16. Un Tête A Tête Avec Toi
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Assis au fond de cette salle de cinéma, dans l'obscurité, j'avouai ne pas parvenir à me concentrer sur le film qui se jouait devant mes yeux. Il touchait à sa fin, si on en jugeait par la résolution évidente des problèmes, mais je n'étais pas certain de pouvoir faire un résumé de toutes les actions par lesquelles les personnages étaient passés. Je n'étais pas certain de pouvoir retracer le fil de l'intrigue.
Tout simplement parce que mon esprit était complètement ailleurs. Bien loin de la trame du film, mes pensées revenaient plutôt vers celui qui m'avait donné les places avant de m'indiquer la salle. Il était là, de l'autre côté de la porte, je le savais et cela suffisait visiblement pour me faire perdre mes moyens. J'avais l'impression d'être un adolescent qui ne savait plus comment agir face à son tout premier crush.
Je ne voulais pas paraître pathétique mais Axel prenait de plus en plus de place dans mes pensées, et j'avais déjà du mal à me détacher de lui.
J'avais attendu cette soirée toute la semaine. Et je n'étais définitivement pas venu pour le film. Non, j'étais venu parce que je voulais le revoir. Depuis lundi, nous n'avions fait que nous croiser brièvement, j'avais été très occupé, mes journées avaient été très denses et je n'avais pas eu une minute pour m'incruster encore une fois dans les visites qu'Axel rendait à son frère. Pendant ces quelques jours, je n'avais eu pratiquement aucune nouvelle de lui.
Et je devais bien le reconnaître, Axel me manquait.
Et le week-end passé ensemble, la semaine dernière, m'avait donné un avant-goût addictif de ce que pourrait être des moments où je pourrais profiter de la présence d'Axel, et de Noé, à l'extérieur du centre. Depuis, j'avais l'impression d'en vouloir toujours plus, mon corps et mon cœur me poussait vers lui, sans que je ne puisse résister.
Il était bien trop tard, désormais, pour parler de professionnalisme.
L'idée était bien loin oubliée. Mais ce n'était pas grave, parce que ça ne m'importait plus autant, j'assumerai les conséquences. Tout ce que je voulais aujourd'hui, c'était d'avoir Axel dans ma vie.
Je l'admettais, j'étais complètement accro. Et c'est pour cette raison que je me dépêchai de quitter la salle dès que je compris que le film était terminé. Je n'avais pas attendu le générique, pas même que les lumières se soient rallumées, pour récupérer ma veste et me précipiter vers la porte du haut afin de retrouver le hall du cinéma. Je m'en fichais un peu de savoir que ce n'était pas par là que j'étais censé sortir.
Tout ce qui m'intéressait était de retrouver Axel et de pouvoir débriefer du film comme cela avait été le cas il y a quelques semaines, lorsque l'issu avait été de gagner un déjeuner avec lui. Aujourd'hui je voulais encore plus de moments à ses côtés.
Alors je me dépêchai d'inspecter les lieux, mes yeux scannant chaque recoin de ce cinéma pour arriver à repérer celui qui me manquait. Finalement, je me rendis rapidement compte qu'il était juste devant moi, adossé au mur près de la grande porte centrale. Cette fois-ci, c'était lui qui semblait m'attendre. Son attention était déjà tournée vers moi, ses jolis yeux noisette regardant dans ma direction accompagné d'un petit sourire aux lèvres. Il était à la fois adorable et magnifique.
J'avais l'impression que mon cas était de plus en plus désespéré mais je m'en fichais, et je crois que je ne pourrais plus me lasser de le regarder. J'avais été envoûté par ses yeux gourmands, ses taches de rousseur, ses cheveux en pagaille et, bien évidemment, sa personnalité.
Son sourire s'illumina encore un peu plus lorsque je m'approchai de lui, m'arrêtant seulement à quelques centimètres de son corps. Il se redressa et se racla la gorge avant de prendre la parole.
— Alors, tu as aimé le film ? me demanda-t-il sur un ton joyeux.
Il paraissait à la fois impatient et excité d'obtenir ma réponse, et je pouvais le comprendre puisque c'était lui qui m'avait conseillé cette séance. Simplement la personne qui me l'avait recommandé semblait bien plus m'intéresser que la recommandation en elle-même.
