(Archive) Chapitre -2 : Révolution !

[Cette section de l'histoire n'est plus comptée comme faisant partie du livre. Ce chapitre fait partie d'une ancienne version de RodhVania LCA qui n'est plus d'actualité.]  


"Alors, cher frère d'âme, pourquoi ne pas me rejoindre sans attendre et former un duo aussi puissant que les Dieux eux-mêmes, gouverner ensemble les terres de Norowa et voir à nos pieds ramper tes ennemis ? Tu sais, ceux qui t'ont usurpé le trône..."

Le lendemain...

Un ciel pesant recouvre la ville. Comme à son habitude, Osarith se lève tôt à l'aube. Il entame toujours une sortie dans les alentours des frontières de Civytas avant que la vie reprenne. Peut-être lui aussi se trouve t-il tourmenté par ses pensées... Il quitta le domaine familiale il y a de cela plus de 20 ans afin d'accomplir son rêve de devenir soldat dans l'armée de Civytas. Malgré son objectif plus qu'atteint, sa famille reste tout de même à des milliers de kilomètres d'ici, dans le Tertre de Silva, terre principale des Avem. Son frère cadet, Carbon débuta le même chemin que lui après quelques temps. Ce sont d'émouvantes retrouvailles auxquelles nous avions pu assister ! Pourtant, il reste une mère, un père et une sœur, guettant chaque jour le retour de leurs proches au domaine familial. 

Probablement une raison suffisante pour Osarith de marcher quelques pas dans la nature, seul avec sa conscience. Sa fidèle épée forgée dans l'un des meilleurs métal jamais connu est devenu un symbole pour lui. En effet, il s'agit un cadeau, envoyé par sa famille au-delà des contrées, en guise de souvenir, de grigri, ou de simple porte bonheur. Ils étaient prêts à tout pour assurer l'avenir de leur prodige ! Osarith y pensa longuement, avec force, à un tel point qu'en plein milieu de sa balade matinale, il trébucha sur un vieux panier en osier, posé sur la terre humide. Sûrement une provision tombé malheureusement d'une charrette commerçante, rien d'anormal à première vue. Il plongea sa main plumée à l'intérieur, et découvrit une petite bouteille de lait, un beurre fourré dans un torchon, et un sac de farine troué. Grâce au léger voile sombre que dégageait les arbres alentours, il pu discerner nettement, une lueur au fond du panier. C'était une pierre lumineuse rouge, et accrochée à elle, un mot recouvert de farine. Les pierres lumineuses, originaires des mines de Mortem, sont principalement offertes en guise de symbole d'amour, de fraternité, de protection, ou encore de bonne aventure selon leur couleur. La pierre lumineuse noire indique une menace de mort, il y en a pour tous les goûts !

Celle-ci émane une couleur rouge, signe d'alerte ou d'avertissement. Osarith souffla sur le papier, et lu distinctement : 

"Bonjour, mon vieil ami ! Comme tu dois le savoir, et j'espère que tu n'a jamais oublié, ton devoir commence aujourd'hui, vers les coups de la fin d'après-midi. Tu devras donc débuter par réveiller  ̶T̶/̶e̶/̶/̶/̶ de son sommeil, (l'agent Civytas), puis le deuxième en usant correctement du plan que nous avons établi. N'échoue pas une seule étape, et tâche de rester sérieux, je n'accepterai pas la moindre erreur. Ton avenir de rêve en dépend, mon petit ! Héhéhé, je compte sur toi ! À bientôt !"

Signé, D̰/̰/̰/̰ṵ/̰/̰.

"Étrange, mais il n'en reste pas assez douteux pour que l'on s'attarde dessus.", se dit Osarith en replaçant le mot en papier dans le panier, ainsi que la pierre, et les autres fournitures. Puis, se mis à reprendre son chemin en direction de la ville, pour enfin commencer son réel travail en tant que général qui se respecte. (Son travail consiste plus à sortir Theios du lit, ce qui néanmoins suscite un effort incommensurable si destiné à un lève-tard comme ce roi.) Il n'informa personne de sa drôle de trouvaille.

Pendant ce temps...

