Cela faisait plusieurs heures que Vic était assise sur les marches devant sa maison, fixant son téléphone entre ses mains, espérant recevoir un signe de vie de la part de Jughead. 

Cela faisait aussi bien longtemps qu'elle avait arrêté de pleurer, pourquoi ? Parce qu'elle n'avait plus de réserve de larme. Elle pensa qu'elle ne pourrait plus sangloter pendant les trois prochaines années. Sa gorge était sèche et douloureuse alors que ses yeux étaient gonflés et rouges. 

Vic était exténuée, elle ne rêvait que de s'engouffrer dans son lit et d'aller dormir mais une chose la maintenait éveillé. L'espoir que Jughead monte dans son allée pour lui parler, peut importe ce qu'il avait à dire, elle voulait juste qu'il lui parle. 

Mais rien, elle avait quitté le cimetière depuis maintenant plus de 4 heures alors que le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Elle commença à fermer les yeux, tout en penchant la tête en avant, prête à tomber au sol à la première occasion. 

-Mademoiselle Adams ? 

Vic sursauta, se réveillant soudainement de son micro-sommeil. Elle fit face à un homme, qui selon ses habits, était un livreur. Vic confirma son hypothèse lorsqu'elle le vit avec un paquet sous son bras. 

-C'est moi. 

-Tenez. 

Il tendit le paquet qui était en réalité une boite rectangulaire blanche enroulée d'un noeud rouge. Vic fronça les sourcils. 

-Je n'ai rien commandé. 

-Pourtant, c'est bien votre nom et votre adresse. Peut être un cadeau. 

Vic accepta le paquet alors que le livreur ne lui demanda même pas de signer un papier comme elle en avait l'habitude. Elle plissa les yeux, trouvant ça plus que louche. 

Et lorsqu'elle y repensa, elle regarda le soleil commencer à se lever, et s'étonna de voir un livreur se déplacer de si bonne heure pour aller faire son travail. Il n'était même pas 7 heures du matin, en effet. Vic fronça les sourcils, ayant soudainement peur de découvrir une bombe dans la boite et d'exploser en mille morceaux. Elle mit son oreille près du colis, essayant d'entendre le son d'un mécanisme annonçant un danger mais rien, à priori, rien de suspect. 

Elle déposa le paquet sur ses genoux et tira délicatement sur le noeud en satin qui se défit d'une facilité satisfaisante. 

Elle découvrit à l'intérieur de la boite, une lettre portant son nom ainsi qu'un vêtement, qu'elle ne distingua pas parfaitement. Elle prit la lettre et la déplia pour découvrir une écriture élégante et calligraphique, où elle distingua son prénom entier ainsi que son nom de famille.

« Victoire Adams. Tu es convié à un diner en compagnie de tes plus proches amis. Je te prie de porter cette robe. N'en parles à personne et les téléphones portables sont à bannir. »

Vic observa l'adresse qui suivit la lettre et fronça les sourcils, ne comprenant plus rien à cette histoire. 

Elle sortit enfin le vêtement au fond de la boite et découvrit avec surprise et émerveillement, une robe dont la beauté lui coupa le souffle. 

Puis elle se rappela d'où venait la robe et la remit directement dans sa boite. Elle ne pouvait pas accepter un tel cadeau de sa part. Elle le sentait, c'était un piège. 

Elle sortit son téléphone et composa le numéro de Jughead qui ne répondit pas, son téléphone étant tombé en rade de batterie. Vic soupira, pensant seulement qu'il l'avait éteint pour ne pas recevoir d'appel de sa part, ce qui était faux. 

-Jughead. souffla-t-elle. Je sais que tu dois m'en vouloir, sincèrement, je te comprends. Je trouverais ça étrange si ce n'était pas le cas. Écoutes, je sais que actuellement, tu ne sais plus quoi penser de moi, tout simplement parce que j'ai ressentit la même chose envers moi. Bref, je vais me dépêcher avant que ta messagerie me coupe la parole. Peu importe ta décision par apport à moi, à notre relation, je l'accepterais. Je t'aime. 

Elle raccrocha précipitamment, sentant des sanglots se former dans sa gorge, elle essuya les larmes qui perlèrent à ses yeux alors qu'elle se mit à rire nerveusement. Elle ne savait plus quoi penser, tout ce qu'elle voulait était calmer la douleur dans sa poitrine. 

Elle mit sa tête entre ses mains, espérant pouvoir trouver le sommeil. 

