Chapitre 43

Scott

- Qu'est-ce que tu regardes ? je demande à l'attention de Nolan.

Celui-ci est affalé sur le canapé et n'a pas l'air d'avoir envie d'en bouger pour le moment. En deux semaines, c'est l'une des premières fois que je me lève pour faire autre chose que râler, et, franchement, ça me fait du bien.

En m'apercevant dans l'entrebâillement de la porte, il change automatiquement de chaine.

- Oh pas grand-chose, ment mon meilleur ami.

Je lève un sourcil alors que Nolan fuit mon regard. Il ne sait vraiment pas mentir, Luna pourrait vraiment lui donner des cours. Enfin, pour qu'elle l'aide, il faudrait déjà qu'on se reparle et je ne pense pas la revoir de sitôt. Après être parti comme le dernier des débiles au cimetière, je doute qu'elle veuille me reparler.

- Menteur.

Mon meilleur ami se tourne vers moi et me lance un grand sourire des plus hypocrite avant de remettre la chaine précédente. Je reconnais très clairement le décor, c'est une émission présentée par une femme d'une trentaine d'années. Elle reçoit régulièrement des célébrités pour les interviewers sur leurs différents projets, mais je n'ai jamais vraiment regardé. Je reconnais Luna et sa longue crinière blonde sur un fauteuil assise en face de la présentatrice. Je détourne la tête pour ne pas voir sa magnifique bouille d'ange et préfère contempler mon salon qui est dans un état plus que merdique. Les coussins au sol et la couverture roulée en boule sur le canapé, je me demande depuis combien de temps je n'ai pas passé un coup de balai.

- Elle passe sur toutes les chaines depuis quelques jours. Je pensais que tu l'aurais vu, siffle Nolan, content de sa prestation.

- Seulement quelques extraits par-ci par-là.

- Et tu as vu la fin ? me demande mon ami.

Je fais non de la tête et retourne dans la cuisine. Entendre sa voix à travers un simple écran est clairement un supplice que je dois éviter de m'infliger au maximum. Pourtant, Nolan monte le son de la télé pour être sûr que j'entende le reste de l'émission à travers le mur qui nous sépare. Quel traitre !

- Bon, bah je vais laisser tourner la télé pour être sûr que tu entendes ce qu'elle raconte !

- Je m'en fous de savoir ce qu'elle raconte. Elle va dire quoi ? Que sa relation avec ce pauvre type se passe bien ? Hé bien si tu veux tout savoir, je suis content pour elle !

Menteur.

- Tu es encore plus jaloux que ce que je pensais mon vieux.

Excédé, je manque de renverser la casserole de riz par terre en retournant le voir.

- Je ne suis pas jaloux.

- Tu essaies de convaincre qui ? Toi ou moi ? demande-t-il en continuant de fixer la télévision.

Je commence à m'installer aux côtés de Nolan pour lui prouver que la vie de mon ancienne meilleure amie ne m'intéresse pas le moins du monde quand on toque à la porte. Heureux de ne pas avoir à entendre Luna raconter à quel point elle vit quelque chose de magnifique avec son idiot de Jay, je m'empresse de partir en direction de la porte. Quand je l'ouvre, personne ne se tient en face de moi. Alors que je m'apprête à refermer la porte, j'aperçois une feuille de papier pliée en quatre qui traine sur le sol plein de poussière. J'attrape le papier et manque d'en faire tomber une chaine argentée. Ma chaine argentée.

- C'est qui ? demande Nolan toujours allongé comme une sangsue.

Je ne lui réponds pas et déplie le morceau de papier rapidement. Je parcours les mots que Luna a laissés sur le papier. Son écriture est identique à celle d'il y a des années. Elle a une façon de faire ses boucles qui m'ont toujours intrigué, aller savoir pourquoi. Je lis le plus rapidement possible la lettre, me demandant où elle veut en venir.

Je lâche un petit rire lorsqu'elle fait référence à nos conneries passées qui sont bien trop épiques pour toutes les nommées. À la fin de ma lecture, je glisse le bracelet et le papier dans ma poche et avertis Nolan que je dois y partir rapidement. Il lâche un petit grognement, étant persuadé que je fuis une fois de plus. J'attrape les clefs de la voiture d'un coup de main et dévale les escaliers de l'immeuble quatre à quatre.

Je démarre rapidement pour me rendre au terrain de basket où je passais une bonne partie de mes journées il y a quelque temps. Je sais exactement pourquoi Luna veut me voir là-bas, elle sait à quel point cet endroit compte pour moi. Depuis l'accident, je n'y ai pas remis les pieds pensant probablement guérir plus vite comme ça. Pourtant, je m'étais une fois de plus trompé.

Je me gare sur le parking en face et descends précipitamment de ma voiture. Je l'aperçois au loin, sa longue chevelure pendant le long de son dos. Elle essaie tant bien que mal de marquer un panier avec un ballon acheté dans le supermarché du coin sans pour autant y parvenir. Luna n'a jamais été très douée pour ce sport. Au lycée elle se défendait en disant qu'elle avait des problèmes de précision, mais je crois qu'elle ne comprenait juste pas vraiment l'utilité de tirer dans un panier. Son ballon part souvent trop à gauche et la plupart du temps retombe sans même avoir touché le panneau. Elle soupire tellement fort que j'arrive à l'entendre alors que plusieurs dizaines de mètres nous séparent.

