35. Nouveau Départ
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Axel
Je sentais des bras forts et réconfortants m'entourer alors que je me réveillais doucement. Ils me donnaient peut-être un peu trop chaud au vu des températures qu'il y avait en ce moment, mais j'étais bien. Incroyablement bien.
Je poussai un soupir de contentement et ouvrit doucement les yeux. La douce lumière matinale se frayait un chemin à travers mes rideaux. Je pouvais alors distinguer tout ce qui m'entourait, cette pièce désormais presque vide et ces cartons posés un peu partout autour de nous. Mon réveil n'avait pas encore sonné, mais je savais que ça ne tarderait pas et qu'une longue journée m'attendrait.
Doucement, je sentis la main de Camille venir caresser mes cheveux. Ça aussi, c'était agréable. Je me fondais dans cette étreinte. La tête posée sur son torse, je me laissai bercer par sa respiration. J'aurais pu me rendormir là, comme ça, apaisé par sa présence.
Je ne m'étais jamais senti aussi serein qu'en ce moment. En sa présence.
— Tu es prêt pour le grand jour ? lança-t-il finalement, dans un chuchotement qui brisa notre silence.
Je ne lui répondis que par un hochement de tête.
C'est vrai qu'aujourd'hui était un grand jour. A partir de ce soir, je vivrais seul pour la première fois de ma vie.
Trois semaines étaient passées depuis la crise d'angoisse de Noé, et trois semaines aussi depuis notre déclaration mutuelle entre Camille et moi. Beaucoup de choses s'étaient passées pendant ces jours-ci. D'abord Noé allait mieux et était plus excité que jamais à l'idée de sortir. Et ensuite j'avais appris qu'aimer et être aimé de Camille était la chose la plus douce que je n'avais jamais vécue. Pas une seule fois je n'avais regretté de lui avoir ouvert mon cœur. La seule chose que je regrettais était d'avoir presque tout fait foirer.
Mais c'était du passé désormais.
Et surtout, un des plus gros changements qui était en train de se mettre en place était mon déménagement. Sans compter Noé qui sortirait du centre dans quelques jours. Tout s'accélérait.
L'offre que j'avais faite il y a un peu plus d'un mois pour l'appartement que j'avais visité avec Camille et sa mère a tout de suite été retenue. Je n'avais jamais connu un processus plus rapide, et je ne remercierais jamais assez Nathalie, la maman de Camille, ainsi que les anciens occupants de l'appartement pour la confiance et l'aide apportée. J'étais plus que reconnaissant. Je manquais de temps et l'aide proposée par Nathalie, le soutien qu'elle avait apporté à mon dossier était précieuse.
J'allais enfin avoir un endroit à moi où je pourrais m'occuper de mon petit frère. Il ne me resterait plus qu'à obtenir sa garde. Pour ça aussi, on sera vite fixés, l'audition aurait lieu bientôt. Et ça m'angoissait terriblement.
— Tu t'inquiètes ? me demanda Camille.
Il avait dû sentir que je m'étais soudainement tendu. Mais ce n'était pas le déménagement qui me mettait dans cet état. Enfin pas seulement. Je crois que je pourrais finalement respirer convenablement une fois l'audition terminée, si encore la décision du conseil était en ma faveur. Je poussai un soupir tremblant. Il ne fallait pas que je pense à ça maintenant.
Lentement, je relevai enfin la tête vers Camille. Je plongeai directement dans ses iris aux reflets dorés, les mêmes qui avaient le pouvoir de m'apaiser naturellement. Il était si beau. Je me redressai et m'approchai de son visage jusqu'à déposer un léger baiser sur ses lèvres. Un petit sourire se dessina enfin sur les miennes.
— Tu restes avec moi, pas vrai ? soufflai-je timidement.
— Si tu crois que je vais m'éloigner de toi, Axel Moreau, tu as faux sur toute la ligne, rétorqua-t-il directement. Je suis avec toi quoi qu'il arrive.
— Alors je ne m'inquiète pas, assurai-je.
Je n'attendis pas une seconde pour déposer un autre baiser sur ses lèvres, bien moins chaste que le premier. Je glissai ensuite ma tête dans son cou.