— Oui, oui, il était super, répondis-je tout même rapidement, ne voulant pas le décevoir.
— Ce n'est pas mon film préféré de l'année, mais j'ai aimé son ambiance apaisante, reprit-il, imperturbable. Et puis les héros arrivent à surmonter les obstacles et finissent ensemble à la fin, et une fin heureuse ça fait toujours plaisir, pas vrai ?
— Les fins heureuses, ce sont mes préférées, affirmai-je en plantant mon regard dans le sien.
Est-ce que nous pourrions avoir notre fin heureuse, nous aussi ?
Axel tint mon regard un instant avant de détourner les yeux, les joues rougies. Un léger silence s'installa entre nous, et mon vis à vis commença à se balancer de droite à gauche sur ses jambes. Je décidai alors de reprendre la parole, et de changer de sujet pour ne pas laisser cet embarras s'installer, pour ne pas le mettre mal à l'aise. Ce n'était définitivement pas mon intention.
— Tu n'as pas encore manger ce soir ? lui demandai-je bien que je me doutais de sa réponse.
— Non, quand je finis tard comme ça, soit je ne mange pas du tout, soit on me laisse une assiette à la coloc' pour que je puisse me nourrir un peu en rentrant, m'expliqua-t-il.
— Alors sache que je ne te laisserai pas ne pas manger ce soir, déclarai-je fermement. Et je peux te proposer de dîner avec moi, si tu veux.
— Mais il est tard, je ne veux pas te déranger, marmonna-t-il.
— Arrête un peu avec ça, grondai-je. Tu ne me déranges pas, jamais, et je serais content si tu acceptais de passer un peu de temps avec moi. Alors, si tu le veux bien, je pourrais très bien nous préparer rapidement un bon petit repas.
— Nous préparer ? répéta-t-il, un sourcil haussé. Tu veux dire chez toi ?
— Je... oui, seulement si ça te dit, tempérai-je. Mais mon appartement n'est pas loin et comme ça on pourrait être au calme pour discuter, et tu pourrais te poser après ta journée de travail. Tu as le droit de refuser si tu n'es pas à l'aise.
— Non, non c'est bon, répondit-il rapidement, d'une petite voix. C'est d'accord, allons-y.
Je lui adressai un sourire ravi avant de l'inviter à quitter le cinéma d'un signe de tête. Je lui tins la porte et lui rappelai qu'il fallait tourner à droite pour rejoindre mon appartement. Nous avions déjà fait la route, le week-end dernier, lorsque je l'avais conduit jusqu'à ma voiture avant de le ramener chez lui pour retrouver Noé. Mais, dans la précipitation du moment, je n'étais pas certain qu'Axel ait enregistré le chemin jusqu'à chez moi.
Alors je le guidai, pendant que nous marchions d'un pas tranquille. Nous étions silencieux, les mains enfoncées dans nos poches, mais la situation n'était pas embarrassante. Non, c'était même agréable, apaisant. En tout cas c'était ce que moi, je ressentais en sa présence.
Quelques minutes nous suffirent avant d'arriver devant mon immeuble. Je le conduisis jusqu'à mon appartement et déverrouillai la porte avant de le laisser passer en premier. Il entra dans la pièce doucement, timidement, ses yeux inspectant tout ce qui se trouvait autour de lui, comme s'il apprivoisait les lieux. Mon appartement n'était pas très grand mais il était confortable, cela faisait déjà quelques années que je l'occupais et je m'y plaisais bien. De toute façon, à vivre tout seul, je n'avais pas besoin de beaucoup de place.
— Fais comme chez toi, n'hésite pas à poser ta veste et t'installer sur le canapé si tu veux, dis-je doucement à l'intention d'Axel.
J'enlevai ma veste, mes chaussures, déposai mes clés sur le meuble de l'entrée et me retournai vers le jeune homme qui était toujours planté au milieu du salon, le regard tourné vers les deux grandes fenêtres qui, en pleine journée, illuminait mon séjour. J'aimais beaucoup ce détail de l'appartement, j'aimais sa luminosité. Mais, ce soir, ce n'était pas cette vue-là qui m'intéressait, mais plutôt celle de la personne qui se trouvait devant moi.
