Epilogue

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Je me tenais derrière Axel, les mains appuyées contre le dossier de sa chaise, j'étais penché par-dessus son épaule et fixai de la même manière intensive l'écran de son ordinateur.

Pour l'instant la page était blanche, une simple phrase en son centre nous indiquait que les résultats n'étaient pas encore disponibles. Mais cela n'empêcha pas Axel de rafraîchir une nouvelle fois la page, puis de pousser un soupir lorsque rien de nouveau ne s'afficha.

Je me redressai et posai doucement mes mains sur ses épaules pour le masser. Mon petit-ami était extrêmement stressé. Il y a quelques semaines, Axel avait passé le concours de l'école de cinéma qu'il voulait intégrer. Et aujourd'hui, en cette matinée ensoleillée de juin, nous attendions la publication des résultats.

— Je serais pas pris, j'en suis sûr, soupira-t-il.

— Arrête, dis pas ça, dis-je doucement en le massant avec un peu plus de force. Moi je crois en toi et je suis certain que tu seras accepté. Et puis tu m'avais dit que tu avais plutôt bien réussi les épreuves. Tu es exceptionnel sur tous les sujets, Axel.

— Mais je ne suis pas le seul à être bon ! s'exclama-t-il. Je suis sûr qu'il y a plein de personnes meilleures que moi, qui ont surement mieux réussi. Et peut-être que je me suis planté, que je pensais avoir assuré les épreuves alors qu'en fait j'ai fait de la merde.

Il ne m'avait pas beaucoup parlé après chaque épreuve, certainement pour ne pas avoir l'air de se réjouir trop vite. Mais il m'avait quand même dit qu'il était plutôt content de lui et que tout s'était bien passé. Et comme je savais qu'Axel avait tendance à être un peu trop modeste, je présumais que ça voulait plutôt dire qu'il avait cartonné. J'avais entièrement confiance en lui, je savais qu'il en était capable. Alors il ne pourrait pas m'empêcher de penser qu'il allait être accepté dans cette école.

Néanmoins, comme toujours, je tenais à le rassurer. En un an, cela n'avait pas changé. Alors je relâchai ses épaules, rapprochai une des chaises du salon près de lui et m'assis à ses côtés. J'attrapai ses mains, l'empêchant de rafraîchir à nouveau la page alors qu'il n'était même pas encore dix heures.

— Axel, tu n'as certainement pas fait de la merde, assurai-je d'une voix que je gardais douce. Tu t'es très bien débrouillé, je le sais, alors ne stress pas maintenant. Les épreuves sont terminées de toute façon. On va attendre les résultats et on verra bien. Et si jamais, par je ne sais quel hasard, tu n'es pas pris, ce n'est pas grave. Je serais quand même fier de toi, et il y a tellement d'autres choses que tu peux faire. Il y a d'autres écoles, ou peut-être d'autres parcours. Ça ne sera pas la fin, Axel.

— Mais c'est cette école que je veux ! bredouilla-t-il.

— Je sais. Attends les résultats avant de baisser les bras.

Axel m'adressa une petite moue mais finit par hocher la tête. Cela ne l'empêcha pas de reporter son attention vers l'écran de son ordinateur et de rafraîchir encore la page.

Je replaçai une mèche derrière son oreille et continuai de l'observer, trouvant son visage bien plus intéressant que son ordinateur. Il avait légèrement laissé pousser ses cheveux ces derniers mois, et ça lui allait à la perfection. Je crois même que ça me faisait complètement craquer. Mes doigts en étaient presque à délaisser les dessins sur ses taches de rousseur pour préférer s'emmêler dans la douceur de ses mèches.

A part ça, Axel n'avait pas changé. Et j'avais beau dire, ses taches de rousseur restaient ma plus grande faiblesse. Juste devant ses yeux chocolat cachés derrière ses lunettes. Ses iris gourmandes étaient presque un secret pour les autres, mais moi j'avais l'honneur de les voir de plus en plus régulièrement sans les verres qui les cachaient. A chaque fois que je me couchais et me réveillais auprès de lui.

