🌟60. RHLH
« Réponds s'il te plaît, ma belle ! »
C'était sûrement le cent-millième texto que j'envoyais après le millième appel sans réponse en deux jours.
Sara ne décrochait plus son téléphone et ça me tapait sur les nerfs. J'avais même essayé de l'appeler via un autre numéro, mais je n'avais pas obtenu plus de résultats.
Dans quelques minutes, j'allais monter sur scène, et comme souvent, dans ces cas-là, j'avais le trac.
À une époque, il m'arrivait même de vomir avant les shows. Heureusement que bien des choses avaient changé depuis. J'avais rempli des arènes dans le monde entier. J'étais plus qu'à l'aise sur scène désormais, et j'étais doué pour tourner n'importe quelle situation à mon avantage. Pourtant, ce petit moment d'appréhension avant chaque concert ne disparaissait jamais, même après tout le long chemin que j'avais parcouru.
Tellement de chemin...
Je me rappelais encore du jour où j'avais acheté ma première guitare à seize ans. À la base, c'était juste pour énerver mon père.
Ce mois-là, j'avais déjà fait pas mal de bêtises et il m'avait crié dessus, pour ensuite recommencer à m'ignorer royalement.
Je cherchais donc un nouveau moyen d'avoir son attention depuis des semaines, lorsque je tombai sur ces ados émerveillés par un quelconque instrument, devant un magasin de musique.
Piqué par la curiosité, je m'étais approché et avais découvert dans la petite foule, cette fille du club de musique que tous mes copains essayaient de choper depuis un bon moment. Elle ne me plaisait pas tant que ça, mais j'espérais secrètement être le premier à l'avoir juste pour pouvoir me la péter.
Un autre élément à avoir réussi à me garder sur place, c'était le prix de la guitare : treize mille dollars pour un simple folk acoustique qui avait soi-disant appartenu à un dieu de la musique country, dont j'avais oublié le nom à la minute même où on me l'avait dit. Je n'avais jamais été fan de musique country, mais je voulais l'instrument.
J'avais pensé à cette fille que je pourrais impressionner, plus ces gamins qui me regarderaient comme un dieu si je l'achetais... Cependant, l'idée qui avait fini de me convaincre, c'était celle de faire rager mon père. Je savais qu'il finirait par être au courant de cette dépense, car tout achat de plus de dix mille dollars était signalé, de nos jours.
Alors, ce fut avec un grand sourire sardonique que je m'étais écrié :
— Je la prends !
Et j'avais fait d'une pierre trois coups. On me regardait avec vénération - quel ado achetait une guitare pour treize mille dollars ? Je m'étais fait la fille, et m'en étais vanté comme un gros porc dans les vestiaires. De plus, mon père avait été furax... Même s'il m'avait ensuite blessé comme d'hab, mais j'avais réussi mon coup, c'était l'essentiel.
Par contre, arriva un truc auquel je ne m'attendais pas du tout : j'avais développé un vrai attachement pour ce morceau de bois. Il me fascinait tellement que je finis par prendre des cours, juste pour passer plus de temps avec lui. Le problème fut que je me découvris un nouveau talent. J'étais enfin doué à quelque chose. Si bien qu'avant d'entrer à cette école de droit, j'hésitai.
Mon père m'avait toujours considéré comme une déception : je fumais, j'avais de mauvaises notes, je me battais et avais plus d'une fois évité la taule. Intégrer cette université était ma seule chance de le rendre fier pour toutes les fois où son argent m'avait tiré du pétrin. J'avais au préalable donné mon accord, car secrètement, j'avais toujours espéré un peu plus de reconnaissance de sa part. Mais après la terminale, je m'étais mis à douter. Pourrais-je aller jusqu'au bout de ma promesse ? Était-ce vraiment ce que je voulais faire de ma vie ?
J'étais donc allé lui demander encore un peu de temps pour réfléchir. À ma grande surprise, il avait accepté. Mais bon, il fallait le comprendre. On était riche et il avait plein de relations. Que je commence la fac avant ou après les élèves les plus brillants n'avait pas d'importance. Tout le monde savait qui aurait plus de chance de réussir dans la vie. C'était injuste, mais c'était comme ça que fonctionnait le monde.
