CHAPITRE 6 les Vacances de Noël.
Le repas terminé, l'enthousiasme retomba
Il gagna les cachots, aux côtés de Bellatrix, cachant son anxiété derrière son silence. Il aurait voulu que son frère soit là.
Ils entrèrent dans la salle commune, aux couleurs de Serpentard, et jeta un regard d'envie aux fauteuils de velours. Il aurait voulu s'y affaler, plutôt que de rentrer dans cette chambre avec quatre inconnus.
Il n'en eut pas le loisir.
Leur préfet, un grand gaillard du nom de Ivory Mcmillan, ne lui en laissa pas l'opportunité, et demanda d'un ton ferme et autoritaire, aux premières années de bien vouloir gagner leur chambres.
Bellatrix lui adressa un sourire encourageant et s'engouffra dans le dortoir des filles tandis qu'il entrait dans le sien.
Un long couloir bordé de nombreuses portes l'attendait.
Rodolphus connaissait la plupart des élèves de cette maison, enfin les sang purs. Car les parents de ceux ci aimaient se retrouver, lors de soirées ou chacun tentait surpasser les autres, en matière de festin et d'organisation.
Mais il n'avait jamais vraiment cherché à sympathiser.
A présent cependant, il était contraint de partager sa chambre avec quatre autres garçons, et il se sentait gauche, et mal à l'aise.
Très vite, il décida de rester le moins possible avec eux.
Le soir, il attendait que tout le monde soit couché, pour accomplir son petit rituel, et chasser dans le sang de son poignet, les images de sa mère agonisante.
Et le matin, il se hatait de retrouver Bellatrix.
Si Rodolphus avait du mal à tisser des liens avec ses camarades, c'était pire encore pour Bellatrix, que sa reputation de garce insensible et cruelle précédait. Toutes avait une histoire horrible à raconter sur ses agissements, et Bellatrix, habituée à répondre par la provocation, ne manquait pas une occasion de leur démontrer combien elles avaient raison d'avoir peur.
Aussi, c'est avec soulagement qu'elle retrouvait Rodolphus.
Les cours étaient intéressants, dans l'ensemble, mais Rodolphus et Bellatrix, s'y ennuyaient. L'un comme l'autre, avaient reçu un bon enseignement sur l'art de pratiquer la magie, et en particulier celui de la magie noire, qui n'était pas enseignée à l'ecole. Aussi trouvèrent ils un passe temps plus attractif, terroriser les nés moldus de leur âge.
Il n'y en avait pas, chez les Serpentard, aussi s'en prenaient ils aux élèves des autres maisons.
C'est ainsi que passèrent les semaines, les mois, entre les cours, et le harcèlement des autres élèves.
Rodolphus écrivait à son frère une fois par semaine des lettres brèves dans lesquelles, il parlait du château et des cours, mais jamais de ses exactions, redoutant que son père ne les lisent.
Enfin les vacances de Noël arrivèrent et c'est avec une joie non dissimulée qu'ils rentrèrent dans leurs manoirs respectifs.
Rabastan avait attendu ce moment pendant trois mois.
Il n'avait jamais été séparé de son frère et son absence pesait d'autant plus lourdement, que son père passait ses nerfs sur lui, en dépit des interventions d'Elisabeth qui faisait de son mieux pour le protéger.
C'est pourtant sobrement qu'il accueillit Rodolphus, aux côtés de son père.
Ce dernier avait refusé qu'il accompagne Elizabeth et sa fille à la gâre.
Rodolphus sortit du train, et balaya le quai du regard. Il espérait y voir son frère, et son regard s'assombrit en ne trouvant que sa belle mère et son horrible gamine
Il leur dit à peine bonjour, tandis qu'un peu plus loin, Bellatrix retrouvait sa mère et ses soeurs
Ils rentrèrent au Manoir, ou Robustus et Rabastan les attendaient, debout dans le hall.
Des retrouvailles guindées et rigides, et qui s'achèvèrent lorsque Robustus entraîna son aîné dans son bureau afin de l'interroger sur ce début d'année, ses impressions, ses professeurs, les cours...
Peu habitué à ce que son père s'intéresse à lui pour autre chose que des reproches, il répondit avec empressement à ses questions. Puis Robustus le congédia et il put enfin gagner sa chambre.
Rabastan l'y attendait. Il se jeta dans les bras de son frère, avec un large sourire.
- Putain ce que tu m'as manqué.
Rodolphus rit tout bas.
- Toi aussi, tu m'as manqué.
Il repondit de son mieux au flots de questions de son petit frère, amusé par son enthousiasme.
- Et ici, comment ça c'est passé ?
Le regard de Rabastan s'assombrit.
- Père...enfin...tu sais quoi..
- Il t'a battu ?
Rabastan hocha la tête.
- C'est à cause de la faux jeton. Elle a cassé la poupée que sa mère venait de lui acheter et elle m'a accusé. Père est entré dans une colère noire, et il m'a battu et puni.
Les poings de Rodolphus se serrèrent.
