Chapitre 58 - La cage dorée

Média : Prisoner – Gypsybyrd

Mercredi 26 juillet 2017

Après trois heures à rouler comme un zombie, hypnotisé par la route et perdu dans mes pensées, j'arrive enfin devant la maison d'Harry. Je sonne à peine à l'interphone qu'aussitôt les portes de la forteresse de mon pote s'ouvrent. On dirait qu'il a prévenu de mon arrivée !

Je gare la Harley dans son box avant de descendre les escaliers qui mène à la maison. Je n'ai pas le temps d'atteindre le patio de la vaste demeure que Loretta m'accueille avec son sourire magnifique et un décolleté à tomber. Soit elle cherche à m'allumer, soit sa tenue de remplacement est trop petite pour être correctement fermée. Dans tous les cas, on a l'impression que ses seins vont se faire la malle du chemisier à tout moment.

— Salut toi ! Ça me fait très plaisir de te revoir minaude-t-elle en s'approchant avec son déhanché exagérément chaloupé.

— Salut Loretta, la stoppé-je en la serrant dans mes bras dans une accolade fraternelle avant qu'elle ne tente une approche plus personnelle.

— Je t'attendais avec impatience ! s'exclame-t-elle en s'écartant délicatement pour river son regard charmeur au mien. Le jacuzzi est à la bonne température, j'ai mis une bouteille de champagne au frais et j'ai même réussi à récupérer une super bonne herbe. Harry a caché son stock de coke, mais cette weed tu m'en diras des nouvelles ! m'explique-t-elle fièrement.

— C'est très gentil de ta part de t'être donné tout ce mal pour m'accueillir aussi dignement mais je ne reste pas. Je ne suis que de passage pour récupérer mon van, on m'attend à Seattle, déclaré-je embarrassé.

Aussi, avant que ce moment devienne encore plus gênant, je la libère gentiment de mon emprise pour aller chercher les affaires que j'ai laissées ici afin de voyager léger jusqu'au Mexique.

— Attends, m'interpelle-t-elle, en me crochetant le bras. Je ne te plais plus ? m'interroge-t-elle avec un air déçu.

Je la toise avec son petit regard mutin et son décolleté généreux masquant à peine les deux merveilleux globes qui y sont logés. Loretta est très jolie et elle sait l'effet qu'elle a eu sur moi lors de notre moment de relâchement. On s'est bien éclaté au plumard tous les deux. Une vraie partenaire de débauche comme je les aime, me poussant dans mes limites pour assouvir son désir. J'avoue qu'elle est toujours aussi bandante toutefois elle ne me fait plus craquer. Je la regarde et je vois une femme que j'aurais envie de protéger comme un frère mais pas de la baiser.

— Tu es très belle Loretta, ce n'est pas toi le problème, la rassuré-je avec un sourire sincère. En fait, je ne suis plus vraiment le même qu'avant.

— Alors toi, tu pars à Playas de Rosarito pour t'éclater et tu reviens sage comme une image. Il t'a fait du vaudou ou quoi le fils du boss ?! se marre-t-elle.

— Ce serait trop long à te raconter mais presque ! Mon séjour en Colombie m'a permis de mieux me connaître et de cerner les priorités de ma vie. Alors ne le prends pour toi, mais j'ai décidé d'arrêter ce genre de délires.

— Ah ok je vois, tu as fait une cure chez les chamans ! Mais rien ne t'empêche de me dire au revoir comme il le faut. Personne ne le saura, cela restera entre toi et moi, tente-t-elle de m'amadouer en faisant glisser lentement son ongle sur mon t-shirt en direction de ma ceinture.

Avant qu'elle est eu le temps d'atteindre son objectif, je saisis son poignet pour la stopper.

— Non Loretta, c'est fini tout ça. J'ai fait une promesse et je ne veux pas briser la confiance qu'on m'accorde. Surtout qu'elle devinera tout de suite si je la trahis. Elle lit en moi comme un livre ouvert ! constaté-je en rigolant à moitié. Et avec elle, je sais que je n'aurais pas de deuxième chance.

— Oh, tu as rencontré une hermanita ?! Bien, très bien ! Je suis contente pour toi, déclare-t-elle avec un sourire sincère. De toute façon, je n'avais rien d'autre à t'offrir de vibrant à part mon corps, concède-t-elle en bombant la poitrine.

