IV
Le vrombissement régulier du train Shinkansen accompagnait Sayuri alors qu'elle regardait le paysage défiler à travers la vitre. La rapidité du trajet contrastait avec la lenteur de ses pensées, qui vagabondaient au gré des images aperçues — des montagnes lointaines baignées de soleil, des villages pittoresques avec leurs toits en tuiles sombres, et des champs de riz parfaitement alignés.
Deux heures et quinze minutes.
C'était tout ce qui séparait Kyoto de Tokyo, mais, pour elle, ce voyage représentait bien plus qu'un simple déplacement. Assise près de la fenêtre, son sac soigneusement posé à ses pieds, elle soupira doucement, son regard perdu dans le panorama mouvant. Elle se remémora sa dernière visite à Tokyo, un séjour qui remontait à plusieurs années. La capitale lui avait semblé étourdissante, presque agressive dans son énergie constante. Les rues bondées, les néons criards et l'effervescence permanente contrastaient violemment avec la sérénité feutrée de Kyoto. Elle avait aimé visiter certains lieux emblématiques, comme le quartier historique d'Asakusa ou le paisible jardin Hamarikyu, mais elle n'avait jamais pu s'y sentir chez elle. Tokyo était fascinante, mais épuisante.
« Cette fois, ce sera différent, » pensa-t-elle en ajustant son écharpe autour de son cou. Ce n'était pas une simple visite touristique —c'était une mission, un devoir familial. Elle devait vivre quelque temps avec les Ginryu, une famille dont la réputation laissait peu de place au doute : autoritaire, stratégique, et impitoyable. Et parmi eux, il y aurait ce foutu garçon. Kazuki. Ce nom éveillait en elle une appréhension qu'elle avait du mal à définir. Un jeune homme brillant, ambitieux, mais avec une réputation de manipulation et de brutalité sous-jacente. Que voulait-il vraiment de cette alliance ? Serait-il un allié, un adversaire ou quelque chose entre les deux ?
Elle sortit un carnet de son sac et tourna les pages jusqu'à trouver une liste qu'elle avait commencée plus tôt : « Lieux à visiter à Tokyo ». Elle y avait noté quelques endroits qu'elle espérait pouvoir découvrir ou redécouvrir pendant son séjour. Le Meiji-jingu, pour son calme spirituel ; le quartier de Daikanyama, avec ses librairies et cafés branchés ; et le jardin Rikugien, un havre de paix qu'elle espérait pouvoir retrouver si les choses devenaient trop lourdes.
« Peut-être que je trouverai un équilibre, » murmura-t-elle pour elle-même.
Tokyo pouvait être intimidante, mais elle avait aussi ses recoins de tranquillité.
Ses pensées glissèrent vers l'établissement scolaire qu'elle allait intégrer temporairement. On lui avait dit que c'était une école prestigieuse, où la compétition était rude. Les élèves là-bas seraient-ils différents de ceux qu'elle connaissait ? Serait-elle acceptée ou perçue comme une intruse ? Elle serra les poings involontairement. « Peu importe, » pensa-t-elle. « Je suis une Hebiyama. Je peux m'adapter. »
Le train entra dans un tunnel, plongeant brièvement le wagon dans une obscurité réconfortante. Sayuri ferma les yeux, se laissant bercer par les vibrations. Lorsqu'elle les rouvrit, Tokyo apparaissait à l'horizon, une mer de béton et de verre scintillant sous le soleil de l'après-midi. Sa résolution se raffermit.
« Peu importe ce qui m'attend, » murmura-t-elle, « je suis prête. »
Alors que Sayuri rassemblait ses pensées, un bruit soudain attira son attention. Une dispute éclata quelques rangées plus loin, perturbant le calme relatif du wagon. Deux hommes, visiblement en désaccord, échangeaient des paroles animées qui montaient rapidement en intensité. Le premier, un homme trapu avec une veste en cuir usée, pointait un doigt accusateur vers l'autre, un jeune homme élancé au regard provocateur.