La colère l'envahit.
- Ne t'en fais pas, je lui ferais payer.
Rabastan sourit, le regard féroce.
- Ouais. Trop bien.
Rodolphus ne perdit pas de temps, et dès le lendemain, il mit sa vengeance à exécution.
Méredith jouait dans le salon, avec ses poupées.
Il s'approcha d'elle. Il s'était voulu discret, mais la petite se retourna et lui fit face. Elle le fixa.
Il lui envoya un sortilège de Bloclangue et fit venir à lui sa poupée préférée.
- Fait ce que je te dis, si tu veux pas que je casse ta poupée
Incapable de parler, elle lui adressa un regard noir
- Viens avec moi, ou sinon.
Il fit mine de décapiter le jouet.
Résignée, Méredith se leva et le suivi.
Ils sortirent dehors.
La neige recouvrait le parc.
Rodolphus fit fondre un carré de neige et lorsqu'il n'y eut plus que de la boue, il poussa sa petite soeur dedans. Elle tomba à plat ventre dans l'herbe, tachant sa robe blanche.
Il brisa ensuite la poupée et la jeta dans la boue
Elle s'assit et jeta à son frère un regard plein de larmes.
Il retira le sort de Bloclangue.
- Te déteste Rod. Ragea t'elle en essuyant les larmes qui roulaient sur ses joues d'un geste rageur.
- Bein pas tant que moi sale petite peste.
Il fit demi-tour et courut prévenir son père.
- Père ? Méredith est sortie jouer dehors, elle n'a pas pris son manteau, j'ai peur qu'elle ne prenne froid.
Robustus rugit.
- Bon sang ! Elle ne peut pas surveiller sa gosse ? Elisabeth !
Elisabeth arriva précipitamment.
- Qu'y a t'il Robustus ? Pourquoi criez vous ainsi ?
- Savez vous ou se trouve votre fille ?
- Dans le salon à ce que je sache.
- Vraiment ? Peut être devriez vous vérifier
Avec un soupir, la jeune femme se rendit au salon. Elle y trouva les poupées abandonnées, mais aucune trace de sa fille.
A ce moment là, la porte du hall s'ouvrit et Méredith entra.
Elle était trempée, ses longs cheveux étaient emmêlés et dégoulinaient. Sa robe, ses bras son visage, étaient noirs de boue.
- Par le diable ! S'exclama Robustus.
Est il possible que cette gamine reste propre ne serait ce qu'une demi-heure ?
Elisabeth regardait sa fille, avec horreur. Elle se tourna vers Rodolphus qui affichait un air réprobateur.
- Occuppez vous d'elle. Nos invités vont arriver et il est hors de question que cette...souillon, apparaisse ainsi.
A quoi bon lui acheter des vêtements ? Elle préfère se rouler dans la boue comme les truies.
- C'est Rody.! Protesta Méredith. Il m'a poussé.
Robustus se tourna vers son fils.
- Voyons père, pourquoi aurais je fait une chose pareille ? Je suis venu vous avertir des que je l'ai vu. J'ai seulement eu peur qu'elle tombe malade.
- Menteur !
- C'est toi la menteuse !
- C'est vrai père ! Ajouta Rabastan. J'étais avec Rod. On l'a vu jouer dehors
- C'est pas vrai ! Hurla Méredith.
- TAISEZ VOUS. Gronda Robustus. Elisabeth, emmenez cette menteuse éhontée je ne veux plus la voir.
Lorsqu'elle sera présentable elle reviendra ici accueillir nos invités je réfléchirais à une punition plus tard.
Elisabeth nettoya sa fille de quelques coups de baguette et l'emmena dans la salle de bain à l'étage.
- C'est pas zuste ! z'ai yien fait. C'est pas zuste.
- Chut calme toi. Je sais que ce n'est pas toi
Derrière la porte, Rodolphus souriait, ravi de cette vengeance.
Il allait passer d'excellentes fêtes de Noël, cette année.
Hélas pour Méredith, ce ne fut pas la seule injustice à laquelle elle eut droit.
Ce soir là, son père avait invité son ami de toujours Orion Black et son épouse Walburga, ainsi que leur deux fils, Sirius, l'aîné et Regulus, âgé respectivement de trois et deux ans.
Meredith ravi d'avoir des enfants de son âge pour jouer avec elle, s'empressa de les accaparer.
Orion sourit.
- Ils ont l'air de bien s'entendre.
Walburga leva les yeux au ciel.
- Ce sont des bébés, bien sûr qu'ils s'entendent bien. Ça ne veut pas dire que ce sera toujours le cas.
Rodolphus darda sur les trois enfants un regard chargé de haine. Il haïssait les Black. Et même si les enfants n'étaient pas responsables, ils étaient les fils de cette ordure d'Orion, qui avait aidé son père à échapper à la justice, après la mort de sa mère, et cela lui suffisait pour les haïr.
Au milieu de la soirée, alors que les adultes étaient au salon, Rodolphus aperçut les restes du bavarois à la fraise, que Tobby n'avait pas encore débarrassé.
