs, épaule, estomac, cœur et enfin tête. Il ignorait les cris d'agonis de ses adversaires. Tout cela n'était qu'une partie de plaisir à ses yeux. Sauter sur un faible, le décomposer, se délecter de cette souffrance. Son rire psychopathe faisait même peur à ses alliés. Il était méconnaissable. Une personne plus odieuse que celle que tout le monde connaît. C'était ça « Esteban le chasseur ». Un tueur sanguinaire et sans pitié. Plus loin le fiancé de Caroline se battait du mieux qu'il pouvait aux côté de Capire avec de nombreux amis. Il avait lui aussi cette haine profonde qui s'extériorisait enfin. Mais juste cela était-il suffisant ?
Tous avaient une raison de se battre, allant de la plus sale à la plus noble. Un désir assassin, un plaisir de douleur, une haine, une vengeance, un ami, une famille, un clan, une patrie, un amour. Tous se battaient avec espoir ou désespoir. C'est à cela que sert le champ de bataille. S'extérioriser, espérer, se battre. Cependant, beaucoup d'entres-eux perdaient misérablement la vie. Les espoirs s'envolaient aussi lentement que leur fin de vie pleine de douleur. De nombreux lycanthropes et suceurs de sangs étaient étendus à terre, le regard mort.
Ceux encore vivant faisaient de leur mieux pour s'accrocher à la vie. Malgré eux ils marchaient sur les corps inertes étendus sur ce sol poisseux. Leur rage, leur vengeance, leur tristesse leur empêchait de voir qu'ils posaient les pieds sur un ami, un cousin, un proche, un frère. Capire aux yeux de sang déchainait sa fureur sur l'ennemi autant que l'Alpha au pelage rouge. Plus aucune pitié n'était permise. Les cris et hurlement d'agonie ne cessaient pas. Marcus qui n'était pas loin de Romain et Baptiste prenait un réel plaisir à séparer la tête des corps des vampires coriaces. Sa cruauté était enfin affichée au grand public, dommage que personne n'y faisait attention.
Capire et l'Alpha firent enfin face au bout de leur traversée ensanglantée. Lequel des deux gagnerait ? Le monstre au visage humain sourit de même que le loup. « Enfin » pensaient-ils chacun de leur côté. Le moment qu'ils attendaient avec tant d'impatience arrivait enfin. Un face à face entre les deux chefs des deux clans adverses. Ils se jetèrent l'un sur l'autre ne laissant aucune ouverture à son ennemi. Leur sérieux se mélangeait à une folie meurtrière. Ils se battaient, se débattaient, s'attaquaient, restant le qui-vive. Égratignure, morsure, griffure. Ils esquivaient et frappaient avec une habilité qui ne peut pas tromper l'œil d'un novice. Ils avaient de l'expérience. Combien de combat avaient-ils menés jusqu'à maintenant ? Combien de victimes avaient-ils fait jusqu'à cette bataille ? Eux-mêmes ont sans doute déjà oubliés ces chiffres exorbitants qui alourdiraient leur cœur.
Romain prend en coup et est éloigné du son meilleur ami. Il se trouva nez à nez avec Estéban qui cherchait des loups faibles et sans défenses qui tenteraient de s'échapper de cette tuerie. Un sourire narquois arbore ses lèvres et il dégaine ses dagues en argent tachées de rouge. Le protagoniste ne pouvait pas bouger, même il ne voulait pas bouger. Il sentait cette aura meurtrière qui émanait de lui. Il ne pouvait pas le laisser en vie pour tuer d'autres de ses confrères. En une foulée assez grande pour l'atteindre, l'animal bondit sur lui et le plaqua à terre tentant de lui arracher la tête. Une dague frottait ses crocs, tentant de le repousser. L'autre était inutilisable – projetée lors de l'impact. Ils forçaient tous les deux, l'un voulant tuer, l'autre se défendant pour tuer après. Le chasseur en position d'infériorité faiblit un peu et la distance entre la gueule du loup et sa tête se réduit un peu plus. Romain commençait à humer l'odeur de cette créature du mal. Le sang prédominait, mais quelque chose de doux restait simulé derrière ça. Qu'est-ce que c'est. Avec son flaire animal, il perçu une odeur familière. Douce, pur, agréable. Il ne la connait que trop bien.
- Julie ? pensa-t-il à haute voix.
Estéban qui ne comprend pas vraiment pourquoi cette bestiole appelait sa fiancée profita de ce moment d'inattention pour se dégager et égratigner la joue de la bête sauvage. Romain reprenant ses esprits ne manqua pas de le griffer au torse, cependant, il manqua sa chance de le tuer. Estéban s'enfuit le premier rejoignant les côtés de Capire et Romain fit de même de son côté/ Les deux chefs étaient hors d'état pour continuer leur combat enragé. Capire avait perdu un bras, l'Alpha un œil et était couvert de blessures. Ils pestent et se retirent, rappelant leurs effectifs restant eu près d'eux.