Le marché de Civytas s'éveil, lui aussi. Les marchandises s'étalent de nouveau, les milles et unes couleurs de celles-ci commencent à inonder les rues. Malgré le mal pesant, quant à ces dernières années, une poignée d'habitants gardent le sourire, ou bien une certaine forme de naïveté... Il faut dire que la criminalité et le début de crise économique n'arrange pas cette situation déjà perturbée. Tout le monde regrette la paix, le bon vivre et la chaleureuse ambiance constante de Civytas. Depuis que Theios a repris le flambeau... Les plus optimistes se disent que les bonnes choses ne durent jamais.

Une petite foule se forme. Le marché propose deux fois moins d'exposants et de grâce qu'à l'époque, mais le rituel matinal est imperturbable pour certains. Parmi eux, un homme se remarque d'entre tous. Contrairement au pas, calme et lourd des gens, il se hâte, s'arrête quelques moments puis reprend sa route d'un pas décidé vers les quatre coins du grand marché. Son long habit noir ne manque pas d'inquiéter certains villageois, prenants leur distance. Une agression est si vite arrivée, des temps qui courts. Finalement, le mystérieux personnage fit une halte devant un innocent jeune humain, intimidé et prêt à prendre ses jambes à son cou :

-"Eh, gamin. J'ai pas de temps à perdre. Dis-moi où se trouve le mémorial." commença l'homme de sang-froid.

-"Le... Le... Le mémo-... Quel mémorial... ?

-Ne te moque pas de moi !" dit t-il en affichant un regard menaçant sous son sombre capuchon.

-"Le mémorial de l'ancien roi... Il est... Dans... Le château principal... En plein cœur des sous-terrains, mais...

L'étrange homme hocha la tête malicieusement.

-"Suffit ! Ne me dérange plus, sale gosse."

Le pauvre jeune homme serra ses poings humides de frayeur.

-"Que comptez-vous faire au mémorial... Un paquet de gardes...

-FERME-LA !"

D'un seul levé de bras, l'homme capuchonné fit valdinguer l'humain cinq mètres plus loin. Un grand silence de terreur envahit la foule. Ce genre de magie n'est pas commune, et qui sait ce qu'un bandit pourrait commettre avec de la haute magie. Le jeune humain se releva le nez en sang, puis s'enfuit dans une petite ruelle sans se retourner. Pas un mot de plus. L'homme en noir tourna les talons, puis entama son chemin vers le château principal.


Une fois retourné au fort de Civytas, Osarith se fit immédiatement interpellé au palier de la grande porte par un valet en détresse, tapant du pied au point d'agacer Osarith malgré sa patience :

-"Général Osarith, général Osarith ! Le... La... Enfin, suivez-moi ! Sans rien dire à personne, ne parlez à personne ! fini le valet paniqué en attrapant le bras de Osarith."

Il le mena à l'étage supérieur, dans les quartiers nobles.

-"Alors expliquez moi votre problème, je n'ai pas de temps à perdre.

-Excusez-moi, excusez-moi, j'ai déjà tenté de-de... Informer le roi, mais il semble déterminé à rester... cloitré au lit, héhéhé ! dit le valet d'un rire nerveux.

-En toucher mot au roi lui-même ? A quel point est-ce grave ?

-Grave, grave... Oh misère ! Tâchez de rester calme et de ne pas affoler qui que ce soit, mais...

-Crachez le morceau ! Si la situation est si importante, nous n'avons pas une minute à perdre !

-Très bien, très bien... Donc je vous le donne en mille... l'épée du roi... de notre ancien roi... a été... a été...

-Finissez-en !

-Oui oui ! Le mémorial de notre défunt roi a été profané et son épée subtilisée !

-Impossible ! Le mémorial est pourtant gardé par une dizaine de garde d'élite !

-C'est cela ! Mais les gardes ont répliqués clairement qu'aucun individu n'a pénétré le mémorial aujourd'hui ! répondit le valet en tremblant.

-Aujourd'hui ?! Pourquoi aurait-ils autorisé quelqu'un à entrer dans le mémorial de notre propre roi... Je ne sais quand ?! 

-Baissez le ton, mon général, nous devons régler cette affaire dans le silence... En effet, un visiteur Draconis anonyme mais hautement fortuné est venu faire une visite... Mais les gardes déclarent avoir tenu le Draconis sous la tutelle de deux hommes.

-Un certain Draconis anonyme ?! Mais quelle honte ! J'irai redressé moi-même ces... élites en plus de cela ! Je n'y crois pas que ces hommes ayant reçus un entraînement durant des années puisse permettre de tels chosent à un inconnu !