Camille avait passé la nuit ici, et d'ailleurs ce n'était pas la première nuit qu'il passait à la coloc'. Et j'avais moi-même passé quelques nuits dans son appartement. J'aimais penser que mon déménagement ne changerait rien à cette habitude que nous avions prise, je ne pouvais plus me passer de lui.
Les jumelles disaient qu'on était inséparables. Et ce n'était pas faux. Soit je découchais, soit elles voyaient Camille débarquer à chaque fois que j'étais là. Cerise trouvait ça adorable. Prune trouvait ça dégoûtant. Rien de plus normal.
Mon réveil sonna enfin et Camille et moi nous levâmes non s'en s'être échangé quelques autres baisers. Je parti me préparer tandis que Camille rejoignait les jumelles, certainement pour aller préparer le petit-déjeuner. Mon copain avait fini par être comme chez lui dans cet appartement. J'espérais qu'il serait aussi à l'aise lorsqu'il me rendrait visite chez moi.
Je le vis effectivement sortir de la cuisine lorsque je les rejoignis, lui et les jumelles, quelques minutes plus tard. Il portait une tasse de café fumante qu'il me tendit. Je le remerciais par un baiser sur sa joue et un sourire très certainement bien trop niais pour ce que c'était.
— Ça va me faire des vacances de ne plus être témoin de tout ça une fois que tu seras parti, lança soudainement Prune.
— Arrête, je sais que tu le penses pas, répliquai-je en levant les yeux au ciel. Ça te dérange pas tant que ça, et puis tu adores Camille.
— Peut-être, admit-elle. Mais par contre je vous entends, et je ne serais pas contre récupérer mes heures de sommeil. Axel, ta chambre est à côté de la mienne.
Je fus heureux de ne pas encore avoir commencé mon café sinon je me serais très certainement étouffé. Au lieu de ça je détournais la tête et me cachais lamentablement avec ma tasse, je savais pertinemment que mes joues étaient devenues rouge tomate. Camille, lui, avait fui dans la salle de bain pour se préparer, ce lâche.
— Il reste un carton à faire et il faudra récupérer les draps et mon matelas, dis-je pour changer de sujet. Il faut aussi que je prenne mes affaires de toilette et mon linge sale.
— Je t'aiderai pour ton carton, me dit Cerise. Quand est-ce que l'ami de Camille doit arriver pour nous aider ?
— Dans quelques minutes, je pense, répondis-je après avoir regardé l'heure sur mon téléphone. S'il est à l'heure.
Prune grommela dans son coin. Et ce n'était pas seulement parce qu'elle était de mauvaise humeur, c'était aussi parce qu'elle ne semblait pas très enthousiaste à l'idée de revoir Nicolas. Ils s'étaient déjà rencontrés et visiblement l'ami de Camille ne lui avait pas fait une très bonne impression.
Mais elle devrait faire avec parce que Nicolas avait promis de nous aider. Enfin c'était plutôt Camille qui l'avait poussé à venir nous rejoindre aujourd'hui mais on n'allait pas négliger une paire de bras supplémentaire pour ce déménagement.
Mon père aussi arriverait bientôt, au volant d'un camion de déménagement en location qui nous aiderait à transporter ce qu'on avait de plus lourd et de plus encombrant. Je n'emportais pas grand-chose comme meuble, mais il me fallait quand même un minimum vital comme mon lit et une armoire, par exemple.
— Nicolas est sympa au fond, tu vas voir, repris-je alors que j'essayais toujours de convaincre Prune. Donne-lui une chance.
— C'est un goujat, rétorqua-t-elle sans même relever la tête. Je le sens d'ici. Je vous préviens, s'il s'approche de moi de trop près, je le mords
— Ça l'arrêtera pas, intervint Camille en riant alors qu'il faisait réapparition dans le salon. La solution la plus efficace reste encore le coup entre les jambes. Mais je te promets qu'il ne t'embêtera pas, Prune.
— Il a intérêt, baragouina-t-elle.
