rock + 41
19:36, j'étais dans la voiture de Chan pour rencontrer ses parents mais j'avais mon téléphone collé à mon oreille avec Felix au bout du fil.
- Mais comment ça viré putain, tu es où là ?! Je m'écriais en commençant à perdre patience et Chan avait beau passer sa main sur ma cuisse, ça ne me calmait pas. Bordel mais c'est une blague ?! Je tapais sur le tableau de bord. D'accord... Oui... Oui... Non, crois moi ils vont pas s'en tirer comme ça... Si je vais m'énerver Lix putain !... Oui... Ok, à plus, je soupirais en raccrochant.
Je poussais un grognement en jetant mon téléphone sur la banquette arrière. Je fulminais toujours lorsque Chan avait pris ma main, visiblement amusé par mon comportement mais moi, ça ne me faisait pas rire du tout.
- Tu m'expliques ? Il avait demandé après un court instant de silence.
- Mon père a viré Felix putain... Je soufflais de rage. Ils ont attendu que je me casse quelques heures pour gentiment lui dire qu'il dérangeait et qu'il était temps qu'il rentre chez lui. Non mais tu te rends compte ?! Je les déteste tellement, je marmonnais.
- Ah Felix était chez toi... ?
- Ouais, ça fait un mois environ.
Chan avait lâché ma main pour la reposer sur son volant, j'avais jeté un coup d'oeil vers son visage, il n'était pas très content.
- Tu aurais pu me le dire, il remarqua avec une voix sèche qui ne me plaisait pas. Si il est resté un mois chez toi, je comprends tes parents.
- Pardon ? Je levais un sourcil. Si il est venu chez moi c'est parce que ses foutus parents sont pas capables de passer une journée sans lui cracher dessus ou le frapper, évidemment que j'ai préféré qu'il reste avec moi.
- Il est battu par ses parents ? Eh bah, quelle vie de merde.
- Tes commentaires tu te les gardes, je sifflais entre mes dents.
- Ne me dis pas que c'est pas vrai, pouffa-t-il avec un air dédaigneux que je détestais.
J'étais déjà assez énervé comme ça, pas la peine que mon petit ami en rajoute une couche. Nous étions restés silencieux jusqu'à la fin du trajet, j'étais horriblement angoissé, cette journée finissait terriblement mal. Chan avait insisté pour que je rencontre ses parents afin qu'on discute du bébé et de l'avenir en général. Si j'étais d'accord au début, maintenant je commençais à regretter d'avoir accepter. Pas que je ne voulais pas de leur aide au contraire mais c'était la première fois que je rencontrais les parents de quelqu'un, Chan avait beau m'assurer qu'ils étaient géniaux, avec les exemples que j'ai eu j'avais toujours un doute.
Nous étions restés quelques seconde silencieux dans la voiture garée devant le bel immeuble de ce beau quartier puis Chan s'était tourné vers moi en poussant un petit soupire.
- Écoute, excuse-moi pour Felix...
- Je n'aime pas comment tu parles de lui. C'est mon meilleur ami.
- Comprends moi... Tu vis avec lui, tu parles constamment de lui, tu veux élever le bébé avec lui...
- Tu es jaloux ?
- Bien sûr que je suis jaloux ! Il s'exclamait en grimaçant. J'ai l'impression qu'il veut me voler mon copain et mon bébé, il veut mon bonheur parce qu'il ne trouve pas le sien et ça m'énerve !
- Tu es parano Chan... Je pouffais. Felix est en couple et amoureux de son copain. D'ailleurs maintenant il va habiter avec lui... Felix est mon meilleur ami, il a une place spéciale mais c'est différent de toi.
- Hm... Si tu ne dormais pas avec lui c'est bon mais quand même, je te sens bien plus proche de lui que de moi...
J'avais regardé Chan sans répondre. Merde, je ne voulais pas finir la journée sur une dispute, je voulais encore moins faire face seul devant mes beaux parents. J'avais dormi avec Felix durant tout ce mois, on se tenait la main, on se câlinait mais tout ça ne voulait rien dire pour moi. Felix n'était que mon meilleur ami, c'était normal de montrer son affection, surtout que mon petit ami n'était pas là et que mes hormones me rendaient trop souvent à fleur de peau. J'avais dégluti avant de baisser la tête, mes doigts se trituraient entre eux. Chan me souriait mais je voyais le coin de ses lèvres s'affaisser à une vitesse folle alors qu'il commençait à comprendre.
