14/ The things I'll never tell

PDV Deryck :

Nous avions peu d'heures de vol en direction de Londres. Nous n'avions donc pas beaucoup de temps pour nous reposer. Mais Avril semblait vraiment fatiguée, je décidai donc de la laisser dormir un peu.
Le trajet fut d'un calme olympien mis à part quelques vaines turbulences.

A l'arrivée, je fus secoué d'un désagréable frisson qui me rappela la menace que j'avais ressentie en présence de « mon agresseur ». Il n'avait pas encore mise à exécution sa menace, ce qui du fait que cela pourrait arriver à n'importe quel moment me terrifiait.

Mais il me suffit de croiser les opales d'Avril pour chasser mes doutes. En suivant cette routine qui était devenue la nôtre à présent, nous nous rendîmes non sans appréhension vers notre nouvel hôtel londonien.

Pour décompresser nous allâmes nous poster devant le poste de télévision de ma chambre. Tous entassés dans un petit canapé, nous regardions la chaîne d'information; quelle grossière erreur.

« Un blog, une star, une grosse accusation »
Mon sang ne fit qu'un tour. Je m'apprêtais à éteindre quand une photo de moi datant d'il y a un an à peu près apparut à l'écran.

J'éteignis précipitamment. Cone se tourna vers moi, attrapa la télécommande en me l'arrachant des mains et ralluma immédiatement.

« ...Whibley, commença le présentateur d'un grand sérieux, aurait tenté d'assassiner un homme venu ce matin au sièges média de plusieurs journaux. Un blog a diffusé la vidéo afin de la rendre publique, la voici. ».

La victime s'exprima : « Il est coupable ! » braillait-il, « il a essayé de me tuer car je pouvais lui faire de l'ombre. Je n'aimais pas ses chansons. C'est un mec beaucoup trop susceptible et impulsif ! Je lui ai donné un point de rendez-vous mais il n'est pas venu. Il n'a pas saisi la chance de se racheter pour ses excès de violence. Je le dis haut et fort : cet homme est un criminel ! ».

Le présentateur reprit la parole : « Vrai ? Faux ? En voilà une question ! Ce drame pourrait-il se transformer en condamnation ou bien est-ce un hater un peu trop emporté par ses idées ? »

Mon groupe en savait largement assez. Avril rechipa la télécommande et éteint. Il y eu bien quinze secondes de silence le plus total et le plus oppressant.

Puis Cone s'écria, paniqué :
- T'as fais quoi ? Tu as...? C'est vrai ?
- T'es con ou quoi ?! Renchérit Stevo. Et maintenant, notre groupe ?
- Tu vas être jugé ? Condamné ? Demanda Dave dubitatif.
- Bande d'abrutis ! Vous... Commençait à s'emporter Avril, mais je la coupai.

- Du calme. Leur dis-je, fébrile. Je vais vous expliquer.
- T'as plutôt intérêt, ouais. Répondît Stevo. Tous les trois me fixaient intensément attendant de ma part plus amples renseignements. Quant à Avril, elle les regardait, fulminante.

Alors je leur racontai tout, dans les moindres détails. Cela fut assez douloureux et pénible, ma voix tremblait. Mais je n'avais pas le choix, je trouvais légitime qu'ils ne me croient pas après ce qu'ils venaient d'entendre. Je comprenais leurs réactions.

A la fin de mon monologue, ils étaient tous devenus muets, la bouche grande ouverte d'étonnement.

PDV Avril :

Ils avaient fermé leurs gueules pendant toutes les explications de Deryck, qui lui, semblait vraiment dans le mal. Je restais également sur le côté, à l'écart. Je n'avais rien à ajouter.

Leurs questions fusèrent au bout de minimes courtes secondes. Je voyais maintenant sur leurs visages qu'ils regrettaient amèrement d'avoir accusé de la sorte leur meilleur ami qui venait de traverser quelque chose de difficile.

Mais bien sûr, personne ne savait comment contrer un hater de cette ampleur. La tension était à son comble.
- Il pourrait détruire le groupe ? Questionna Cone qui ne riait plus depuis un bon moment.
- Je ne sais pas. Avoua Deryck.
- Désolé, mec. Souffla Dave en posant sa main sur l'épaule de son ami.

Stevo semblait perdu dans ses pensées.
- Ça va ? Demandai-je.
- Ils ne vont pas nous interviewer ? Ajouta Stevo en ignorant ma question.
- Forcément ! Lui dit Dave.
- Voila notre chance de nous en tirer ! On ne va pas abandonner ! Pas maintenant ! Je veux finir ma tournée et en enchaîner d'autres. De toute façon ils n'ont pas assez de preuve pour un procès et puis il n'est pas allée voir les flics, juste les médias. S'écria Stevo, convaincu par ses propos.

Je fus reconnaissante de cet élan de positivisme de la part de Stevo. Il reprit :
- Il ne faut pas le nier, on nous croirait coupables. Faut pas dire « il a attaqué le premier », ça approuverait ses propos. Mais en toute logique, nous devons amener ça avec subtilité. Si la question est « est-ce vrai ? » il faut répondre « avez vous des preuves pour confirmer ces faits ? », ou un truc du genre.

La perspicacité de Stevo m'étonnait à chaque seconde depuis le début de cette conversation. Peut-être que si Deryck et moi en avions parlé plus tôt au groupe, nous aurions pu régler la situation avec plus de simplicité.

Soudain, une faim dévorante me submergea et je me rappelai avoir oublié de déjeuner. Je lançai un regard à Deryck qui quant à lui semblait assez stressé. Je n'osais pas lui demander d'aller manger, ce n'était inlassablement pas le bon moment.

Mais miraculeusement, il semblait avoir entendu mes prières cérébrales car il demanda :
- Il est 15h, on fait quoi ?
- On va déjeuner ? Proposa Dave. Un large sourire se dessina inconsciemment sur mon visage.
- Dans la salle de l'hôtel pleine de monde ? Releva Stevo, perplexe.
-Si je puis me permettre, ajoutai-je, se cacher ne ferait qu'accentuer les doutes...et même si ce n'est pas une super idée de descendre manger, ce serait pire de rester cloîtré.

Nous nous regardâmes une fraction de seconde dans le blanc des yeux le temps de prendre une décision. Puis, le groupe et moi-même nous résignâmes à rejoindre le restaurant où quelques têtes indiscrètes s'étaient tournées vers nous dès notre arrivée.

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