Comme si parler de lui l'avait fait venir plus vite, la sonnette de l'appartement retentie à cet instant. Je me dirigeai vers l'entrée et accueillis Nicolas. Je l'appréciais beaucoup, et notre relation amicale s'était améliorée depuis une semaine. Depuis qu'il avait tenu à avoir une conversation avec moi pour s'assurer que je ne ferais plus de mal à son ami. Je comprenais sa démarche, et je ne lui en tenais pas rigueur. Au contraire, cela prouvait qu'il était un bon ami pour Camille.
D'ailleurs ces deux-là se prirent dans les bras avant que Nicolas ne se dirige vers les jumelles. Il se figea net, son regard alternant entre les deux femmes. Je pouffai. Jamais je ne me lasserai de cette réaction.
— Je crois que je vois double, lâcha-t-il.
Cela fit rire tout le monde, sauf Prune – évidemment – qui se contenta de lever les yeux au ciel.
— Tu as déjà rencontré Prune, commençai-je en m'approchant à mon tour. Je te présente sa sœur jumelle, Cerise.
— La beauté est une histoire de famille, visiblement, répondit-il en serrant délicatement la main de Cerise, ses yeux plantés dans ceux de mon amie.
— C'est bon, on a compris, râla Prune dans un souffle déjà excédé. Sauf que t'es pas là pour draguer, Don Juan, mais pour faire marcher tes muscles en portant des cartons. Alors tu ferais mieux de rester concentré.
Nicolas tourna ses yeux brillants de malice vers Prune. Je n'avais pas besoin d'être son meilleur ami depuis des années pour comprendre que cette situation l'amusait beaucoup trop. Ça allait être une longue journée.
— Quoi ? T'es jalouse ? rétorqua-t-il. D'ailleurs, tu ne m'avais pas donné ton numéro le soir où on s'est rencontrés. Maintenant qu'on se recroise, ça serait peut-être l'occasion ?
— Rêve toujours, lança Prune avant de quitter la pièce.
Nicolas la suivit du regard, un sourire taquin aux lèvres, tandis que Camille poussait un soupir. Il se passait une main sur le visage, semblant déjà fatigué.
— Ok, alors on va se reconcentrer, dit-il. Axel, viens avec moi, on va s'occuper des draps et du matelas.
Je hochai la tête et le suivit. Avant de quitter la pièce, j'eus tout juste le temps d'entendre ce que Cerise murmurait à Nicolas.
— C'est pas comme ça que tu attireras l'attention de ma sœur, chuchotait-elle. Ou alors elle sera toujours dans la confrontation avec toi. Si tu joues un rôle alors tu peux oublier tout de suite, elle déteste les personnes imbues d'elles-mêmes, et c'est ce que tu dégages. Y'a rien de mieux que le naturel pour attirer son attention. Allez viens, tu vas m'aider à terminer ce carton.
Je rejoignis Camille dans ma chambre avec un petit sourire aux lèvres. Je sentais qu'on n'avait pas fini d'entendre parler de cette histoire, et je sentais que ça allait bien m'amuser.
Ce fut une heure plus tard que la sonnette de l'appartement retentie à nouveau. Je fus à nouveau le premier à me précipiter vers l'entrée pour accueillir le nouvel arrivant. A peine mon père arrivé, je m'empressai de le prendre dans mes bras. Ça faisait du bien de le voir à nouveau, j'étais content qu'il soit là dans un jour comme celui-ci.
A côté de moi, je sentis Camille s'approcher timidement. Je me détachai alors de mon père et me reculai. Je fis un signe à mon copain pour qu'il s'approche.
— Papa, je te présente Camille, mon petit-copain, annonçai-je. Camille, je te présente mon père, Frédéric.
— Alors c'est toi Camille, lança mon père en tendant sa main, un grand sourire chaleureux aux lèvres. J'ai beaucoup entendu parler de toi, tu sais.
— Bonjour, monsieur. Je suis ravi de faire votre connaissance.
— Oh je t'en prie, pas de monsieur avec moi, le reprit mon père. Appelle-moi Frédéric, ça m'ira très bien.
Camille acquiesça et je ne pus retenir un sourire en les voyant. Rien ne pourrait me rendre plus heureux que de constater que mon père et mon petit-ami s'entendrait bien.
