épilogue
Chan soupirait doucement en passant son bras autour de mon cou alors qu'il se redressait pour ne pas glisser dans l'eau chaude du bain puis il avait gloussé en entendant des petits gazouillements de contestation résonner dans la salle de bain.
- Princesse Nana voudrait-elle être mangée par l'eau ? Quel dommage, le roi papa ne la laissera jamais faire, plaisanta Chan en regardant notre fille dans les yeux.
J'avais pouffé en l'écoutant parler avant de redresser Roséanne qui était dans mes bras, confortablement calée contre mon torse alors que sa petite tête se confrontait avec celle de son fantastique dad qui ne cessait pas de la taquiner depuis que nous avions eu l'idée de prendre ce bain chaud tous les trois pour nous réchauffer.
- C'est moi le roi ? Je lui demandais bien que j'étais toujours dos à lui.
- Bien sûr, affirmait mon petit copain comme si c'était une évidence. Et moi aussi.
- Une famille royale.
- Exactement !
On avait gloussé puis j'avais eu un léger sourire satisfait lorsque que j'avais senti les lèvres de mon amoureux se presser doucement contre ma tête et la seconde d'après, je l'entendais imiter les petits bruits de bouche de notre bébé. J'avais parfois l'impression d'être à la charge de deux enfants.
Nous étions restés encore un long moment dans l'eau jusqu'à que mon petit trésor ne se sente plus à l'aise et qu'elle se mette à crier à pleins poumons son mécontentent. Chan avait râlé puis il l'avait pris à son tour dans les bras pour aller la sécher avant d'aller coucher Roséanne, il n'était revenu qu'une demie heure plus tard alors que j'étais toujours dans l'eau chaude à me détendre dans ce calme devenu si rare ces quatre derniers mois.
Quand Chan était revenu dans la salle de bain, il avait poussé un lourd soupire avant de lever son pouce en l'air avec un grand sourire, c'était mission réussie. Je l'avais applaudi doucement puis je lui avais laissé de la place pour qu'il puisse revenir dans le bain (désormais froid) avec moi, il ne m'avait pas fait attendre puisque la secondes d'après il avait sauté dedans avec un grand sourire fier. On avait ri une seconde avant que je nous rappelle à l'ordre, il ne fallait pas faire trop fort, si on venait à réveiller Roséanne on en aurait encore pour dix ans.
Chan s'était donc calmé rapidement mais ça ne l'avait pas empêché de venir m'embrasser passionnément sur les lèvres, avec un certain goût d'impatience et d'envie. Ses mains s'étaient posées sur mes joues pour garder mon visage près du sien, notre baisé déjà brûlant, c'était intensifié quand Chan avait fait en sorte que je finisse sur ses cuisses. Lorsque j'en avais pris conscience, je m'étais doucement décalé avec un petit rire tandis que je lui faisais comprendre qu'on n'était clairement pas au meilleur endroit pour faire quoi que ce soit de sexuel. Chan avait acquiescé mais il m'avait tout de même gardé sur son corps, il me regardait avec la tête levée pendant que ses mains glissaient sur mon dos.
- Tu veux toujours y aller demain ?
- Oui, j'avais répondu en passant mes bras autour de son cou. Ça me semble important.
- Je ne sais pas... Tu n'as pas à lui rendre de compte tu sais ?
- Chan, je vais juste passer pour lui présenter Nana, je vais pas m'enfuir avec lui, je pouffais alors que j'encrais mon regard dans le sien. J'ai envie qu'il la voit, qu'il nous voit aujourd'hui.
- J'imagine que par nous tu veux dire Felix aussi... Soupirait mon amant.
- Mon coeur, essaie de nous comprendre...
Chan, avec une petite moue, avait acquiescé.
- Très bien, après tout si tu estimes que tu dois le faire, vas-y. Je vous emmènerai en voiture si vous voulez.
- Oui, merci.
