(Archive) Chapitre -3 : Le Chevalier de Bronze

[Cette section de l'histoire n'est plus comptée comme faisant partie du livre. Ce chapitre fait partie d'une ancienne version de RodhVania LCA qui n'est plus d'actualité.]  


"Ils sont arrivés ! Les faucheurs de vies ! Les destructeurs de monde ! Les fléaux de cet univers !"


Le cœur de Theios s'accélère. Le voilà seul, accompagné d'une armure en bronze s'agitant de plus en plus, tandis que plusieurs centaines de révolutionnaires ne voulant que sa peau le traque à travers tout le fort. Par question de survie, il sorti de son long manteau royal le petit parchemin offert par Osarith le jour précédent, lui permettant de se défendre par un moyen magique dont il ignore encore l'effet. Tout à coup, la porte de la salle du trône se mit à trembler frénétiquement. Un peloton de révolutionnaires avait enfin franchi le sommet de la tour. Theios couru jusqu'à la porte, tenta de la bloquer de toutes ses forces à l'aide d'une espadon trouvée sur un râtelier non loin d'ici, mais cela ne suffit pas. La porte se brisa en deux, et un flot d'hommes coula autour de Theios :

-"Dit-nous où se trouve le roi !" C'est la révolution qui est en marche, tel que tu la vois ! demanda un révolutionnaire du groupe.

-"Le... Le roi... Vous dîtes ? tressaillit Theios

-Joue pas au plus malin ou je te transperce ! Dit-nous où se cache ce foutu roi ! Et pourquoi portes-tu ses vêtements ? Avoue tout !

-Le roi, le roi... Il m'a communiqué... Ce parchemin à votre égard... Laissez-moi juste..."

Il ouvrit le papier, et distingua tout en haut quelque petits mots. 

-"Purée... De... Choux ?

-Qu'est ce que tu nous baragouines ? Réponds correctement et tout se passera bien !

-Purée de choux !"

Aussitôt les trois mots prononcés, qu'un champ protecteur se format autour de Theios, et une onde de choc repoussa violemment tous les hommes autour de lui. L'un d'entre percute l'armure de bronze, qui s'écroule au sol dans un gros fracas métallique :

-"Aie aie, mon dos... Capturez-moi ce noble sur le champs ! Il nous servira d'otage !

-Mes cervicales sont encore coincées... Allez-y sans moi...

-Son champ protecteur va nous compliquer la tâche. Aucun objet ne peut passer à travers !"

Theios remarqua à ce moment-là, sur les habits des révolutionnaires, une couture faite à la va-vite, de couleur rouge. Un symbole simpliste, et brodé "Révolte, Tretor.N". La révolution est menée par ce foutu Tretor, pensa t-il. Il n'avait pas tord d'en douter, et d'insulter mentalement cet homme de tous les noms imaginables. Si, un jour, Tretor se tenait à genoux devant Theios, j'imagine à peine les rafales de claques, et la jetée aux lions. Si seulement c'était possible.

-"Rhéko doit savoir s'en occuper !

-Oui, je vais tenter de percer le champs. J'ai déjà lu un livre de magie pour enfants.

-Sacré Rhéko...

-Dîtes les gars... Cette armure de chevalier...

-Quoi encore ?"

Tous les morceaux de l'armure se déplaçaient seuls comme par magie. Le casque, les jambières, le torse, tous ces équipements semblaient avoir leur propre conscience. 

-"Rhéko... Tu n'es pas capable de faire ça ?

-Non... Ce n'est pas dans mes cordes..." répondit Rhéko en tremblant.

-"Alors... Qui fait ça ?"

Finalement, l'armure se reconstitua elle-même. Elle saisit une espadon en bronze de derrière son dos, puis s'avança lentement vers un révolutionnaire au sol, d'un air menaçant. L'homme à terre n'eu pas le temps de crier, que l'armure vivante écorche le crâne du malheureux d'un seul coup d'espadon. Un hurlement d'horreur s'étendit dans la salle, et sans attendre, l'armure passe à une autre victime incapable de se défendre face à un tel colosse. Un petit groupe de guerriers aguerris tenta un assaut contre le meurtrier, mais impossible. Pas un seul d'entre eux ne survécu de cette armure qui dégageait les corps d'une force bestiale, tellement que les hommes moururent sur le coup en retombant. Celle-ci se dirigea maintenant vers Theios, qui restait immobile, fasciné et effrayé. Il posa sa main de bronze sur le champs protecteur, et au bout de quelques secondes seulement... Theios était encore une fois en danger. Il pris ses jambes à son cou, se protégeant des frappes de l'armure en s'abritant grâce aux nombreux piliers qui s'écroulèrent les uns les autres. Le chevalier de bronze tendit son bras, et en une seconde, le feu de toutes les torches de la salle se réunirent dans sa main. Une énorme boule de feu ardente, envoyée droit vers Theios épuisé, qui s'affaissa sur un mur, sueur sur le front, et reflet d'une déflagration imminente dans les yeux. Les flammes se rapprochent de Theios. Longuement, lentement. Il ne peut rien faire, la partie est perdue. "Proroth tarde. Si mon espoir est sensé, il devrait... Il devrait..."