- La prochaine fois, notre combat ne sera que nous deux. Et c'est moi qui te tuerai loup-garou.
- Tu peux rêver vampire.
L'aube avait levé la lumière sur les cadavres baignant dans la saleté et le sang, au milieu de cette forêt où avait eu lieu la bataille. Ça empestait la mort. Mais tout le monde avait déserté les lieux, donc personne ne se préoccupait plus de ceux décédés au combat. Seules des pensées tristes, des souvenirs persistaient à leur égard dans le cœur des survivants. Capire rentra au clan avec trois chasseurs, une femme, deux hommes et Esteban. Tandis que Montarou n'avait plus que Romain, Baptiste, Marcus, son bras-droit qui est le père de Baptiste, et trois autres loups. Ils étaient tous blessés, bien amochés. Tout semble plus calme à leur retour.
Lorsque Capire rentra avec un bras sur l'épaule d'Estéban, sa femme se jeta sur lui soulagée de le revoir en vie. Même s'il avait perdu son bras, le plus important pour elle c'est qu'il était revenu vivant. Elle s'empresse de l'amener dans la salle de bain pour le soigner. Les vampires guérissaient rapidement en principe, cependant, lorsque cela provenait de leur ennemi mortel, cela devenait plus sérieux et mettaient plus de temps à soigner.
Julie savait qu'ils étaient rentrés de cette longue bataille nocturne. Cependant, elle ne quitta pas sa chambre, gardant une certaine rancune envers son père. Elle était soulagée et en colère de le savoir revenu. C'est son père après tout, mais elle l'avait prévenu qu'il y aurait de nombreuses pertes. Ces larmes versées pour les défunts, elle ne voulait surtout pas voir ça. Soudain elle entendit des cris provenant du salon. Cette voix était celle de sa sœur aînée. Elle s'interroge et se décide à descendre curieuse de savoir ce qui se passe. Caroline était accroupie à terre se tenant le visage, tremblante. Elle venait d'apprendre que son fiancé avait dépérit lors de cette guerre. Elle était en larme et se sentait délaissée, ignorée, chagrinée, meurtrie. Tout son être criait de douleur. Julie la prit dans ses bras, et elle se blottit contre elle, agrippant faiblement le top de celle-ci. C'était si douloureux pour elle .
- Pourquoi moi ?! cirait-elle en serrant les dents.
Julie se disait la même chose. « Pourquoi moi ? ». Elle savait aussi bien que sa sœur que les guerres n'amenaient pas forcément le bonheur et la prospérité, mais plus souvent la tristesse et la douleur. Capire tenta de calmer sa fille aînée en lui proposant un nouveau fiancé, il n'aimait pas la voir ainsi. Il prenait enfin confiance de la douleur qui entourait ceux qui n'ont pas vu les retours tant espérés. Cependant celle-ci refusa catégoriquement.
- Toi tu ne peux pas comprendre ce que ressent ton entourage ! a craché Caroline en courant vers sa chambre.
- Caroline ! Tu ne parles pas ainsi à ton père ! Reviens ici ! ordonna le père.
Julie se tourne vers celui-ci et soupir. Elle avait mal pour lui et pour sa sœur. Elle avait perdu un être cher, il avait perdu le sourire de sa propre fille. Celle-ci c'était même retournée contre lui. Néanmoins, elle comprenait plus les sentiments de l'aînée que le parent.
- La guerre n'est pas la meilleur des solutions. Je te l'avais dit papa.
La jeune fille retourna dans sa chambre avec l'indifférence qu'elle avait utilisée pour faire face à son père. Le mal était fait. Le retour en arrière était impossible. Capire pétrifié par l'attitude de se propres filles. Il avait fait ça pour un avenir meilleur pour elles, et elles s'étaient retournées contre lui. Il avait fait ça pour le bonheur de ses filles et de son clan. Mais qu'avait-il oublié ? Quelle est la chose qui lui avait échappé ? Il secoua la tête pour faire fuir ce qui brouillait son esprit et retourna voir Esteban. Celui-ci était dans sa chambre à nettoyer soigneusement ses dagues en argent. Le chiffon qu'il utilisé était crasseux et était devenu rouge. Il repensait amusé à cette soirée d'horreur. Mais particulièrement à ce loup au pelage presque orangé-brun. Comment connaissait-il le nom de sa fiancée ? Était-ce le hasard ? Sûrement pas. Quelque chose lui disait que c'était quelqu'un que fréquente Julie. Allait-il dans le même lycée qu'elle ? Il devait le savoir pour l'éliminer si c'était le cas.