Pendant ce temps, la musique m'attirait un peu plus. J'étais invité partout, car tout le monde craquait pour le mec capable d'ambiancer n'importe quelle fête avec juste sa voix et une guitare sèche.
Et moi, de mon côté, je commençais à ne plus pouvoir me passer du fait d'être adulé, admiré - ce qui n'était pas vraiment étonnant, pour quelqu'un qui recevait si peu d'amour dans sa famille. De plus, il y avait ce sentiment indescriptible et tellement jouissif que me procurait le fait d'être sur scène : l'impression de dominer toutes mes peurs, d'être le maître de mon monde... Ça commençait à devenir plus qu'addictif.
Alors lorsque mon père m'interrogea à nouveau sur ma décision ; je lui annonçai que je ne pourrais pas respecter notre accord. Je voulais faire la fac de musique, pas celle de droit.
Je crois que je me rappellerais à jamais de son air dégoûté, ce jour-là. Il me déclara que j'étais son plus grand échec et qu'il ne voulait plus jamais me voir. Je n'avais pas cru une seconde qu'il était sérieux ; ce n'était quand même pas la première fois que je le décevais et qu'il disait quelque chose de blessant. Mais je n'avais pas su que pour lui, ça avait été la goutte d'eau de trop.
Ce fut en rentrant un soir que je découvris qu'il avait changé les serrures, et désactivé toutes mes cartes bancaires. Mais ce qui me brisa le cœur dans tout cela, fut la guitare en lambeaux qu'il avait déposée sur la pile de mes affaires dans la cour.
Je n'arrivais pas à y croire. J'étais son fils ! Il savait que je n'avais personne. Je traînais avec des gens sans avoir de réels amis. Daphney était à l'étranger à l'époque. Je n'avais pas voulu la déranger, car elle faisait le deuil de ses parents. De plus, les choses n'étaient pas vraiment roses entre nous après notre pseudo-rupture. J'étais vraiment seul au monde.
Pour subsister, j'avais vendu la grosse Mercedes de classe G que je conduisais à l'époque. Je crois que ce fut la raison pour laquelle j'en avais racheté une autre, dès que je m'étais réinstallé à L.A..
Ensuite, je m'étais aussi mis à chercher du travail pour payer la fac. Mais par le plus grand des hasards, un jour, je tombai sur Maryse qui passait à la télévision, aux côtés d'un jeune chanteur. Je n'avais plus eu de ses nouvelles depuis des années, mais je savais que je devais la contacter.
Il ne m'avait pas fallu longtemps pour la retrouver. En ayant connaissance de ma situation et après m'avoir entendu chanter, elle laissa immédiatement tomber l'autre artiste pour travailler en plein temps avec moi. Elle n'arrêtait pas de me répéter que j'étais une star née. L'image qu'elle me vendait me faisait rêver, mais au fond, je ne me sentais pas encore prêt. Cependant, ma tante ne voulait rien entendre et insistait pour que je perfectionne ma musique.
Puis, cette même année vint l'opportunité de ma vie sous la forme d'un concours organisé par la plus grande maison de disques de Los Angeles. Maryse était vraiment obsédée par ce truc, et elle finit par me convaincre d'y participer. J'avais peu de confiance en moi, mais ça passait, car ma tante en avait pour deux.
Elle était convaincue que j'allais gagner, même si moi, j'en doutais, car la plupart des participants avaient un niveau largement supérieur au mien. Mais plus je grimpais dans les classements, plus je donnais tout, car la possibilité d'obtenir ce contrat n'était plus uniquement le rêve de ma tante, désormais. Elle m'avait contaminé avec son rêve.
Cependant, lorsqu'on appela le gagnant à la fin ; ce fut ce mec aux cheveux teints en rouge qui me lança un regard sadique en recevant son prix. Michael était la future étoile montante du Rock « n' roll et moi, je n'avais rien d'autre qu'un rêve brisé en mille morceaux.