- Besoin d'aide ? je demande à quelques mètres d'elle.

Elle se retourne dans ma direction et ses yeux s'illuminent tout à coup. J'arrive à discerner quelques cernes apparents qu'elle n'a pas réussi à dissimuler avec du maquillage et je la trouve encore plus belle comme ça. Son beau sourire s'étend d'une oreille à l'autre et elle ne peut s'empêcher de me faire une grimace.

- Ce n'est pas de ma faute. Il y a du vent, se plaint-elle.

Bah bien sûr. Je fais semblant de la croire en hochant la tête et son sourire s'étire un peu plus à chaque seconde. Je m'approche et elle me fait une passe que j'intercepte majestueusement. Je marque un panier à trois points et Luna m'applaudit en sifflant.

- Étrange, il n'y a aucun vent, dis-je en plaisantant.

- Ouai, vraiment bizarre.

Elle se met automatiquement à rire du même rire franc qu'elle avait enfant. Elle va s'assoir sur la rambarde en bois qui sert à délimiter le terrain et je la rejoins en m'y adossant. Elle attache ses cheveux en se rendant compte que ceux-ci lui tombent dans les yeux et ne peux s'empêcher de laisser glisser une petite mèche à côté de son œil.

- Désolée de ne pas t'avoir donné de nouvelles pendant deux semaines. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, c'était stupide de t'ignorer tout ce temps alors que la rumeur était fausse. Plus les jours passaient et plus je me demandais comment tu allais réagir, c'est pour ça que j'ai mis tant de temps.

Je tourne le visage vers elle et prends la parole à mon tour :

- Désolé de t'avoir laissé tomber il y a quatre ans. Je savais que tu avais besoin de moi et j'ai préféré fuir en pensant que c'était la meilleure solution pour moi, sans me demander ce dont toi tu avais besoin. Je ne pensais pas ce que je te disais, j'étais juste trop énervé contre moi-même à cause de l'accident. J'ai déversé toute ma colère sans aucune raison sur toi et je le regrette. Juste avant que tu viennes, j'avais appris que je ne pourrais faire partie d'aucune équipe universitaire à cause de ma blessure et j'ai voulu trouver un responsable à ce refus.

En effet, je me suis blessé au niveau de la jambe gauche pendant l'accident. Rien d'extrêmement grave, je n'ai juste pas pu participer aux derniers matchs de la saison. Malheureusement, mes participations à ces matchs devaient me maintenir une place dans l'université de mon choix. Je n'ai pas pu jouer et la réponse a été sans appel. À l'époque, je n'ai jamais retenté de jouer, j'avais peur de me prendre un deuxième refus, alors j'ai tout simplement arrêté, j'ai une fois de plus abandonné.

- C'est rien. J'ai eu le temps de m'en remettre en quatre ans, glousse Luna.

Son éternel optimisme me fait étonnamment sourire. Elle ne se rend pas compte de l'effet positif qu'elle peut avoir sur les gens. Je suis sûr que si je ne l'avais pas connu, je serais réellement devenu un petit con. Mes fréquentations auraient été différentes sans elle à mes côtés. Elle pose sa tête sur mon épaule et penche la tête légèrement en arrière pour regarder les nuages au-dessus de nous.

- Tu m'as manqué, souffle-t-elle.

- Toi aussi.

Alors que je sens sa tête tourner dans ma direction, j'attrape son visage en coupe et pose mes lèvres sur les siennes. Ce baiser n'a rien à voir avec le premier, il est plus fougueux, plein de vie. C'est à ce moment-là que je comprends que j'ai fini par retrouver Luna.

- Je t'aime, tu sais ? elle murmure entre deux baisers.

Finalement, peut-être que cet éloignement était un mal pour un bien. Chacun a grandis de son côté en espérant un jour se retrouver pour de bon. Finalement, même en essayant de la remplacer, je crois que je n'ai jamais vraiment oublier Luna. Mais est-ce que cette fois tout ira mieux ? Combien de temps cela va durer ? Une semaine ? Deux mois ? Un an peut-être ? Je n'en ai pas la moindre idée, seul l'avenir nous le dira. Au fond, je préfère ne pas me poser trop de question pour simplement profiter de ce moment tant attendu.

Notre baiser s'intensifie et je finis par lui répondre :

- Moi aussi je t'aime. Si tu savais à quel point !

Bon... bah voilà quoi !
Voici le dernier chapitre de RI avant l'épilogue qui arrivera dimanche. Soyez prêts à être étonnés !

A part ça, qu'avez vous penser de ce chapitre ? De cette fin ?
Vous vous y attendiez ?

Quel a été votre personnage principal préféré ? Scott ou Luna ? Quelles sont les qualités et défauts que vous avez aimer chez eux ?

Quel a été votre personnage secondaire préféré ? Ceux qui vous ont marqué de part leur personnalité ?

J'espère que la fin vous satisfait autant qu'elle peut me satisfaire aujourd'hui et que vous n'êtes pas trop déçu du tournant qu'à pris l'histoire.

A part ça, y a t'il des choses que vous voudriez me faire remarquer ? Par rapport à ma façon d'écrire, de certains personnages, etc..?

À dimanche !

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