-Les conseillers royaux sont prévenus, une affaire capitale est en route. S'il vous plaît, tenez au courant notre majesté, et faites tout votre possible pour retrouver le coupable de ce crime effroyable...

-C'est une tâche pour les unités d'investigation. Je me contenterai de sceller cette affaire dans le secret afin de ne pas affoler la population. Merci pour votre foi, valet. Vous pouvez disposer." soupira Osarith en se dirigeant vers la chambre royale où se repose toujours innocemment Theios. 

Sur le chemin, les nobles de Civytas commencent à sortir de leurs loges, en route vers la grande cantine ou les jardins royaux. Et un nombre inhabituel de valets sillonnent d'ailleurs les couloirs, tous ont l'air pressé, stressé, oppressé, ne daignent accorder un seul regard sur Osarith, alors par réflexe, il arrête l'un d'entre eux dans sa course du bout du col :  

-"Osarith Aetosem, Général de l'armée de Civytas, quel est la cause de tout ce raffut dans le fort ?

-Oui m'sieur, hupf, alors nous venons de reçevoir les lettres à l'ordre de sa majesté, de citoyens mécontents." répondit le valet en reprenant son souffle comme possible.

-"Quelque chose ne va pas ?

-C'est exact, m'sieur, l'une des lettres a pour auteur un certain "Tretor", hupf, non recensé en tant que citoyen, qui déclare explicitement dans sa missive être le commandant d'un groupe se disant "révolutionnaire". 

-Un groupe révolutionnaire ? Avons-nous d'autres informations sur ce "Tretor" ?

-Non m'sieur, il s'agit probablement d'un pseudonyme m'sieur, hupf. Sa lettre fait mention du "jour J", de "révolution en marche", de "c'en est trop !", le Conseil tente de trouver une solution ou un arrangement."

-"Le Conseil est contraint de s'occuper à la fois de l'affaire du mémorial et de cette menace de révolution... Personne n'a l'air d'être au courant du vol de l'épée, c'est la moindre des choses. La situation est tendue." pensa Osarith

-"De plus, notre majesté ne s'est toujours pas remis de son sommeil, hupf, cela rend délicate la résolution de l'affaire, sans l'accord du roi, vous savez...

-J'y consens, Theios est un vrai paresseux !" ria doucement Osarith.

-"Vous osez traiter de paresseux notre majesté ?

-Je me suis égaré. Revenez à vos moutons, j'allait justement rendre visite au roi. Avec mes remerciements.

-Très bien m'sieur, de rien m'sieur !" finit le valet en repartant avec hâte.

L'Homme-Oiseau, après quelques pas de plus, se retrouva enfin né à né avec la porte de la chambre royale, trônant au fin fond d'un long couloir. En l'ouvrant, c'était comme toujours le même tableau : la chambre tapissée de dorures, une moquette luxueuse cousue de représentations mystiques de créatures et scènes mythologiques, un compartiment de toilette luxueux en or, et au milieu de toute cette pureté, le grand lit aux milles dentelles où repose en ce moment même Theios, ronflant bruyamment et entre-ouvrant des yeux noisettes en direction de l'intrus :

-"Il y a... un problème... mmh... vous ?" murmura Theios en se frottant les yeux.

-"C'est moi, Osarith. Pas le temps de discuter, lève-toi immédiatement.

-'jour Osarith... Laisse moi cinq minutes de plus et...

-Écoute. Pour résumer, le mémorial a été pillé, et un groupe de révolutionnaires menace la monarchie. 

-Je pense... Pas avoir correctement entendu." répliqua le roi en se sortant avec peine de son sommeil.

Osarith expliqua l'intégralité des enjeux dans les moindres détails en menant son roi au sein de la salle du trône, à l'identique table de leur discussion d'hier, celle de sapin, traversant la pièce d'un bout à l'autre, et surplombant un long tapis rouge. Un chef-d'œuvre quand se trouve surmonté d'un plafond mouché d'arches étendues, soutenues par une lignée de piliers aux côtés des murs. Cette architecture fantastique me fascinera toujours. 

-"Prend place, il n'y a pas une seule seconde à perdre.

-Je vois bien l'envergure de cette difficulté. Mais que diable pouvons-nous faire à cela ?" dit en Theios en s'asseyant.

-"Rien. Absolument rien. Tu as perdu toutes tes chances au fil des années de rattraper tes erreurs, mais c'est peine perdue désormais. Ce groupe révolutionnaire va s'accroître rapidement, deviendra vite incontrôlable, et ce sera la catastrophe prévue.