Et un homme, surgissant de nulle part, survolant l'air, changea mystérieusement la trajectoire de la boule de feu, qui se retourna en direction de son envoyeur. Toute la puissance brûlante transperça l'armure de bronze de part en part, qui s'embrasa entièrement. Un spectacle de flammes s'échappant du heaume, des poignets, de la poitrine, de l'armure qui se tord dans tous les sens. Au bout d'une minute à contempler cette majestueuse scène, l'incendie commence à dévorer le tapis alentour, tandis que l'armure reprend doucement ses esprits et daigne même ressaisir son espadon. L'Avem sauveteur se pose auprès de Theios :

-"Osarith ! Je savais que tu serais à l'heure !

-Pas vraiment. Je me présente, Capitaine Carbon Aetosem. Theios, je suppose ?

-Exact. Merci, au nom des Divins..." soupira t-il.

-"Que s'est-il passé ? Qui contrôle cette armure ?

-Personne ne sait ! Mais ce qui est sûr, c'est que le feu se propage !"

Des pas retentissent dans les couloirs du fort. Quelques instants après, une vingtaine d'hommes font éruptions dans la salle du trône. L'un d'entre eux sort du lot :

-"Mais... Que s'est-il passé ici !

-Monsieur Tretor ! Cette armure s'est animée et a descendu plusieurs d'entre nous...

-Ne racontez pas de bêtises ! Notre objectif est de couper la tête du roi, pas de mettre le feu à la ville ! Retrouvez-moi cette raclure et ramenez-le ici !"

Theios murmura :  

-"Pourquoi ils ne me reconnaissent pas ? 

-Vous n'êtes pas sorti suffisamment de votre loge ces derniers temps, je me trompe ?

-Hum...

-Et vous ne montrez pas non plus le symbole du roi.

-Le symbole  du roi... Cette petite attache que l'on met sur ses vêtements ?

-Qu'en avait vous fait ?

-Bonne question...

-Trêve de bavardages, il faut s'échapper d'ici. Montez sur mon dos."

Carbon pris son envol aussitôt Theios installé, ce qui ne passa pas inaperçu. 

-"Eh vous ! Arrêtez cet Avem sur le champ !" ordonna Tretor.

Un révolutionnaire accrocha d'un lancé précis une corde à la patte de Carbon, qui s'écrasa au sol :

-"Alors... Qui sont ces deux fuyards ?" dit Tretor en s'approchant.

-"Capitaine Carbon Aetosem, et voici mon assistant, Fugnil Ferimé." répondit Carbon en se relevant douloureusement.

-"Inutile de vous présentez ! Sa majesté Theios est en état d'arrestation pour crime contre son peuple ! Tranchez-moi la tête de cette raclure !"

Immédiatement, cinq hommes se jetèrent sur lui. Carbon dégaina son arme, et les neutralisa sans trop de difficultés :

-"C'est cela que tu veux, Carbon ? Que cet imposteur continue de vivre ? Le mérite t-il vraiment ? C'est cela que tu veux, hein ?" dit Tretor en s'emparant de l'épée d'un autre. 

Il tenta une attaque sur l'Avem, toujours sans succès. 

-"Humpf... Vous autre ! Aidez-moi, bon sang !

-L'armure ! L'armure ! Fuyez tous !

L'armure de bronze avait repris son massacre. Quelques cadavres supplémentaires jonchaient le sol, et l'assassin sans pitié continue de trancher les âmes.

-"Si personne n'a le courage de l'affronter, alors je m'en charge !" annonça Carbon.

-"Non ! Cette armure est beaucoup trop puissante ! Tu ne feras pas le poids !" dit Theios en l'arrêtant.