— Je vais aller nous préparer quelque chose à manger, lançai-je après avoir secoué la tête pour chasser mes pensées.
Sans attendre de réponse, je me dirigeai déjà vers la pièce à droite de l'entrée, ma cuisine.
— Je peux venir avec toi ? entendis-je soudainement avant de voir qu'il s'était retourné vers moi. Je pourrais peut-être t'aider.
Je ne lui répondis que par un hochement de tête et un grand sourire avant de prendre place dans ma cuisine. Evidemment que ça me ferait plaisir de le voir rester avec moi, et de pouvoir cuisiner avec lui.
— Alors, tu comptes nous préparer quoi à cette heure-ci ? demanda-t-il presque malicieusement. Vingt-deux heures, c'est pas tellement une heure pour faire de la grande cuisine.
— Fais-moi confiance, j'ai mes spécialités, répliquai-je dans un clin d'œil.
Je ne rajoutai rien et le contournai pendant qu'il s'appuyait contre le plan de travail, m'observant. Je me dirigeai vers un de mes placards et déposai un sachet de pâtes devant lui.
— Tu vas nous faire cuire des pâtes ? s'amusa-t-il, un brin moqueur. C'est ça ta grande spécialité ?
Je lui jetai un regard mais gardai le silence. Je me tournai vers le réfrigérateur et sorti du fromage de chèvre, du bleu, ainsi que de la moutarde. J'attrapai ensuite un peu de basilique puis ouvrit un placard pour en sortir de l'huile et du poivre. Je revins ensuite vers Axel pour déposer le tout sur le plan de travail.
— Attends un peu de goûter avant de te moquer, contrai-je, confiant.
Je ne perdis plus une minute et fis chauffer une casserole d'eau pour les pâtes puis m'attaquai au basilic que je hachai finement. Je m'occupai ensuite des fromages que je coupai en morceau avant de les faire fondre dans une poêle à feu très doux. J'ajoutai le basilic, la moutarde, l'huile, le poivre et une pointe de vin blanc. Entre temps j'avais mis les pâtes dans l'eau arrivée à ébullition.
Je sentais le regard d'Axel sur moi tout au long de ma préparation, je n'avais pas besoin de me tourner vers lui pour savoir que ses yeux chocolat étaient posés sur moi. J'essayai de ne pas laisser cette information me mettre la pression, j'essayai de ne pas faire de bêtises et de rester concentré sur le repas que je préparai. Il me perturbait ce regard, évidemment, c'était comme si ma nuque me picotait, comme si mon dos était parcouru de milliers de frissons, comme si tout mon corps se réchauffait, mais je ne laissai rien paraître.
Lorsque je me retournai pour placer deux assiettes devant lui, je remarquai qu'il avait posé sa tête sur son poing. Il semblait perdu dans ses pensées – ou peut-être dans sa contemplation, comme j'osai l'espérer. En tout cas il était adorable, et il le fut encore plus lorsqu'il se redressa rapidement, secouant sa tête comme pour se reprendre, quand il sembla comprendre que je l'avais grillé. Je ne pus retenir un léger sourire en coin alors que je vis ses joues prendre une jolie teinte rosée.
Une dizaine de minutes plus tard, le repas que je nous préparais était servi. J'avais placé les pâtes au centre de l'assiette avant de les recouvrir de la sauce à base de fromage que je nous avais concocté. Une feuille de basilic par-dessus le tout pour apporter un petit détail, pour essayer d'enjoliver le tout, et c'était prêt.
Je relevai la tête pour confronter Axel d'un regard fier. Ce dernier hocha la tête un instant, une moue presque convaincue à l'égard de mon plat avant de retrouver son air malicieux.
— D'accord, j'admets que c'est joli, commença-t-il. Mais ça reste des pâtes et du fromage, j'attends de goûter pour voir si ça vaut vraiment le qualificatif de "grande spécialité".
— Mais c'est avec plaisir, je t'en prie, répliquai-je en l'invitant à prendre place à table. J'ai confiance en mes capacités, je suis certain que tu vas craquer.
