Chapitre 14 : Une nouvelle mission
Une semaine s'était écoulée depuis les révélations de l'empereur et Henri avait encore du mal à les avaler. En fait, il n'arrivait toujours pas à se faire à l'idée qu'il se trouvait dans un tout autre monde et qu'il ne pourrait peut être plus jamais retourner chez lui. Il avait beau à se raccrocher au fait que Jian était toujours en vie de l'autre côté, sa propre survie commençait à prendre de plus en plus de place dans son esprit. Tout le contraire de Séléna qui restait étonnamment impassible devant tous ces évènements. D'autant qu'un détail avait attiré son attention. Des fois, ceux qui s'adressaient à elle l'appelait "princesse" ou "votre majesté" et ce de manière parfaitement naturelle. Pourtant, elle n'avait pas l'air de venir d'une grande famille royale ou impériale. D'où est ce qu'elle venait d'ailleurs ? C'était désormais le nouveau mystère qu'Henri devait résoudre...
Lui et Séléna avaient passé la semaine dans la capitale dans le palais impérial. Et cette fois Henri avait eu le temps de visiter la somptueuse capitale de Nagoya. Si le palais impérial avait plus des airs d'architecture asiatique malgré quelques incursions d'architecture occidental, le reste des bâtiments de la ville embrassaient pleinement leur influence européenne (et surtout parisienne). Des immeubles de type haussmannien se trouvaient de part et autre des longues avenues qui sillonnaient la capitale tels des vaisseaux sanguins. Et elles menaient toutes vers un gigantesque parc simplement nommé : le parc de la victoire. En son centre se trouvait une gigantesque statue d'un soldat triomphant levant son fusil à baïonnette vers le ciel.
Cependant, les jours glorieux de l'empire de Cyndaar n'étaient plus qu'un amère souvenir. Après presqu'un siècle de domination sur la moitié du continent, les armées de Cyndaar avaient subi une cuisante défaite face à la flotte de la république d'Argos, puissance rivale de Cyndaar depuis la nuit des temps. Suite à ce désastre, il fut ordonné aux armées de l'empire de se replier pour protéger les territoires historiques de l'empire et notamment les plus stratégiques comme le port militaire de IronMare. Mais la contre-attaque tant redoutée n'eut jamais lieu. Argos n'ayant pas les mêmes ambitions de conquête que Cyndaar (du moins pour l'instant), la république ordonna à ses flottes de se replier vers les nombreuses îles cités qui constituaient son territoire. Cependant cela ne permit pas pour autant à Cyndaar de se retrouver titré d'affaire puisqu'il dû affronter une autre menace qui cette fois ne venait pas de l'extérieur mais cette fois de l'intérieur. Les grandes familles des territoires du sud avaient fait sécession d'un empire qu'elles avaient jugé décadent et proclamé l'indépendance de leurs territoires vis à vis du pouvoir impérial. C'est grâce à ce chaos que le drifter envoyé par DIMENSIONS avait pu se hisser au plus haut rang de l'empire de Cyndaar. Mais cette position n'était plus que l'ombre d'elle même. Le drifter avait expliqué que seul le soutien des dernières grandes familles lui assurait le poste tant convoité d'empereur et qu'il devait trouver le moyen de se rendre indispensable. Ce qu'il comptait faire en unifiant définitivement l'empire de Cyndaar.