A ce stade, je crois que j'habitais pratiquement avec Axel et Noé. Je devais bien l'admettre, j'y passais mes journées, et souvent mes nuits. J'avais encore mon appartement mais on ne comptait plus le nombre d'affaires qui m'appartenaient et qui trainaient maintenant aux côtés de celles des garçons.

J'aimais être là, et je crois que mes garçons préférés aimaient aussi ma présence.

Je m'entendais toujours aussi bien avec Noé, et je crois que ça ne le dérangeant pas de me voir omniprésent dans sa vie. Parfois j'allais le chercher à l'école, je l'aidais à faire ses devoirs et je préparais à manger aux garçons en attendant qu'Axel termine son service et rentre du cinéma. Et j'aimais ça. Ces moments de vie quotidienne qui s'étaient mis en place naturellement entre nous.

Peut-être devrions-nous rendre ça un peu plus officiel et décider d'habiter définitivement ensemble ? Mais je n'osais pas encore en parler à Axel. J'attendais déjà que le stress de son concours retombe. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour une chose supplémentaire avant d'avoir ses résultats.

Et j'étais déjà très heureux de notre vie actuelle.

Nous avions fêté nos un an ensemble il y a quelques jours. Nous n'avions rien fait de spectaculaire, juste une soirée entre nous, en amoureux. Les jumelles s'étaient occupées de Noé pendant que nous étions de sortie. Un simple dîner aux chandelles et, évidemment, un passage au cinéma pour voir un film romantique nous avait suffi pour célébrer cette date. Nous n'avions pas besoin de plus, c'était ce qui nous correspondait. C'était nous et c'était notre histoire, celle qui nous avait fait tomber amoureux.

Sans cet enfant qui m'avait bousculé dans le hall du Mo-Derne Cinéma jusqu'à ce que je percute un employé, causant à celui-ci de faire tomber un pot de pop-corn, notre histoire aurait été différente. Sans cette rencontre au cinéma, peut-être que nous n'en serions pas là aujourd'hui.

Certes, je l'aurais certainement rencontré au centre lors de ses visites à son petit frère. Mais s'il ne m'avait pas connu avant, m'aurait-il laissé l'aider ? Aurait-il fini par me faire confiance ? Cela avait déjà été assez compliqué pour lui, alors je doute qu'il se serait ouvert à un total inconnu. Et puis, si je n'avais pas déjà été attaché à lui, alors aurais-je même tenté de l'approcher ? Aurais-je fait tous ces efforts pour l'aider ?

Heureusement ce n'était pas comme ça que notre histoire s'était déroulée, et j'en étais très heureux. Je n'avais pas à me poser ces questions. Je ne voulais même pas y penser. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans lui.

Aujourd'hui, alors que j'observai chaque détail présent sur le visage de l'homme que j'aimais, j'étais reconnaissant de la façon dont nos chemins s'étaient croisés. Je n'imaginais pas une meilleure année auprès de lui. Malgré les quelques difficultés, les peurs et les doutes, je ne regrettais rien. Je ne voulais rien changer à notre histoire. Parce que c'était ce parcours qui nous avait conduit là où nous étions aujourd'hui. C'était ce parcours qui avait appris à Axel à me faire confiance et s'ouvrir à cette relation. C'était ce parcours qui m'avait appris que je pouvais ouvrir mon cœur à nouveau en mettant de côté la peur d'être à nouveau blessé.

Et Axel en valait définitivement la peine.

Je me pensais déjà mature mais je crois que j'avais encore mûri au cours de cette année, et dans la relation que j'entretenais avec Axel. Nous placions désormais la communication au centre de notre relation, nous avions tous les deux une vie stable, une vie d'adulte et nous avions chacun des responsabilités, sans oublier Noé dont nous nous occupions presque ensemble. Je n'avais jamais vécu une relation comme celle-ci. C'était sérieux, et c'était fait pour durer.

J'avais l'impression d'avoir évolué dans cet amour, d'avoir grandi. C'était un amour stable, un amour d'adulte. J'avais l'impression que cet amour grandissant que j'avais rapidement ressenti pour Axel m'avait progressivement élevé à une autre étape de ma vie.