Ses yeux chocolat me fixèrent quelques secondes avant qu'il ne baisse le regard sur son assiette, attrapant sa fourchette. J'attendis un instant avant de manger, tout ce qui m'importait était la réaction d'Axel. J'étais à la fois confiant et impatient. Ce n'était qu'un petit rien, peut-être que cela devrait m'importer peu de savoir s'il apprécierait ma cuisine ou non, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je voulais qu'il aime, je voulais lui faire plaisir, je voulais qu'il puisse manger un bon repas après une longue journée de travail.
Alors je ne le quittai pas des yeux et attendis, comme un enfant, de découvrir sa réaction. Et je ne fus pas déçu lorsqu'Axel, après avoir pris sa première bouchée, ferma les yeux et laissa échapper un soupir de contentement. Je restai un instant à le regarder, fasciné par sa réaction. Je ne me repris, secouant la tête pour remettre mes idées en place, que lorsqu'Axel pris la parole.
— D'accord, je m'incline, s'exclama-t-il. Bordel, ça paraît pas grand-chose mais c'est trop bon ! J'avais peur que ce soit un peu trop fort et qu'on sente trop le fromage mais c'est parfaitement dosé, juste pour aromatiser les pâtes. Bravo chef, je te l'accorde, ça vaut bien le titre de "spécialité".
— Je suis content que ça te plaise, lançai-je, rassuré, sans pouvoir retenir un immense sourire.
— Tu devrais manger aussi tant que c'est chaud, me rappela-t-il et je me sentis soudainement bête pour avoir passé tout ce temps à ne rien faire d'autre que le regarder avec fascination. Tu mérites de profiter aussi de ton plat. Franchement ça me change de ce que j'ai l'habitude de manger à la coloc' quand c'est Prune qui est de corvée de cuisine !
— Je te passerai la recette si tu veux, proposai-je. Ou alors je viendrais cuisiner pour toi dès que tu en as envie, je ne peux pas non plus révéler tous les ingrédients secrets de ma préparation.
J'avais parlé sans réfléchir, mais j'en pensais chaque mot, si bien qu'un rictus malicieux était né au coin de mes lèvres. Chaque minute que je pouvais gagner auprès d'Axel était un bien précieux que je chérissais. Je ne pouvais plus me passer de lui, je voulais être dans sa vie.
— Fais attention à ce que tu souhaites, Camille, je pourrais très bien te prendre aux mots, rétorqua Axel, le sourcil haussé. Prune est vraiment une catastrophe en cuisine, alors que de ce que j'ai vu là, tu as les qualités d'un vrai chef. Le choix est vite fait.
— Tu n'as qu'un appel à passer, un message à envoyer, et je serais là à chaque fois que tu le souhaites, assurai-je en plantant mon regard dans le sien.
Après ça, nos yeux restèrent un instant connectés, comme si nous ne trouvions plus la force de nous lâcher. Cela dura peut-être quelques secondes mais de mon côté cela me suffit pour perdre toute notion du temps, et pour que mon cœur se mette à battre un peu plus vite. Malheureusement cela ne dura pas éternellement, ce fut Axel qui rompit notre contact visuel en premier.
— En parlant de Prune, commença-t-il après s'être raclé la gorge, elle n'arrête pas de se vanter de t'avoir rencontré depuis la soirée au bar. Et ça fait rager sa sœur, je crois qu'elle est jalouse de ne pas encore pouvoir mettre un visage sur un nom. Elle n'arrête pas de me harceler et je me dis que, peut-être, si elle te rencontrait alors elle me lâcherait un peu.
— Prune a une sœur ? demandai-je bêtement, comme si c'était l'information la plus importante, mais il fallait dire que j'étais toujours heureux d'en savoir plus sur l'entourage d'Axel.
—Oui, elles sont jumelles en réalité, me répondit-il. Elles sont à la fois similaires et complètement différentes, mais je te laisserai le découvrir si tu acceptes de rencontrer Cerise. Tu n'es pas obligé tu sais, elles sont toutes les deux assez... originales.
