7/ Bite me

En entrant dans le bâtiment, je pris subitement conscience de tout le chemin qu'avait parcouru sum41 en si peu de temps depuis leurs débuts.

Même si le lustre pouvait faire penser que les clients de ce genre d'hôtel étaient plutôt snobes, il n'était pas difficile de se rappeler que lors de leur première tournée les membres du groupe habitaient encore chez leurs parents.

Je ne connaissais pas Deryck personnellement à l'époque. Il devait avoir à peu près 18 ans alors que je n'en avais que 14. Mais j'avais déjà entendu parlé d'eux sur MTV, ou en première partie de Blink-182, un groupe que j'appréciais particulièrement.

Une jeune femme, propre sur elle et bien coiffée s'approcha de moi et me tapota l'épaule alors que je contemplais les tableaux et fresques sur le mur.

- Je peux vous aider mademoiselle ?
Me rappelant du lieu où j'étais, je lui répondis d'un français presque parfait:
-Euh...oui, je suis la copine de Deryck Whibley, Avril Lavigne. Est-ce que vous pourriez me donner le numéro de sa chambre je vous prie ?

Je lui tendis ma pièce d'identité. Il fallait bien cela comme précaution quand des dizaines de femmes essayent de se faire passer pour moi pour me voler mon mec...
Cette dure réalité eu l'effet d'un fracassant coup de marteau dans ma poitrine. Voilà ce qu'il manquait à ma relation, le sentiment de légitimité. J'avais la sensation que je n'étais pas la seule femme à le désirer. Et cela me frustrait beaucoup.

La jeune hôtesse m'indiqua l'étage et le numéro de sa chambre, prenant soin de m'informer qu'il y avait peu de chance pour qu'il y soit à cette heure ci.

Arrivée devant la porte, je restais plantée là, hésitante. Est-ce que j'avais vraiment envie de m'expliquer avec cet imbécile ? Mais en même temps, je n'avais pas envie de croire à cette histoire de tromperie.

Rien que de l'imaginer avec une autre femme me déchirait de l'intérieur, déclenchant en moi un violent spasme parcourant mon corps le long de mon échine dorsale.

Je tapai mon poing contre la porte. Un long silence me répondit. Mon palpitant battait incroyablement vite. Si vite que je crus qu'il allait sortir de ma cage thoracique.

Je toquai une seconde fois, plus vigoureusement que précédemment. Les larmes commençaient à monter, gorgeant mes yeux d'eau et de frustration. J'allais finalement partir résignée, quand la porte s'ouvrît enfin.

- C'est pour...? Lorsqu'il croisa mes yeux fatigués et perdus, il s'arrêta net. Il resta là, debout au pas de sa porte. J'eus le malsain reflex de vérifier derrière lui si une autre femme ne se trouvait pas avec lui.

- Il n'y a personne Avril.
- Je sais, je le sais... Je fondis en larme, devant lui.

Je n'en pouvais plus, j'étais à bout. Il s'approcha doucement de moi et je sentis ses bras autour de moi. Cette chaleur réconfortante calma mes sanglots.

Je levai la tête vers lui. Ses yeux rougis montraient l'ardeur avec laquelle il tentait de retenir ses larmes devant moi.

- Pourquoi tu es venue ? Me souffla-t-il.
Sérieux ? Pensais-je immédiatement.
- Pour te parler crétin ! Quoi que j'ai pas spécialement envie de voir ta sale face !

Ma pique semblait l'avoir atteint, il dégluti bruyamment, n'ajoutant rien. Un voile de culpabilité couvrait à présent son visage.

J'entrai dans sa chambre ne lui laissant pas la possibilité de riposter, me plaçant juste devant l'entrée, le fixant d'un regard insistant. Il entra à son tour et ferma la porte derrière lui.

Il avait le visage grave. Je commençais à avoir peur. Ce ne fus qu'une fois tous deux dans la chambre que je me rendis compte de l'ambiance pesante qu'elle habitait.

Il m'adressa un geste de la main qui m'indiqua de m'assoir au bout du lit. Il m'observa droit dans les yeux de longues secondes avant qu'il ouvre finalement la bouche.