« Je t'ai dit de rester à ta place ! » siffla l'homme en cuir, ses poings se serrant comme s'il cherchait une excuse pour frapper.
« Et moi, je t'ai dit que tu devais t'excuser, » répliqua le jeune homme avec un sourire narquois qui ne faisait qu'attiser la colère de son interlocuteur.
Les mots se changèrent rapidement en gestes lorsque l'homme trapu attrapa l'autre par le col. Le jeune homme se dégagea d'un mouvement sec, mais, dans l'élan, il heurta un passager debout, provoquant une cascade d'objets tombant des compartiments à bagages. Des sacs, des manteaux, et même une petite valise s'éparpillèrent sur le sol dans un fracas étouffé. Les passagers proches, sidérés, observaient la scène sans intervenir, tandis que d'autres tentaient de remettre de l'ordre dans le chaos.
Sayuri sursauta lorsque son propre sac glissa au sol, déversant quelques-uns de ses effets personnels, notamment son carnet et un livre relié de cuir. Elle sentit la chaleur de l'agacement monter en elle, mais elle se força à inspirer profondément. « Du calme, » pensa-t-elle, se penchant pour ramasser ses affaires. Alors qu'elle remettait ses affaires en ordre, une main apparut dans son champ de vision, tenant son carnet. Elle releva les yeux pour voir l'un des deux hommes impliqués dans la dispute, un sourire en coin sur le visage.
« Je crois que c'est à vous, » dit-il d'un ton qui se voulait aimable, mais qui ne parvint pas à dissimuler une certaine nonchalance.
Sayuri accepta le carnet, mais ses yeux restèrent fixés sur lui. L'homme, dans la vingtaine, avait une silhouette élancée, mais robuste, comme quelqu'un habituée à l'effort physique. Ses cheveux noirs étaient légèrement en bataille, donnant l'impression qu'il s'était levé précipitamment ou qu'il ne prenait pas soin de son apparence. Ses vêtements — une chemise froissée à carreaux et un jean usé — ne correspondaient pas vraiment à l'image soignée que Sayuri associait généralement aux voyageurs du Shinkansen. Mais c'était son regard qui la troublait le plus — direct, perçant, presque intrusif, comme s'il essayait de lire en elle sans autorisation.
« Merci, » répondit-elle froidement, en rangeant rapidement le carnet dans son sac.
L'homme s'agenouilla brièvement pour l'aider avec le reste de ses affaires.
« Désolé pour le désordre. Les choses se sont un peu échauffées, » ajouta-t-il, un sourire presque désarmant sur les lèvres.
Sayuri resta sur ses gardes, ignorant volontairement son ton conciliant. Elle termina de ranger son sac sans lui accorder davantage d'attention. Lorsqu'elle se redressa, l'homme l'observait toujours, ses yeux scrutant son visage comme s'il cherchait à deviner ses pensées.
« Bonne chance à Tokyo, » dit-il finalement avant de se relever et de retourner à son siège.
Sayuri le suivit du regard, son intuition lui criant de ne pas baisser la garde. « Qui est-il vraiment ? » se demanda-t-elle en resserrant la prise sur son sac. L'incident, bien que mineur, ajoutait une ombre à son voyage déjà chargé de tension.
『☁︎』
La gare de Tokyo bourdonnait d'activité, un chaos organisé de passagers pressés, d'annonces amplifiées par des haut-parleurs grésillements, et de valises roulant bruyamment sur le sol carrelé. Sayuri, saisie par cette effervescence, sentit un léger vertige l'envahir. Les lumières vives et les sons incessants l'obligèrent à fermer brièvement les yeux pour se recentrer. Lorsqu'elle les rouvrit, deux hommes en costume noir s'approchaient avec une assurance tranquille.
