Média : Turn to Hate – Orville Peck

Samedi 17 juin 2017

Nous parvenons à Seattle en fin d'après-midi. Le car nous dépose directement vers la rampe d'accès aux loges du Showbox SoDo, un ancien entrepôt converti en salle de concert. Des fans ont commencé à s'amasser vers la porte d'entrée principale et notre arrivée ne passe pas inaperçue. Mais heureusement les barrières de sécurité et les gardes sont en place pour barricader l'accès et éviter des débordements. On est chez nous ici, c'est dans les pubs et les petites salles de la ville que nous avons débuté notre carrière, donc c'est normal que l'on soit attendus et adulés en tant qu'enfants du pays.

Jay saute en dehors du bus et se précipite vers les backstages pour retrouver celle qui lui a tant manqué durant ces longs mois d'absence. Tom et Ritchie le suivent de près même si leurs copines respectives viendront plus tard. Quant à moi, j'escorte la troupe sans me presser, de toute façon il n'y a pas d'urgence, personne ne m'attend à l'intérieur. Je m'arrête et jette un coup d'œil autour de moi, c'est bon de rentrer chez soi malgré tout. Des groupies m'appellent pour que je vienne signer des autographes et poser pour des selfies. Un groupe de nanas surexcitées scandent mon nom et soulèvent leurs t-shirts pour que j'appose ma griffe sur leurs poitrines découvertes. C'est un joli spectacle mais je n'ai pas le cœur à ça tout de suite. Je leur fais un signe de la main pour les saluer avant de pénétrer dans le hall et rejoindre mes acolytes tandis que les agents de surveillance ferment les lourdes portes derrière moi.

Alessia m'accueille avec un immense sourire.

— Salut beau gosse ! Bienvenue à la maison ! C'est si bon de vous revoir tous ! s'exalte-t-elle.

— Salut beauté, tu es magnifique, lui avoué-je en la prenant comme je peux dans mes bras avec son gros ventre. Tu t'es épanouie en l'absence de ton homme, me moqué-je.

— Connard ! me balance Jay en entourant les épaules de sa femme avant de l'embrasser amoureusement.

Jay et Alessia se sont rencontrés il y a quatre ans. On était en pleine promotion de notre premier album. Pour l'occasion, Will avait organisé un shooting photo avec un photographe réputé. Lorsqu'on est arrivés, une jolie mannequin était en pleine séance pour le lancement d'un parfum et on attendait qu'ils aient terminé pour prendre la place.

Pour patienter, Jay s'est posé à l'entrée de la salle et admirait la scène les yeux pleins d'étoiles et un sourire béat collé sur le visage. Moi j'avais des idées plus salaces en la regardant déambuler avec sa démarche féline dans sa robe décolletée rouge. Tom et Ritchie aussi d'ailleurs et on s'est lâché sur les commentaires graveleux pour déconner, mais Jay nous a tout de suite remis d'aplomb. Je connais suffisamment mon Jaynius pour comprendre qu'il avait eu un coup de cœur immédiat pour cette belle brunette.

Tandis qu'on prenait la pause, la top modèle en a profité pour nous mater à son tour. Elle s'était changée mais elle n'était pas moins jolie en jean, t-shirt et baskets. Elle se marrait devant notre absence d'expérience et surtout manque de sérieux en ce qui me concerne. Mais c'est surtout Jay qu'elle bouffait du regard. Il faut dire qu'avec sa chevelure de lion, ses yeux verts, et sa bouille d'ange, il est plutôt beau mec. Ils ont échangé quelques mots avant de se filer leurs numéros de téléphone et leur idylle était née.

Alessia est devenue un membre du groupe à part entière, elle venait à toutes les répètes et nous a accompagnés lors des deux précédentes tournées. On a passé tellement de temps ensemble qu'on la considère tous un peu comme une frangine, et je peux la regarder sans éprouver la moindre attirance sexuelle. Ce qui en soit est un exploit pour moi, mais je respecte trop mon pote pour imaginer quoique ce soit avec sa femme.

Après avoir bu une bière en sa compagnie pour fêter les retrouvailles, chacun part dans sa loge pour se reposer et se préparer pendant que les techniciens installent le matos et font les balances.