Je l'avais vraiment mal vécu. C'était fou, je voyais bien qu'il le méritait plus que moi, mais Maryse m'avait tellement collé la pression avec cette histoire... De plus, ça avait été l'occasion pour moi de montrer à Dant que je pouvais m'en sortir sans lui et je l'avais raté.
Je n'étais vraiment pas bien. Je buvais et me battais sous n'importe quel prétexte, juste pour renforcer mon statut de looser.
Sauf que deux semaines plus tard, je reçus un appel qui allait changer ma vie. Starecord voulait aussi de moi, malgré tout.
Bien sûr, ma chère tata était derrière tout ça, mais je n'avais rien compris sur l'instant. Et encore une fois, je m'étais senti comme un imposteur parce que normalement, je n'aurais pas dû avoir ce contrat. Mais j'avais un père à impressionner ; je devais lui prouver qu'il avait eu tort de me rejeter. Et que faisait un gamin blessé et en rogne, en plus de travailler comme un malade ? Il se prenait trop la tête quand la célébrité lui tombait dessus.
Je m'étais vite mis au boulot, et mon premier single avait en moins d'un mois atteint la première place des classements officiels et le top 10 du Billboard Hot 100 ainsi que de Canadian Hot 100. La vidéo sur YouTube dépassait les trois cents millions de vues. Et l'album qui avait suivi moins d'un mois plus tard connut un succès phénoménal à l'international.
À seulement dix-neuf ans, j'avais tout : la gloire, les filles, l'argent... Et que faisait un gamin en colère, qui avait aussi pris la grosse tête ? Des conneries, bien évidemment. La drogue allait faire son entrée dans ma vie. D'abord pour tester. Ensuite, parce que l'image de connard que je renvoyais quand j'étais sous dope semblait plaire. Et puis finalement, parce que je ne pouvais plus m'en passer.
J'étais au top de ma gloire. On ne parlait que de moi. Plus personne ne me disait non et je ne me fixais aucune limite. Je montais sur scène complètement défoncé. Je n'avais plus de respect pour quoi que soit. Et puis un jour, j'eus une overdose... et un deuxième...
Je m'étais efforcé de terminer la tournée en cours, mais j'allais mal. Je ne savais plus comment vivre sans la drogue. Je tombais carrément en dépression et Maryse n'eut pas d'autre choix que de me forcer à consulter. Le docteur Lesly avait été claire : il fallait que je prenne une pause loin de tout ça, un moment...
Un an s'était écoulé depuis. Je savais depuis le début que cette pause ne durerait pas éternellement. Ma vie à deux-cents à l'heure allait reprendre son cours.
J'aurais juste à apprendre à mieux gérer mon stress, cette fois. Les tournées me mettaient toujours dans tous mes états. Avant, j'avais cru que c'était la drogue la solution. L'héroïne pour me détendre ; l'ecstasy pour être une bête sur scène et faire la fête jusqu'à pas d'heure.
Mais je n'aurais pas de troisième chance. Au fond de moi, je le savais. Une overdose... deux overdoses... Je n'étais pas assez fou pour retenter le destin.
Cependant, je ne pourrais pas lutter seul. J'avais besoin de ma nouvelle drogue, mais celle-ci n'était pas là. Je lui laissai alors un ixième message, avant de fourrer mon téléphone dans ma poche, car on venait de nous appeler pour monter sur scène.
Les musiciens et moi, on se mit debout et hochâmes la tête d'un geste entendu. On n'avait jamais vraiment été très proches, mais c'était notre façon de nous souhaiter bonne chance l'un l'autre.
Jason, Sam et Ty quittèrent la loge à la queue leu leu dans leurs accoutrements majoritairement cuiré. Cependant, avant que je ne franchisse la porte à mon tour, quelqu'un m'empoigna par le bras.
— Avant que tu fasses ta diva et cries de ne pas te toucher, sache que je veux juste te dire deux mots.
Le pianiste aux longs cheveux attendait que j'acquiesce, mais je me contentai de toiser sa main sur ma veste en cuir et il la leva en signe de reddition.