-Une minute. Si je ne me trompe pas, c'est ma propre vie qui est en danger ?

-Exact. Tu es en danger. Il faudra impérativement te tenir prêt au désastre, et c'est en mon devoir de te protéger." expliqua Osarith.

-"Mes cornes valent un grand prix ici, ils me les feront couper; et ma tête avec. Comment pourrais-je me défendre avec mes petits bras inexpérimentés ?

-Attrape ça." dit Osarith en lançant un parchemin scellé à Theios. "Un petit bijou magique. 

-Le papier coupe, mais ce ne serais à mon avis pas suffisant pour une horde d'hommes armés.

-Ne sois pas stupide ! À l'intérieur se trouve inscrit une série de mots, enfermant une magie particulière. En lisant à voix haute les inscriptions, le sort se déclenchera instantanément ! Ne nécessite aucun talent particulier pour être utilisé !

-Impressionnant.

-Il est vrai, malgré moi, j'ai du mal à y croire. Je l'ai emprunté à l'atelier des mages, non-loin d'ici. Je doit te prévenir tout de même : il ne s'use qu'une seule et unique fois. Après usage, le sort se dissipera, et ce parchemin se sera plus qu'un morceau de papier encré. Bien compris ?

-Bien compris, je tâcherai de l'utiliser en cas d'urgence.

-Et maintenant, les ordres pour aujourd'hui... Prend garde à tous ceux qui tu croises, reste à l'écart de la foule, et n'oublie pas de prier.

-Parfait emploie du temps... 

-Je m'en vais prévenir Carbon de toute cette histoire. Que ton Dieu te bénisse. Sois sage." termina Osarith en se levant de sa chaise.

-"Avant que tu partes !... Ton épée est rangée près du trône.

-Ma petite Rubiss est déjà dans son fourreau, tête en l'air."

Puis, sans se retourner, il repartit lentement dans l'obscurité des couloirs du fort.

Quand j'y repense, cette "Rubiss" m'a toujours éblouis les pupilles de part son rubis flambant, incrusté en plein milieu de la garde. Encore une beauté sans pareil qui rendra jaloux à coup sûr tous les forgerons du secteur une fois fièrement brandit en l'air. Au passage, avez-vous entendu parler des Dieux ? Ceux attribués à chacune des races ? 

Eh bien, votre regard troublé en dit long. Sans vous faire perdre votre temps, les Dieux que l'ont appellent "Ethniques" sont des représentants de toutes les neufs races notre monde. Il existe un Dieu pour les Avem, pour les Draconis, etc, etc... Cela demeure croyance, libre à vous d'y adhérer ou non... Revenons à nos moutons.

Theios profita de l'occasion d'être seul pour concevoir lui-même son repas. Étant de la race des Hommes-Béliers, le festin carnivore habituel n'était pas propre à son régime alimentaire. Une bonne soupe chaude d'herbes folles et diverses plantes pour ruminant, voilà un vrai festin pour Theios ! "Comme au bon vieux temps !", qu'il répétait sans cesse. 

Les heures passent de secondes en acier, le roi ne pu s'empêcher de songer au sombre destin qui l'attend. Il décida de rester seul pour la journée, ayant écouté attentivement l'ordre de son général. Son petit jardin personnel lui sert de refuge à toute tempête trop déstabilisante. Sur une aire, à deux portes de la salle du trône, un champ regorgeant de couleurs attend tous ceux qui ont l'audace pour le trouver. Si restreint, mais si apaisant ! J'aurai aimé le contempler au moins une fois dans ma longue vie, c'était une gracieuse chance que d'y avoir accès.

Le ciel se teint, et pas même un chat n'es venu toquer à la porte de Theios. En se réveillant d'un sieste, allongé paisiblement au milieu des fleurs, il se décida enfin par curiosité de regagner les couloirs du fort. Avec anxiété, il posa lentement sa main sur la poignée de porte qui le séparait du dur retour à la réalité. Une courte réflexion plus tard, le passage est ouvert, et déjà qu'une main sortie de nulle part attrape sauvagement celle de Theios ! Une main, plumée, puis un large bec, puis un regard noir, puis un : "Je t'ai enfin trouvé, suis-moi." prononcé par Osarith qui se tenait derrière la porte. 