Et j'étais plus que heureux de découvrir cette nouvelle facette que prenaient nos vies auprès d'un homme comme Axel, un homme que j'aimais comme personne.

Mon visage appuyé contre ma main, mon regard toujours tendrement posé sur mon petit-ami, un sourire pris place sur mon visage et mon cœur se mit à battre un peu plus fort rien qu'à cette pensée. Axel était toujours concentré sur l'écran de son ordinateur et ce fut seulement lorsqu'il laissa échapper un cri que je revins sur terre.

— C'est pas vrai ! s'écria-t-il. Camille, c'est pas possible ! Regarde !

Je m'empressai de m'exécuter et me penchai vers l'écran alors que Axel se levait pour faire les cent pas. La page avait définitivement changé, il n'y avait pas grand-chose d'inscrit mais tout ce qui m'importait était de voir le nom Axel Moreau à côté de la mention "admis". Il avait réussi. Et je n'en avais jamais douté.

— Je l'ai eu ! J'ai réussi ! Je suis admis ! s'enthousiasma Axel avant de poser ses mains sur sa tête, comme s'il n'en revenait pas encore.

Un rire m'échappa, il était adorable. Je m'empressai de me lever pour le rejoindre et le prendre dans mes bras, le serrant fort. Mon sourire ne quittait pas mes lèvres et j'étais à peu près sûr que ma vision était brouillée.

— Je te l'avais dit, lui murmurai-je à l'oreille. Tu as cartonné, ils auraient fait une erreur s'ils ne t'avaient pas pris. Je suis tellement fier de toi, Axel Moreau. Tu le mérites et je sais que tu vas l'avoir ce diplôme.

J'avais terminé ma phrase en plantant mes yeux dans ceux d'Axel. Eux aussi étaient brillants, et je savais à quel point il était ému. Il pouvait être fier de lui. Je l'avais vu travailler pendant des semaines, je l'avais vu réviser jusqu'à tard dans la nuit alors que la date du concours s'approchait, je savais à quel point il méritait sa place. Et je voulais qu'il le sache aussi, qu'il en soit convaincu. Tout comme je voulais qu'il me croie lorsque je lui assurais que son talent, sa détermination et son côté travailleur allait assurément lui apporter le diplôme de cette école de cinéma qu'il voulait tant décrocher.

— Merci, souffla-t-il simplement en posant ses mains sur mes joues et s'approchant pour sceller ses remerciements par un baiser.

— Le champagne que j'ai acheté hier ne sera donc pas gâché, lançai-je lorsque Axel se recula.

— T'avais déjà acheté du champagne ? s'étonna-t-il. T'étais si sûr que ça que j'allais réussir ?

— Puisque je te le dis ! m'exclamais-je, encore ahuri qu'il n'y croit pas lui-même. Et crois-moi qu'on va fêter ça ce soir ! Tous les trois, avec Noé. Je vais préparer un bon dîner et on va le boire ce champagne. Tu peux inviter ton père aussi ! Il va être tellement content.

— Camille, merci pour tout, souffla-t-il à nouveau, d'une petite voix.

Je lui souris tendrement et m'approchai à nouveau de lui. Je plaçai une main sur sa joue gauche et caressai sa pommette de mon pouce.

— Et avant que tu ne commences à t'inquiéter pour les cours, ton travail et Noé, sache que c'est pas la peine, assurai-je, prenant les devants de ses peurs. On va gérer et trouver des solutions ensemble. On va s'organiser, je vais t'aider. On se fera un emploi du temps et je m'occuperai de Noé les soirs où tu ne pourras pas, je te préparerai à manger, je pourrais même te faire des plats que tu pourras emmener à l'école, pour déjeuner, et...

— Camille, me coupa-t-il, l'air toujours aussi ému. Peut-être qu'on pourrait fêter deux choses ce soir ?

— Quoi ?

Les sourcils froncés, je me demandais ce qu'il entendait par là. Nous n'avions rien d'autre à fêter, à part cette incroyable bonne nouvelle et la réussite d'Axel.

— On pourrait fêter mon admission dans l'école et... et notre emménagement ensemble ? dit-il tout doucement, presque hésitant.