Il appela Sirius, et celui ci, sans méfiance approcha de la table, suivi, comme il l'espérait de Méredith.
Rodolphus tendit au petit garçon le plateau en argent, bien trop lourd pour lui.
Machinalement le petit garçon le prit.
Méredith saisit à son tour le plateau.
C'est ce que Rodolphus espérait. Il fit léviter le gâteau qui se déversa sur Sirius, le couvrant de crème, avant de tomber par terre dans un bruit assourdissant.
Aussitôt il se mit à crier.
- Méredith ! Qu'est ce que tu as fait ?
La fillette se tourna vers lui, furieuse
- C'est pas moi ! C'est toi !
Alerté, les adultes se ruèrent sur eux
- Que se passe-t-il ici ? Tonna Robustus en dardant sur sa fille un regard furieux. Qu'est ce que tu as encore fait ?
- Elle a prit le plateau et l'a renversé sur Sirius, père. C'est allé si vite que je n'ai pas eu le temps d'intervenir
- C'est pas vrai ! Gronda aussitôt Meredith.
Ses petits poings serrés, son visage crispé par la colère, elle fixait son frère, d'un regard plein de rage.
- T'es un menteur.
Orion se tourna vers son fils.
- Sirius ? Que s'est il passé ?
- Quelle importance ? Demanda Walburga. Ce ne sont que de jeunes enfants, à leur âge, c'est normal d'être gourmand, d'autant que ce gâteau était délicieux.
Mais Orion ne fit aucun cas des dires de son épouse, passablement éméché, cet incident lui offrait une belle occasion de contrarier sa femme, et il n'allait pas se genêr.
- Je t'ai posé une question Sirius.
Rodolphus était suspendu aux lèvres du petit garçon. Il commençait à redouter que sa petite mesquinerie lui retombe dessus.
- C'est lui ! Dit le bambin en pointant un doigt accusateur sur Rodolphus, qui n'en menait pas large.
- Tu mens ! Dit alors Orion. Tu mens pour protéger ton amie.
Du haut de ses trois ans, Sirius Black avait déjà le défi dans le sang.
Il pointa un regard décidé sur son père qui le toisait méchamment.
- Non ! Affirma t'il.
La giffle le propulsa violemment en arrière
Walburga tourna vers son mari un regard brûlant de haine, mais ne dit rien.
Elle releva son fils et le nettoya,
- Il se fait tard, dit elle. Il est temps de rentrer.
Elisabeth approuva, et ils raccompagnèrent leurs invités.
A peine avaient ils disparu, que Robustus attrapa Méredith et la jeta violemment sur le canapé.
Elle hurlait, et ses cris se mêlaient à ceux d'Elisabeth, à la plus grande joie de Rodolphus.
Furieux, Robustus baissa la culotte de sa fille et donna à la fillette une fessée mémorable.
Comme Elisabeth protestait, il lâcha l'enfant qui hurlait de douleur, et se tourna vers elle.
- Comment osez vous prendre sa défense ? Votre fille, Madame, est fort mal éduquée. C'est une voleuse, une menteuse, et une insolente ! Elle m'a humilié devant mes invités !
- Ce n'est qu'une enfant ! Implora Elisabeth.
- Mes fils ont aussi été des enfants et je ne me souviens pas qu'ils m'aient jamais fait honte de la sorte !
- vraiment ? Et il ne vous est pas venu à l'idée que c'était peut être Rodolphus le coupable ?
A l'instant où Elisabeth prononça ses mots, elle les regretta.
La lueur qui passa dans les yeux de Robustus lui indiqua clairement qu'elle était allée trop loin
- Les garçons, montez dans votre chambre, il est tard. Allez vous coucher. Dit Robustus d'une voix basse et calme, trop calme.
Tobby ? Conduit mademoiselle Meredith au sous sol, elle y passera la nuit. Peut être que ça la fera réfléchir à sa conduite inqualifiable.
Il n'avait pas quitté Elisabeth des yeux, durant tout ce temps. Et son regard chargé d'éclat métallique en disait long sur ses intentions.
Elisabeth protesta faiblement
- Je vous en prie, ce n'est qu'un bébé.
Rodolphus attrapa son frère qui observait la scène avec fascination, et Tobby souleva la fillette qui sanglottait et disparut avec elle dans un craquement sonore.
Le bruit de la giffle claqua dans le silence tendu, chargé de menace.
Elle fut d'une telle violence, qu'Elisabeth tomba en arrière renversant les bibelots du buffet qui se trouvait derrière elle et auquel elle tenta de se retenir.
En haut des marches, les visages collés aux barreaux de la rambarde de l'escalier, les deux garçons observaient leur père qui s'acharnait sur son épouse, à coups de pieds et de poings.
- Tu crois qu'il va la tuer ? Demanda Rabastan. Le regard brillant d'excitation
- J'espere. Admit Rodolphus, les yeux remplis de haîne.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top