- Chan-
- Tais-toi.
Je n'avais pas pu en placer une seule qu'il avait déjà claqué la portière derrière lui. J'avais légèrement sursauté mais je l'avais rapidement rejoint alors qu'il marchait incroyablement vite vers le bâtiment, j'avais réussi à attraper son poignet avant qu'il n'entre.
- C'est bon Chan, Felix n'est que mon ami, rien d'autre...
- Ah ouais ?! Il avait crié un peu trop fort, proche de mon visage tandis que ses yeux étaient profondément ancrés dans les miens. Vraiment ?! Génial alors, je vais dormir avec Jisung et Minho parce que ce sont mes meilleurs, et on va baiser mais en toutes amitiés bien sûr ! C'est quoi ? C'est un bon coup c'est ça ? Tu te l'ai tapé combien de fois ?!
- Arrête Chan, t'y es pas du tout !
- Tais toi ! J'avais raison, il joue le petit ange avec toi mais tout ce qu'il veut c'est te prendre à moi ! Ou attends, gloussa-t-il sarcastiquement alors que je déglutissais, c'est peut-être son gosse après tout ! Hein, c'est possible ! Peut-être que t'es en train de me souler avec un gamin qui n'est pas le mien hm ?! Mes lèvres s'étaient entre-ouvertes, mes yeux s'humidifiaient mais Chan continuait de parler sans se soucier de mon état. Bordel est-ce que tu m'as déjà aimé même ?! Est-ce que tu m'as déjà vu comme ton homme et non comme le pigeon qui risque tout pour un gosse qui n'est pas le sien ?!
- Qu'est-ce que tu peux être con quand tu t'y mets.
Chan s'était enfin tu. Il avalait difficilement sa salive puis il avait grogné des insultes à lui-même avant de se retourner pour enfin rentrer dans l'immeuble, sans me laisser le temps de sécher mes joues mouillées. J'avais mal au coeur qu'il puisse croire ça, ça me faisait foutrement mal qu'il imaginait même une seconde que je ne l'aimais pas. J'étais tellement amoureux de lui, je ne m'étais offert qu'à lui, qu'il puisse penser qu'il n'était qu'un parmi d'autre était douloureux. Je lui avais tout donné de moi, tout mon être lui appartenait, mon coeur comme mon corps, et il jouait l'imbécile à dire n'importe quoi. Je passais mes poignets sous mes yeux dans l'ascenseur sans lui jeter ne serait-ce qu'un coup d'oeil, ça serait trop facile. Chan avait dépassé la limite, j'attendais des excuses et des vraies. En attendant, j'allais devoir affronter ses parents pour la première fois.
***
Ses pères étaient extra-ordinaires. Ils rayonnaient comme les anges dans les films, ils riaient comme des riches, ils s'aimaient comme dans les contes de fée. C'était beau. Je n'arrêtais pas de me demander est-ce qu'ils s'étaient déjà disputés comme Chan et moi venions de le faire quelques heures auparavant. Son frère et sa soeur aussi étaient beaux, gentils, drôles.
En clair, j'étais la tâche sur le tableau.
Je n'étais pas mal à l'aise parce qu'ils étaient le genre de personne à mettre tout le monde à l'aise rien qu'avec leurs sourires mais j'avais bien vite remarqué qu'on n'était pas du même monde. Je savais que Chan était issu d'un milieu riche, qu'il était bien né, mais j'imaginais pas à ce point. Ces gens semblaient parfaits, je n'arrivais même pas à les détester.
Il y avait son père fort, très musclé, qui blaguait depuis le début et taquinait son mari, le père qui poussait ses enfants à faire du vélo en les motivant comme pas possible. Et son autre père, mignon, bien plus svelte, gentil, doux, le père qui réconfortait et pensait les bobos des enfants quand ils tombaient du vélo. Je n'étais dans aucune de ces deux catégories.
Ils me racontaient leur formidable histoire d'amour, leurs années en Australie où ils ont donné naissance à leurs trois beaux enfants, ils me répétaient comme j'étais beau, que Chan avait une chance folle de m'avoir trouvé, ils ne m'avaient même pas jugé quand je leur avais parlé de mon parcours scolaire chaotique, au contraire ils m'avaient encouragé à tirer leur meilleur de tout ça pour en bénéficier à l'avenir. Je n'arrivais pas à les détester, ils avaient un coeur bien trop pur.