— Je m'excuse, assura-t-il en me fixant avec espoir, de ses yeux bruns cerclés de noir.
J'arquai un sourcil l'air de dire « sans blague ? ». Lui et moi, on travaillait ensemble, mais on évitait de communiquer le plus possible. Il avait arrêté ses provocations depuis un moment, mais je n'avais pas oublié le baiser.
— Je suis désolé d'avoir embrassé Sara. Tout était parti de l'intention de te faire chier, mais je me suis attaché à elle. Attends mec ! s'écria-t-il parce que j'avais tourné les talons suite à sa dernière phrase.
— Quoi ? m'arrêtai-je de mauvaise grâce dans le long couloir qui conduisait à la scène.
— Laisse-moi terminer ! exigea-t-il en se plaçant de nouveau face à moi. Oui, je me suis attaché à elle, mais j'ai compris la limite. Je respecte votre relation. Mes conneries, c'est fini. Je ne te demande pas qu'on devienne meilleurs potes. Je dis juste que t'es doué, que j'aime travailler avec toi, mais c'était encore mieux quand on pouvait communiquer. Alors...
Il patientait avec un petit sourire avenant. Et moi, imperturbable, je le considérai quelques secondes, lui et sa main tendue, puis le contournai sans un mot.
— Toi aussi, t'es doué, admis-je après quelques pas.
Je l'entendis rigoler doucement.
— Venant de toi, c'est presque un câlin... Ou une pipe...
— Me cherche pas Chase ! le prévins-je et il s'esclaffa.
Je ne lui avais pas pardonné. Le contact de quiconque d'autre sur Sara me foutait la gerbe, et ce fichu baiser ne voulait pas disparaître de ma tête. Peut-être que j'étais devenu obsessionnellement jaloux et j'assumais totalement. Par ailleurs, je n'étais pas contre l'idée de travailler dans une atmosphère plus conviviale.
On monta sur scène les uns après les autres, moi en dernier comme d'habitude. Les tonnerres d'applaudissements, de hurlements et de trépignements qui retentirent lorsque je pris place derrière le micro, sous les jeux des projecteurs et des lasers, me firent bouillir de plaisir. Qu'est-ce que ça m'avait manqué ! J'aimais ces gens, putain !
C'était con, mais je m'étais mis à chercher désespérément Sara dans la foule. Oui, j'étais fou. On était dans un stade qui accueillait plus de cent mille personnes. Techniquement, il me serait impossible de repérer qui que ce soit. Pourtant, pour une raison étrange, j'étais certain que je l'aurais senti au fond de moi, si elle était là.
Je ravalai ma déception, saluai brièvement le public et entamai la chanson en tête de l'album.
L'enthousiasme des rrivers fit rapidement disparaître mes dernières angoisses et j'enchaînai chanson après chanson, en prenant le soin de plaisanter ou de leur parler entre deux pauses.
La setlist avait été conçue pour que j'alterne à chaque fois, l'une des nouvelles chansons à l'un de mes plus grands succès. C'était dans le but que le public puisse participer, car ils ne connaissaient pas encore les nouveaux titres. Cependant, à leurs applaudissements et cris d'approbation, c'était clair qu'ils les avaient accueillis de bon cœur. J'avais vraiment les meilleurs fans du monde.
Lorsqu'on arriva à la dernière chanson, mon assistante vint échanger ma guitare électrique contre une acoustique. Je la sanglai et susurrai dans le micro :
— Cette chanson est pour l'unique personne à avoir vraiment touché mon cœur : ma femme. Je veux lui rappeler qu'elle est la seule qui compte pour moi et que je l'aime comme un fou.
Le public hurla, siffla et je leur adressai mon sourire le plus sincère.
J'étais optimiste : j'avais la certitude que tout allait s'arranger. Tous les couples s'engueulaient, non ? Quand Sara verrait comment je lui chantais mon amour devant des milliers de gens, tous ses doutes disparaîtraient.
Fort de cette conviction, j'entamai les premières notes dans le silence poétique de la salle.