Même si cette vision de ses seins généreux est un ravissement pour les yeux, je la rassure instantanément en posant une main sur son épaule.

— Ne dis pas ça Loretta, tu mérites toi aussi de trouver quelqu'un qui te corresponde.

— Moi tu sais un joint avec bonne baise et je suis comblée ! De toute façon, je suis prisonnière ici. Qui voudrait se maquer avec une domestique à Los Angeles ?

— Je suis sûr que le moment venu, tu croiseras la route de celui qui te conviendra. Parfois, il faut du temps, mais crois moi cela en vaut vraiment la peine. D'ailleurs, si je peux te donner un conseil d'ami, tu devrais faire attention avec la coke. Il n'y a rien de bon là dedans tu sais. Par contre, savoure ta succulente weed pour moi, avec modération quand même ! la taquiné-je en déposant un baiser sur le haut de sa tête avant de me diriger vers la chambre que j'occupais.

Sur la commode, je trouve mes vêtements lavés et pliés avec soin. Il n'y a pas à dire, Loretta est une femme parfaite, elle saura combler un homme par bien des moyens lorsqu'elle aura rencontré la bonne personne.

Je rassemble mes affaires dans mon sac et m'apprête à partir lorsque je trouve la jolie maid dans l'encadrement de la porte comme lors de notre première rencontre.

— Merci, tu es exceptionnelle. Ne doute pas de toi et surtout ne te dévalorise pas. J'ai moi aussi fait les frais d'un manque d'estime de soi-même et je sais à quel point cela peut être destructeur, lui avoué-je en la prenant dans mes bras. Tu n'es la prisonnière de personne sauf de toi. Le seul carcan que tu as, c'est celui que tu t'infliges. Alors fais moi plaisir de prendre soin de toi, ok hermanita ?

Elle sourit face au surnom que j'ai volontairement employé pour lever toute ambiguïté sur mes intentions avec ce câlin pour lui dire au revoir.

— Avoue que c'est quand même une cage dorée ici, convient-elle en haussant les épaules avec un air faussement résigné.

— Harry te surprotège parce qu'il veut ton bien et il n'y a qu'à toi en qui il puisse avoir totalement confiance. Mais je pense que les choses vont changer très bientôt et que tu trouveras un nouvel équilibre pour t'épanouir.

Loretta fronce les sourcils, le regard plein de questionnement face à mon allusion sur le futur que j'entrevois pour mon pote. Je la serre contre moi en me marrant, voila que je deviens aussi mystérieux que les colombiens !

— Ne t'inquiète pas. Je ne peux rien te dire de plus pour le moment mais ce sera des bonnes choses. Tu verras quand tu les vivras, tu repenseras à moi ! la rassuré-je tout de même. Allez, cette fois, il faut vraiment que j'y aille. Je dois être à Seattle vendredi matin et j'ai plus de mille miles qui m'attendent ! A bientôt hermanita !

Je lui donne une dernière accolade et m'empare de mon sac pour me diriger vers le parking.

Arrivés vers mon Léon, je me retourne et vois une dernière fois la jolie soubrette me faire un petit signe de la main tandis que les vantaux commence à se refermer. Je lui répond par un clin d'œil avant de poser mon sac à l'arrière de mon camion et de m'installer au volant.

Je regarde le portail clos et je dois reconnaître que Loretta n'a pas totalement tort. La forteresse de mon pote ressemble fortement à une prison vue de l'extérieur avec les murs immensément hauts et les caméras de surveillance qui cernent cette muraille. Mais je suis quasiment sûr de mon intuition. Je parie que d'ici peu Inkillay s'installera ici et deviendra une alliée salvatrice pour aider Loretta à ouvrir sa cage dorée, comme elle m'a permis de délier mes entrailles et d'être cet homme meilleur, digne de l'amour de ma belle Lila.

Fort de cette conviction qui m'emplît de bien-être, je retrouve le sourire et démarre le contact. Je sélectionne une playlist au hasard sur mon téléphone et allume le GPS. Je n'ai plus un moment à perdre si je veux arriver à temps. Je me mets en route et c'est parti direction l'autoroute. Le trajet du retour sera beaucoup moins fun mais c'est le prix à payer pour avoir grappiller une journée mémorable avec ma beauté colombienne.

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