Lorsqu'était arrivé la question du bébé, le papa mignon m'avait fait un sourire de soutien puis en voyant que je doutais toujours dessus, il nous avait proposé de reporter cette discussion en temps voulu.
Le soir, lorsque nous étions de retour chez Chan, toujours à se bouder, je m'étais allongé sur le lit pour réfléchir à tout ça. Ça semblait presque trop beau, je ne savais même pas si je méritais tout ça ou si tout ça n'était qu'une mascarade pour je ne sais quoi. J'étais toujours dans mes pensées lorsque Chan s'était allongé à côté de moi et il avait passé son bras autour de ma taille.
- Ne me touche pas.
- Hyunjin...
- Quoi ? Tu vas me sortir quoi maintenant ? Que je me laisse toucher par tous les habitants de la ville ? Je soufflais en me retournant pour le regarder dans les yeux.
Il était resté silencieux en baissant quelques secondes ses yeux avant de soupirer.
- Je suis allé trop loin.
- Oui.
- Et je regrette, sincèrement. J'ai vrillé, je m'étais mis à m'imaginer mille choses et ça m'a mis hors de moi... Excuse-moi.
- Le jour où tu comprendras que tu es le seul homme que j'ai accepté dans ma vie parce que je méprise profondément tous les autres, on aura fait un grand pas dans notre relation.
- ... Je suis nul...
- Tu l'as dit.
Il avait gloussé.
- Mais je t'aime.
- On ne parle pas comme tu l'as fait à quelqu'un qu'on aime.
- Je sais. Excuse-moi.
- Il faudra plus que ça. Tu m'as vraiment blessé Chan, que tu imagines tout ça sur moi m'a vraiment blessé.
Il avait encore baissé les yeux en ravalant sa salive.
- Je ne sais plus quoi faire... Je me sens complètement dépassé, entre ma carrière, toi, le bébé, vraiment je commence à saturer...
C'était à mon tour de déglutir bruyamment. Je m'étais redressé puis je l'avais intimé à faire de même. On s'était regardé dans le blanc des yeux durant de longues secondes sans rien dire.
- Vie de famille et vie d'idole, ce n'est pas compatible Chan... Je commençais en sentant ma gorge se serrer violemment au point d'en étouffer.
J'avais raison, on le savait, mais on refusait de se l'avouer jusqu'à ce soir.
- Je sais mais je n'ai pas vraiment le choix... Il soupirait en haussant ses épaules.
Je continuais de le regarder dans les yeux. Il était beau mais terriblement fatigué, Chan arrivait bientôt à saturation.
- E-Eh Hyunjin, pourquoi tu pleures ? Il m'avait demandé avec inquiétude tandis que ses mains se posaient délicatement sur mes joues pour effacer tendrement mes larmes.
Mais ça ne marchait pas, plus je regardais Chan plus je sentais le liquide lacrymal glisser le long de mes joues. Les hormones mélangées au coeur brisé, ça ne faisait aucun doute.
- C'est pas possible Chan... Je murmurais.
- Si c'est possible, bien sûr que c'est possible, s'empressa-t-il de répondre avec les sourcils froncés.
- Non... Regarde toi, tu es tellement épuisé, si vos agences interdisent même les relations amoureuses c'est parce qu'ils savent que ce n'est pas possible... Regarde nous, ce n'est pas possible...
- Hyunjin arrête, tu es fatigué.
- Oui, et toi aussi, c'est mieux pour nous deux Chan. On doit mettre fin à cette relation...
Chan avait refermé la bouche malgré ses lèvres qui tremblaient doucement. Mais au fond, il savait que j'avais raison, c'était mieux pour nous deux de mettre fin à notre couple. J'avais beau aimé Chan plus que quiconque sur cette planète, sa santé et son bonheur étaient plus important tout. Son bonheur était sa passion et je détruisais sa santé à l'obliger de s'occuper de son enfant et de moi. Nous nous étions tous les deux regarder alors que des perles salées s'étaient rapidement mises à couler à leur tour sur son beau visage. Il m'avait enlacé. C'était fini, je venais de perdre l'amour de ma vie et ça me semblait définitif cette fois.
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