Une fois les présentations terminées et après une pause-café, nous ne tardâmes pas à nous remettre au boulot. Tout devait être chargé dans le camion loué par mon père. Le peu de meuble que j'avais choisi d'emporter ainsi que tous les cartons avec mes affaires personnelles. Tout le monde participait, mettait la main à la patte, si bien que cette tâche fut terminée plus tôt que ce que j'avais imaginé.
Je me retrouvai bientôt aux côtés de mon père dans le camion de déménagement, tandis que Nicolas nous suivait en voiture. Il avait à son bord Camille, Cerise et Prune. J'aurais aimé être une petite souris pour voir quelle ambiance régnait dans ce véhicule. Cela faisait des heures que Nicolas et mon amie n'avait cessé de se chamailler.
Je secouai la tête alors qu'un nouveau petit sourire habillait mes lèvres. J'étais heureux d'avoir toutes ces personnes-là auprès de moi aujourd'hui, mes amis.
Le trajet jusqu'à mon nouvel appartement ne fut pas très long, même s'il nous fallait changer d'arrondissement, mais il me suffit pour décrocher, partir dans mes pensées et me demander ce qu'allait être ma vie à partir de ce soir.
C'était un grand bouleversement pour moi, j'avais l'impression que c'était un nouveau départ. Ce n'était peut-être pas grand-chose pour certains, mais moi je n'avais encore jamais vécu seul. Je me demandais si j'allais bien m'adapter à cette nouvelle vie, ces nouvelles responsabilités. Même si je savais pertinemment que je pourrais encore compter sur mes amis. Toujours.
— Je ne le connais pas encore très bien mais je l'aime déjà beaucoup, Camille, lança subitement mon père, me sortant de mes pensées. Il nous a aidé toute la matinée, et je voyais qu'il n'était jamais loin pour te rassurer. Il a l'air de te rendre heureux.
— Il me rend heureux, confirmai-je.
— Alors c'est tout ce qui compte.
Mon père m'adressa un sourire attendri auquel je répondis.
Une fois arrivés à hauteur de mon nouvel appartement – dont j'avais préalablement récupéré les clés – nous dûmes tout refaire dans l'autre sens. Décharger le camion puis amener les meubles et cartons jusqu'au troisième étage.
Mais le plus long resta ensuite de remonter tous les meubles que nous avions préalablement démontés et de ranger ce qu'il y avait dans les cartons. Pour ce qui était de la déco, je m'en occuperais plus tard, ce n'était certainement pas le plus important. Je voulais simplement avoir le minimum vital pour vivre convenablement, le reste arriverait en son temps.
Nous avions réparti les tâches. Nicolas, Camille et Prune s'occupaient de mon lit et de mon armoire, mon père et moi nous occupions de la table et des chaises – des meubles qui appartenaient à mon père et qu'il avait décidé de me donner – tandis que Cerise s'occupait déjà à trier et ranger quelques cartons tout en étant au téléphone avec un livreur perdu. Nous attendions l'arrivée d'un canapé et d'un lit pour enfant. Camille et moi étions allé les choisir il y a quelques jours.
J'avais déjà prévu un lit pour Noé, je voulais être prêt pour toute éventualité. J'espérais vraiment pouvoir l'utiliser, j'espérais vraiment obtenir sa garde. Je ne voulais pas le retirer à sa mère, je voulais juste ce qu'il y avait de mieux pour lui. Et quoi qu'il arrive, son lit serait là, à l'attendre, même si ce n'était que pour lui offrir quelques jours de vacances, un simple week-end. Je serais prêt à l'accueillir dès qu'il le faudrait.
Une fois la livraison faite, je me rendis justement dans la pièce que j'avais réservée à Noé. Les deux chambres faisaient la même taille et les deux donnaient sur le salon, mais j'avais choisi de donner à mon petit frère celle du fond. Il serait un peu plus isolé, un peu plus tranquille, loin de l'entrée et de la cuisine. Je voulais qu'il soit bien installé, qu'il se sente bien, et qu'il puisse se reposer convenablement.
Quant à moi, j'avais la chambre à côté de la salle de bain, celle qui était la plus prêt de l'entrée et du couloir où il pouvait y avoir du passage. Mais cet appartement me semblait tout de même calme, et puis nous seront que tous les deux, alors la cohabitation ne devrait pas être trop compliquée.