-Hier soir, on a donné un concert à l'Accord Arena...sa voix commençait à trembler. Mon regard devenait insistant pour qu'il continue son récit.

Je suis resté plus longtemps que les autres membres du groupe. Donc j'étais seul en quittant ma loge...

Je m'attendais à ce qu'il me dise qu'à ce moment là il avait rencontré une fane avec qui il avait passé le reste de la soirée, mais la suite de son discours était, je crois, encore plus douloureuse à entendre.

Disons qu'un mec est venu me chercher des noises. Il était beaucoup plus grand et baraqué que moi. Il a menacé de me tuer, mais pire encore, de s'en prendre aussi à toi.

J'étais choquée. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi il avait voulu rompre avec moi. Mais il continua.

L'homme m'a immobilisé contre le mur et a sorti un couteau. Mais...je lui ai mis un coup de genoux et en se pliant, il s'est planté sa lame dans le bide...

Je comprenais maintenant, tout s'éclairait dans mon esprit.

J'ai appelé les secours, mais je suis toujours convaincu que j'aurais dû faire plus pour l'aider. Ça se trouve...je suis un meurtrier...

Une larme discrète coula le long de sa joue. Cette fois-ci, c'est moi qui m'approcha de lui et le serra dans mes bras.

-Je comprend Deryck...tu as voulu me protéger... Mais tu sais, de dire que tu m'avais trompée à la place n'était pas forcément une bonne idée.
Soufflai-je sur le ton de l'humour. Il esquissa un petit rire qui me fit fondre. Je n'avais pas l'habitude de le voir dans cet était de faiblesse aussi flagrant. J'en avais le cœur serré.

- Tu n'imagines même pas à quel point je t'aime, Avril. Je ne t'aurais jamais fait ça.
Ses paroles réchauffèrent mon cœur. Moi aussi je l'aimais, tellement fort que je pourrais en mourir.

Je comptais bien lui faire savoir qu'il était la personne la plus importante au monde à mes yeux.

Je déposai délicatement mes lèvres contres les siennes. Ce contacte me valut un agréable frisson. Il plongea ses opales dans mes yeux avant de répondre à mon baiser en m'embrassant également. Sa douce main se posa sur ma joue humidifiée par les larmes qui avaient pourtant vite séchées.

Le baiser devenant de plus en plus intense, sa langue entra en contacte avec la mienne et elles commencèrent une danse effrénée. Nous nous arrêtâmes quelques secondes pour reprendre notre souffle avant de continuer ce fougueux embrassement.

Un brasier naquis dans le creux de mon bas-ventre, j'avais envie de lui, et maintenant.
Je tirai son t-shirt, le faisant basculer sur moi. À présent tous deux allongés sur le lit, il commença à parsemer mon cou de rapides baisers.
Je lui enlevai son haut, me permettant de contempler son torse nu face à moi.

Je me sentais si bien avec lui. Il me procurait une sensation de bien-être et de sécurité si intense que je n'échangerais cela pour rien au monde.

Nos bassins se rapprochaient lentement l'un de l'autre alors qu'il m'enleva mon débardeur consciencieusement et avec délicatesse. Il avait toujours été doux avec moi, et jamais je n'avais eu peur dans ses bras.

Il dégrafa mon soutiens-gorge, dévoilant ma poitrine qu'il semblait redécouvrir à chaque fois que nous le faisions. Il embrassait mes clavicules et revenait toujours à mon visage alors que je desserrais sa ceinture autour de sa taille.

Cet immense et intime instant de plaisir ressouda notre couple dans l'immédiat. Le contacte de nos corps bouillants de désir et d'amour me complétait dans ce sentiment de bonheur et d'accomplissement que jamais je n'avais connu auparavant.

Si je devais perdre ma carrière pour pouvoir revivre cet instant, je le ferai sans hésiter. J'étais éperdument amoureuse de cet homme, et même s'il avait fait des erreurs, et je sais qu'il en refera, je l'aimerai de tout mon cœur pour toujours et à jamais.

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