Mais il n'avait pas oublié d'où il venait et avait donc confié à nos deux héros la mission que lui avait donné DIMENSIONS. Lorsque la compagnie avait retrouvé l'artéfact en Chine il y a de cela de nombreuses années, ils pensaient qu'il s'agissait là d'une nouvelle source d'énergie. Hors c'était bien plus que cela. C'était une clé. Lorsque le portail était ouvert, l'artéfact fonctionnait comme une sorte de relais qui envoyait un signal dans un autre monde et qui recevait une réponse en retour. Cela voulait donc dire qu'il y avait un autre artéfact similaire dans ce monde qui permettrait d'ouvrir un autre portail et cette fois vers le monde d'origine d'Henri ! Monsieur Nakajima avait alors alors émit une théorie folle à ce sujet. Si l'on était en possession des deux artéfacts simultanément alors peut être que l'on pourrait ouvrir des portails vers une infinité de mondes ! Ainsi les artéfact passeraient de simples clés à de véritables portes ! Cependant encore fallait-il retrouver celui présent dans Rising War et ce n'était vraiment pas gagné. Cela faisait plus d'un an que DIMENSIONS avait envoyé une équipe de drifters pour retrouver la précieuse relique, ce qui équivalait à plus de 20 ans dans ce monde vaste et dangereux. Et en 20 ans ils n'étaient pas arrivé à mettre la main sur leur cible. Ils avait été séparés par la force des choses ou alors avaient été tués pour les moins chanceux d'entre eux. Et maintenant c'était à Henri de reprendre le flambeau. Mais en avait-il seulement la capacité ?
Cela faisait maintenant plus de 20 minutes qu'il avait les yeux rivés sur la glorieuse statue du soldat de Cyndaar. Il essayait désespérément de s'identifier au héros qui était personnifié par ce soldat mais au lieu de cela il se rappelait les douloureux entraînements que Séléna lui avait infligé pour qu'il ait une chance de survivre sur un champ de bataille.
"Si l'on en croit les mangas, il y aurait un héros en chacun de nous, se dit Henri. Pourtant moi j'ai beau chercher, je ne vois qu'un déscolarisé qui travaillait à temps partiel... Ahhhh ! Je déteste la réalité !"
Et le pire ce fut quand Séléna lui avait dit qu'il devra probablement être amené à tuer pour survivre. Si ce n'était qu'un jeu, Henri aurait pu vivre avec cette idée mais ce monde était réel. Ce qui voulait dire qu'il fallait tuer des vraies personnes...
_Henri Martin ?
_Hein ? Euh oui...
Il se leva alors instinctivement, comme pour faire face au danger et fit face à la personne qui lui adressait la parole. Ce dernier leva les mains pour calmer le jeu.
_Calmez-vous voyons. Si je voulais vous tuer... vous ne seriez déjà plus de ce monde.
_C'est du sarcasme ?
_Un peu oui. Mais il y a toujours une part de vérité dans ce que je dit.
"Super, se dit Henri. Encore un taré de militariste"
_Je vous dérange peut être ?
_Euh... non je... vous êtes qui au fait ?
_Je me présente, Salomon Kane. Berserker au service de sa majesté impériale, et accessoirement votre nouveau compagnon pour la mission qui nous attend.
_Kane ? remarqua Henri. Est ce que par hasard... ?
_Oui je vois que vous êtes très perspicace ! Effectivement c'est mon identité et mon armure que sa majesté avait emprunté pour aller à votre rencontre. Et vous n'y avait vu que du feu... conclu-t-il sur un léger sourire.
_Évidement, répondit Henri dépité. Depuis quand les empereurs se déguisent en garde du corps ?
_Sa majesté impériale a toujours été... différente. Et je pense que c'est cela dont nous avions besoin. Je peux ? Il s'assit alors sur le banc sans attendre la réponse d'Henri et fixa la statue du soldat. L'empire de Cyndaar n'est plus que l'ombre de lui même. Les grandes familles ne voient pas plus loin que leur intérêt... et leur coffre fort. Ce qu'il nous faut, c'est un nouvel objectif. Un projet plus glorieux que de simples conquêtes territoriales. Et c'est ce que nous sommes sur le point d'accomplir.
_Ah... Avez-vous la moindre idée de ce que nous allons faire ? demanda Henri un peu dépité.
_Pas la moindre !
_Vous êtes sérieux ? Vous vous lancez dans une aventure dont vous ignorez les dangers ? Vous...
Henri se tut immédiatement. Car il venait d'arriver à une terrible conclusion. Ce berserker qui devait être à peine plus âgé que lui tenait exactement le même raisonnement que lui avant qu'il ne franchisse ce maudit portail. Lui aussi était parti au départ avec la fleur au fusil et avait finalement faillit revenir les pieds devants. Un profond malaise s'empara alors de lui. Qui était-il pour juger les actions des autres ? Surtout quand elles reflétaient ses propres erreurs...