Chez les loups-garous, l'Alpha se faisait soigner par une de ses vieilles connaissances qui était restée au clan. Quant à Romain, il était partit chez sa marraine. Elle était la sœur aînée de l'Alpha, cependant elle ne vivait pas près d'eux. Elle habitait à l'écart du clan, comme si elle avait été rejetée. Ce qui était le cas d'ailleurs. Elle ne souhaitait en rien la guerre ou combat dans ce genre comme son frère. Elle se faisait âgée, ses cheveux bouclés courts et bruns commençaient à devenir gris. Ses yeux argentés regardaient ce qui l'entourait avec beaucoup d'attention. Ses mains ridées essuyaient avec une petite serviette le sang qui était sur le dos et le torse de Romain presque incapable de bouger. Sa voix quelque peu enrouée donnait malgré tout cette impression que l'on pouvait lui faire confiance. Elle sentait la gentillesse et la générosité. Celle-ci était très proche de la mère de son filleul, et maintenant elle s'occupe de celui-ci comme si c'était son propre fils.
- Marraine ?
- Oui Romain ?
Il lève les yeux vers le visage ridé mais tendre de cette vieille femme. Elle lui souriait d'une manière si naturelle qu'on aurait pu penser que c'était inné chez elle.
- Pourquoi mon père veut tant que ça faire la guerre ?
- Je ne sais pas trop. Peut-être veut-il à ce point éliminé les vampires ?
Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour Julie qui faisait partie de ceux que son père haïssait. Allait-il lui arriver malheur un jour ?
- Mais pourquoi ne pouvons pas vivre en paix avec eux ?
- Il faudrait leur demander. Pour les deux clans, cela semble inconcevable il semblerait.
Pourtant lui aimait d'un amour inconditionnel une vampire. Il le concevait aussi bien qu'elle. Alors pourquoi les autres ne pouvaient-ils pas le voir de ce même œil ? Il voulait juste un monde où il n'aurait pas la crainte d'être surpris avec elle et que l'on prenne cela pour un crime. L'amour n'est pas un crime. Alors pourquoi le serait-ce si c'était avec elle ? Était-ce parce qu'elle est son ennemie mortelle ? Son cœur se serre. La marraine l'avait très bien remarqué qu'il y avait une raison à ces questions sans dans un clan qui renie ces autres créatures.
- Tu connais un vampire par hasard ?
Il sursaute interrompu dans ses pensées amoureuses puis prend un air confus et hésitant.
- Je . . .
Elle pose sa main rassurante sur son épaule nue et penche sa tête pour pouvoir le regarder droit dans les yeux.
- Tu peux me le dire Romain, n'oublie pas que dans n'importe quelle situation, je serai ton alliée. Pour toujours.
Il sourit mélancoliquement et avoue.
- Je suis tombé amoureux d'une vampire.
- Vraiment ? Raconte-moi tout s'il te plaît.
La marraine était la seule femme de son clan à qui il faisait confiance étant donné que sa mère n'était plus de ce monde. Il lui conta leur rencontre, les sentiments, ce qu'elle est, qui elle est. Une once de timidité régnait dans son grain de voix. Dire tant de choses sur son amour n'était pas si simple. C'est comme si son cœur était devenu un livre dans lequel on pouvait lire librement. Elle lui sourit une nouvelle fois et lui frotte les cheveux affectivement.
- Tu l'aimes beaucoup cette Capire.
« À la folie même » pensa-t-il en revoyant son visage dans son esprit.
- Oui. Mais personne n'approuvera notre relation. Je suis un loup-garou, et elle un vampire.
- L'amour est une chose qui ne doit pas être empêchée ou punis.
Il le pensait aussi. Il voulait à tout prix rester avec elle. Sa marraine était donc la seule à comprendre cela ? Cela le rassura et l'attrista en même temps.
- Si seulement tout le monde pouvait penser comme toi.
Alors que Caroline ne s'était pas montrée au dîner, Julie décide de lui rendre visite dans sa chambre. La grande sœur était sur son lit, allongée sur le ventre, les yeux gonflés, endormie. Elle devait tellement souffrir. Était-elle en train de pleurer la mort de son fiancé pendant tout ce temps ? Julie n'avait pas remarquée qu'elle avait mal à ce point. Elle se reprocha à elle-même ce manque d'attention et se dirigea vers l'armoire pour en saisir une couverture. Elle l'étendit sur sa sœur à l'instar d'une mère et s'allonge à côté d'elle. Son visage parait tellement paisible malgré ces tours d'yeux rougis. Si seulement cette guerre n'avait pas eu lieu. Il n'y aurait pas eu tant de larmes versées. Julie baisse ses paupière et s'endormit aux côtés de sa sœur.
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