Quant à moi, je restai immobile, pantois. Avais-je réellement bien entendu ce que Axel venait de dire ? Est-ce qu'il me proposait réellement de vivre avec lui et Noé ? Où étais-je simplement en train de rêver ?

— Viens vivre avec moi, répéta-t-il pourtant, cette fois-ci la tête haute et une plus grande assurance dans sa voix. Tu vis déjà pratiquement ici et je veux complètement partager ma vie avec toi, Camille. Je ne veux pas que tu viennes ici seulement pour t'occuper de Noé ou nous faire à manger. Je veux que tu sois ici parce que tu es l'homme que j'aime et parce que je veux que tu sois pleinement dans ma vie et dans celle de Noé. Moi aussi je veux cuisiner pour toi et être là quand tu rentreras du travail. Je veux qu'on regarde des films sur ce canapé tous les soirs, en se câlinant enroulés dans une couverture. Je veux m'endormir avec toi tous les soirs et me réveiller avec toi tous les matins. J'aime pas les matins où tu n'es pas là, Camille. Je veux préparer le petit-déjeuner pour toi et t'embrasser avant que tu partes travailler. Je veux que tu vives avec nous, Camille. Si toi, tu le veux aussi.

Cette fois-ci, ma vision n'était pas seulement brouillée, elle était complètement floue. Je ne sais pas ce qui était en train de se passer mais c'était définitivement trop d'émotions d'un seul coup. Alors oui, peut-être qu'une ou deux larmes avaient échappé à ma vigilance. Mais ce n'était pas grave. Parce que cette fois-ci c'était des larmes de joie. Et un grand sourire accompagnait mes larmes alors que je posai mes mains sur ses joues et m'élançai jusqu'à plaquer mes lèvres sur les siennes.

Et je le savourais ce baiser. Comme chacun depuis un an maintenant. Ce que je ressentais lorsque ses lèvres trouvaient les miennes n'avait pas changé. Au contraire, j'avais l'impression que mes sentiments étaient à chaque fois encore plus forts. Et aujourd'hui, à cet instant, alors que j'étais le plus heureux du monde, mon cœur tambourinait dans ma poitrine comme jamais auparavant. Mon corps était réchauffé par la grandeur de l'amour que je ressentais pour lui, et cette sérénité dans la certitude que cela allait durer.

— Bien sûr que je le veux, assurai-je dans un murmure tout contre ses lèvres.

Et juste comme ça, le sourire de mon extraordinaire petit-ami s'agrandit. Et c'était une vision que je voulais voir chaque jour pour le reste de ma vie.

— Je t'aime tellement, Camille, chuchota-t-il.

— Moi aussi, je t'aime Axel.

Et je savais que j'allais l'aimer pendant de longues années. Je savais que c'était lui, l'homme de ma vie.

⭐️⭐️⭐️

Ça y est, c'est fini...
J'avoue que ça me fait quelque chose, je suis émue de voir le chemin que tous mes personnages ont parcouru, et ça me fait bizarre de les quitter. À deux doigts de verser une larme. Mais je ne vais pas m'étendre trop longtemps, on reparlera de tout ça et de tout le chemin parcouru avec RISING dans les remerciements. Ils seront posté dans une heure environ.

Pour l'instant, concentrons nous sur cet épilogue. J'espère qu'il vous aura plu. Nos amoureux sont parfaitement heureux, un an après les débuts de leur couple. Et leur vie ensemble se met en place.

Alors, qu'avez-vous pensé de cet épilogue ?

Camille et Axel, déjà un an ensemble et d'autant plus amoureux ?

Axel qui réussit son concours et intègre son école de cinéma ?

Nos garçons préférés qui emménagent ensemble ?

Je suis impatiente de lires vos avis et réactions sur cette dernière partie de l'histoire.

RISING, c'est terminé. Alors merci, merci, merci à vous d'avoir lu jusqu'ici, d'avoir partagé vos avis avec moi, d'être toujours là et de soutenir mes histoires. C'est très précieux pour moi. Mais on en reparlera tout de suite dans les remerciements. Et on se retrouve très bientôt pour une nouvelle aventure avec un troisième tome.

Je vous embrasse,
Tan 🦋

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