Sans un mot, il tira Theios jusqu'à la salle du trône, dans un silence absolu, et d'une fermeté inquiétante. Un léger bruit de fond commença à bourdonner dans les oreilles de Theios... Celui qu'on devinerait être une foule en délire... Ou en colère ? Un bourdonnement puissant et lourd, juste à proximité... Est-ce que... Pas le moment de réfléchir, puisque Osarith relâcha sa proie sur le grand balcon de la salle du trône, où en bas, tout en bas, de l'autre côté du pont-levis, une véritable fourmilière de citoyens, armés de fourches, torches, piques, et épées de fortune, grouille en hurlant furieusement des menaces incompréhensibles. Theios se pencha sur le bord pour mieux observer son désastre, mais fut interrompu par une flèche qui transperça l'air à quelques centimètres sa tête :

-"Ne t'approche pas du bord, pauvre idiot !" cria Osarith en ramenant le roi déchu en sécurité à l'intérieur du fort.

-"C'est... C'est réellement en train de se dérouler ?" dit Theios en baissant la tête. 

-"Qu'attendais-tu de plus ? Le chapitre final de ton histoire se joue en ce moment-même.

-Tu me protégeras ?" murmura Theios, bredouille.

-"La promesse que j'ai faite à ton père n'a pas de prix. Ne t'en fait pas j'ai absolument tout prévu."

Soudain, un valet fit éruption dans la salle en trône en courant :

-"Général ! Et sa majesté ! Nous venons à l'instant de recevoir un communiqué d'un certain "Tretor" ! Il demande au nom du peuple du Civytas de pouvoir rencontrer en tête à tête le... *gloup*... Le roi !

-N'y va pas. C'est un piège évident, ce groupe de révolutionnaire ne veut qu'en découdre avec toi.

-Je vais descendre, et faire sa rencontre, comme il a souhaité." soupira Theios.

-"Ne fait pas l'imbécile ! Il va te tuer ! Laisse-moi t'accompagner, mais surtout, reste loin de lui ! Nous ne savons rien de sa personne pour l'instant.

-"Tretor" a proclamé vouloir discuter seul avec le roi, sans quoi il nous menace de représailles.

-Cela a au moins le mérite d'être clair. Je te surveillerai lors de ton entretien. Si nous n'agissons pas maintenant, ce sera fatal." suggéra Osarith .

-"Très bien. Mais si je dois prendre les choses en main un jour dans ma carrière, c'est bel et bien aujourd'hui. C'est un ordre que j'ordonne à moi-même.

-Excellente réflexion ! Depuis le début, j'aurai aimé te voir te comporter de cette façon ! Allons-y, je ne serai jamais loin.

-Tretor vous attend au premier étage. Il a été introduit dans le fort sous la surveillance de gardes." dit le valet en quittant la salle.

Les deux se mirent aussitôt à descendre les escaliers du fort jusqu'à la salle principale du premier étage, destiné aux visiteurs, où un homme figure entouré de trois gardes le retenant fermement. L'un d'entre eux s'avance vers le roi :

-"Monsieur Tretor Modevir vous attend.

-Merci, cette histoire va bientôt se terminer.

-Je l'espère, votre majesté." Sort quelque chose de son armure. "Tenez. Une petite dague en fer, pour vous défendre en cas d'agression. Moi et mes collègues seront prêts à intervenir pour votre sécurité. Criez, et nous accourrons dans la seconde qui suit." Se retourne. "Lâchez M.Tretor et suivez-moi, vous autres."

Osarith fit mine de partir à son tour, et s'installa discrètement derrière un pilier.

-"Votre majesté, enchanté de faire votre rencontre."commença Tretor avec ironie.

-"Moi de même. Vous vouliez me parler plus tôt, n'est ce pas ?" répondit Theios avec un frisson.

-"Exactement. Voyez un peu le peuple, votre peuple, devant le fort. Il n'a pas l'air de vous apprécier."

Theios resta muet tout en gardant son calme comme possible.

-"Vous connaissez... Le sentiment d'être oublié ? La sensation de n'incarner qu'un chiffre ? Qu'un point de plus dans la foule ? Avez-vous déjà ressenti le fait de n'être qu'un rien aux yeux de la monarchie ? Une petite fourmi, un moustique, une puce, c'est ce que vous pensez de nous ? C'est bien cela ?

-Je...