Quelques heures plus tard, je contemplais la pièce réservée à mon petit frère. Camille m'avait aidé à monter le lit. Il ne me resterait plus qu'à lui trouver des draps. Puis, dans les prochains jours, j'avais aussi prévu d'investir dans une armoire et un bureau, ce qui me semblait essentiel si Noé finissait par emménager ici. Il allait reprendre l'école et je voulais qu'il ait un endroit où il pourrait travailler et faire ses devoirs en toute tranquillité.
J'avais mis de l'argent de côté pour ces dépenses mais mon père tenait toujours à m'aider. Il voulait s'occuper de ce fameux bureau, il voulait que ce soit son cadeau. Noé n'était pas son fils mais il le traitait comme tel, encore plus maintenant que nous nous retrouvions dans cette situation. J'étais heureux qu'il ne fasse pas la différence entre Noé et moi, et de toujours pouvoir compter sur lui.
Lorsque je retournai dans le salon, je vis mon père, Nicolas et Prune installés sur le canapé tandis que Camille et Cerise étaient assis par terre, sur des coussins. Je souris à cette vision, de les voir tous là.
— Il nous reste encore la vaisselle à ranger, commença Prune. Nicolas s'est proposé pour accompagner Camille et faire quelques courses, il faut bien remplir le frigo.
Je hochai la tête alors que Nicolas tourna la tête vers mon amie avec un air surpris et un grognement à peine retenu.
— J'ai rien proposé du tout ! s'offusqua-t-il.
— Peut-être, mais tu vas y aller quand même, rétorqua Prune. Camille a besoin d'aide et comme ça j'aurais un peu de répit. Tu ne seras plus dans mes pattes.
Prune n'attendit pas une seconde pour se lever et se diriger vers la cuisine alors que tout le monde éclatait de rire. Sauf Nicolas, évidemment. Ce dernier se leva quand même et récupéra ses clés de voiture. Camille le suivit rapidement, non sans s'être approché pour déposer un baiser sur mes lèvres avant de partir.
Après quoi, je rejoignis mes amies dans la cuisine. Quant à mon père, je lui avais ordonné de rester sur le canapé et de se reposer, il en avait déjà fait beaucoup aujourd'hui.
Dans une ambiance toujours légère, j'aidais les filles à ranger les quelques ustensiles de cuisine et de vaisselle que j'avais soit emprunté à la coloc', soit récupéré de mon père. Encore une fois, le minimum vital.
Ce fut au bout d'une demi-heure, et alors que nous avions presque fini, que Cerise se tourna vers moi. Elle s'approcha doucement, une petite moue nostalgique sur le visage. Elle avait toujours un verre à la main.
— Tu vas me manquer, chuchota-t-elle avant de passer ses bras autour de moi.
Je refermai le placard dans lequel j'étais en train de ranger des assiettes et lui rendis son étreinte.
— Vous allez me manquer aussi, soufflai-je, plaçant mon menton sur le haut de sa tête.
— C'est pas comme s'il était mort non plus ! rétorqua Prune. Et puis on pourra toujours lui rendre visite.
— Vous avez intérêt, oui ! lançai-je, presque menaçant.
— Prépare-toi, Axel, parce que je vais pas te lâcher, m'assura Cerise. Je serais là tous les week-ends, tu vas voir ! Et puis on sera aussi là pour t'aider avec Noé. Quoi que ce soit, on sera là pour t'aider. Tu n'as qu'un message à envoyer.
— Je sais. Merci, les filles. Je vous aime.
Je crois que cela suffit à faire fondre le petit cœur de Prune qui vont se rajouter à notre câlin en murmurant à son tour que j'allais lui manquer. Ça allait me faire tellement bizarre de ne plus vivre avec ces filles déjantées mais adorables, mes piliers.
Je ne sais pas exactement combien de temps nous restâmes ainsi, à nous prendre dans les bras en plein milieu de la cuisine. Cela me sembla être une éternité.
Bientôt, Camille et Nicolas firent leur retour, les bras chargés de provisions.
— Camille s'est occupé de la nourriture et moi je me suis occupé du plus important, les boissons ! lança Nicolas en soulevant à bout de bras les deux packs de bière qu'il avait ramené. Il faut bien qu'on se désaltère après tout cet effort !