_Que se passe-t-il monsieur Martin ? Vous avez perdu votre langue ?
_Non ! C'est juste que... oubliez ce que j'ai dit.
_Dis moi Henri... je peux te tutoyer ?
_Oui... oui bien sûr.
_Alors écoute moi bien Henri. Ce que je vais te dire est bien plus qu'une vérité générale : c'est ma philosophie de vie. La vie est bien trop courte pour passer son temps à se morfondre dans son coin. Le monde est tellement vaste, il y a tant de choses à découvrir et d'adversaires redoutables à affronter ! Alors si en plus on me donne l'occasion de me lancer dans une aventure dont je ne connais pas la fin alors là je dis oui !
_Je vois... Moi tout ce que voulais... Tout ce que je voulais c'était la paix ! Mais le destin en a décidé autrement. Bordel mais pourquoi ? Quel mal y a-t-il à vouloir vivre en paix ?
_Et bien tout simplement... parce que la paix c'est chiant Henri, répondit-il avec un sourire malsain.
_Je vois... reprit Henri avant de reprendre un air sérieux. Tu sais... Salomon. J'ai connu quelqu'un qui a tenu exactement le même discours que toi. Et cette personne s'est servie de moi comme d'un vulgaire pantin. Pour elle je n'étais qu'un outil. Et c'est là que j'ai réalisé quelque chose. Qu'importe ce que les gens tenteront de nous faire croire, nous ne sommes pas des héros. Nous ne sommes que de simples rouages dans une machine qui nous dépasse et que nous ne comprendrons jamais !
Le berserker se leva alors et posa ses deux mains sur les épaules d'Henri comme s'ils avaient toujours été de proches amis. Cela changeait de l'animosité de Séléna mais cela était tout aussi perturbant.
_Tu sais Henri... nous ne sommes peut être que des pions, de simples rouages comme tu dis. Mais il suffit qu'un seul de ces rouages dysfonctionne pour que la machine s'arrête de fonctionner et que tout s'écroule. Et je donnerais ma vie pour être à la place de cette pièce défectueuse ! Pour être le héros qui va changer le monde ! Alors dit moi Henri... ne veux-tu pas m'accompagner dans cette folle aventure ?
Le lendemain Henri et ses compagnons d'infortune se mirent en route vers la nouvelle destination que l'empereur leur avait confié : les régions reculées de l'empire. Ils étaient suivis d'une armée de 1500 hommes. Cependant, la capitaine Albarn déchanta rapidement quand elle réalisa que cette armée n'était constitué que de miliciens et de soldats tout juste recrutés. En gros, les unités de base de l'empire de Cyndaar. Elle n'avait même pas pu avoir d'artillerie, cette dernière étant réquisitionnée sur les fronts du sud contre les séparatistes. Et pour la cavalerie elle ne pouvait compter que sur son corps de garde soit une cinquantaine d'hommes.
L'empereur leur avait dit qu'un ancien drifter avait été repéré dans ce secteur et qu'il possédait des informations vitales sur l'artéfact. Mais Henri avait bien compris que quelque chose clochait car ils avaient tout une armée avec eux. Et effectivement, son intuition avait payé car depuis plusieurs semaines, d'inquiétantes disparitions se produisaient dans cette région fortement agricole. Les gens sombraient peu à peu dans la paranoïa et les histoires les plus folles étaient racontées. Certaines affirmaient qu'une bête monstrueuse se cachait dans les bois. D'autres qu'une armée de démons préparait son retour. En fait... il s'agissait des deux à la fois.
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Et yo tout le monde ! Ça va pour vous ? Moi ça va. Je commence lentement à crouler sous le boulot et l'inspiration a donc parfois du mal à venir. Mais bon j'ai enfin réussit à terminer ce chapitre qui annonce un nouvel arc explosif ! Les monstres arrivent... Comme d'habitude commentez, votez et abonnez-vous ! A la prochaine ^^
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