-Qu'aucun mot ne sorte de votre bouche à partir de maintenant ! Notre précieux roi ! Notre ancien roi ! Mort et remplacé par un sale traître comme vous ! Il n'a commis qu'une seule et unique erreur lors de son règne : celle de vous avoir choisi en héritier ! Quand je pense que les rues de Civytas étaient autrefois si chatoyantes... Tout est ruiné ! De votre faute ! Que pensiez-vous accomplir ? Quel est votre objectif ? Ne répandre que la misère, la famine et la mort autour de vous !"

Les paroles de Tretor crispa la gorge de Osarith, qui serra le poing sur son épée.

-"L'anarchie ! La dictature ! Le chaos ! C'est ce que vous incarnez en ce moment-même ! Des gens ont perdus la vie à cause de vous... Des gens qui ne le méritait surtout pas... Des innocents ! Vous voyez où je veux en venir ?"

Tretor s'arrêta quelques secondes en baissant la tête, puis sorti une dague de nulle part.

-"C'est la fin ! Paie nos vies gâchées ! cria t-il avant de pointer son arme vers le roi.

Sans réfléchir, il dégaina sa propre dague en reculant, complètement effrayé.

-"Ne recul plus devant ton destin ! C'est la fin !" dit-il en levant son arme.

Dans le mouvement du coup fatal, son bras fut brutalement arrêté dans sa trajectoire par une main surgissant derrière lui. Cette même main le plaqua sur le sol en une seconde.

-"Évité de justesse. J'ai fait aussi vite que possible, votre majesté." dit Proroth en braquant son épée sur le malfaiteur.

-"Oh mon dieu..." murmura Theios en lâchant sa dague, paralysé par la peur.

-"Ne t'en fais pas. Tu aurais tout de même mieux fait de m'écouter.

-Eh ! Sans vouloir vous déranger, je crois savoir que "Monsieur le Général Osarith" est également concerné par les faits de ce maudit roi ! Comment pouvez-vous tenir autant à sauver ce vaurien ?

-Reste au sol et ferme-là !" ordonna Osarith en le maintenant au sol grâce à sa Rubiss.

-"Très bien... Alors quelqu'un d'autre va s'occuper du sale boulot !"

Tretor se mit à siffler.

-"Que pense t-il faire en sifflant ?" demanda Theios grelottant.

-"Une minute... Ce n'est pas normal.

Soudain, les fenêtres de la salle de brisèrent, laissant apparaître une flopée d'hommes qui inondèrent rapidement la pièce en direction du roi ! Certains équipés de masses en fer, de larges boucliers, ou de pics qui partirent à l'assaut de Osarith et Theios, et d'autres prirent un malin plaisir à saccager les meubles, éclater les poteries, et déchirer les étendards. Tout cela dans un fracas de mêmes insultes et menaces qu'à l'extérieur.

-"Theios ! Sur mon dos !" cria Osarith.

-"Sur ton dos ?! Que..."

L'Avem saisit Theios, l'installa sur son dos, déploya ses ailes, et décolla d'au moins trois mètres au dessus du sol.

-"Accroche-toi !"

Il plana jusqu'aux fenêtres à ras du tas de révolutionnaires, puis s'envola à l'ultime étage du fort, celui de la salle du trône.

-"Pas trop bouleversé ?" dit Osarith en se posant sur le grand balcon.

-"Incroyable... Je n'aurait jamais cru que tu étais capable de...

-Je suis un Avem tout de même. Mes plumes ne servent pas pour faire joli. Il nous faut maintenant un moyen de partir."

Au même moment, un tremblement métallique retentit.

-"Ils ne sont pas si rapides !" s'étonna Theios.

-"Non, c'est évidemment impossible de gravir le fort aussi rapidement.

-Regarde ! C'est cette armure en bronze.

-C'est vrai. Le trésor de Civytas qui s'agite. Étrange. Est-ce qu'il serait possédé ? Héhé...

-Ce n'est pas le moment de me faire peur ! Bref, tu-as la capacité de nous transporter vers un endroit sauf  ?

-Non. J'ai mes limites. Et il faut que j'aille trouver Carbon, je ne peux pas le laisser à Civytas. Il va se faire tuer.

-Alors maintenant ? S'il te plaît, il faut... Il faut...

-Reste calme. Je vais voler jusqu'aux casernes, amener Carbon jusqu'ici, et nous pourrons trouver une solution.

-Me laisser seul ?! Ici ?! Ajouté à cela cette armure qui tremble sans raisons ?! S'il te plaît, ne...

Osarith s'était déjà envolé.

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