Je pouffai et secouai la tête de gauche à droite. Néanmoins, je ne me fis pas prier et attrapai la bière que Nicolas me tendait. J'allais m'asseoir à côté de Camille en lui promettant de l'aider à ranger les courses après. Mon petit-copain passa son bras autour de ma taille et ne me répondit qu'avec un baiser sur ma tempe et l'ordre de me détendre.
L'effort fourni tout au long de cette journée laissa place aux discussions légères, aux rires et à une ambiance sereine et détendue. Je n'aurais pas vécu ce déménagement de la même façon si je n'avais pas été aussi bien entouré. Et le réconfort qui émanait du corps de Camille ainsi que ses doigts qui caressait doucement mon flanc était la cerise sur le gâteau. Je pris une grande inspiration et, doucement, je laissai retomber ma tête sur son épaule.
Les anecdotes et les rires échangés me parvenaient encore mais, fatigué par ce déménagement et toute l'angoisse que ça me procurait, mes paupières lourdes tombèrent rapidement jusqu'à ce que mes yeux se ferment. J'étais bien, entouré, détendu, et en sécurité contre Camille. Alors le sommeil commença à me rattraper.
C'est Cerise qui le remarqua en premier et qui suggéra de mettre fin à ce début de soirée pour me laisser me reposer. Dans un geste discret, Camille rapporocha ses lèvres de mon oreille.
— Tu veux que je reste ce soir, pour ta première nuit ici ? me demanda-t-il.
Il avait dû sentir que toute cette nouveauté me stressait, et que je n'étais pas forcément prêt pour cette première nuit tout seul dans cet appartement presque vide. Timidement, je relevais la tête vers mon petit-ami et lui adressai mes yeux les plus adorables que j'avais en stock.
— S'il te plaît, murmurai-je dans une moue suppliante.
Camille sourit et hocha la tête. Je me redressai et entourai son corps de mes bras avant de placer un rapide baiser de remerciement sur ses lèvres. Tout ça sous les yeux curieux, amusés et attendri de mes proches qui étaient encore là. J'avais momentanément oublié qu'on avait un public.
Je me relevai rapidement, les joues rouges, et saluai tout le monde chacun leur tour, les remerciant pour l'aide qu'ils m'avaient apporté aujourd'hui, puis je les raccompagnais à la porte.
Je rejoignis Camille dans le salon et le laissai me prendre à nouveau dans mes bras. C'était étrange. Il ne restait plus que lui et moi. Ensemble.
Dans mon nouveau chez moi.
⭐️⭐️⭐️
Hey !
Heureuse de vous retrouver aujourd'hui pour ce chapitre tranquille dans lequel on voit enfin le déménagement d'Axel. Ça y est il s'en va vivre seul, il a eu l'appartement.
On fait un tout petit saut dans le temps, et on entame vraiment la troisième et dernière partie de l'histoire. Dans ma tête il y avait d'abord le moment où Camille et Axel s'apprivoisent, puis on se concentre sur comment faire confiance et établir doucement la relation, et maintenant on va se concentrer sur Axel et tout ce qui concerne l'intrigue autour de lui et Noé.
Pour ce qui est de Camille et Axel, les obstacles semblent maintenant derrière eux.
Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Nos deux amoureux plus adorables que tout ?
Amis et famille présents pour aider Axel ? La rencontre entre le papa d'Axel et Camille ?
Je suis curieuse, vous pensez quoi des interactions entre Prune et Nicolas ?
Vous pensez qu'Axel va s'adapter à la vie tout seul ? Pourra-t-il accueillir Noé ensuite ?
Hâte de lire tous vos commentaires :)
Je ne sais pas encore quand le prochain chapitre sera publié mais, comme d'habitude, je fais mon maximum. On a encore des choses à voir et je suis déjà impatiente d'avoir vos avis et d'échanger encore avec vous.
Et évidemment je vous souhaite une très bonne année 2023 ! Je vous souhaite le meilleur, une bonne santé et que tous vos projets et rêves se réalisent, et bien sûr beaucoup de bonheur aussi 🤍
Je vous embrasse fort, et je suis impatiente de passer une nouvelle année avec vous.
À bientôt,
Tan 🦋
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