— Non, au contraire ! Ça me ferait très plaisir de la rencontrer, assurai-je. On pourrait se voir tous ensemble, avec Prune. Est-ce qu'il y a un jour ou une occasion qui te conviendrait le plus ?
— En fait, je me disais que, peut-être...
Axel s'arrêta net dans son élan, clairement hésitant. Devenu timide, il n'osait plus terminer sa phrase, et cette évidente proposition qui lui trottait dans la tête. Au lieu de ça il baissa les yeux sur son assiette et se concentra sur ce qui restait de ses pâtes en les entortillant autour de sa fourchette.
— Axel, tu sais ce que tu peux me demander n'importe quoi, lui dis-je doucement. Dis-moi vraiment quand ça t'arrangerait le plus, et je serais ravi de les rencontrer. N'hésite pas.
— Tu vas peut-être trouver ça bête, reprit-il alors, sans me regarder pour autant. Mais Cerise travaille dans une boutique de fleur. Elle a fermé quelques temps pour faire des rénovations et améliorer la décoration, mais l'inauguration pour la réouverture est prévue mardi, à dix-huit heures. Alors je me disais que, peut-être, tu pourrais m'accompagner à cette réouverture. Je t'avoue que c'est Cerise qui m'a glissé l'idée et visiblement ça ne dérange pas sa patronne, Hana. Enfin c'est plutôt son amie que sa patronne, mais c'est pas le propos, tout ça pour dire qu'elle a déjà tout prévu. J'ai conscience que ce n'est peut-être pas la meilleure sortie, peut-être qu'une boutique de fleur c'est pas vraiment ce qui t'intéresse, peut-être même que tu as des choses à faire mardi à dix-huit heures, te sens pas obligé, mais si jamais...
— Axel, calme-toi, l'interrompis-je en comprenant qu'il était en train de s'emporter et de légèrement paniquer. Ça me convient très bien, je n'ai rien de prévu mardi, et je serais très content de t'accompagner.
L'adorable garçon aux joues rougit releva enfin la tête vers moi, d'un geste vif, avant de m'adresser un grand sourire que je lui renvoyai. Ce ne fut qu'au bout de quelques secondes que nous remarquâmes tous les deux ma main droite posée sur la sienne. Une source de chaleur plus qu'agréable qui partait de ma paume pour remonter tout le long de mon bras. Et je ne savais pas si je l'aimais ou si elle me terrifiait, cette chaleur. Parce que si mon corps réagissait de cette façon en présence d'Axel alors mon cœur devrait en subir et en accepter les conséquences.
Je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus longtemps puisqu'Axel retira soudainement sa main, nous privant de ce contact, me privant de sa chaleur.
— Super, alors je... je préviendrais Cerise et Hana, souffla-t-il d'une petite voix. Prune aussi sera là, évidemment. Je crois qu'elles seront très contentes de savoir que je ne viendrais pas seul, peut-être un peu trop. J'espère que tu ne prendras pas peur au milieu de toutes ces filles un peu trop investies dans ma vie personnelle.
— T'inquiète pas, il en faut plus pour me faire peur ou me faire fuir. Je ne suis pas du genre à abandonner.
— Ça, j'avais remarqué, murmura-t-il sans retenir un léger sourire en coin, relevant le regard vers moi.
Je ris à mon tour face à cette observation. Axel commençait visiblement à bien me connaître. Il fallait dire que je lui avais prouvé, à plusieurs reprises, à quel point je pouvais être têtu, voire obstiné. Et j'étais plutôt content qu'il ait conscience que, maintenant qu'il était dans ma vie, je ne m'arrêtais pas en si bon chemin.
D'un air malicieux, Axel mit fin à la conversation dans un simple et léger mouvement d'épaule avant de replonge son nez dans son assiette pour finir les quelques pâtes qui lui restaient.
La fin de ce repas, et de cette soirée, se déroula dans une ambiance légère, détendue. Axel semblait être de plus en plus à l'aise avec moi, et je m'en réjouissais. Les conversations n'étaient plus laborieuses mais fluides et faciles, si bien que le temps fila à une vitesse terrifiante. Et bientôt ce fut le moment pour Axel de partir.