-"Tu as raison. Mieux vaut fuir, c'est notre seul but pour l'instant. Mon frère m'a expliqué la situation. Où est-il d'ailleurs ?"

Subitement, un Avem se posa au milieu de la salle, face à face avec l'armure.

-"Alors ! Tu te crois malin à décimer de pauvre gens ! Viens affronter quelqu'un à ta hauteur !

-Pauvre fou ! Je dois encore intervenir." dit Carbon avant de s'envoler vers le combat."

Le feu s'élargit. Il atteint le trône, déchire le plafond, consume les murs. Le temps est compté.

L'armure se tourne impassiblement vers Osarith, tandis qu'il lui assène déjà un coup placé dans l'une des fissure du colosse de bronze. Là où un être revêtant l'armure serait touché par sa lame, celle-ci file à travers l'armure, comme si elle était vide. Au tour du monstre. L'espadon se lève, et retombe heureusement sur la pierre. 

-"Mais... Cette chose n'est pas vivante ?

-Non, elle est contrôlée ! Osarith, recul !"

Les chocs de l'espadon vibrent à travers la pierre, et l'armure, bien décidée à se débarrasser de ses attaquants, attrape par le cou Carbon d'un mouvement rusé.  

-"Carbon ! Tiens bon, j'arrive !"

Osarith s'élance de toutes ses forces, prêt à frapper l'armure. Mais en course, une force magique le propulse à l'autre bout de la salle. 

-"Cette armure est surpuissante... Si quelqu'un la contrôle réellement... Serait-il capable d'effectuer de tels sorts magiques ?" pensa Theios, accourant vers Osarith, inerte sur le sol :

-"Osarith ! Tu n'es pas blessé ?!"

-"Non... Non... Je n'ai pas dit mon dernier mot..." dit Osarith en se soulevant péniblement.

Theois constata rapidement qu'il mentait. Un léger fil de sang coulait sur son aile, mais la vie de son frère n'avait pas de prix. Il tituba quelques mètres avant de s'effondrer à nouveau.

-"Osarith ! Je ne peux pas me débattre... Ni me défaire de son emprise... Abandonne ! Et enfuit-toi avec le roi 

-Ce n'est pas terminé... Tu ne... Tu ne peux pas... 

-C'est trop tard, mon frère. Va chercher du secours, étend l'existence de ce criminel à travers tout Mortem. Mais tu ne peut plus rien faire. C'en est fini de moi. J'aurai essayé... Je t'...

Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, l'armure relâcha sa proie en plein milieu de l'océan de flammes.

Puis le silence.

Les quelques révolutionnaires restants s'enfuirent. 

Theios saisit Osarith sur ses épaules, Rubiss sous son bras, et parti vers les hangars, à quelques pas d'ici. Sans rien dire.


Une fois arrivé, Theios déposa délicatement Osarith contre un mur, et ouvrit l'enclos d'un griffon d'élite. Il l'y installa. L'Avem se tenait à peine, et demeurait immobile dans une sorte d'inconscience légère. Theios n'avait jamais dressé, monté, ni piloté un griffon. Avec peine, il s'envola du hangar, puis du fort. Une fois à l'extérieur, il contempla le ciel noir qui s'était installé depuis touts ces événements. Surplombant, juste en dessous, encore une petite foule de révolutionnaires paniqués, ne comprenant pas la raison du feu qui émanait du fort. 

En se retournant une dernière fois sur sa ville qu'il ne reverra plus. Au milieu de la torche géante que devenait la tour principale du fort, au cœur de cet enfer qui s'étend, il le vit, debout, entouré des flammes qui lui servait de trône. Le Chevalier de Bronze. Un démon parmi les mortels, fixant au loin le griffon portant Theios et Osarith. Une plaie brûlante gravée à jamais dans l'esprit des deux rescapés. Une aura maléfique est à la tête de ce monstre. C'en était sûr désormais.


Quant à Osarith, qui s'accrochait silencieusement à Theios, ne faisait aucun son. Pas un souffle. Pas un regard. Inconscient, ou muet à la mort de son frère. 

Le nouvel ancien roi décida de se rendre à Hinansho, village le plus proche dont il avait su vaguement l'itinéraire.

Village où Theios avait grandi durant dix longues années. 


C'était un nouveau départ pour Theios et Osarith. 

Maintenant livrés à eux-mêmes, seuls face au monde.



Et en route pour de nouvelles péripéties.



"RodhVania : Les Chevaliers de l'Apocalypse - Tome 1"



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