Mon petit copain m'avait souri à nouveau et après encore quelques minutes de discussion, nous avions fini par sortir à notre tour du bain qui devenait sérieusement glacial.
***
Felix et moi nous étions jetés un regard et après un regard pour se mettre d'accord, nous avions commencé à marcher vers l'immense bâtiment en laissant Chan et Changbin dans la voiture derrière nous. Des tonnes de souvenirs me revenaient soudainement en pleine face, des bons comme des très mauvais. Au visage de Felix, je pouvais facilement deviner que c'était pareil pour lui, peut-être que c'était plus difficile pour lui de revenir ici. Le pensionnat n'avait pas été facile tous les jours, bien que c'était là dedans qu'on s'était rencontré, y remettre les pieds n'étaient pas quelque chose que nous pensions faire un jour.
Je souriais à Roséanne qui continuait de faire ses petits bruits en mordant sa main, elle était bien blotti contre moi, elle semblait se faire manger par le porte-bébé dans lequel elle était comme dirait son formidable dad. Sa petite tête était cachée, je trouvais ça trop mignon, elle ressemblait à un petit Kinder surprise.
Quand mon meilleur ami et moi étions arrivés à l'accueil, la vieille sourde ne nous avait pas reconnu. Elle nous avait simplement demandé notre raison pour la venue, notre identité, puis nous étions rentrés la boule au ventre. Je ne comprenais pas très bien notre appréhension, en y réfléchissant bien j'étais plutôt à l'aise ici. Je faisais toutes les bêtises que je voulais sans me soucier des représailles, j'étais toujours entouré de mecs, pas de parent à l'horizon, c'était cool. Mais pour Felix, c'était plutôt descente aux Enfers infernale, mensonges, hypocrisie, solitude, mort. Il était important qu'il m'accompagne ici, j'avais l'espoir qu'il tirait un trait définitif sur ces années sombres de sa vie.
- T'as vu chérie, commençait Felix en s'adressant à Roséanne, c'est sur ce mur que ton papa avait tagué de vilains mots avec une bombe rouge !
J'écarquillais les yeux avant d'exploser de rire.
- Mais tais-toi, ne lui raconte pas ça !
- Il faut qu'elle sache qui est son père, t'étais trop un phénomène pour qu'elle n'en apprenne pas plus sur toi.
- T'as pas intérêt à lui en dire plus, j'ai une réputation à tenir !
- On verra si elle te prendra toujours au sérieux quand elle saura que tu volais tous les gâteaux à la cantine en pleine nuit, sale chien on n'avait plus rien pour le goûter nous.
On avait rigolé encore un long moment tandis que j'essayais de me défendre face à mon meilleur ami qui semblait déterminer à ruiner mon image auprès de mon trésor, fort heureusement elle semblait ne pas s'en soucier du tout. Puis soudainement, je m'étais arrêté. Il était là, toujours assis à son bureau, il souriait gentiment comme un débile lorsqu'il avait relevé le visage vers la vitre de la porte. D'abord choqué, il nous avait fait signe de rentrer. Monsieur Park n'avait pas changé d'un poil depuis presque un an.
Il y a un an, presque jour pour jour, j'apprenais que j'étais enceinte après que ce même monsieur l'infirmier m'avait poussé à faire des tests. Il avait été le premier à soupçonner l'existence de ma princesse, le premier à tenter de me rassurer dans tous mes tourments. Il avait été également d'une immense aide alors qu'il m'envoyait faire des échographies sans réclamer quelque chose derrière car il avait bien compris que je n'avais rien. Il avait celui qui cherchait mille solutions, il avait été jusqu'à contacter des couples pour une adoption. Monsieur Park a été la première personne à connaitre l'existence de mon adorable parasite que j'aimais plus que tout au monde, alors je m'en serai voulu si je ne lui avais jamais présenté ma fille.
