13/ Motivation

Le fast-food était plutôt petit et mal situé, mais cela nous convenait parfaitement étant à la recherche d'un peu de calme et d'intimité, relative.

Nous commandâmes une tonne de frites et d'hamburgers puis nous allâmes nous assoir. La pièce était relativement vide de toute vie humaine exceptée la nôtre et celle des employés.

Pourtant, deux mecs que nous n'avions pas vu arriver s'approchèrent de nous timidement.
- Bonjour ! Dit le premier super enthousiaste. Puis il se tourna vers Avril. Je suis vraiment un grand fan ! La concernée sourit, flattée.

Je ne pus m'empêcher de penser malgré moi : « ce mec devrait rester à distance raisonnable de MA copine quand même ». Je me maudissais d'avoir eu cette pensée de mec jaloux, mais qui ne le serait pas quand votre copine reçoit des dizaines de lettres de fan à longueur de journée qui veulent un date avec elle ?

Puis, le second jeune homme me regarda en riant et me souffla dans un anglais parfait :
- T'inquiètes pas mec, on est ensemble.
Il pointa du pouce l'autre homme à côté de lui.
Je lui souris, soulagé, mais aussi un peu gêné qu'il ait pu lire en moi comme dans un livre ouvert. Mais j'en conclus que les allemands étaient vraiment sympa.

Avril signa la photo qu'avait apporté le jeune allemand avec joie et nous les saluâmes au moment où nos plats arrivèrent. Nous mangeâmes assez rapidement sans prendre vraiment le temps de discuter pour pouvoir retourner le plus vite possible là où était notre place : la salle de concert !

Je quittai lentement les coulisses pour me rendre sur la scène, avant que la représentation ne débute officiellement. Je bus une gorgée d'eau et commençai à sautiller pour m'échauffer.

Chaque concert était sportif, j'avais déjà usé une dizaine de paires de basket depuis le début de ma carrière à force de sauter sur place avec ma guitare.

La foule présente était déjà en transe, criant à gorge déployée avant même le début du show. Une montée d'adrénaline m'enivra, je me sentais à l'aise, dans mon élément. J'étais d'autant plus heureux de savoir Avril dans les coulisses pour me soutenir. Je lui lançai un léger sourire en me retournant puis retournai à mon échauffement.

Un peu de trac montait progressivement mais il s'évada dès que la lumière des projecteurs m'éblouit. Nous démarrâmes en trombe avec « Motivation », histoire de secouer un peu la foule. J'espérai alors secrètement qu'Avril était fière de moi depuis là où elle était.

PDV Avril :

J'étais trop fière de mon Dédé ! Rien que de le voir se déchaîner sur scène me permettait de comprendre que ça avait toujours été sa place. Il était né pour ça. La musique, la foule en délire, tout cela était notre carburant.

Le concert durait, la nuit tombait petit à petit et la fatigue commençait à se faire ressentir. A la fin de la prestation, j'étais crevée, sûrement pas autant que le groupe. Les yeux fatigués, les paupières lourdes, je rejoignis mon Deryck.

- Deryck ! T'as été génial ! Il s'essuya le front avec une serviette en éponge, tout transpirant mais radieux.
- Et nous ?! S'indigna Dave.
- Vous aussi. Souris-je, amusée.

Deryck me rapprocha soudainement de lui en agrippant ma taille et m'embrassa. Puis il attrapa une bouteille d'eau avec désinvolture et demanda à son groupe de l'attendre avant de partir.

- T'as peur du noir ? Demanda Stevo en rigolant.
- Ouais c'est ça... Lui répondit Deryck d'une voix étouffée.

Il n'avait pas parlé à son groupe de la possibilité de tomber de haut à cause d'un hater et de self défense. Et puis cet événement avait tout de même réussi à créer une forme de peur et de paranoïa chez Deryck qui refusait de se promener seul la nuit, dorénavant.

Nous rentrâmes à l'hôtel, histoire de ranger nos affaires pour aller à Londres demain. Quand nous rentrâmes dans l'hôtel, une vague de chaleur nous enivra, contrastant avec le froid extérieur.

Nous nous rendîmes tous à nos chambres respectives et nous saluâmes une dernière fois sur le palier. Je dis rapidement bonne nuit à Deryck en déposant un baiser furtif sur sa joue.

- Ça va ? Demanda-t-il. Je mis quelques secondes à enregistrer sa question avant de réagir.
- Oui...je suis juste fatiguée. Il me scruta un moment, l'air perplexe. Il avait décelé en moi que je ne souhaitais pas rester seule ce soir.
- Ok, je t'accompagne.

Il se rendit rapidement dans sa chambre pour récupérer quelques affaires et me rejoignit aussi vite. Nous posâmes nos biens respectifs au pied du lit et il alla dans la salle de bain prendre une douche.

J'entendais l'eau couler pendant que je me changeais machinalement puis me je me couchai, faisant bien attention d'avoir baissé les stores avant.

Deryck vint s'allonger au près de moi cinq minutes plus tard. La chaleur de son corps réchauffa le lit dès qu'il y entra, amenant avec lui une douce odeur de savon.

Il attrapa ma main et la serra fort. Toute la froideur que la fatigue avait provoquée en moi s'évapora en un instant et je pus m'endormir paisiblement.

Je me réveillai avant Deryck. Les rayons du soleil pénétraient dans la chambre par les parties de la vitre que les rideaux ne couvraient pas. En tournant la tête vers le réveil, je remarquai alors qu'il était déjà 8h alors que notre avion décollait à 10h.

Je réveillai Deryck en trombe, fermai ma valise, et en dix minutes tout était déjà bouclé. Nous trouvâmes le groupe de Deryck à l'accueil de l'hôtel pour le checking, tous un peu paniqués.

- Ah ! Vous êtes enfin là ! S'exclama Cone. On a appelé un taxi il y a deux minutes.
Nous attendîmes sur le trottoir un petit moment et la voiture, précisément le taxi, arriva, rempli d'instruments de musique en tout genre.

Je ne sais par quel miracle, nous réussîmes à atteindre l'aéroport de Berlin à 9h; nous embarquâmes donc à temps. J'avais mal aux jambes après avoir couru comme une dingue et j'étais complètement essoufflée, mais ravie de pouvoir quitter Berlin pour enfin rejoindre Londres.

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