Shunpei Sasaki et Sota Sato, deux membres probables du clan Ginryu, s'inclinèrent légèrement en guise de salut. Shunpei était grand et mince, avec des traits anguleux qui lui donnaient un air élégant, mais distant. Ses cheveux noirs étaient coiffés avec une précision impeccable, et ses yeux perçants semblaient analyser chaque mouvement de Sayuri sans en avoir l'air. À côté de lui, Sota, plus trapu et jovial, arborait un visage rond et chaleureux, encadré par des cheveux légèrement en bataille. Contrairement à son compagnon, il affichait un sourire ouvert qui contrastait avec l'austérité de leur uniforme sombre. Leur présence imposait le respect, mais Sayuri ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de méfiance, surtout devant la cordialité soigneusement calibrée de leurs visages.
« Mademoiselle Hebiyama, nous sommes ici pour vous escorter jusqu'à la résidence des Ginryu, » annonça Shunpei d'une voix calme, mais assurée.
Sayuri hocha la tête, ajustant la bandoulière de son sac. Elle avait prévu de garder le silence durant le trajet, mais ses accompagnateurs semblaient déterminés à engager la conversation.
« Le voyage s'est bien passé ? » demanda Sota, un sourire poli sur le visage.
« Oui, merci, » répondit-elle simplement, cherchant à couper court à l'échange.
Mais Sota, visiblement plus loquace, continua : « Vous n'avez rien à craindre pour votre séjour. Vous aurez un bâtiment traditionnel réservé pour votre confort personnel. Vous pourrez vous reposer et profiter d'un peu de tranquillité ce soir. La journée de demain sera bien plus occupée ».
Sayuri acquiesça, bien que ses pensées restassent méfiantes. Cette attention à son bien-être semblait presque trop généreuse, compte tenu de la réputation des Ginryu.
« Nous comprenons que cela peut être intimidant, » ajouta Shunpei, prenant le relais. « Mais soyez assurée que tout est en place pour que votre séjour soit aussi agréable que possible. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez nous en informer directement ».
Leur ton était rassurant, mais Sayuri restait sur ses gardes. Tandis que la voiture les transportait à travers les rues vibrantes de Tokyo, elle ne pouvait s'empêcher de se demander à quel point ces hommes en savaient sur elle. Leur politesse semblait sincère, mais elle sentait qu'ils l'observaient avec attention, analysant chacun de ses gestes.
Lorsque le véhicule s'engagea dans une allée bordée de cerisiers, la résidence Ginryu apparut enfin. Majestueuse et intimidante, la demeure mêlait une architecture traditionnelle japonaise à des éléments modernes, reflétant parfaitement le pouvoir et le prestige de la famille qu'elle abritait.
En suivant Shunpei et Sota à travers un petit sentier menant à son logement temporaire, Sayuri remarqua une minuscule alcôve dissimulée dans les interstices entre le jardin extérieur, l'entrée, le salon, la cuisine, la chambre et la salle de bain. Cet espace inattendu, éclairé par une lanterne de pierre et abritant une petite statue bouddhiste, dégageait une sérénité étrange qui la prit au dépourvu. Elle s'arrêta un instant pour contempler cet endroit. D'un côté, elle ressentait un sentiment de bien-être en observant les détails minutieux de cet aménagement — la mousse recouvrant délicatement les pierres, le murmure presque inaudible d'une fontaine cachée. De l'autre, un léger inconfort s'immisça dans son esprit. L'espace semblait trop parfait, presque artificiel, comme si sa présence avait été soigneusement orchestrée pour provoquer une réaction.
« C'est un endroit paisible, n'est-ce pas ? » remarqua Sota en s'arrêtant à son tour, brisant ses réflexions.
Sayuri acquiesça lentement, sans répondre. Tandis qu'ils poursuivaient leur chemin, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si cette alcôve était un simple détail architectural ou un rappel subtil de ce qui l'attendait dans cette demeure aux multiples secrets. Inspirant profondément, elle se prépara mentalement à franchir un nouveau seuil dans cette mission familiale.