Quand à Jughead, il se retrouvait au bureau de son père, alors qu'il soupira en essayant d'allumer son téléphone. 

-Jughead ? 

Il releva les yeux vers son père et rangea son téléphone dans sa poche. 

-Tu disais ? demanda le fils Jones. 

-Non, justement, c'est toi qui me disait que tu pensais que c'était impossible que Jason Blossom soit le Roi.

Jughead serra les poings. Maintenant qu'il se retrouvait devant son père, il comprenait pourquoi ce dernier avait tout de suite révoqué l'idée que Jason soit le roi, simplement parce qu'il avait été là quand il était mort. 

-Je suis d'accord avec toi, sur ce coup là. ajouta FP. C'est impossible qu'il soit en vie, mais on sait pas où est son corps et encore moins qui se cache sous le costume du Roi. 

-Tu penses que ce n'est pas Jason parce que tu as vu Clifford le tuer ? demanda soudainement son fils. 

FP fronça les sourcils avant d'hocher la tête. 

-Oui, j'étais là quand ce salopard à tué son fils. 

-Tu es sûr que c'était lui ? 

FP plissa les yeux, ne comprenant pas le comportement de son fils, quand soudain, une révélation lui vint à l'esprit. Les questions de Jughead, son comportement particulier depuis qu'il était arrivé et l'absence de mention de Vic. Cela ne signifiait qu'une chose pour l'ancien roi des serpents. 

Il se mit à soupirer en prenant sa tête dans ses mains. Il vérifia que la porte de son bureau était fermée avant d'ancrer son regard dans celui de son fils. 

-Vic t'a tout raconté. devina-t-il. 

-Tout, oui. 

-Jughead, je lui avait demandé de ne rien dire. 

-Alors, c'est vrai ? Elle a tué Jason Blossom et tu étais là ? murmura Jughead. 

-Elle s'est défendu contre Jason. Elle n'avait aucune intention de lui faire du mal. Elle ne faisait que se défendre, elle-même, ainsi que moi et Mustang. Si elle n'avait pas tiré, elle serait sûrement morte tout comme Mustang et moi. 

Jughead le savait déjà. Il préférait 100 fois que Vic soit vivante plutôt que Jason Blossom, mais il avait du mal à accepter la réalité. 

-Tu dois lui pardonner. 

-Je ne lui en veux pas de l'avoir tué, je veux dire. Je suis conscient qu'elle n'a fait que de se défendre mais je n'arrive pas à supporter l'idée qu'elle m'ai mentit pendant toutes ses années. 

-Crois-moi, c'est ce qui était le plus dur pour elle. Elle ne rêvait que de pouvoir tout te dire, ainsi qu'à Archie et son père. Mais elle savait que ce serait vous mettre en danger. Ça l'a détruit de garder le silence. 

Jughead réalisa ce qu'elle avait du subir en essayant de cacher la vérité à ses proches. Ça avait du lui déchirer les entrailles et c'était le cas.

-Qu'est ce que tu comptes faire ? demanda son père. 

-Lui parler. 

-Réfléchis à ce que tu vas lui dire avant. Ça pourrait t'empêcher de dire des choses que tu ne penses pas. 

-Ça ne servirait à rien. Je sais déjà pas quoi lui dire. Je vais juste aller chez elle et voir si elle veut me parler. 

-Pourquoi ce ne serait pas le cas ? 

-Parce que je me suis comporté comme un vrai connard au cimetière lorsqu'elle m'a dit la vérité. Je lui ai dit de rentrer chez elle. J'espère sincèrement que notre histoire n'est pas fini. 

FP sourit en voyant son fils se lever tout en enfilant sa veste de serpent. Il était heureux de voir que même la vérité n'avait pas pu détruire l'amour qu'il portait à Vic. 

En effet, Jughead savait que même si Vic venait à exterminer tous les êtres humains de cette planète, il continuerait à être éperdument amoureux d'elle jusqu'à la fin de ses jours et si il y avait quelque chose après la mort, il l'aimerait encore. 

De temps en temps, cela lui faisait peur. Il se demandait jusqu'où il pourrait aller pour elle, quelles limites il pourrait dépasser pour simplement la faire sourire. 

-Appelles-moi si tu as des nouvelles. 

-Si je trouve un chargeur en chemin. 