L'infirmier avait été enchanté de pouvoir la rencontrer, il lui répétait comme elle était belle, que ses petits cheveux bouclés étaient adorables, qu'elle était rigolote avec gazouiller sans cesse, qu'il était fier de ce qu'on était devenu en si peu de temps. Il avait étonné mais également très heureux de savoir que j'étais étudiant, que Felix s'était découvert un talent pour la salle dans le restaurant dans lequel il bossait depuis plusieurs mois, il était déçu d'apprendre que mon Chan n'avait pas pu débuter dans un agence mais il fut vite réconforté quand on lui avait appris que malgré l'indépendance du groupe, il commençait à se faire bien reconnaitre. Il avait félicité Felix qui lui avait appris l'existence de Changbin.
Lui, rien n'avait changé. Les élèves étaient toujours aussi chiants, moins marrant que nous mais tout aussi bagarreurs. Il nous avait appris que la directrice était toujours aussi belle et sévère, je m'étais demandé est-ce qu'elle mettait toujours ses décolletés plongeants qui laissaient ses seins bouger quand elle marchait vite pour nous rattraper. J'aimais bien la directrice en fin de compte, elle aussi m'avait aidé en me trouvant cette école, elle avait également fermé les yeux sur un bon nombre de mes erreurs dans l'espoir que je change un jour et que je les corrige seul.
Monsieur Park, Felix, Roséanne et moi avions parlé encore une petite heure de l'ancien temps, on avait même ri à de nombreuses reprises, l'infirmier s'était amusé à faire l'avion avec mon trésor, il nous avait félicité encore, il nous avait encouragé pour la suite car il savait qu'on allait en avoir encore bien besoin, et nous étions repartis, bien plus léger qu'à notre arrivée.
Aujourd'hui encore, peu de personnes connaissaient l'existence de ma fille. Mes parents (ou ma famille en général) par exemple, depuis leur rejet je n'avais pas essayé d'avoir le moindre contact avec eux et je me sentais bien mieux depuis que je leur avait dit ce que je pensais. Seungmin n'avait pas non plus cherché à avoir de mes nouvelles, les gars du dortoir non plus (eux ne savaient même pas que j'étais enceinte).
Mais tout ça m'était égal, j'étais aujourd'hui accompagné de Changbin, Felix, mes beaux-parents et frère et soeur, Roséanne et Chan. Chaque jour était devenu si précieux pour moi que je chérissais chacun des instants passés avec eux, ils m'avaient tous apportés ce que je pensais perdus depuis longtemps. Je me sentais compris, apprécié, encouragé, important, aimé, spécial.
- Tout va bien chéri ? Me demandait d'une voix douce mon amoureux alors que sa main se posait sur ma cuisse pendant qu'il conduisait.
J'avais tourné la tête pour lui sourire et j'avais approuvé.
- Oui, tout va bien.
- Ça s'est bien passé ?
- Oui, je suis content de l'avoir fait.
Chan avait répondu à mon sourire tandis qu'il remettait sa main sur le volant, avant de s'arrêter à un feu rouge. Il en avait profité pour m'embrasser rapidement du bout des lèvres. Il m'avait à nouveau souri puis il avait taquiné Roséanne à nouveau en venant lui faire des petites chatouilles sur son ventre avant de redémarrer, content de lui. J'avais réellement deux enfants avec moi.
Chan & Hyunjin
ont la joie de vous annoncer la naissance de
leur princesse,
Roséanne
Née le 05 octobre 2018 à 23:47.
Elle pèse 3,20 kilos et se porte à merveille.
______________
Fin.
merci pour tout, vous m'avez tellement apporté durant tous ces longs mois, merci <3
j'espère que ce dernier chapitre vous aura tout de même plu, j'ai aimé écrire ces derniers mots sur cette petite famille :,)
en tout cas, merci à tous d'avoir suivi les incroyables péripéties de nos personnages, j'espère que ça vous aura plu!
sur ce,
love, oudlov
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