(Archive) Chapitre -1 : Civytas
[Cette section de l'histoire n'est plus comptée comme faisant partie du livre. Ce chapitre fait partie d'une ancienne version de RodhVania LCA qui n'est plus d'actualité.]
"D'où viennent-ils ? Que font-ils ? Pourquoi s'acharnent-ils autant ? Difficile à expliquer..."
Civytas ! Bercé dans les plaines et les vents paisibles de Mortem, j'ai toujours entendu dans ma vie l'étendue de sa douceur et de son bien-être pesant. Jamais néanmoins je n'ai osé m'y aventurer à part brièvement par le biais de certaines grandes occasions... Mais la ville qui grouille et hurle dans tous les sens ne me séduit pas vraiment. Mes rares témoignages racontent les pâtés de magnifiques maisons parfaitement dans le style "Mortemis post-bellum" (Style de bâtiments simples et géométriques, construits sur les décombres de Civytas après la guerre. J'en parlerai peut-être plus tard...) , les étroites ruelles rassurantes d'un sombre apaisant, les marchés et autre bazars aveuglants de couleurs dansantes au dessus des étalages regorgeant de babioles aussi fascinantes qu'inutiles. Un beau paysage pour tout voyageur ou colporteur en herbe. Enfin, au milieu de cette fourmilière, trônait le massif château de Civytas, construit il y a des siècles dans le meilleur matériau par les plus fins architectes de l'époque. Un vrai bastion capable d'endurer les cataclysmes apocalyptiques des anciennes croyances, pour sûr !
C'est entre ses indestructibles remparts que vécu Theios, le jeune Orevum d'à peine dix-huit ans la première année de son règne. Imaginez quelques instants un choc aussi violent, d'apprendre la mort de son père adoptif, de se retrouver à la tête du destin de milliers de gens, sans exprériences politiques, lui ayant grandit près de dix dans la campagne, vivant du seul gazon qui vibre sous l'air des grandes plaines ? Il fut trouvé à l'âge de sept ans par le roi en personne durant sa chasse quotidienne, seul, pleurant, les vêtements déchirés, probablement abandonné par ses parents... Le bruit couru à travers tout le Tertre d'un tel événement, autant pour son insolite que pour son improbable. Un petit Orevum si rare en les temps qui court; une race menacée de disparition mystérieuse... Finalement, il se retrouva intégré dans la famille royale par le roi après... Hum. Excusez-moi de... Souiller en quelque sorte l'image de cet homme qui a tant veillé sur son peuple, mais.. Disons qu'un léger coup de masse mal placé lors d'un affront, priva pour le restant de ses jours le roi d'avoir un enfant. Drôle d'accident, oui, mais terrible. Ne riez pas ! Vraiment (Ne le répétez à personne, cette information reste entre nous. Je compte sur votre discrétion). Celui-ci recueilli l'enfant donc dix ans après, malheureusement sans assez de temps pour l'éduquer tel un vrai prince de la descendance, jusqu'à la disparition de ce monde du tant aimé...
Inimaginable qu'un homme tout droit sortant de l'enfance et de la cambrousse puisse gouverner le dominant Civytas ! Alors vint à sa rescousse (encore heureux), Osarith, un fier Avem général militaire dirigeant des armées. Il se donna pour devoir d'assister Theios dans sa mise au pouvoir, lui étant le conseiller principal de l'ancien roi. Au fur et à mesure des années, tous les deux devinrent proches, et j'en viens à penser que Theios pensait inconsciemment Osarith comme une sorte de père... C'est donc à l'âge de 27 ans, que l'Orevum entama la dernière année de son dur règne, sans le savoir. Il faut dire que l'équilibre n'allait pas perdurer davantage.
Beaucoup de manifestations ont eu lieu ces temps-ci, la population devient de moins en moins patiente... Le roi n'arrange rien aux soucis de criminalité, d'argent, de logements Mais surtout de criminalité. Plusieurs bandes de voyous sévissent dans les rues, et les habitants deviennent de moins en moins enclin à rester. Lors du dîner privé dans la salle du trône, Osarith tente comme toujours de convaincre son protégé d'agir en vain en tête à tête. Un jour avant le tragique évènement :
-"Nous avons encore reçu douze lettres de citoyens insatisfaits, rien que hier.