Alors qu'ils s'activaient ensemble pour l'installer, Sota déplaça délicatement un carton d'une pièce à l'autre, les bras légèrement tremblants sous le poids. Shunpei s'était absenté rapidement après un appel. Sayuri, quant à elle, observait ses gestes hésitants avec une certaine curiosité, son regard perçant cherchant à percer les mystères de l'univers Ginryu. Elle n'était pas là uniquement pour déballer des affaires ; c'était l'occasion de glaner des informations sur ce monde qu'elle peinait à comprendre.
« Alors, Sota, » commença Sayuri en tendant un vase fragile, « tu sais à quoi ressemble vraiment la vie ici ? Ce n'est pas comme à Kyoto, non ? »
Sota se figea un instant, une touche de rouge montant sur ses joues sous la question. Il n'était pas particulièrement à l'aise avec Sayuri, surtout qu'elle semblait toujours poser des questions auxquelles il ne s'attendait pas. Tout ce qu'il voulait, c'était s'assurer qu'elle ne trébuche pas sur des meubles et que les cartons soient bien ouverts. Mais elle persistait dans ses interrogations.
« Eh bien... La vie ici, c'est un peu... euh... comment dire... » balbutia-t-il, en cherchant ses mots, son visage se crispant sous la pression de l'attente de Sayuri. « C'est très... euh... structuré ? Ou plutôt, organisé, mais pas dans le sens... formaliste ».
Il se tourna alors vers un petit meuble sur le côté, essayant d'éviter son regard.
« Organisé ? Tu veux dire que tout est sous contrôle ici ? » dit-elle, en penchant légèrement la tête. Un sourire discret se forma sur ses lèvres.
Elle savait qu'il y avait bien plus derrière sa réponse. Sota, plus nerveux que jamais, se frotta la nuque et lâcha, sans vraiment y réfléchir : « Oui, bien sûr... mais parfois, c'est un peu trop. Enfin, je veux dire... tout le monde doit suivre les règles, mais les règles sont parfois... disons, flexibles ? »
« Flexible, hein ? Cela semble intéressant... » dit Sayuri, amusée, tout en se dirigeant vers un autre carton. « Tu veux dire que les Ginryu, ils s'adaptent selon les situations ? »
Sota se crispa un peu plus et secoua la tête, comme pour se sortir de son propre piège.
« Non, non, c'est juste que... euh... en fait, le clan a ses... comment dire... ses petites méthodes secrètes pour... enfin, disons, maintenir l'ordre ».
Sayuri, prenant une pause dans son déballage, fixa Sota intensément.
« Des méthodes secrètes ? » répéta-t-elle lentement, appuyant sur chaque mot. « Quelles méthodes, exactement ? Si ce n'est pas trop indiscret ».
Sota rougit davantage. Il n'était pas prêt à partager ce genre de détails, mais la question de Sayuri, teintée d'un intérêt sincère, le déstabilisa un peu. Il se gratta la tête, une petite sueur perlant sur son front.
« Ben... tu sais... des petites choses comme la surveillance. Les... comment dire... les... euh... communications ». Il s'arrêta brusquement, se rendant compte qu'il était allé trop loin. « Je veux dire, c'est rien de grave, mais c'est juste que les Ginryu ont une façon bien à eux de gérer les informations. Par exemple, tu verras que tout le monde sait tout, même si on n'en parle jamais directement ».
« Tout le monde sait tout ? » dit Sayuri, un éclat amusé dans les yeux. « C'est un peu effrayant, non ? »
Sota tenta de se rassurer en haussant les épaules, mais son air maladroit n'aidait en rien à l'image qu'il souhaitait projeter.
« C'est pas aussi effrayant que ça en a l'air, tu sais... C'est juste... je sais pas. Je suis un peu... ouais, trop naïf pour comprendre tout ça ».
Sayuri se tourna alors vers lui, ses yeux brillants d'un éclat rusé.
« Tu es naïf, hein ? » lança-t-elle avec un sourire qui en disait long. « Ce n'est pas le genre de choses qu'on dit dans ce genre de milieu ».