Je rentre dans mon box et je me laisse tomber sur le fauteuil. En attendant de pouvoir me défouler sur ma batterie, je vais m'offrir un petit remontant. Je sors le sachet de poudre et trace une ligne que j'aspire d'une traite. Je range juste le petit sac dans ma poche quand on frappe doucement à ma porte.

— Ouais ? me manifesté-je en m'essuyant les poils de la moustache.

La petite tête blonde de la roadie se pointe dans l'entre bâillement.

— Hey ! Entre, l'invité-je d'un signe de la main.

— Salut, je suis juste venue te dire au revoir. Ma mission s'arrête là, j'ai terminé d'assembler les caisses, ta batterie est prête ! m'informe-t-elle avec un joli sourire en se campant debout devant moi.

— Tu veux dire que c'est toi qui t'es occupée de ma batterie pendant toute la tournée ?

— Yep ! se marre-t-elle.

Putain, je suis vraiment à la ramasse. Cette nana s'est chargée d'installer mon matériel pendant tous ces mois sans que je ne me rende compte de rien. Il faut dire qu'avant de partir, Will et Jay m'ont tellement seriné les oreilles avec l'interdiction de toucher aux roadies, que du coup j'ai passé mon temps à les éviter, jusqu'à hier soir.

Je la regarde comme si je la découvrais pour la première fois. Elle est plutôt jolie, pas très grande mais fine et athlétique dans son legging et débardeur noirs.

— Je t'en paye un dernier pour la route ? lui proposé-je en sortant la poudre de ma poche.

Elle me sourit et s'assied à même le sol à mes côtés. Elle prend la paille et inhale le rail que je lui ai préparé sur la table basse. Elle se tourne vers moi et se positionne entre mes jambes.

— Une dernière pour la route ? me nargue-t-elle en mettant sa main sur l'élastique de mon jogging avec ses yeux de coquine.

Habituellement, je ne fricote jamais plusieurs fois avec la même nana pour éviter qu'elle ne s'attache. Mais sa proposition est trop attrayante pour l'envoyer chier et puis ce sera une façon plutôt agréable de se dire adieu. Je hoche la tête avec un sourire en coin en la regardant immiscer sa main dans mon pantalon. Elle sort mon sexe qu'elle commence à branler en se mordant la lèvre d'envie. Qu'est-ce qu'elle est bandante quand même. Elle approche sa bouche et me lèche délicatement avant de m'aspirer jusqu'au fond de sa gorge. Et elle est douée en plus. Je bascule la tête en arrière et ferme les yeux pour savourer la sensation de cette délicieuse caresse buccale lorsque mon portable émet un bip dans la poche de mon blouson.

Machinalement je vérifie le message pour ne pas me faire griller par Jay en pleine fellation, surtout avec elle. Je découvre un SMS de ma mère qui me convie à venir manger chez eux plutôt demain soir car mon père est invité à une partie de golf pour la journée. Fait chier, je n'aurais pas dû regarder ce putain de téléphone, je le balance de rage sur table. Maintenant, il va me falloir plus qu'une turlute pour me calmer.

Je me redresse et prends la tête de la blondinette entre mes mains. Je dépose un baiser sur sa bouche rougie par la friction sur mon membre.

— Tourne-toi, lui intimé-je. J'ai besoin de baiser.

La jolie blonde s'exécute toute émoustillée. Je baisse son pantalon et admire sa croupe blanche à cause de la trace de bronzage laissée par son bikini, souvenir des heures de détente aux abords des piscines des hôtels. Je prends un préservatif dans la poche intérieure de mon blouson et le déroule sur mon sexe déjà bien dressé. Je mouille mes doigts et les insère dans son vagin mais je constate qu'elle est prête à m'accueillir.

— Caresse-toi car ça risque d'être rapide et brutal, lui confié-je en pénétrant en elle.

Je lui empoigne les hanches et la prends sauvagement. Mes assauts bestiaux l'excitent autant que moi et j'arrive à la faire décoller avant même de me répandre dans la capote.

Il n'y a pas à dire, la baise, c'est le meilleur des exutoires après la batterie.