Jughead quitta le bureau de son père et enfourcha sa moto pour se diriger vers la maison des Adams. Il arriva devant cette dernière et remarqua que la lumière du salon était allumée. Jughead gara sa moto pour frapper à la porte. 

Quelques secondes s'espacèrent entre ce moment et celui où Stan ouvrit la porte. Les deux hommes froncèrent les sourcils en se découvrant l'un à l'autre. 

-Euh bonjour, est ce que Vic est là ? demanda Jughead. 

-Elle m'a dit qu'elle te rejoignait. 

-Quoi ? 

-Oui, elle a dit que tu lui avais envoyé un message important lui demandant de te rejoindre chez Pop's. 

Jughead passa une main dans ses cheveux, soupirant. N'ayant aucune idée où pouvait se trouver la brune. 

-Elle m'a encore mentit. souffla Stan. 

Jughead leva les yeux vers lui alors qu'il effleura sa barbe de trois jours tout en s'adossant à l'encadrement de la porte. 

-Je sais que j'ai pas été très présent en ce moment mais je lui ai dit que je me rachèterais. Mais il semblerait qu'elle est même plus assez confiance en moi pour me dire la vérité. 

Stan était fatigué, épuisé. A chaque mensonge de sa fille, il semblait un peu plus brisé, et il l'était. 

-Je suis désolé, Jughead. Je ne sais pas où elle est. Il semblerait qu'elle ne veut pas que je le sache. 

-Monsieur Adams, je pense que Vic a simplement besoin d'être seule. Ça n'a rien à avoir avec vous. 

-Est ce que je suis le seul ? 

Jughead fronça les sourcils, montrant son incompréhension de la question. 

-Est ce que Vic ne ment qu'à moi ? précisa Stan. 

Jughead baissa rapidement les yeux, tout en avalant difficilement et douloureusement sa salive. 

-Non. répondit Jughead. Vous n'êtes pas le seul. Je crois que malheureusement avec le temps, et à cause de problèmes personnes. Vic s'est construit une barrière de mensonge pour se protéger du monde extérieur et même de ses proches. 

Le brun vit les yeux du quarantenaire se mettre à briller alors que Stan essaya tant bien que mal de cacher sa tristesse. 

-Je suis désolé de vous décevoir en vous apprenant ça. Vic est dans une phase compliquée, toute cette ville est toxique pour elle et elle a besoin de s'enfoncer dans ses mensonges, qu'ils soient bénins ou non, pour se sentir en sécurité. Mais on doit lui montrer qu'elle n'en a pas besoin, on doit être là pour elle. 

Jughead voulait seulement rassurer Stan mais plus il parlait, et plus il comprenait qu'il avait fait une erreur en demandant à Vic de rentrer chez elle. Elle avait besoin d'entendre des mots doux de sa bouche, lui disant qu'il ne l'abandonnerait jamais malgré ce qu'elle avait du faire. 

Il serra les poings, se sentant soudainement stupide. Il ne voulait qu'une chose à présent, retrouver la brune et lui avouer tout ce qu'il avait sur le cœur. 

-Elle a de la chance de t'avoir. lui dit Stan. 

Jughead fit face au père de sa bien aimée. 

-Les copains de Vic ont toujours été une source de dispute entre elle et moi. Malachai était un connard de Ghoulies, Sweet Pea était de trop mauvaise fréquentation pour moi. Quand à Reggie, il l'aimait, mais pas autant que tu l'aimes. 

Jughead ouvrit la bouche de surprise, il n'avait jamais eu le droit à cette discussion avec ce qui pourrait être son beau-père.

-Vous êtes fait pour être ensemble et j'espère seulement que ma fille ne sera pas assez bornée pour l'accepter. Elle a tellement changé ces dernières années, depuis la mort de sa mère. 

Jughead ne savait plus où se placer. Stan avait besoin de parler à quelqu'un et Jughead avait été celui qui avait tapé sa porte. 

-Désolé de t'embêter avec mes histoires. Si tu cherches Vic, alors tu devrais te mettre à sa poursuite dès maintenant. Riverdale est grand et elle pourrait être n'importe où. 

Jughead hocha la tête avant de lancer un dernier regard à Stan pour ensuite repartir sur sa moto, décidant de commencer par le Southside. 

_________________________________

Vous avez aimé ?

Vic ?

Son colis ?

Discussion entre Stan et Jughead ?

Stan qui pense que sa fille ne lui fait plus confiance ? 

Où est Vic ?

Des théories pour la suite ?