OS Rico x Piper
C'est un jour pluvieux. Plus que juste pluvieux en fait. Il tombe des cordes.
Ricochet est content d'être plus ou moins étanche. Cette faible garantie que l'eau des goutes de pluie ne lui rentre pas dans le système et cause un court circuit, du moins avant qu'il arrive chez lui, active une réaction dans son disque dur qui s'apparente à une émotion positive. Oui, il est fière d'être bien construit. Pas comme sa veste d'ailleurs, qui elle, se noie sous le flot du liquide tombant des cieux.
Les rues sont sombres. Seuls quelques lampadaires solitaires de-ci de-là apportent les photons nécessaires pour que les capteurs visuels de Ricochet soit en état de percevoir ce qui l'entoure.
Court circuit, disque dur, capteurs visuels... Rico n'est effectivement pas un humain.
C'est un robot qui a une bonne tête, surtout due au fait que son torse est composé par une grande boule transparente contenant une multitude de balle rebondissantes multicolores qui tressautent au rythmes de ses mouvements.
Son physique lui donne un peu l'air d'être ce genre de distributeur de bonbon ou de petite surprise que l'on trouve dans les magasin où les enfant font un scandale pour avoir la pièce de monnaie que réclame la machine pour donner ces petit cadeaux de mauvaise qualité.
Il y en a justement un de ces spécimens de distributeurs à la sortie du salon d'arcade où travaille Rico. Sauf que ce distributeur là vend des Chewing-Gum.
Rico tourne à un croisement. Il a beau avoir parfaitement enregistré l'endroit ou il habite, il ne passe jamais par ici d'habitude. Pourquoi avoir changer de trajet ? Lui même n'en sait rien. Probablement pour savoir si passer derrière le bar de Bull est plus rapide que d'en faire le tour.
Rico ne l'aurait jamais imaginé, dans la mesure ou un robot peu être considéré apte a imaginer, mais ce changement de chemin allait lui changer la vie.
Au coin d'un pâté de maison, il y a un distributeur. Rico ne l'avait jamais remarquer avant. Et pour cause puisqu'il ne passe jamais ici.
Le lampadaire semblant éclairer ce coin de rue, le robot s'approcha doucement de la machine.
Elle a l'air toute piteuse comme ça, seule, abandonnée sous la pluie battante. Il aperçoit son reflet dans la vitre qui laisse apparaitre les paquets de chips et de bonbon.
Ricochet s'approche et effleure la vitre qui laisse voir des tonnes de douceurs pour pas grand choses.
Il pose alors son doigt sur la vitrine pour recueillir une goute de pluie. On aurait dit que c'était le distributeur qui était en train de pleurer.
Le robot ne peux alors s'empêcher de ressentir quelque chose. Quelque chose de fort, très fort.
Si Rico avait eu une bouche il aurait probablement eu un sourire niais jusqu'aux oreilles.
Il se vit, en train de prendre le distributeur entre ses bras, tournoyer avec lui.
Ricochet l'emmènerait. Oui, il l'emmènerait loin de ce quotidien noir, de cette pluie, de cette misère.
Il l'emmènerait au milieux d'une grande plaine, avec des tas de petites fleurs roses et des collines. Un endroit super romantique, bucolique, sous le soleil pour un picnic. Lui levant le distributeur comme lors d'un portée en danse classique. La machine lui tomberait sur la figure, mais il ne s'en souciait pas. Ils seraient heureux.
Il l'emmènerait sur une route solitaire, perdu en plein dans un désert, bordée de cactus et de roches grandes comme des maison. Et pourquoi pas au guidon d'une moto rouge, roulant vers le soleil couchant, soulevant des volutes de poussière orange. Ils seraient heureux.
Il l'emmènerait dans un de ses restos chic ou vont tous les couples pour un dîné aux chandelles. La lumière serait tamisée, ils commanderaient une assiette de spaghettis bolonaise a partager et, comme tout les autres couple, Rico donnerait une bouché a son cher distributeur. Ils seraient heureux.
Oh et pourquoi pas un jacuzzi ! Il l'emmènerait pour un bain de nuit dans l'eau tiède d'un de ces jacuzzi, fessant tomber sa propre veste avant d'entrer dans l'eau pour venir caresser amoureusement son distributeur. Il sentit presque l'électricité passer entre eux. Oui, ils seraient heureux.
Il l'emmènerait ensuite dans un hotel luxueux. Dans une chambre plongé dans la pénombre, éclairée par quelques bougies pour une soirée entre amants... Oui. Amants. Plus que simplement amoureux désormais. Ils serait dingue l'un de l'autre. Il s'imaginait lui couler un peu de cire su sa vitrine. Ca pourrait être super romantique pour lui faire tout un tas de choses... Ils serait heureux.