Je repensai à toutes les reparties cinglantes de celle qui occupait mes pensées et je souris contre le micro. Ma voix rauque et écorchée vibrait d'émotion et résonnait dans tous les recoins du stade, accompagné de la mélodie enivrante jouée par mes musiciens.
J'étais galvanisé et le public était charmé, comme en transe. Ils étaient tous suspendus à mes lèvres absorbant chaque parole, chaque note avec cette admiration qui me faisait souvent verser quelques larmes de gratitude. L'ambiance, ce soir-là, était juste... parfaite. Je trouverais toujours nunuche de penser ça, mais il y avait de l'amour dans l'air.
Certaines personnes pleuraient, d'autres s'étreignaient... C'était comme si nous, la centaine de milliers d'âmes que nous étions, on se disait l'un à l'autre, en silence : « Je te comprends ». Car la chanson parlait d'amour : le sentiment le plus universel qui existait. Au fond, on aimait tous quelqu'un. Secrètement, on voulait tous être aimés. L'arène battait d'un seul pouls ; on était connecté ; on était vivant et on se comprenait...
À la fin du morceau, le stade vibra sous une myriade de sifflets, de hurlements, de suppliques et de pleurs. C'était impressionnant, magique, étourdissant... J'en avais le souffle coupé et voulais éterniser ce moment à jamais. Mais comme toute bonne chose, le concert avait une fin et je fus bien obligé de leur faire mes adieux.
— Bonne nuit, Chicago. Merci d'être venu. Je vous aime !
Moi et les musiciens, on les salua et on quitta la scène tandis que des feux d'artifice dignes du Nouvel An illuminaient l'arène. Ça, c'était du spectacle !
Des bras sortis de nulle part m'étreignirent lorsque je rentrai backstage ; on m'ébouriffa les cheveux malgré mes grimaces. Les poignées de main et les compliments ne manquaient pas. Mon équipe était visiblement fière de moi. Tout le monde était heureux. La soirée avait été géniale. Darkist tour venait d'être lancé. Les musiciens et moi, on avait vraiment assuré. On se félicita mutuellement et je serrai même la main de Lucas qui plaisanta qu'il allait se branler avec.
J'étais tellement content que je ne relevai même pas. Tout allait pour le mieux et ça allait continuer...
J'étais certain qu'au moment même où j'avais émis cette pensée, le destin s'était tapé une barre de malade... Et il y avait de quoi.
Quelques minutes plus tard, regroupés dans notre loge commune avant le départ ; la frénésie due au concert n'était pas encore retombée, mais ça ne m'empêcha pas de remarquer que l'ambiance avait changé, après que Lara ait montré quelque chose à Sam dans son téléphone. Celui-ci l'avait ensuite passé à Ty et lui, l'avait fait voir à Jason... Je ne savais pas de quoi il s'agissait, mais ça avait forcément rapport avec moi, car ils évitaient tous mon regard.
Qu'est-ce qui se passait encore ?
— Crachez le morceau ! m'impatientai-je. C'est quoi le problème ?
— Rien ! assura précipitamment la gothique installée sur les cuisses de son petit ami.
Je ne la croyais pas pour deux sous. Je me tournai alors vers Jason dont le front était barré de quelques plis en regardant l'écran.
— Tu vas me mentir, toi aussi ?
Il secoua la tête en signe de négation et me tendit l'appareil de Lara.
— Jase ! tança celle-ci.
— De toute façon, il finira par le savoir, argua le bassiste avec un haussement d'épaules blasé.
J'attrapai le téléphone de ses mains et à la seconde où je découvris ce qui les avait mis dans cet état, quelque chose en moi se figea, puis explosa ; ne laissant qu'un béant trou noir, à la place de mon cœur.
— Oh ! articulai-je d'une voix faiblarde sous les regards méfiants des musiciens qui s'attendaient certainement à ce que je me mette à tout casser.
Ce n'était pas que l'idée ne m'avait pas traversé, mais comment leur expliquer que cette photo venait de me happer tout ce que j'avais de force...
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