-Ne m'en parle pas ! J'ai envie de me changer les idées aujourd'hui..."
-Tu sais... Fermer les yeux sur tes problèmes ne vont pas les faire disparaître. Le peuple attend toujours une prise en main de son gouvernement. Et cela fait bientôt dix ans qu'il n'a rien. Tu te rends comptes de ton pouvoir d'arranger la situation ? Rien qu'une petite mesure suffirait à t'enlever une épine du pied ! Le Conseil est débordé de responsabilités !
-*soupir* Mais quels ordres ? Je ne sais même pas prendre une décision avec mon statut de roi, alors une bonne décision... Rester dans l'ombre pour l'instant. C'est ce qui me sauve des représailles dangereuses. Avec ma timidité légendaire, rien que me présenter à un défilé me fait trembler. Je suis un pitoyable roi, tout le monde le sais, et je préfère m'abstenir d'enfoncer le couteau dans la plaie.
-As-tu songé à abdiquer ?
-Si Civytas veut me voir au billot, je n'ai pas spécialement l'envie d'être à genoux sous la guillotine."
Prenant un air assuré et moralisateur, Osarith répondit :
-"Ton vieux père t'a confié une mission. Rappel toi, un Orevum comme toi au trône, c'est inédit pour tout Mortem. Encore plus pour Civytas, qui n'a jamais vu que des Humains en guise de dirigeant. Grâce à ton statut, la réputation des Orevum se joue entre tes mains, tu es la plus influente des représentations. A mon avis, ton rôle de roi n'a pas été choisi au hasard
-...
-Réfléchis-y.
-Tu as sûrement raison, mais... Il est déjà trop tard...
-Absolument pas. Tu es jeune et plein d'entrain. Si seulement ton énergie s'usait à autre chose que la floraison de tes jonquilles !" ria Osarith
-Souris, "Au moins une activité dans laquelle je réussi !"
Un valet pénétra dans la salle.
-"Au Général Osarith, le Commandant Carbon désire vous voir de toute urgence à la caserne royale !
-Une affaire d'un cadet rebelle sans doute. Theios, à propos des lettres ?
-Hum...Je...
-Très bien, un domestique aura l'honneur d'y répondre de lui-même.
-Merci..." souri Theios avec dérision.
-"Carbon s'en arrache les plumes, de ces cadets aussi mous que décourageant, j'arrive lui prêter main forte." dit-il en quittant la salle.
-"Mes plus grandes salutations, votre majesté. Prononça le domestique en sortant à son tour de la salle."
-Soupire, "Dans quel état je m'engouffre encore... Et ce festin puant de gras et de richesses mal investies, hors de ma vue !"
En se levant, : "Tous ces maudits problèmes... La douce campagne me manque. Je donne honte à mes habitants, à mes représentants, et surtout à mon père. Se forcer à causer tel leurs principes de noblesse est une torture, sans compter ces fats bourgeois endoctrinés et prétentieux !" Grogna t-il en tapant dans une chaise comme un adolescent.
"Tiens, Osarith a oublié son épée fétiche... Il y prête tellement attention. Encore une raison de s'accrocher en plus que son bon vieux frère, Carbon. Pendant que j'y pense, où s'est encore perdue ma famille ? M'abandonner, comme des lâches, en pleine forêt... Non, il doit forcément y avoir une raison. Je ferai mieux de ne pas y penser."
Il s'approcha d'une fenêtre, et observa le vaste horizon surplombant la capitale :
-"Quel magnifique monde... Un jour, je m'enfuirai d'ici, quelque soit leurs désirs. Stupide monarchie et stupide royaume, toute ma belle jeunesse usée, pour empirer les choses !"
Puis, il entama le pas vers une luisante de finesse armure en bronze massif :
-"Cette grande armure est si soignée et travaillée; elle perd sa superbe à rester ici. Qui sait à qui elle a appartenu ? Le soleil se tari, je devrai rendre l'épée à son propriétaire. Mmh... Plus tard. Il ne l'oubliera pas. "Puisse t-elle nous illuminer dans l'ombre de la mort.", comme disait toujours mon père avec la sienne. Quel manque d'originalité, quand j'y repense... Elle doit sûrement se reposer quelque part dans le mémorial... Passons. Demain est un autre jour, je suppose..." fini Theios en se dirigeant lourdement vers son jardin personnel.
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