Rico ne savait pas comment mais il avait a présent une fleur dans la main. Une rose rouge. Il avait surement dû retourner sur ses pas et acheter un fleur au marchant le plus proche pour dignement faire la cour à sa machine.
Et c'est ici que tout partit en vrille.
Là, il vit Frank devant son distributeur. Il sait que c'est Frank parce qu'il déjà affronter au cours de quelques partit, autant en showdown qu'en partie 3vs3.
Un redoutable tank, une montagne de PV, avec d'excellent dégâts, mais incapable de se déplacer et d'attaquer en même temps.
La vision de ce mort vivant prêt de son distributeur sortit le robot de sa rêverie.
Laisse mon distributeur tranquille, pensa aussitôt le robot. Le robot ne se doutait alors aucunement qu'il avait un coeur et que ce monstre allait le lui briser en mile morceau.
Si Rico avait un circuit sanguin il aurait pu sentir son sang se glacer dans ses veines. Frank venait d'asséner un coup sur le distributeur.
Le temps s'arrêta dans sa course. Les son furent étouffés. Et tous les movement étaient au ralentit.
La voix de Ricochet lui resta coincer quelque part là où se serait située ses cordes vocales face à la scène d'horreur, car Frank n'avait aucunement fini de martyriser cette machine.
Le mort vivant ne tapait plus seulement le distributeur. Il le secoue avec force. Puis soudain...
- NON !
Trop tard. Frank enfonça sa main dans la vitrine de la machine comme dans du beurre et ressortit avec un paquet de bonbon.
Ricochet se sentit tomber. Ce n'était pas physique, c'était pire c'était immatériel.
Il ne se rendit pas contre que Frank était déjà partit quand ses jambes retrouvèrent leur faculté de mouvement.
Il ne se rendis pas compte non plus qu'il avait lâcher sa rose et qu'elle fanait sur le trottoir sale.
La seule chose dont il était conscient était la douleur inimaginable qui lui déchirait la carte mère, son circuit nerveux... Tout.
Envolé le rêve, la douceur et le bonheur.
Il n'y avait plus que douleur, désarrois et noirceur.
À genoux, devant le distributeur mutilé, Ricochet posa ses mains sur la vitre brisée de sa chère machine.
Un gouffre sans fond. Voila ce que ressent le robot en regardant la lumière des néons interne du distributeur s'éteindre sur les chips et les bonbons alors que la pluie fait rage.
Un gouffre sans fond, dans lequel il a été pousser. Et il tombe, de plus en plus vite. Si vite que se raccrocher aux parois ne servirait à rien à part le bléser encore plus.
Mais dans toute chute il y a une fin, un moment où on rencontre le sol.
Cette fin sera terrible.
Un son de pure désespoir s'échappa de Rico. Son premier amour... Il s'était sentit vivant, ô ! Si vivant... Il s'était sentit humain.
Et maintenant Ricochet est tellement mortifier qu'il pourrait en pleurer, ce qui est impossible vu sa condition de robot.
Il est même tellement mortifier qu'il pourrait en mourrir, se laisser mourrir pour être exact. Rouiller sous cette pluie diluvienne qui lui tombe dessus, indifférente a son malheur.
En fait l'orage semblait le narguer, chaque goute de pluie semblant être de l'acide qui le ronge.
Le temps n'a plus d'importance Rico veux juste rester là. Pour l'éternité qu'aurait du durer son amour.
Soudain une voix.
- Ca va ?
Une apparition.
Vraiment il n'y avait pas d'autres mots. Une apparition.
Un chignon haut. Une taille fine. Une robe longue. Un parapluie et une voix douce.
Rico ne vit pas le visage de celle qui lui avait adressé la parole. Un lampadaire l'éclairait à contre jour. Comme si elle était un ange descendu du ciel pour le consoler.
Elle tendit une main gantée pour venir essuyer une larme, une goute de pluie égarée. Comme il l'avait fait avec le distributeur, avec cette même douceur.
- Oh, mon pauvre chou ! Tu est tout trempé !
Sa voix si douce... Cette main tendu, l'invitant a quitter cette scène d'horreur...
De sortir de l'enfer pour aller au paradis.
- Viens avec moi tu dois avoir froid.
Le robot ce laissa aller a quelques secondes de reflexion. Oui il avait froid. Si froid au coeur. Et cette personne semblait être un feu ardent, un flambeau prêt a remettre de la lumière dans sa vie. Après un long silence Ricochet saisit cette main tendue vers lui pour se remettre debout.
- Je te suis.
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