Je tentai, maladroitement, de le retenir pourtant, parce que mon cœur se compressait soudainement à la simple idée de le voir me quitter, sans que je ne comprenne réellement pourquoi il agissait avec une telle violence.
— Tu es sûr que tu ne veux pas regarder un film, quelque chose ? demandai-je après qu'il m'ait aidé à débarrasser nos assiettes, sans réaliser que je paraissais légèrement désespéré.
— Non, il est déjà tard et je ne voudrais pas t'embêter, dit-il dans une petite moue adorable.
— Tu ne me dérangeras jamais, tu sais, assurai-je.
— Peut-être mais je dois me lever tôt demain, donc je préfère rentrer, expliqua-t-il, ce que je comprenais parfaitement. Mais peut-être que la prochaine fois je pourrais ramener un DVD emprunté au vidéoclub.
— La prochaine fois ? relevai-je avec un immense sourire en coin que je ne pouvais cacher.
Axel baissa les yeux un instant sur ses chaussures avant d'affronter mon regard, les joues à nouveau rougies.
— Bah oui, il faut bien que je continue de te former au septième art, ça pourra être une bonne occasion, déclara-t-il.
— Evidemment ! Alors je suis partant, tu reviens quand tu veux.
Un dernier échange de sourires, un hochement de tête et Axel se rapprocha de la porte d'entrée que j'ouvris. Nous restâmes un instant plantés là, comme deux idiots, à nous regarder dans le blanc des yeux. Je ne sais pas si c'était parce que quelque chose nous empêchait de nous quitter, s'il y avait des choses que nous n'osions pas encore nous dire, ou si l'un d'entre nous attendait un geste avant de nous quitter mais, malheureusement, le temps d'y réfléchir nous fit perdre l'occasion.
— Merci pour le repas, et pour cette soirée. A bientôt, Camille, murmura Axel avant de tourner les talons et se diriger vers la cage d'escalier.
La main sur la poignée, je le regardai disparaître avant de rester un temps fou devant le palier vide, stupide.
Une chose était certaine, en fermant la porte je regrettais instantanément de ne pas l'avoir embrassé, sur la joue bien évidemment, avant de le laisser partir. Comme je l'avais fait la dernière fois. Mon cœur se serrait à nouveau avant de se remettre à battre un peu plus fort dans l'espoir d'avoir bientôt une nouvelle chance de retrouver ce contact.
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Hey !
Enfin ! C'est enfin le retour de RISING, pour de vrai cette fois. Le mot d'ordre reste toujours "pas de pression" donc pas de jours fixes pour les publications. MAIS ce qui est certain c'est que ce sera des publications bien plus régulières qu'avant.
J'espère que vous êtes encore au rendez-vous malgré mon absence. Je comprendrais si j'ai perdu votre confiance, après tout ce temps sans updates.
Mais pour vous qui êtes encore là, je vous le dit encore et encore, merci d'être là, merci de m'avoir soutenue à travers mon absence et la pause que j'ai faite. Désolée encore pour ce contretemps mais cette fois-ci on va le finir ce tome 2, et on va finir cette saga complète aussi. J'ai fait exprès de prendre une grande avance dans l'écriture depuis mars / avril, pour me mettre le moins de pression possible.
Maintenant que tout ça est dit, je suis hyper curieuse ( et stressée )... Comment avez-vous trouvé ce chapitre ?
Camille qui prépare un dîner pour Axel et lui ?
L'évolution de la relation Camille / Axel ?
Les prochains rendez-vous entre eux qu'ils se prennent subrepticement ?
J'ai tellement hâte de connaître vos points de vues, vos idées sur comment la relation Camille / Axel va évoluer selon vous !
N'hésitez pas à laisser des commentaires, j'adore vous lire et vous répondre !
Allez, je ne vais pas vous embêter plus longtemps. Merci d'être là, merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous aura plu. J'espère que la suite et fin de RISING vous plaira autant que le début !
A très très bientôt ! Je vous tiens au courant de la prochaine publication ( n'hésitez pas à me suivre sur mon Insta hope.dreamy pour avoir toutes les infos ).
Je vous embrasse,
Tan 🦋
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