11/ F.U
Le vol fut assez court, il fallait à peine une heure pour voler de Paris à Berlin. Tout s'était très bien passé, sans le moindre problème, à part peut-être Stevo qui n'arrêtait pas de parler.
Une fois à l'aéroport, une question me traversa l'esprit et je m'empressai de la poser à Avril :
- Au fait, et ta tournée ?
- Elle est reportée. En vérité, ce n'était clairement pas ma priorité dans l'absolu. Répondît-elle presque indifférente.
Pour l'instant, les gens n'avaient pas vraiment l'air de se préoccuper de notre arrivée mais plutôt de récupérer leurs bagages sur le tapis roulant.
Stevo, qui avait décidé d'être relou, commença à râler sur le fait que les machines européennes ne faisaient pas arriver nos affaires assez vite.
Dave lui intima avec courtoisie de fermer sa gueule et cela partit en débat juridique. J'essayais de leur dire de se taire mais ils ne m'écoutaient pas.
- Vos gueules ! Cria Avril, à bout.
Plusieurs berlinois se tournèrent vers nous, choqués. La sécurité de l'aéroport nous vira en vitesse.
Telle fut notre fracassante arrivée sur le sol Allemand.
Les caméras se pressaient alors que nous montions dans notre taxi. Je leur claquais la portière au nez, un peu sur les nerfs. Le voyage à travers la capitale allemande signifiait pour moi un moment de répit, sûrement le seul avant un long moment.
Dave était assis sur le siège passager alors que j'étais sur la banquette arrière entre Cone et Stevo. Le groupe d'Avril se trouvait dans un autre taxi.
Nous essayions de discuter à voix basse, le chauffeur semblait quelque peu à cran, s'énervant sur les bouchons monstres qui encombraient la voie.
Quand nous fûmes enfin sortis des embouteillages, la route pouvait défiler à grande vitesse sous mes yeux. Le conducteur roulait beaucoup trop vite, habitué à rouler sur ces routes allemandes sans la moindre limitation de vitesse. Cette vitesse compressait ma cage thoracique, me donnant presque l'impression de manquer d'air.
Enfin à l'hôtel, les caméramans reprirent leur boulot et flashèrent en tout sens. Je me constituais un sourire, peut-être le dernier diffusé aux médias.
Je frissonnais, il faisait beaucoup plus froid à Berlin qu'à Paris, bizarrement. Je vis Avril trembler également. J'eus le reflex de lui passer ma veste, un peu cliché, serte, mais pratique quand ta copine porte seulement un débardeur.
Nous nous engouffrâmes dans l'hôtel, suivis de nos groupes respectifs. On nous accueillit et nous souhaita la bienvenue dans un anglais parfait (hum, hum... les parisiens.)
En ouvrant la porte, je fis face à une chambre spacieuse, très lumineuse, dans laquelle se trouvait un lit d'un blanc de neige. Avril s'était rendue dans la chambre voisine à la mienne et y avait déposée ses affaires en quelques minutes avant de descendre afin de déjeuner dans la salle dédiée à cela.
Une fois en bas, un homme qui m'était inconnu vint me voir et me demanda :
- Hello, does the rumour real ?
- What ?
Je me tournai vers lui. De quelle rumeur parlait-il ?
Avril et mon groupe étaient en train d'arriver à mes côtés. Des paparazzi accoururent en masse.
- How do you feel after that ?
- Why did you do that ?
- Your feelings ?
J'étais assailli de questions. Je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait. Pourquoi me demandaient-ils mes impressions ? À quel sujet ?
Soudain, je me figeai. J'étais con. Bien sûr que...
Je repris contenance alors que les événements se bousculaient dans mon encéphale.
- The rumour is false. I won't do anything ! I'm not angry at all, and honestly, I don't care.
Je me dirigeai vers la porte de la salle de restauration, l'air de rien mais complètement dépassé. On ne peut pas agir avec raison quand ce genre de chose nous arrive, je le supposais.
Mais maintenant, je me rendais compte de mon erreur. J'étais vraiment dans la merde. J'avais perdu tout appétit et j'attendais Avril en faisant trembler ma jambe droite, d'angoisse. Elle arriva deux minutes plus tard, suivie de tout le monde.
- Salut ! S'exclama-t-elle avec le sourire. Quoi de neuf depuis dix minutes ?
- Beaucoup de chose, à vrai dire. Je t'en parlerai après le déjeuné, mais ce n'est pas vraiment réjouissant.
Elle glissa sa main dans la mienne et sourit.
- Ça va aller...
....................
- Non...chuchota Avril.
- Si. Avouai-je, abattu.
-Que vas-tu faire ?
- Je ne sais pas, Avril ! Tu crois vraiment que j'ai eu le temps d'y réfléchir ?!
Je ne m'étais pas tout de suite rendu compte que j'avais un peu trop haussé le ton.
- T'es pas obligé de me gueuler dessus, Deryck ! Je te signale que ce n'est pas de ma faute. Elle avait totalement raison.
- Désolé, lâchai-je, je ne voulais pas te hurler dessus.
Elle semblait légèrement blessée, croisant ses bras contre sa poitrine et baissant les yeux.
-Pardon. M'excusai-je à nouveau.
- « You're in too deep ». Chuchota Avril en relevant la tête vers moi, un léger sourire au visage.
- C'est vrai que je suis au fond du trou.
Un silence plana pendant quelques secondes alors que l'air ambiant devenait lourd.
- Avril ?
- Oui ?
- Je ne veux pas que tu subisses les conséquences de mes conneries, et...
- Je sais ce que tu vas dire ! Et depuis quand tu décides à ma place ?! On est un couple, pour information. Il serait tant que tu te mettes ça dans le crâne !
- C'est toi qui viens de dire « ce n'est pas de ma faute ».
La colère commençait à s'emparer d'elle.
- Grandis un peu, Deryck ! Oui, je pense que ce n'est pas de ma faute, mais n'empêche que je t'aime, putin ! Et je souhaite t'aider dans cette épreuve. Elle reprit son souffle, une seconde. Pourquoi ne pourrai-je pas ruiner ma carrière pour toi ?! Je suis trop faible à tes yeux ?
Tout ce qu'elle venait de déballer m'explosa à la figure. Mais je lui répondis dans l'immédiat.
- Non, Avril ! Non ! Bien sûr que non ! Je t'aime, c'est tout. Je veux pouvoir te protéger. Je ne veux pas que mes conneries détruisent ce que tu as mis des années à construire toute seule.
Je vis ses yeux se gorger d'eau et rougir. Elle prit une grande inspiration avant d'enchaîner.
- Je ne suis plus une enfant...Dit-elle presque imperceptiblement, mais je suis assez forte, même si moi aussi je suis terrorisée. On pourra surmonter ça, à nous deux on va y arriver, tu comprends, Deryck ?
Elle sourit, essuyant ses larmes nichées au creux de ses yeux. Je n'ajoutai rien et la serrai dans mes bras, essayant de lui signifier que j'avais compris son message. Nous profitâmes simplement de cet instant de chaleur et de sécurité pour oublier quelques secondes tout ça.
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