Sota sentit un frisson le parcourir, et il détourna rapidement les yeux.
« Non, non, je voulais juste dire que... je suis pas vraiment un expert. Mais je suis là pour te protéger, mademoiselle Sayuri ».
Elle haussait un sourcil, intriguée par l'ironie de la situation.
« Vraiment ? » dit-elle en se penchant légèrement. « Tu te sens... qualifié pour me protéger ? »
Sota, soudainement pris dans une bourrasque d'émotions contradictoires, balbutia : « Je veux dire... je ferai de mon mieux ! C'est... c'est juste que j'espère qu'il n'y a pas trop de... comment dire... d'ennuis ici ».
Sayuri, amusée par cette conversation, se leva pour ranger un autre carton, tout en songeant aux secrets que Sota venait de révéler presque innocemment.
« Bien sûr, il n'y a pas d'ennuis ici. Du moins, pas encore ».
L'ironie de la situation n'était pas perdue pour elle. Sota, ce garde du corps maladroit et timide, venait de lui offrir plus d'informations sur les Ginryu qu'elle n'aurait cru possibles. Mais cette alliance fragile et maladroite entre eux deux n'était que le début d'une relation bien plus complexe, une relation où chaque mot, chaque geste, pourrait avoir un impact plus grand que ce qu'ils ne pouvaient imaginer.
『☁︎』
La nuit s'était doucement installée sur la résidence secondaire du domaine Ginryu, baignant les lieux d'une quiétude presque surnaturelle. Sayuri, seule dans sa nouvelle chambre, observait les moindres détails de l'aménagement qui avait été spécialement conçu pour elle.
La pièce était un parfait mélange de traditions et de modernité. Les tatamis étaient impeccablement alignés, dégageant une odeur légèrement boisée qui lui rappelait les temples de Kyoto. Les murs en papier de riz étaient ornés de peintures minimalistes représentant des fleurs de cerisier, tandis qu'un bureau moderne en bois sombre occupait un coin de la pièce. Une grande fenêtre offrait une vue sur un jardin zen parfaitement entretenu, éclairé par la douce lueur des lanternes en pierre.
Sayuri s'assit sur le futon soigneusement déplié au centre de la chambre. Elle posa ses mains sur ses genoux et inspira profondément, essayant de calmer son esprit. Elle espérait que sa première journée à l'école allait se déroulée sans accroc majeur, mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir tendue. Les regards curieux de ses nouveaux camarades les murmures à voix basse dans les couloirs, tout cela pourrait la rendre tendue.
« Ils ne me verront pas comme une simple étudiante, » murmura-t-elle pour elle-même.
Elle se pencha pour attraper son téléphone posé sur le bureau. Après quelques instants d'hésitation, elle décida d'envoyer un message à son grand-père. Elle savait qu'il attendait de ses nouvelles et qu'il comprendrait sans doute mieux que quiconque ce qu'elle ressentait.
【 Grand-père, je suis bien installée. La chambre est très belle, et tout a été préparé avec beaucoup d'attention. L'école semble correcte, mais je sens déjà que ce ne sera pas facile. Les regards sont lourds, et je me demande si je trouverai un endroit où je pourrai vraiment me sentir à ma place. Mais je ferai de mon mieux. Merci pour votre confiance. 】
Elle relut le message plusieurs fois avant de l'envoyer. D'une certaine manière, exprimer ses pensées à travers ces mots lui avait permis de les organiser. Elle posa le téléphone à côté d'elle et se laissa tomber en arrière, fixant le plafond en bois au-dessus de sa tête.
Le silence de la pièce n'était perturbé que par le bruit lointain du vent dans les bambous du jardin. Sayuri ferma les yeux, tentant de trouver un peu de paix dans cet environnement étrange, mais accueillant.
« Ce n'est que le début, » se murmura-t-elle. « Je trouverai ma place, peu importe le temps que cela prendra. »
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